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12 mai 2009

Église Saint-Laurent

Saint_Laurent_de_Marseille_4Le site de Marseille fut occupé depuis longtemps par les hommes ainsi qu'en témoigne la découverte en 1991 de la grotte Cosquer dans l'une des calanques, dont l'occupation entre 27 000 et 19 000 avant notre ère est attestée. Des fouilles récentes ont mis au jour des vestiges d'une implantation néolithique dans la ville qui remonte à 6 000 avant notre ère.

Marseille est la plus ancienne ville de France. Elle fut fondée en - 600 par des grecs de Phocée, aujourd'hui Foça en Turquie, et s'appelle à l'origine Massalia. Romaine, son nom devint Massilia.
Le Vieux-Port est un port naturel : il porte le nom grec de Lacydon.

Saint_Laurent_de_Marseille_24"Les colons phocéens, conduits par Protis, s'installèrent vraisemblablement sur la butte Saint-Laurent, qui s'avance en promontoire à l'extrémité du Lacydon." C'est donc sur cette butte que les premiers grecs s'installèrent. Ils construisirent un théâtre et le sanctuaire d'Apollon Delphinios. En 1952 fut découvert au pied de la butte un chapiteau ionique archaïque utilisé en réemploi. Il est exposé au Musée d'Histoire de Marseille. L'étymologie de Laurent provient du laurier, laurus en latin, qui donne Laurentius, couronné de laurier. Mais... le laurier, emblème de la victoire, fait partie des attributs d'Apollon, et cet arbre lui était consacré.

Saint_Laurent_de_Marseille_2L'histoire de l'église Saint-laurent commence vers 870, sous l'épiscopat de l’éveque Babon, qui fit construire une enceinte fortifiée sur le promontoire pour protéger la ville des invasions, le Castrum Babonis. A l’intérieur, il fit élever une église qui prit le nom de Saint-Laurent du Château-Babon, peut-être sur les ruines du temple d'Apollon.








Saint_Laurent_de_Marseille_20En 1249 l’évêque Benoît d’Alignan la fit reconstruire en style roman provençal. Elle devint la paroisse des pêcheurs du quartier Saint-Jean, dont la communauté remonte à la plus haute antiquité. En 1604, la Confrérie des pénitents Blancs, trop à l’étroit dans l’église fit construire, en la jouxtant, la chapelle Sainte Catherine, pour ses offices et ses réunions.







Saint_Laurent_de_Marseille_1En 1668, lors de la construction du fort Saint-Jean et du fossé destiné à le séparer de la ville, on coupa la butte et l'église fut amputée de sa façade et d'une travée.











Saint_Laurent_de_Marseille_9La porte principale qui se trouvait sur cette façade ouest, fut transportée sur le coté sud.

















Saint_Laurent_de_Marseille_3L’abside fut reconstruite pour la réalisation du clocher octogonal ou campanile, auquel on accède par un escalier hélicoïdal établi dans une tourelle. Il était à l'origine situé à l'ouest de l'église. Il possède une sorte de coursive l’entourant en corniche soutenue par des modillons resserrés.
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Saint_Laurent_de_Marseille_5En 1794, l’église fut fermée pour être utilisée comme entrepôt de matériel militaire jusqu’à sa réouverture en 1801. En 1943, elle échappa à la destruction par dynamitage des vieux quartiers du vieux port, mais fut fortement ébranlée par les explosions. Les services des Monuments Historiques sont en train de réparer les dégats.








Saint_Laurent_de_Marseille_10L’église Saint-Laurent, construite en calcaire rose des carrières de La Couronne, près de Martigues, est de style romano-provençale. L’absence de tout décor sculpté ne peut que faire penser au dépouillement des « trois sœurs provençales », les abbayes cisterciennes du Thoronet, Sénanque et Silvacane.
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Saint_Laurent_de_Marseille_11La nef, simple et sans transept, et les bas cotés voûtés en berceau brisé, se terminent à l’est par une abside et des absidioles. Ses trois travées reposent sur des piliers à angles droits soutenant des arcs doubleaux reliés entre eux par une corniche longitudinale à section carrée. Chaque pilier est ceinturé, au départ des arcs donnant sur les nefs latérales, par un listel mouluré ’sans fioritures’.













