L'inscription mystérieuse dans Saint-Philibert
Sur l'une des arcades, dite "arcade de Gerlannus", figure un mystérieux texte gravé dans la pierre qui n'a pu être déchiffré à ce jour; cela fait donc depuis environ mille ans.
Constatons tout d'abord qu'il ne s'agit pas là d'un simple graffiti. Les lettres, en majuscules romaines, bien formées, sont l'œuvre d'un sculpteur de métier. En outre, cette façon d'inverser le S, de lier des lettres entre elles dans un jambage commun - les deux N, le deuxième N et le V de Gerlannus (le V latin se lit U) - est tout à fait dans l'esprit volontairement énigmatique d'autres inscriptions que l'on trouve dans les églises romanes parmi les plus anciennes. Tout cela pour dire que ce n'est, ni par manque de place, ni par paresse, que le sculpteur a gravé les mots sans laisser d'espace entre eux, mais pour nous obliger à un effort ésotérique de déchiffrement.
Constatons ensuite que même en essayant, par tâtonnement, de rétablir des espaces, il est impossible de retrouver quelque chose qui ressemblerait à une phrase ou à des mots intelligibles. Un essai de traduction a été proposé, qui m'enchante :
"Extrayons de la troisième ligne les trois lettres EPI en faisant l'hypothèse qu'il s'agit du mot EPI(SCOPUS) qui signifie EVÊQUE. Il nous reste en fin de ligne VME, mot qui ne correspond à rien sauf... s'il s'agit d'une abréviation : V. ME.. Or, il est courant dans les antiques dédicaces d'offrandes que le donateur termine son texte par les abréviations V(OTUM) ME(RITO), ce que l'on pourrait traduire littéralement par VŒU, RECONNAISSANCE.
De RATEISI, nous tirons RAT(ION)E ISIS. Nous traduisons l'expression RATIONE ISIS HOMO, par homme ou disciple de la philosophie, ou doctrine, d'Isis.
Donc la traduction peut se comprendre ainsi : GERLANDUS, X, DISCIPLE D'ISIS ET EVÊQUE, J'OFFRE EN RECONNAISSANCE CETTE MAGNIFIQUE EGLISE