Saint Leger
Saint Leger ou Léger d'Autun (voir la légende de Voragine),francisation
du germanique Leudgari, de "leud" (peuple) et "gari" (lance), est un
évêque martyr du VIIème siècle qui a joué un rôle politique important
dans les soubresauts de la monarchie mérovingienne finissante. Il est
lié aux villes de Poitiers, où se fit sa formation et où se trouvent
ses reliques, et d'Autun dont fut l'évêque, ainsi qu'à la région de
Fécamp et d'Arras où il est mort vers 677/678. Un concile d'évêques a
proclamé sa sainteté en 681 et l'Église catholique célèbre sa fête le 2
octobre.
Des
récits de la vie de saint Léger existent, en latin et en langue romane
: ils fournissent des informations nombreuses mais parfois
discordantes, et avec une forte tendance à l'hagiographie qui donne le
beau rôle au martyr. Les dates restent approximatives et les situations
politiques embrouillées de l'époque mérovingienne compliquent
l'évocation biographique. "La Vie de Saint Léger" est le recit de la
vie et du martyre, composée par un auteur anonyme au cours de la
deuxième moitié du Xème siècle, probablement dans la région wallone.
Strophes d'hymne de 6 vers d'octosyllabes, assonancés 2 à 2, destinées
à être chantées :
Domine Deu devemps lauder,
Et a sos sancz honor porter.
In su' amor cantomps dels sanz,
Quœ por lui augrent granz aanz;
Et or es temps et si est biens
Quœ nos cantumps de sant Lethgier.
D'origine
germanique, Léger naît dans une famille riche et noble des bords du
Rhin,en Austrasie, vers 615. À la mort de son père, à dix ans, il est
envoyé à Poitiers, auprès de son oncle maternel Didon qui occupe la
charge d'évêque, pour y étudier, il y devient à 20 ans diacre puis
archidiacre au service du diocèse de Poitiers. En 650, il prend l'habit
monastique à l’abbaye de Saint-Maixent et en est bientôt élu abbé.
En
656 il est appelé à la cour mérovingienne par la veuve de Clovis II en
tant que précepteur des enfants royaux, les futurs Clotaire III,
Childéric II et Thierry III/Théodoric. Il est en même temps chargé de
responsabilités administratives par la reine régente : il fait ainsi
abolir l'esclavage des populations gauloises.
Après
de nombreux déboires entre les prétendants au trône, Léger, conseiller
principal du roi, se fait le défenseur des pouvoirs régionaux et
ecclésiastiques ce qui entraîne assez vite sa disgrâce. Il est envoyé
en exil au monastère de Luxeuil.
Ebroïn, ancien conseiller principal
de Théodoric, alors que Leger soutenait Childeric, fait arracher les
yeux, puis les lèvres et la langue de son prisonnier qui n'oppose que
la prière à la barbarie.
Selon la tradition, Léger survit
miraculeusement neuf jours dans la forêt à proximité d'Autun, près de
la Pierre de Couhard (l'église de Couhard est dédiée à saint Léger)
avant d'être retrouvé par ses proches. Il est ensuite recueilli dans
l'abbaye de femmes de Fécamp pendant deux ans où il retrouve
miraculeusement la parole.
Ebroïn,
rallié de nouveau à Théodoric et maire du palais, décide finalement de
faire mettre à mort celui qui est redevenu dangereux pour le pouvoir en
représentant les libertés burgondes. Il ordonne de faire disparaître
son corps après décapitation : ses sbires agissent le 2 octobre 678 et
ce jour est depuis la fête de saint Léger. Son corps est enterré en
pleine forêt près d'Arras, et bientôt des miracles se produisent sur sa
tombe. Un concile d'évêques proclame la sainteté du martyr bien que sa
mise à mort soit politique et non religieuse, mais son refus de la
violence en faisait un exemple de chrétienté et sa défense des droits
de l'Église comptait dans les luttes de pouvoir en cette époque aux
pouvoirs instables.
La renommée de saint Léger grandit et, vers 683,
le roi Théodoric fait assassiner Ebroïn par ses soldats et demande
pardon pour ses manquements à l'égard du saint qu'il fait reconnaître
et honorer. La translation de sa dépouille a finalement lieu en 684 à
Saint-Maixent-l'École, près de Poitiers : on l'inhume dans une nouvelle
église, proche de l'abbatiale, qui lui est dédiée. (Wikipédia)