Saint_Laurent_de_Marseille_14L’arc triomphal en plein cintre s’ouvre sur l’abside à cinq pans, voutée, elle aussi en arc brisé dont les nervures s’arrêtent par des culots arrondis à hauteur des murs.
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Saint_Laurent_de_Marseille_15Cinq fenêtres hautes, étroites et d’inégales hauteurs, en ogive, éclairent le choeur à partir de l’abside. Le mobilier présent avant 1943 n’a pas été réinstallé, si bien que l'on peut admirer les lignes pures de l'édifice.
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Saint_Laurent_de_Marseille_16Dans la nef gauche, une statue de Notre-Dame de Massalia, installée en 1997, et dans la nef droite, une statue de saint Laurent en bois doré de la fin du XVIIIe siècle
Le baptistère est actuellement non visible dans l’attente d’une restauration.
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Saint_Laurent_de_Marseille_17Un bénitier, un vrai, dans une niche à l'entrée.













Saint_Laurent_de_Marseille_18Et aussi une coquille Saint-Jacques sculptée à la base d'un contrefort de pilier...

















Saint_Laurent_de_Marseille_21Aux côtés de l'église fut construite de 1604 à 1640 la chapelle Sainte-Catherine, qui communique par une porte latérale avec la sacristie.
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Saint_Laurent_de_Marseille_7Le parvis est orné d'un groupe en bronze, "Le dresseur d'oursons", de Louis Botinelly (1911).

http://www.marseilleforum.com/207-marseille-eglise-saint-laurent.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Laurent_(Marseille)
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12 mai 2009

Le cloître de Saint-Victor

 

 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_37Abbaye_Saint_Victor_Marseille_34Détruit pendant la période révolutionnaire, il n'en reste que les traces d'ancrage des voûtes de la galerie nord contre une aile de bâtiments abbatiaux appuyés au collatéral méridional de l'abbatiale.

 


 


 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_36Dans l'angle que ces bâtiments formaient avec le transept de l'église, on voit encore les vestiges de l'ancienne salle capitulaire.

 

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Abbaye_Saint_Victor_Marseille_32Sur ce transept prenait naissance l'enceinte qui, à partir de la fin du XIVème siècle, défendit les bâtiments monastiques : les consoles bûchées des mâchicoulis sont encore visibles au sommet du tronçon du mur restant.

 

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Abbaye_Saint_Victor_Marseille_26Il reste des traces d'engravure de la charpente du logis de l'abbé sur l'élévation de la face nord de la tour d'Isarn.

 

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12 mai 2009

L'église supérieure de Saint-Victor

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_1L'église comprend deux parties bien distinctes : d'une part la nef et d'autre part le transept et le chœur. L'entrée se situe dans la tour d’Isarn.

 

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Le porche d’entrée

 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_28La porte d'entrée est située à l'est dans la tour d'Isarn. Ce porche est très sobre.

 

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Abbaye_Saint_Victor_Marseille_17La voûte très bombée repose sur deux puissants arcs d'ogive de section rectangulaire, sans clef de voûte, qui retombent sur des piliers à arêtes vives insérés dans les angles.
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Abbaye_Saint_Victor_Sarcophage___strigiles_et_croix_au_centre_Marseille_30À l'intérieur du porche, se trouve un sarcophage en marbre de Carrare datant de la fin du IVème ou du début du Vème siècle. Ce sarcophage a été découvert au cours de fouilles effectuées dans le sous-sol de cette pièce. L'ornementation est simplifiée au maximum avec, au centre, une croix latine placée dans un compartiment rectangulaire encadré par deux grands panneaux de strigiles.









La nef

 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_50La nef avec ses quatre travées et ses bas-côtés est de style gothique. Ils remontent à l'abbatiat d’Hugues de Glavinis mort en 1250.
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Abbaye_Saint_Victor_Marseille_44Des voûtes d’ogives étaient initialement prévues partout, mais pour la nef l'architecte préféra adopter des berceaux brisés, laissant inutilisées les colonnettes qui devaient recevoir la retombée des ogives.

