L'église Saint Jacques de Villefranche et la source SainteThorette
C’est Archambauld VI de Bourbon et son épouse Agnès qui établirent en
1138 la charte de franchise autorisant la création, aux portes du
chapitre de Montcenoux, d’une ville franche protégée par le seigneur de
Bourbon et où les chanoines renonçaient à exercer leurs droits
seigneuriaux.
La charte accordait à une communauté d’habitants un ensemble de
libertés et de garanties favorisant ainsi la mise en place d’un régime
commercial sans entraves, créant un lieu de rencontres et de
transactions permanentes entre les marchands bourbonnais et ceux des
seigneuries voisines, et ce en substituant le principe de liberté à
l’assujettissement seigneurial du droit commun.
Les privilèges accordés furent confirmés par les chartes qui suivirent et la commune devint un centre commercial prospère.
L’église Saint Jacques le Majeur date de la fondation de la ville au XIIème siècle. Placée sur un des itinéraires qui menaient à St Jacques de Compostelle, cette église romane de vastes proportions fut commencée en grès rose, continuée en grès houiller rouge, exhaussée et remaniée au début de l’époque gothique en grès jaune, ce qui lui donne une personnalité certaine.
Le passage des troupes protestantes dévastatrices au XVIème siècle lui
coûta deux ou peut-être même trois travées dont il reste encore
quelques traces sur le sol de la place.
Le chevet à l’est, le portail et la rosace au sud sont remarquables
ainsi que la statue de St Jacques le Majeur qui se trouve à l’extérieur
sur la façade ouest. A l’intérieur, des peintures sur la voûte et les
murs de l’abside, les différents tableaux, la châsse renfermant
l’effigie de Sainte Thorette.
Thorette était une humble bergère qui
vivait à Nouzillers, hameau de Villefranche, au XIème siècle. Elle a
fait de nombreux miracles et fut considérée comme sainte par la
population locale de son vivant. Son gisant occupe la chapelle du
transept nord. On l'invoque pour la protection des biens et des
personnes.
L’oratoire de Ste Thorette
Il se situe à la sortie de la ville, au fond
du vallon de Montcenoux.
Il a été construit en 1946 en hommage à la
petite bergère qui, depuis sa naissance, a plusieurs fois protégé la
ville de dangers qui la menaçaient.
Tout près se trouve une source à
laquelle les pèlerins en route pour Compostelle venaient puiser de
l’eau à laquelle ils ajoutaient un peu de roche sacrée qu’ils avaient
récupérée par grattage des pierres de la maison natale de la sainte ou
de celles de l’église comme en témoignent les cupules encore visibles
sur le portail ouest.
La source est bien plus vieille qu'il n'y parait, et ma foi, est bien
accompagnée. Une chouette nous y a accueilli, mais elle n'était pas
seule.