La basilique Saint-Nazaire-et-Saint-Celse de Carcassonne
Les grands vents du sud-est et de l'ouest qui règnent à Carcassonne firent ouvrir la porte principale sur le flanc nord de la nef. 
Le tympan, encadré de multiples voussures, ne porte pas de programme iconographique spécifique. Seuls les chapiteaux des ébrasements sont ornés de motifs végétaux et d'animaux fantastiques. 
L'un des chapiteaux nous montre des lions. Deux de chaque côté, tenant une fleur. Ils sont les représentations des énergies masculine, à droite et féminine, à gauche. Leur queue est tournée vers le bas, et touche la représentation de la Terre. Leurs têtes regardent aussi vers le bas, vers les énergies basses, telluriques.
Les lions au centre n'ont qu'une seule tête, tournée vers le haut : réunion des contraires ? Leur queue respective n'en forment plus qu'une qui se tourne vers le ciel, vers les énergies cosmiques.
Au niveau du croisillon, on trouve un second portail. Il est surmonté d'un gâble gothique, encadré par deux pinacles et deux gargouilles. Il se dresse devant une rose rayonnante.
Sur une sculpture, le combat d'un chevalier avec le dragon. Il est ailé, porte une queue de serpent. Il symbolise les énergies que l'homme doit maitriser et non pas tuer. Sa patte est posée sur l'écu de l'homme. Dommage que l'usure du temps ait fait son œuvre. 
A l'angle, une tourelle octogonale, percée de petites baies à son dernier niveau est surmontée d'une terrasse.
Le chevet gothique est très sobre. Ses fenêtres, longues et étroites, sont séparées par des contreforts entre lesquels court une balustrade.
L’église primitive fut remplacée au XIIème siècle par un édifice roman, qui n’existe plus que dans la nef.
La nef romane est composée de six travées. Les arcs doubleaux de la voûte en berceau brisé retombent, de même que les arcs en plein cintre des nefs collatérales, sur des piliers ronds en alternance avec les carrés. 
Sombre, la nef n'était éclairée à l'origine que par d'étroites fenêtres percées dans les murs des collatéraux très étroits ainsi que par des petits oculi ouverts dans le mur ouest. 
La décoration des chapiteaux est variée et comprend divers motifs : damiers, palmettes, entrelacs. La nef rejoint le transept gothique dans une parfaite harmonie architecturale, le choeur roman ayant été remplacé par un transept gothique à partir de 1270.
Il y a une grande différence de style entre la nef romane et l'ensemble
gothique formé par le chœur et le transept. Cependant, les architectes
ayant tenu compte de la hauteur de l'édifice roman, le passage de l'un
à l'autre se fait sans rupture majeure.
La première travée est mobilisée par la tribune d'orgues, parfois considérées comme les plus anciennes de France. Elles étaient déjà là au XVIème siècle
Le transept et le chœur sont édifiés à l’emplacement du chœur roman. La construction en débuta en 1269, l'ensemble fut achevé en 1330. Avec 36 mètres de largeur, chaque bras est composé de 3 travées rectangulaires terminées à l’est par 3 chapelles à chevet plat. Ces chapelles ont reçu de grandes verrières dont certaines datent du XIVème siècle. Les vitraux du chœur datent des XIVème et XVIème siècles.
La rosace sud du transept gothique date du début du XIVème siècle et comporte les armes de l'évêque Pierre de Rochefort (1300-1321). Les couleurs sont plus claires que celles de la rosace nord. Leurs teintes se fondent dans le mauve. Le quadrilobe central représente le Christ en majesté. À la circonférence, les quadrilobes figurent des animaux symbolisant les quatre évangélistes ainsi que les pères de l'Église. Pierre est reconnaissable aux clefs du ciel et de la terre, Paul à son glaive.
Des deux côtés du sanctuaire, entre les contreforts, sont disposés deux petits sacraires qui ne s'élèvent que jusqu'au-dessous de l'appui des fenêtres. Ces sacraires sont munis d'armoires doubles, fortement ferrées et prises aux dépens de l'épaisseur des murs. A l’intérieur était conservé le trésor. Dans celle-ci, une piéta polychrome du XVIème siècle.
On trouve dans le croisillon sud un bas-relief appelé «pierre du siège». Ce fragment date de la première moitié du XIIIème siècle : l’assaillant force les lices d’une ville fortifiée, les assiégés font jouer un mangonneau. Des anges enlèvent dans les airs l'âme d'un personnage, sous forme humaine. Plusieurs hypothèses ont été émises sur la représentation de ce bas-relief, notamment celle de la mort de Simon de Montfort tué en 1218 devant les murs de Toulouse lors de la croisade contre les cathares.
A côté, on a placé une dalle funéraire que l’on attribue au tombeau de Simon de Montfort, ce qui ne peut être vrai : ce tombeau fut élevé près de Montfort-l'Amaury, dans l'église de l'abbaye des Hautes-Bruyères, et la gravure de cette dalle et l'inscription sont tracées par un faussaire ignorant et inhabile. 
Un gisant en albâtre du XVème siècle représente Guillaume du Puy, qui fut évêque de 1415 à 1420.
http://www.carcassonne.org/carcassonne2.nsf/vuetitre/DocPatrimoineBasiliqueStNazaire5
http://fr.wikisource.org/wiki/La_Cit%C3%A9_de_Carcassonne_-_%C3%89glise_Saint-Nazaire
http://medieval.mrugala.net/Architecture/France,_Aude,_Carcassonne,_Basilique_Saint_Nazaire/
http://architecture.relig.free.fr/nazaire.htm