 

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Abbaye_Saint_Victor_Marseille_40La nef évoque ainsi l'époque romane. Au XVIIème siècle un éclairage direct de la nef est réalisé en perçant les voûtes de fenêtres.
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Abbaye_Saint_Victor_Marseille_46Au fond de la nef, placé sur une tribune, se trouve l’orgue construit en 1840 par A. Zieger. Sous cet orgue se trouve l'accès à la crypte.











Abbaye_Saint_Victor_Marseille_45Le transept nord est percé d'un oculus et celui du sud d'un arc plein cintre. Dans chaque bras, des niches grillagées abritent une collection de reliquaires.
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Travée gauche

 

Marseille_200aAu fond de la travée gauche, près de l'orgue, se situe l'entrée de la chapelle du Saint-Sacrement. Dans cette chapelle se trouve une table d'autel en marbre blanc (L = 1,78 x l = 1,12) qui date de la seconde moitié du Vème siècle, réinstallé en 1968 sur un socle moderne. La face supérieure est creusée en cuvette et le rebord supérieur est décoré de rinceaux de vigne, sculptés en faible relief. La tranche est ornée de bas-reliefs sur chacune des quatre faces, des colonnettes marquent les angles.
Abbaye_Saint_Victor_Marseille_31Sur la face antérieure, à partir d'un palmier à chaque extrémité, deux files de 6 colombes se dirigent vers le chrisme central inscrit dans une couronne de laurier et accosté des lettres alpha et omega. Sur la face postérieure, deux files de 6 brebis font procession vers l'agneau, qui est debout sur la montagne d'où s'écoulent les 4 fleuves du paradis. Sur les deux faces latérales, le même motif est répété, mais en plus, d'un cratère médian s'échappent deux rinceaux de vigne dont les grappes sont becquetées par des colombes. Les angles sont percés de trous, peut-être destinés à recevoir les voiles cachant les reliques  Une inscription votive grecque, "Cal... pour lui-même et pour toute sa maison", est gravée sur le listel inférieur de la face principale, de part et d'autre du chrisme. Les dimensions de l'autel laissent à penser qu'il aurait pu être celui de la partie centrale de la crypte paléochrétienne.

 

Travée droite

 

Abbaye_Saint_Victor_Le_sacrifice_d_Abraham_Marseille_42Dans la travée suivante, juste en face du porche d'entrée, est exposé un très beau sarcophage en travertin de couleur jaunâtre. Le couvercle est en bâtière dont une pente représente une toiture. Sur la face longitudinale sont représentés le sacrifice d'Abraham et la guérison de l'aveugle. Ce sarcophage (L = 1,93 x l = 0,70 x h = 0,58), exhumé en 1970 à l’occasion de travaux de consolidation et de reprise en sous œuvre d’un pilier de la nef, a fait l’objet d’études archéologiques très approfondies.
Les restes de vêtements et le squelette ont été étudiés par une équipe de chercheurs et techniciens du laboratoire de conservation, restauration et recherches archéologiques du CNRS à Draguignan. La personne inhumée est une femme âgée d'une vingtaine d'années, d'une taille de 1,57 m. Son type anthropologique n'a pu être déterminé. Cette jeune adulte présentait des séquelles de poliomyélite antérieure aiguë au niveau de la jambe droite. Les vêtements en soie comportaient notamment une tunique décorée de bandes tissées et d'un galon rehaussé de fils d'or. Sur la tête de la personne était placée une couronne de végétaux, symbole de victoire et de vie éternelle. Cette personne devait occuper un rang social élevé comme le suggèrent la richesse des sculptures du sarcophage, le vêtement de soie, une croix d'or posée sur le front et l'emploi de l'encens, ingrédient onéreux à l'époque.

