27 août 2012

Paray-le-Monial, historique



Paray_le_Monial_8L’histoire de Paray remonte bien plus loin que l’on veut bien nous le faire croire. Il est d’habitude établi que la bourgade de Paredum (du latin Par, égal, uni, endroit plat, plaine) s’est développée au Xe siècle autour d’un monastère, fondé en 977 par Lambert, premier comte héréditaire de Châlon-sur-Saône, et sa femme Adélaïde de Vermandois, en accord avec saint Mayeul, abbé de Cluny.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Paray_le_Monial_5Mais avant, située au sommet de la colline de Survaux, dominant le Val d’Or (Cenobium quod Vallis Aurea dicitur) et la rivière Bourbince, une première église existait: dans la charte de fondation de l’abbatiale de Paray, il est fait mention d’une ancienne église (Juxta templum antiquissimum). Des fouilles récentes ont retrouvé à proximité une ancienne villa gallo-romaine.


 

 

 

 

 

 

 

Paray_le_Monial_Notre_Dame_de_Romay_4Et… C’est dans le Val d’Or, ou Vallis Aurea, Orval, que se trouve la chapelle Notre-Dame de Romay et sa source sacrée, dédiée à la grande déesse du temps des Celtes. C’est sur la hauteur que fut érigé un dolmen, endroit qui devint un centre important du druidisme. C’est ici, au IIe siècle, d’après la légende, qu’Irénée de Lyon vint convertir les druides et les chefs gaulois en leur disant que leur Virgo Pariturae avait enfanté.


 

 

 

Paray_le_Monial_31Le fils de Lambert, Hugues de Châlon, fit don du monastère à l'abbaye de Cluny en 999 lorsqu'il fut sacré évêque d'Auxerre. Saint Odilon de Mercœur, qui fut abbé de Cluny jusqu'en 1049, établit alors les moines sur les bords de la Bourbince où ils construisirent une nouvelle église au début du XIe siècle.

 

 

 

 

 

Paray_le_Monial_38Elle fut consacrée et dédiée à Notre-Dame et saint Jean-Baptiste en 1004. Les reliques de saint Grat, évêque de Châlon au VIIe siècle y furent transférées, ainsi que celles de saint Blaise et de saint Laurent.
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Paray_le_Monial_45Vers 1080, elle fut dotée du porche d’entrée actuel, nécessaire à la pratique de la liturgie clunisienne liée au culte des morts, spécifique à l'ordre de Cluny. Il nous en reste le narthex et sa tour droite.

 

 

 

 

 

Paray_le_Monial_28Hugues de Semur, abbé de Cluny canonisé en 1120 et initiateur de Cluny III, petit-neveu d’Hugues de Châlon, fit commencer une nouvelle église contre le narthex en 1092. Les études archéologiques montrent que les travaux se poursuivirent jusqu'au début du XIIIe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

Paray_le_Monial_int_rieur_13Par manque de moyens, le plan initial d'une nef à cinq travées fut abandonné. En 1470, l'absidiole du croisillon sud fut remplacée par la chapelle funéraire de la famille Damas-Digoine en style gothique.

 

 

 

 

 

 

 

 

Paray_le_Monial_25Entre 1702 et 1750, un nouveau bâtiment monastique, le prieuré actuel, fut construit, et c’est en 1875 que le pape Pie IX éleva l'église au rang de basilique mineure consacrée au culte du Sacré-Cœur.

 

 

 

 

 

Paray_le_Monial_int_rieur_25Paray subit au cours du temps les dégradations dues à la belle intelligence des hommes : les écorcheurs, les routiers, les guerres de religions, la révolution, le progrès qui fit installer un chauffage par le sol et des câbles électriques et les restaurations malheureuses (parmi lesquelles je place la dernière en date entre 1998 et 2005).

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Paray-le-Monial, l’enclos monastique et le palais abbatial



Paray_le_Monial_12C’est au XVe siècle, sous l’abbé Jean de Bourbon, que fut construit le palais abbatial ou château des abbés, lieu de villégiature pour les prélats clunisiens. Commencé en 1456, il fut achevé en 1485 par Jacques d’Amboise.

