Béziers, historique
La présence d'habitants nomades à Béziers est attestée par la découverte d'outils primitifs (atelier de silex de la période magdalénienne) datant de -12 000. La boucle de l’Orb, au pied de la colline Saint-Nazaire, est occupée de manière sédentaire depuis l'ère néolithique. Durant l'âge du fer (VIIIème‑IIème siècle avant notre ère), Béziers constitue l'un des principaux oppida de la Celtique méditerranéenne.
Les premiers témoignages historiques datent de la fondation de la ville, par les Grecs, au VIème siècle avant notre ère (Betara, plus de 40 hectares).
Les relations commerciales furent très vites privilégiées avec les Grecs d'Europe et d'Asie, les Etrusques et les Phéniciens grâce à la proximité du rivage. Sous zone d'influence ibérique, l'oppidum de Béziers, etait très riche grâce au commerce et à la plaine fertile qu'elle dominait.
Les Romains chassent les Celtibères dès le Ier siècle avant notre ère pour s'y installer et y créer une colonie, la Civitas urbs baeterrensis. Située à quelques kilomètres de la mer Méditerranée sur le fleuve Orb, traversée par la Via Domitia qui relie l'Italie à l'Espagne, Baeterrae, nom antique de Béziers, prospère jusqu'au IIIème siècle avant notre ère où l'insécurité ambiante amène la cité à construire des murailles. On y développait alors la culture de la vigne et de l’olivier, on défrichait les forêts de chênes environnantes.
Les invasions barbares touchent de plein fouet Béziers, au centre d'une Narbonnaise très disputée : d'abord aux mains des Wisigoths au VIème siècle, elle est bientôt conquise par les musulmans au début du VIIIème siècle siècle, puis par les Francs qui, menés par Charles Martel la ruinent en 737. Siège d'un évêché puis bientôt, grâce à Charlemagne, d'un comté, Béziers continue à se fortifier, notamment au début du XIIème siècle, au moment de la grande guerre méridionale entre la maison d'Aragon et la maison de Toulouse, et son enceinte, englobant les bourgs de Capnau, Saint-Aphrodise et Saint-Jacques, prend sa forme définitive.
En 1209, le 22 juillet, le vicomte de Béziers, Raimond-Roger Trencavel, ne peut résister aux assauts des croisés du Nord, menés par Simon de Montfort, venus châtier les hérétiques Albigeois : tous les habitants de Béziers sont passés par les armes au cours d'un des plus grands massacres du Moyen Âge. Césaire de Heisterbach, moine cistercien vivant près de Bonn, a rapporté la célèbre phrase que le légat du pape Innocent III, l'abbé Arnault, aurait proclamée : "Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra le siens". En fait la phrase originelle serait "Massacrez-les, car le seigneur connaît les siens". On a baptisé ce jour "Lo gran mazel", la grande boucherie.
La cathédrale de Béziers est reconstruite, Béziers intégrée au domaine royal en 1247. gagnée par les pratiques nouvelles qu’Aliénor d’Aquitaine, future reine de France puis d’Angleterre et mère de Richard Cœur de Lion, avait imposées en son duché, Béziers épousa les "cours d’amours" et la cause des troubadours. Ils ont nom Guilhem Augier, Ramoun Gaucelm, Matfre Ermengaud. Cet essor culturel ne résiste pas aux affres du XIVème siècle.
A partir du XVème siècle, la paix revint et Béziers développa un nouvel art de vivre grâce à une économie plus que favorable. L'évêché connaît son apogée au XVIème et au XVIIème siècle quand il est occupé par la famille des Bonsi, alliée aux Médicis. Néanmoins, la révolte de Montmorency en 1632 valut une sévère répression de la part de Richelieu. L'image de Béziers se trouva restaurée lorsque l'illustre Pierre Paul Riquet, enfant de Béziers, décida de construire à ses propres frais en 1667 le Canal du Midi, reliant l'Atlantique et la Méditerranée, qui sera inauguré en 1681 après sa mort. Le XIXème siècle est surtout marqué à Béziers par la viticulture. Cette activité entraina une spectaculaire augmentation de la population grâce à l'arrivée de main d'oeuvre. Son blason, d'argent à trois fasces de gueules au chef d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or.