 

Marseille_180aLes sculptures sur un grand côté de la cuve se répartissent en trois groupes :
À gauche, représentation d'Abraham qui va sacrifier son fils Isaac : il brandit de la main droite un couteau tandis que, de la gauche, il maintient son fils accroupi. La main de Dieu apparaît dans le ciel pour retenir son geste tandis qu'un bélier tire un pan du manteau d'Abraham pour manifester sa présence. Dieu demande ainsi de remplacer les sacrifices humains par des offrandes d’animaux.
Au centre, le Christ barbu est sur une montagne d'où s’écoulent les quatre fleuves. De la main gauche, il donne un rouleau à Pierre et lève la droite au dessus de Paul qui l'acclame. Deux palmiers encadrent la figure du Christ.
À droite, deux personnages encadrent le Christ qui guérit un aveugle en lui touchant les yeux de l'index. Le Christ est imberbe et porte une longue chevelure se répartissant de part et d’autre du visage. La scène de la guérison de l’aveugle évoque la symbolique du Christ lumière du monde.

 

Le chœur

 

Abbaye_Saint_Victor_112La partie orientale, côté rue Saint-Victor, qui comprend le transept et le chœur fut reconstruite par le pape Urbain V. L'abside à cinq pans est flanquée de quatre énormes contreforts crénelés. Elle formait une saillie sur l'enceinte du monastère et constituait une véritable forteresse avec des murs allant jusqu'à 3,25 mètres d'épaisseur. Le pied des murs est fortement taluté.
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Abbaye_Saint_Victor_Marseille_49Le tabernacle et le maître autel, consacrés en 1966, sont des œuvres de Jean Bernard et des compagnons du Devoir. Le maître autel est en pierre et en bronze. On trouve sur la frise des paroles de saint Paul : en grec « un seul seigneur Jésus Christ ».
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12 mai 2009

Notre-Dame de Confession, l'antique Vierge noire de Marseille

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_87Le vocable de Notre-Dame de Confession est connu à partir du XIIème siècle. La statue, d’une hauteur de 98 centimètres, fait partie de la renommée de l'abbaye, et se situe dans la crypte. Quant à son histoire, elle est ancienne. On affirmait autrefois qu'elle avait été rapportée par Lazare, et sculptée par saint Luc dans un bois de fenouil. En réalité, elle serait du XIIIème siècle, et en bois de noyer très sombre. Son autre surnom de Feunou serait issu, non pas de fenouil, mais du feu nouveau. La Vierge, couronnée et voilée, trône en majesté, tenant, de la main gauche, l’enfant Jésus sur ses genoux.

 

Il semble attesté qu'à la Chandeleur, le 2 février, la Vierge était et est habillée de vert, et que les fidèles appelés à la procession reçoivent des cierges bénis de couleur verte. François Marchetti signale cette pratique dans son livre "Explications des usages et coutumes marseillais", paru en 1683.
Pendant la Révolution, cette statue a pu être sauvée mais le trésor, constitué de vêtements et bijoux, est dispersé en 1794. La statue est vendue aux enchères et adjugée à M. Laforêt, officier municipal ; elle est ensuite exposée dans différentes églises.
Le 19 mai 1804, veille de Pentecôte, l'église supérieure est rendue au culte et devient paroissiale. Le lendemain, 20 mai, on rapporte la Vierge Noire de l'église de Saint-Jérôme (aujourd'hui Saint-Charles), à Saint-Victor. Le 2 février 1822, la Vierge Noire est descendue dans sa chapelle souterraine enfin restaurée.

 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_2Actuellement, l'office se célèbre dans les catacombes et la tradition est de toucher la robe verte de la statue avec des cierges verts et de ne les allumer qu'ensuite. On y vend des patisseries dont la fabrication est gardée secrète de père en fils. Elles portent le nom de navettes et affectent très exactement la forme de la barque d'Isis, ou, pour les marseillais, la barque qui, selon la légende, aurait amené aux Saintes-Maries-de-la-Mer Marie Salomé, Marie Jacobé et Marie Madeleine accompagnées de Sarah. Cette fête, typiquement marseillaise, très populaire, a rassemblé au début du XIXème siècle entre 60 000 et 80 000 personnes.