 

 

 

 

 

 

 

 

Paray_le_Monial_6Seule la tour sud subsiste. Au XIXe siècle, l’édifice ruiné fut racheté par les chapelains, communauté de prêtres chargés de l’accueil des pèlerins. Ils y firent construire leur maison, agrémentée d’un parc pour offrir un vaste espace à la célebration des offices pendant les pèlerinages.

 

 

 

 

 

 

 

Paray_le_Monial_13Les bâtiments conventuels étaient adossés à l’église. Ils furent entièrement reconstruits entre la fin du XVIIe et le début du XVIIIe siècle.
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Paray_le_Monial_4Le prieuré arbora alors une façade de style classique, surmontée d’un fronton triangulaire sur lequel étaient reproduites les armoiries du prieuré ou celles de Cluny.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Paray_le_Monial_11Cette façade parfaitement régulière, percée de grandes baies dont certaines sont encore ornées de grilles en fer forgé du début du XVIIIe siècle, s’apparente à un hôtel particulier. Seule la toiture rappelle l’architecture bourguignonne.

 

 

 

 

 

Paray_le_Monial_16Le bâtiment fut racheté par la municipalité pendant la révolution et devint un lieu public abritant les écoles de la ville. Il fut réhabilité entre 1975 et 1985. Le jardin intérieur d’inspiration médiévale fut réalisé en 1999.

 

 

 

 

 

Paray_le_Monial_17Il ne reste plus rien de l’ambiance que l’on doit trouver dans un cloître, sauf peut-être… Quand vous rentrez, sur la gauche, au fond d’un vieux couloir voûté…

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05 août 2012

La chapelle de la Visitation



Paray_le_Monial_Chapelle_de_la_Visitation_16Les visitandines s’installèrent à Paray-le-Monial en 1626 dans une maison monacale capable de loger une vingtaine de religieuses. Le logement devenant trop petit, elles échangèrent le bâtiment avec les jésuites en 1632. La construction de la chapelle commença en 1633.
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Paray_le_Monial_Chapelle_de_la_Visitation_15Restaurée au XIXe siècle puis en 1965 et en 2003, la chapelle fut rebâtie à partir des structures anciennes. La façade de style néo-roman utilise un vocabulaire iconographique emprunté à l’époque médiévale.
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Paray_le_Monial_Chapelle_de_la_Visitation_11Le tympan s’inspire de celui de Charlieu, représentant la Cène. C’est dans cette chapelle qu’entre 1673 et 1675 le Christ apparut à une religieuse, Marguerite Alacoque.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Paray_le_Monial_Chapelle_de_la_Visitation_13A droite du chœur, une petite chapelle abrite la châsse de la sainte, contenant un moulage de cire recouvrant ses ossements.
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Paray_le_Monial_Chapelle_de_la_Visitation_26Une petite châsse contenant plusieurs reliques fut transportée en République Démocratique du Congo. Ce fut le début d’un tour du monde. Elle passa en Irlande du Nord, puis aux U.S.A. (Pennsylvanie), Allemagne, Belgique, Espagne, Italie (Basilique Saint-Pierre et chapelle privée du pape Benoit XVI), Australie, et 9 pays d’Amérique Latine.
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Paray_le_Monial_Chapelle_de_la_Visitation_19La première des apparitions eut lieu proche du solstice d’hiver, le 27 décembre. C’est le jour de la Saint-Jean, lui qui, dans l’iconographie chrétienne, repose sur le cœur du Christ. A Marguerite fut dévoilé le mystère du Sacré-Cœur.

 

 

 

 

 

 

 

 

Paray_le_Monial_Chapelle_de_la_Visitation_20La vie de celle qui devint sainte Marguerite-Marie en 1920 marqua  la spiritualité chrétienne: le culte du Sacré-Cœur se répandit en France et à l’étranger à partir du récit et des dessins de Marguerite-Marie.

 

 

 

 

 

 

 

Paray_le_Monial_Chapelle_de_la_Visitation_22Le cœur, surmonté d’une croix, est enflammé, rayonnant comme un soleil. Il porte la trace du coup de lance de Longinus, et il est entouré de la couronne d’épines. Le message associé à la première apparition fut : " Mon divin Cœur est si passionné d'amour pour les hommes, et pour toi en particulier, que ne pouvant plus contenir en lui-même les flammes de son ardente charité, il faut qu'il les répande par ton moyen".  Le cœur de Marguerite-Marie fut alors uni au cœur rayonnant, elle en garda une douleur  toute sa vie.

