Saint-Martin de Replonges
Le village de Replonge, villa Rinplongio puis Replungium (du latin ripa, « rive, berge » et longa, « longue »), situé au carrefour de plusieurs chemins très anciens et proche de la Saône, porte les traces d’une occupation humaine dès le Néolithique. Une statue de la déesse Epona fut retrouvée à la Madeleine.
L’occupation du site se poursuivit durant la période gallo-romaine, et c’est en 910 que l’on voit apparaître le premier texte citant le village, chef-lieu de l'Ager Respiciacensis. L’église de Replonges, dédiée à saint Martin, fut construite à la fin du XIe siècle, en 1096, à la suite d’un vœu fait par le seigneur du Molard.
Dépendant de Saint-Vincent de Mâcon, elle ne comportait qu’une nef et un chœur.
Elle fut agrandie au XIIe siècle d’une chapelle en surélévation, puis au XV de deux chapelle supplémentaires de chaque côté de l’avant-chœur et d’une nef latérale nord.
Au XVIIIe, la nef latérale sud, voûtée d’ogives, fut terminée.
Le clocher, démoli pendant la Révolution, fut reconstruit en 1810.
En 1828, le chœur primitif fut démoli et remplacé par un plus grand, et en 1837, la voûte devint plafond cintré, qui lui-même fut enlevé lors de la restauration de 1974, laissant la charpente à double étage apparente et mettant à jour des ouvertures romanes en plein cintre.
Un bas-relief du XIIIe siècle, représentant saint Martin à cheval partageant son manteau avec son épée, fut enchâssé dans le mur de la nouvelle sacristie afin de le protéger des intempéries.
En 2005, la nef sud fut remise dans son état antérieur.
La travée du chœur est surmontée d’une coupole sur trompes.
Le portail roman sans tympan précède une galonnière démolie en 1974 et reconstruite en 2005.
Surmontant la colonne de gauche, le chapiteau présente une figure d’homme. De sa bouche sortent des rinceaux. A droite, le chapiteau ne présente que des végétaux stylisés.
Personne ne parle de la petite porte percée dans le flanc nord de l’église. Pourtant, elle montre ce que l’on pourrait prendre pour un orant, levant ses mains au ciel. Ses yeux regardent le cosmique, mais ses doigts sont repliés vers la terre, le tellurique.
A l'intérieur, une statue de la Vierge à l'enfant date du XVe siècle. Elle ornait un petit sanctuaire champêtre.
Quelques statues des fermes de la paroisse sont rassemblées sur le mur ouest : un Christ en croix du XIIIe, unhe pleureuse et un homme se tordant les cheveux du XIVe.
La chapelle de la Madeleine
La tradition dit qu’elle fut édifiée sur l'emplacement d'un ancien oratoire dit du « Bon arrivoir », où les voyageurs avaient coutume de se recueillir après avoir traversé sans problèmes la « Prairie», souvent inondée par les rues de la Saône. Existant déjà au XVIe siècle, elle était située sur un des chemins de Compostelle partant de Vézelay. Tombée en ruine, elle fut restaurée et rendue au culte en 1675. Elle possède un plan rectangulaire, un chevet plat, un clocher carré et des murs en pierres jointées.
« Richesses Touristiques et Archéologiques du Canton de Bâgé-le-Châtel », ouvrage publié par l’Association des « Amis du site de Bâgé-le-Châtel », 1990
http://replonges.fr/