Abbaye_Saint_Victor_Marseille_5La Vierge noire de Marseille ouvre, symboliquement, le Mystère des Cathédrales de Fulcanelli, dont elle fournit la première planche.
"Notre Dame de Confession, célèbre Vierge noire des cryptes saint Victor, à Marseille, nous offre un beau spécimen de statuaire ancienne, souple, large et grasse. Cette figure, pleine de noblesse, tient un sceptre de la main droite et a le front ceint d'une couronne à triple fleuron", commente brièvement Fulcanelli. Les Vierges noires figurent, dit-il, "dans la symbolique hermétique, la terre primitive, celle que l'artiste doit choisir pour sujet de son grand ouvrage. C'est la matière première, à l'état de minerai, telle qu'elle sort des gîtes métallifères, profondément enfouie sous la masse rocheuse. Dans le cérémonial prescrit pour les processions de Vierges noires, on ne brûlait que des cierges de couleur verte."







Abbaye_Saint_Victor_Marseille_70"Une jeune fille de l'antique Massilia, nommée Marthe, simple petite ouvrière, et depuis longtemps orpheline, avait voué à la Vierge noire des Cryptes un culte particulier. Elle lui offrait toutes les fleurs qu'elle allait cueillir sur les coteaux, - thym, sauge, lavande, romarin, - et ne manquait jamais, quelque temps qu'il fît, d'assister à la messe quotidienne.
La veille de la Chandeleur, fête de la Purification, Marthe fut éveillée, au milieu de la nuit, par une voix secrète qui l'invitait à se rendre au cloître pour y entendre l'office matinal. Craignant d'avoir dormi plus qu'à l'ordinaire, elle se vêtit en hâte, sortit, et comme la neige, étendant son manteau sur le sol, réfléchissait une certaine clarté, crut l'aube prochaine.
Elle atteignit vite le seuil du monastère, dont la porte se trouvait ouverte. Là, rencontrant un clerc, elle le pria de bien vouloir dire une messe en son nom; mais, dépourvue d'argent, elle fit glisser de son doigt un modeste anneau d'or - sa seule fortune -, et le plaça, en guise d'offrande, sous un chandelier d'autel.
Aussitôt la messe commencée, quelle ne fut pas la surprise de la jeune fille en voyant la cire blanche des cierges devenir verte, d'un vert céleste, inconnu, vert diaphane et plus éclatant que les plus belles émeraudes ou les plus rares malachites ! Elle n'en pouvait croire ni détacher ses yeux...
Quand l'Ite missa est vint enfin l'arracher à l'extase du prodige, quand elle retrouva au dehors le sens des réalités familières, elle s'aperçut que la nuit n'était point achevée: la première heure du jour sonnait seulement au beffroi de Saint-Victor.

 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_6Ne sachant que penser de l'aventure, elle regagna sa demeure, mais revint de bon matin à l'abbaye; il y avait déjà, dans le saint lieu, un grand concours de peuple. Anxieuse et troublée, elle s'informa; on lui apprit qu'aucune messe n'avait été dite depuis la veille.
Marthe, au risque de passer pour visionnaire, raconta alors par le menu le miracle auquel elle venait d'assister quelques heures plus tôt et les fidèles, en foule, la suivirent jusqu'à la grotte. L'orpheline avait dit vrai; la bague se trouvait encore au même endroit, sous le chandelier, et les cierges brillaient toujours sur l'autel, de leur incomparable éclat vert."










Abbaye_Saint_Victor_Marseille_88Citant l'abbé Laurin, et sa Notice sur l'antique abbaye saint Victor de Marseille (1915, nombreuses rééditions), et Hippolyte Matabon et sa Légende des cierges verts (1889), il précise, s'agissant de la légende:
"Cette légende contient, derrière le voile allégorique, la description du travail que doit effectuer l'alchimiste pour extraire, du minéral grossier, l'esprit vivant et lumineux, le feu secret qu'il renferme, sous forme de cristal translucide, vert, fusible comme de la cire, et que les sages nomment leur vitriol."












Abbaye_Saint_Victor_Marseille_72Dans le numéro 26 de la revue Liber Mirabilis (2002-2003) Myriam Philibert revient elle aussi sur la signification symbolique, hermétique et alchimique de la verdeur des cierges de "Marseille la mystérieuse": "Il faut se rappeler qu'il s'agit de naissance, sur le plan végétal donc de printemps. En matière d'alchimie, deux interprétations sont possibles: les trois couleurs de l'OEuvre, le noir qui devient vert, le blanc et le rouge. Mais on peut aussi envisager les trois principes: soufre (rouge ou jaune), mercure (blanc), sel (vert)."