 

 

 

 

 

 

Paray_le_Monial_Chapelle_de_la_Visitation_29aEn gardant en mémoire le tableau de Philippe de Champaigne fait en 1650 représentant saint Augustin, et la conception de saint Jean-Eudes qui fait de l’union des cœurs de Jésus et de Marie l’œuvre du Saint-Esprit, attachons nous à la symbolique.

 

 

 

 

 

 

 

 

Paray_le_Monial_Chapelle_de_la_Visitation_18Le cœur du Christ désigne le Christ lui-même, son essence, et par son association à celui de Marie par l’intercession du Saint-Esprit, il mène à la trinité. Le salut ou la sanctification passe par la reconnaissance en chacun des hommes de ce principe. Le cœur, à la fois masculin et féminin l’emporte sur l’intellect. Il éveille dans l’esprit la conscience de la relation personnelle que chacun doit avoir avec le divin, l’étincelle du feu originel que l’on retrouvera en nous. Le culte du cœur sacré est finalement très ancien, et très solaire.

 

 

 

Paray_Hi_ronOn ne peut parler du Sacré-Cœur de Paray-le-Monial sans évoquer le Hiéron du Val d’Or. Le père jésuite Victor Drevon, délégué aux pèlerinages et aux congrès eucharistiques de Paray rencontra en 1873 le baron Alexis de Sarachaga. Ils créèrent ensemble une association appelée "Société du Règne Social de Jésus-Christ" ou "Institut des Fastes Eucharistiques" ou "Hiéron du Val d'Or". Ils la qualifièrent de franc-maçonnerie chrétienne du Grand-Occident, en opposition totale avec la franc-maçonnerie. Hieron est tiré du grec hierós, sacré, qui donne l’idée d’une enceinte consacrée à la divinité.

 

 


« Pour le baron Alexis de Sarachaga, le catholicisme accomplissait toutes les traditions religieuses antérieures de l'humanité et Paray-le-Monial se trouvait être le centre de la gaule druidique et donc les apparitions du Sacré-Cœur au XVIIe siècle étaient logiques parce qu'elles reprenaient un lieu déjà sanctifié dans une religion antérieure. Il s'agissait d'une filiation d'initiés avec une transmission de culte à culte. Avec cette filiation, le baron Alexis de Sarachaga laissait de côté tout l'arrière-plan juif de la religion chrétienne pour la remplacer par une tradition occidentale qui lui paraissait plus respectable » Alain Rauwel

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Le Hiéron reprenait cet ancien culte solaire du cœur sacré en l’appliquant au Christ non plus souffrant en croix mais au Christ Verseau, déversant son Amour et donnant aux hommes la possibilité de prendre « conscience ».   

http://www.paraylemonial.fr/d%C3%A9couvrir-paray/patrimoine/la-chapelle-de-la-visitation.html

http://www.narthex.fr/blogs/abbaye-de-cluny-910-2010/paray-le-monial

http://agora.qc.ca/dossiers/Paray-le-Monial

http://www.philippe-gavet.com/06/13/index.html

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31 juillet 2012

Notre-Dame de Romay



Paray_le_Monial_Notre_Dame_de_Romay_3La tradition attribue vers 960 la construction de la chapelle de Vallauris, le Val d’Or, à saint Mayeul, quatrième abbé de Cluny. Une première légende remonte à cette période, où des bœufs, sans guide, auraient transporté les pierres de la carrière proche nécessaires à l’édification des sanctuaires de Paray et de Romay. Mais les légendes fondatrices remontent à bien plus loin.


