L’église Saint-Priest de Volvic
Volvic, ville construite sur la coulée de lave du volcan de la Nugère, est mentionnée pour la première fois dans les écrits de Sidoine Apollinaire, évêque de Clermont au Ve siècle.
Saint Priest (Prix, Projet, Proejectus), évêque du VIIe siècle, fondateur de nombreux monastères (comme le couvent de bénédictines à Marsat) et auteur de nombreux miracles, y fut assassiné en 674.
Son successeur, Avit II, lui fit construire une église sur un ancien oratoire dédié à saint Jean-Baptiste et créa un monastère bénédictin. Le culte de saint Priest (fêté le 25 Janvier) et la présence des reliques de saint Austremoine fit se développer l’abbaye : l’enceinte monastique s’étendit sur 5 hectares.
La première église fut pillée au VIIIe siècle par les Sarrasins et les Normands. Au Xe siècle, Volvic est citée comme chef-lieu de la vicomté du château de Tournoël, propriété du comte d'Auvergne, qui surveillait Riom, capitale marchande et judiciaire de Basse-Auvergne, et l'abbaye royale de Mozac.
En 1094, l’abbaye de Volvic devint prieuré de l’abbaye de Mozac placée sous la mouvance de Cluny. L’église Saint-Priest fut reconstruite par Guillaume de Bezac au XIIe siècle en arkose, les mines d’andésite (pierre de Volvic) n’ayant été crées qu’au XIIIe siècle.
Elle fut restaurée et agrandie au XVe par Raymond de Marcenat, abbé de Mozac. En 1868, la nef et les bas-côtés en pierre de Volvic furent reconstruits en style néo-roman par l’architecte Aymon Mallay.
Il ne subsiste à l’heure actuelle de l’édifice roman que le chevet, le chœur, le déambulatoire et les trois chapelles rayonnantes.
Au sommet du massif barlong se dresse la statue de saint Priest, très appréciée. Le pignon de la chapelle nord du déambulatoire est surmonté d’une antéfixe carrée avec des motifs de feuillage découpés selon les diagonales, peut-être un vestige de l’église carolingienne.
A l’intérieur, la partie du XIXe ne porte pas d’intérêt si ce n’est quelques statues comme celle de Notre-Dame de l’Arc.
En calcaire polychromé, datée du XIVe siècle, elle fut sauvée à la révolution par un enduit de plâtre la dissimulant. Elle était située sur le trumeau de l’église Notre-Dame de l’Arc détruite en 1864.
Deux dalles carolingiennes en arkose, datant du VIIIe siècle, sont scellées dans le mur du déambulatoire. L’une, fragment de chancel, représente une croix, l’autre un fragment d’autel.
A leur côté, une vitrine abrite une épée en fer de l’époque de saint Priest, une statue du saint, des calices, ciboires, patènes et autres reliques.
De chaque côté de la chapelle axiale du chœur sont exposées les statues de saint Verny, patron des vignerons, et de saint Sébastien, patron des archers. Une grille en fer forgé du XIIe siècle abrite la châsse de saint Priest.
http://www.volvic-tourisme.com/html/sites/eglise_st_priest.htm
http://www.auvergne-centrefrance.com/geotouring/villages/pdd/volvic/volvic.htm
http://jean.dif.free.fr/Chatover/Tourno1.html
Les chapiteaux
De chaque côté de l’entrée du chœur se tiennent deux culots représentant des têtes d’hommes supportant deux grosses colonnes. Ce sont les deux colonnes du temple, qui marquent l’entrée du véritable sanctuaire, sas entre les parties tellurique et cosmique.
Le choeur nous présente 3 chapiteaux historiés et trois chapiteaux feuillus.
L’un d’eux représente le donateur, Guillaume de Bezac, accompagné d’un moine, tenant tout deux une colonne. Un ange (ou un homme réalisé) tient un compas posé sur un globe terrestre.
Sur le tailloir court une inscription : « Incipit donalia sanct Pre(je)cti que fecit Guillelmes de Bez() pro anima sua et conj(jugis) » : c’est pour son âme et celle de son épouse que Guillaume de Bezac entreprend de construire le sanctuaire de saint Priest.
Un autre est appelé les « vertus de saint Priest » : y sont représentées la justice (balance, symbole du juste milieu, entre matière et esprit), la tempérance (bouclier posé à terre, symbole de la maitrise de soi et de l’engagement personnel, la lance touchant la terre et le ciel),
la force (livre fermé : connaissance divine, et deux doigts levés vers le ciel, deux autres repliés vers la terre, symbole d’une activité) et l’humilité (homme portant poignard et épée, symbole de la puissance active et de la lumière de la connaissance).
Le troisième est celui des évangélistes. Comme ils sont représentés avec des ailes, souvent ils sont confondus avec des anges. Mais ce sont bien Jean, Luc, Mathieu et Marc, qui, grâce à leurs ailes, peuvent atteindre le ciel, la partie cosmique, tout en gardant leurs pieds posés sur terre, la partie tellurique.
On remarquera que c’est sur la figure de Jean (et pas sur la tête à Mathieu), celui dont l’attribut est l’aigle (qui peut regarder le soleil), qu’un rayon de lumière se pose. Les 4 visages sont tournés vers les points cardinaux.
Ils sont accompagnés de trois chapiteaux à feuilles de chélidoine, symbole de l’accès à la lumière. Au milieu des feuilles, des fleurs, puis des fruits : nous progressons jusqu’au centre du chœur, point d’unification.
Sur les chapiteaux adossés nous allons retrouver les griffons buvant au calice, les centaures.
Notre-Dame de la Garde
La statue de 5,50m de haut, sculptée par frère Gamaliel, directeur de l'école d'architecture de Volvic et ses élèves, est posée au sommet du puy de la Bannière depuis 1861. Elle fut réalisée grâce au don d’une habitante de la ville.
En 1869, les arcades d’une chapelle gothique (adjacente à l’église Saint-Priest) aujourd’hui détruite, ont été réutilisées pour abriter l’autel en porphyre, pesant 13 tonnes. Un pèlerinage très fréquenté y a lieu le dernier dimanche de mai.