Le disque de Phaistos
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Le disque fut retrouvé lors de fouilles à Phaistos en 1908 par Luigi Pernier, avec d’autres objets datés du début de la période Néopalatiale (une tablette en linéaire A par exemple), c’est-à-dire entre -1 700 et -1 600 avant notre ère. C’est un disque en terre cuite de 16 cm de diamètre sur 1 cm d’épaisseur couvert sur chaque face d’une inscription idéographique inconnue comportant 241 signes (122 face A et 119 face B) de 45 types différents.
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L’inscription a la forme d’une spirale qui va de la circonférence vers le centre (ou l’inverse suivant l’interprétation qu’on pourrait en faire) et les signes sont organisés en 61 groupes (séquences) séparés entre eux par des lignes verticales, peut-être des mots.
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Les experts semblent être d’accord sur le fait que chaque signe représente une syllabe plutôt qu’une lettre, avec parfois l’ajout d’un idéogramme (symbole représentant un mot entier). Le scribe devait écrire de droite à gauche.
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Chacun des caractères a été imprimé séparément sur l’argile humide au moyen d’une estampe, un petit poinçon en métal ou en bois. C’est précurseur de la typographie. Parmi ces signes on reconnait des hommes, des femmes et des enfants, des animaux : poissons, oiseaux et insectes, des bateaux, des ustensiles, des outils, des plantes.
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Le texte n’a pas vraiment été déchiffré. Certains pensent que c’est un hymne religieux à la Grande Déesse, d’autres des incantations magiques, ou bien un calendrier astral, un décret royal, un index de centres religieux, une partition de musique, un objet votif, une lettre de salutation, un rituel de fertilité ou un ancêtre du jeu de l’oie. Certains disent que le disque n’a pas été fait en Crète. On parle d’Anatolie, de Chypre, de Sumer, d’Égypte ou de Lybie, mais la femme représentée est bien une crétoise aux seins nus et à la jupe volantée. Quant au poisson, il ressemble plus à un esturgeon de la Caspienne ou de la mer Noire qu’à un thon ou un dauphin de Méditerranée.
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La dernière thèse de Gareth Owens, linguiste gallois directeur du Bureau des relations internationales de l’Université hellénique méditerranéenne, spécialiste du linéaire B connu pour ses essais pour déchiffrer le linéaire A, me parait judicieuse. Il pense, après plus de 10 années d’études sur le disque en utilisant les valeurs phonétiques du linéaire B et la linguistique comparée, que le texte de la face A est une prière à la « déesse enceinte qui brille ». La face B pourrait être une prière à la déesse de l'accouchement, probablement la déesse Aphaia, liée à la déesse enceinte mentionnée sur la première face. Aphaia est identifiée en Crète minoenne à Diktynna, la déesse de l'accouchement, elle aussi liée à la lumière et à la fertilité. Il pourrait aussi s'agir d'une référence à Astarté ou à Aphrodite.
Ici un essai de la prononciation du texte. Ce serait donc l’ancienne langue de la civilisation minoenne.