 

 

 

 

Paray_le_Monial_Notre_Dame_de_Romay_20Romay est un toponyme d’origine gauloise. Les druides se retrouvaient autour de la source sacrée, qui possédait des vertus guérisseuses, notamment pour retrouver la vue (faire confiance aux anciens pour laisser des indices : la vue peut être prise comme un sens physique, mais... la lumière peut être intérieure).
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Paray_le_Monial_Notre_Dame_de_Romay_18L’endroit était dédié à la grande déesse, maitresse des eaux. A la période gallo-romaine, Isis prit la place. Puis vint le christianisme et la chapelle fut dédiée à la Vierge. Elle prit le titre de « chapelle à répit » : les enfants mort-nés revenaient à la vie le temps de leur baptême.
«Six cents ans après le déluge, si l’on en croit la Tradition, un formidable incendie, relaté d’ailleurs par Diodore de Sicile, ravagea l’Ibérie et la Celtique. Epouvantés, les populations du Val d’Or implorèrent, dit-on, la Vierge qui devait enfanter et promirent de lui élever une pierre de témoignage. Le Val d’Or fut épargné et ce serait dans cette pierre de témoignage que, bien des siècles plus tard, l’image de Notre-Dame de Romay aurait été taillée».

 

 

 

 

 

Paray_le_Monial_Notre_Dame_de_Romay_12Notre-Dame de Romay, qui possède les attributs d’une vierge noire, n’en resta pas à ces miracles. Les Huguenots approchant, elle fut enterrée. Retrouvée grâce à des bœufs qui grattaient la terre, elle fut emmenée par les jésuites dans la chapelle de leur collège : elle retourna toute seule deux fois à Romay. Elle fut sauvée par une jeune fille et son frère lors de la révolution : Catherine Rouiller la plaça dans une niche cachée seulement par les rideaux de son lit. La chambre fut fouillée de fond en comble, mais personne ne souleva les rideaux.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Paray_le_Monial_Notre_Dame_de_Romay_10Le dernier miracle remonte à 1807 lorsque François Lécué, couvreur de son état, vit une vive lumière à l’intérieur du sanctuaire. Ses deux compagnons pressèrent le pas, mais lui, plus courageux, s’approcha de la porte fermée. Les deux autres le rejoignirent et c’est alors qu’ils entendirent une voix commandant à François de mettre son âme en ordre puisqu’il allait mourir le lendemain à 19h.

 

 

 

 

 

 

 

Paray_le_Monial_Notre_Dame_de_Romay_2Il fit ce que lui demandait la voix, se réconciliant avec un ennemi, réglant ses affaires, demandant l’extrême onction et la bénédiction de sa famille. Effectivement, à 19 heures précise, il mourut. L'évènement attesté fit beaucoup de bruit, et provoqua une communication médicale à l'académie de Macon.

 

 

 

 

 

Paray_le_Monial_Notre_Dame_de_Romay_5Un mur, couvert d’ex-voto, témoigne encore de l’action guérisseuse de l’endroit.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

Paray_le_Monial_Notre_Dame_de_Romay_16A l’heure actuelle, la source est recouverte d’une très moche grotte pseudo-lourdesque.


 

 

 

 

 

Paray_le_Monial_Notre_Dame_de_Romay_14Mais l’eau est toujours là, qui part à l’arrière abreuver un bassin où quelques poissons doivent profiter de ses bienfaits.
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Paray_le_Monial_Notre_Dame_de_Romay_8Les murs de la nef de la chapelle, où se trouvent encore des fenêtres romanes murées, datent du XIe siècle.
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Paray_le_Monial_Notre_Dame_de_Romay_7Le chœur fut repris au XIVe siècle, et fut agrémenté d’une fenêtre ogivale gothique.


 

 

 

 

 

 

Paray_le_Monial_Notre_Dame_de_Romay_1La façade fut reprise au XIXe siècle, intégrant au-dessus de la porte d’entrée une niche gothique contenant une statue de la Vierge. La chapelle Sainte-Anne construite en 1723 sur le côté sud, les deux aiguilles gothiques à clochetons et la croix du fronton furent détruites à cette époque.
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Paray_le_Monial_Notre_Dame_de_Romay_11La statue de la Vierge, représentée débout portant l’enfant sur le bras droit, date du XIe siècle. Même si elle n’est pas en majesté, elle porte les couleurs traditionnelles des vierges noires, le rouge et le vert. Le couronnement de la statue fut accordé par le pape Léon XIII le 17 juillet 1896.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Abbé François Cucherat, « Romay et Sancenay ou les traditions et les monuments du culte de la Vierge », 1853

http://paroisse-paray.fr/bienvenue/notre-paroisse/volesvres/

http://www.paraylemonial.fr/d%C3%A9couvrir-paray/patrimoine/la-chapelle-de-romay.html

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