 








 

Notre-Dame de la Sagesse, la nouvelle Vierge noire

 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_107Cette Vierge en majesté de 1m20, installée à l'entrée de la chapelle du Saint-Sacrement, a été réalisée en bois de châtaigner d'après une Vierge catalane du XIème siècle appartenant à un collectionneur de l'Aude. L'artiste a redonné l'austérité des Vierges romanes, qui n'ont pas l'attitude d'une mère : l'enfant reste dans son giron, ses mains ne le touchent pas. La Vierge est assise sur un trône, mains ouvertes. L'enfant se tient sur son genou gauche, côté du coeur, de la force vitale. De sa main droite, il bénit.

 

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12 mai 2009

La crypte de Saint-Victor

Marseille_023aL'accès à la crypte s'effectue par un escalier situé au fond de la nef sous les orgues. On pénètre directement dans la salle de la chapelle Saint-Mauront qui sert, avec les autres salles de la crypte, de soubassement à la partie ouest de l'église supérieure.
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Plan des cryptes

 

Abbaye_Saint_Victor_plan_cryptes1 - Ancienne sacristie
2 - Chapelle Saint-Isarn
3 - Chapelle Saint-Mauront
4 - Chapelle Saint-Blaise
5 -Chapelle Saint-Hermès et Saint-Adrien
6 - Chapelle Saint-Lazare
7 - Notre-Dame de Confession
8 - Chapelle Saint-André
9 - Tour Isarn


















Chapelle Saint-Mauront

Dans cette chapelle sont exposés des sarcophages :

 

Abbaye_Saint_Victor_Les_4_dormants_Marseille_110- Les quatre des sept dormants : il s'agit d'un fragment du coin gauche d'un sarcophage en marbre de Carrare datant de la fin du IVème siècle. Il représente une procession de cinq apôtres. L'ouvrage complet devait représenter au centre le Christ sur une montagne donnant la loi à saint Pierre, entouré des douze apôtres. Les personnages évoluent sous un décor rythmé de créneaux et de portes fortifiées. Selon Jean-Baptiste Grosson, ce bas relief a été probablement tiré d'un cimetière pour orner le tombeau que les moines de Saint-Victor disaient être celui des sept dormants.




Abbaye_Saint_Victor_Sarcophage_de_saint_Maurice__Marseille_105- Sarcophage de saint Maurice : la grande face de ce sarcophage (L = 2,22 x l = 0,68 x h = 0,57), dit de saint Maurice, datant de la fin du IVème siècle, est découpée en sept arcades ornées de coquilles et portées par des colonnes torses avec des chapiteaux dérivés du corinthien. Au centre, est figuré le Christ imberbe, assis sur un trône au pied duquel se trouve une brebis qui lève la tête vers lui, image du défunt appelé au paradis. De part et d'autre du Christ, se trouvent les douze apôtres groupés deux par deux : ils sont assis et portent un rouleau ou un livre.

- Sarcophage des compagnons de saint Maurice : ce sarcophage (L = 2,10 x l = 0,55) en marbre de Carrare date de la fin du IVème siècle. La grande face est divisée en cinq compartiments avec, au centre, le Christ enseignant à deux apôtres Pierre et Paul, d’où la deuxième appellation de ce sarcophage « le Christ docteur ». À droite, sont figurées l'arrestation du Christ, puis sa comparution devant Ponce Pilate à qui on apporte une aiguière pour qu'il se lave les mains. À gauche, le Christ apparaît à l'apôtre Paul représenté barbu et le front dégarni. Puis est représentée la lapidation de Paul à Lystra.

Chapelle d'Isarn

 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_101Dans cette chapelle se trouve, en contrebas de l'escalier d'accès, la pierre tombale de l'abbé Isarn.
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Abbaye_Saint_Victor_Marseille_68Sur la paroi est de la chapelle sont exposés, chacun dans une niche ; le sarcophage de sainte Eusébie, celui des compagnons de sainte Ursule et pratiquement en face de la pierre tombale d'Isarn, l'épitaphe d'Hugues de Glazinis. Enfin sur une voûte, un fragment de fresque représente des moines bâtisseurs.

