Eglise Sainte-Croix de Saint-Pourçain sur Sioule
La
cité a été fondée au Vème siècle autour d'un petit monastère qui à
l'époque mérovingienne devient une abbaye puis un riche et puissant
prieuré.
C'est à partir du VIème siècle que l'on trouve des traces de la ville dans l'histoire lorsque Porcianus, un ancien porcher qui devint abbé d'un monastère et s'établit à une date inconnue sur cette petite hauteur dominant la rivière. Au Moyen Âge, le prieuré bénédictin, qui dépendait de l'Abbaye Saint-Philibert de Tournus prospèra en même temps que la ville. C'est au XIVème siècle que le bourg s'entoura de murailles. Si la ville s'est fortifiée, le prieuré également, preuve en est le beffroi qui était alors une des tours de guet de l'enceinte monastique.
Cité
prospère grâce à son vignoble, on en retrouve trace jusqu’à la
Bibliothèque Nationale : pendant plus de 2 siècles, Saint-Pourçain aura
été l’un des 8 ateliers monétaires royaux, frappant le royal d’or de
Charles V et le jeton de Anne de Baujeu, reconnaissables par la
présence d’un point sous la 11ème lettre de la légende.
L'ancienne
prieurale Sainte-Croix, aujourd'hui paroissiale, est un vaste édifice
qui nécessita plusieurs campagnes de construction. Elle présente un
porche datant du début de l'époque romane au-dessus duquel s'élève le
clocher. La nef gothique est couverte d'une charpente en carène de
vaisseau. A l'intérieur, le chœur dont le rond-point comporte des arcs
aigus très élégants, est désaxé au sud et est entouré d'un
déambulatoire à quatre chapelles rayonnantes avec maître-autel du
XVIIIe siècle. Le porche nord a conservé les niches et les bases de ses
anciennes statues-colonnes détruites à la Révolution.
Les
stalles de moines bénédictins du XVème siècle, la statue de l'Ecce homo
en pierre polychrome de la fin du XVIème siècle et le maître autel du
XVIIIème siècle constituent les plus beaux objets conservés à
l'intérieur de cette église qui possèdent aussi un orgue Cavaillé-Coll
du XIXème siècle.
La
partie occidentale de l'église est la plus ancienne, remontant au XIème
siècle, et forme l'avant-nef. L'architecte Nollet fit sa restauration
en 1830 et utilisa le grès de Coulandon. Au dessus de la façade, côté
sud, se dresse le clocher, lui aussi issu de plusieurs campagnes de
travaux : sa base pourait dater du XIème siècle. Chacun de ses côtés
est percé de deux fenetres en arc légèrement brisé, ce qui suppose une
influence bourgignone : Saint-Pourçain fut longtemps liée à Tournus. La
partie supérieure du clocher appartient au gothique et est disposé à
90° par rapport à sa base. Elle fut plusieurs fois refaite.