 





 

Abbaye_Saint_Victor_Pierre_tombale_d_Isarn_Marseille_59- Pierre tombale d'Isarn : cette plaque a été taillée dans le fond d'une cuve de sarcophage dont elle garde la forme. L'abbé Isarn est représenté gisant sur cette longue dalle terminée par deux demi-cercles, mais dont le centre est rectangulaire et plus large que ceux-ci. Le corps n'apparaît que dans les deux demi-cercles : la tête et le bâton pastoral dans l'un, les pieds dans l'autre. La plaque rectangulaire porte une inscription tracée sur huit lignes. De même, sur chaque circonférence, une inscription plus petite est gravée, ainsi que sur la barre du T du bâton pastoral. Ces inscriptions sont datées de la fin du XIe siècle et ont donc été réalisées peu de temps après la mort d'Isarn survenue en 1047. Une traduction a été donnée par le père Paul Amargier et reproduite dans l'ouvrage de Charles Seinturier.

Abbaye_Saint_Victor_Pierre_tombale_d_Isarn_Marseille_59a« De notre illustre père Isarn ce sont là les restes sacrés, les membres rendus glorieux par tant de mérites.
Son âme, elle, est heureusement parvenue aux cieux. De mœurs exceptionnelles et d'esprit pacifique, il était accompli en toutes formes de vertu. Homme de Dieu, il était pour tous et en tout joyeux.
Ce qu’il enseigna il le mit en pratique, abbé bon et bienheureux. De ses disciples aussi il fit des hommes bons.
Telle fut sa règle de vie et contraint de passer le seuil de l’existence c’est avec courage qu’il la quitta. Il régit, fidèle, deux fois dix plus sept (27) ans, le doux troupeau du Seigneur à lui confié, qu’il abandonna le huit des calendes d’octobre (24 septembre) pour entrer dans le lumineux royaume.
Autour de la tête : Sois attentif, je t’en prie, toi qui lis, à ce qu’a fait de moi, misérable défunt, la loi née de la faute du premier homme.
Aux pieds: Et gémissant, du fond du cœur, dis et répète : Dieu, aie pitié de lui. Amen. »

Abbaye_Saint_Victor_Sarcophage_de_sainte_Eus_bie_Marseille_90- Sarcophage de sainte Eusébie : au centre du sarcophage (L = 2,05 x l = 0,62 x h = 0,54), datant du début du IVème siècle, est figuré un médaillon avec un portrait encadré par deux panneaux de strigiles. Sous le médaillon est représenté Jonas avec, à sa gauche, le gros poisson qui l'a avalé et rejeté. À droite, Moïse reçoit les tables de la loi. À gauche, Moïse frappe de son bâton un rocher pour en faire jaillir une source.







Abbaye_Saint_Victor_Sarcophage_des_compagnes_de_sainte_Ursule_Marseille_91- Sarcophage des compagnes de sainte Ursule : ce sarcophage (L = 1,92 x l = 0,65 x h = 0,43) date de la première moitié du Vème siècle. La face antérieure est divisée par sept arcades reposant sur des colonnes. Au centre, le Christ, couronné par la main de Dieu, est debout sur une montagne d'où s'écoulent quatre rivières. Il est encadré par Saint Pierre portant une croix et par Saint Paul avec de chaque coté cinq apôtres. Sur la frise du couvercle sont figurés, à gauche, deux cerfs s'abreuvant encadrés par deux arbres : la scène représente le paradis. Au centre, deux anges portent un cadre au dessus duquel sont représentés deux dauphins encadrant un chrisme. À droite, sont figurés le miracle des noces de Cana et celui de la grappe de la terre promise.

 

Abbaye_Saint_Victor__pitaphe_d_Hugues_de_Glazinis_Marseille_62- Épitaphe d'Hugues de Glazinis : cette plaque funéraire date du milieu du XIIIème siècle. Elle est actuellement amputée de son coin inférieur droit. En bas à gauche, est représenté le portail de l'abbaye surmonté du clocher flanqué de deux tours. Au centre, se trouve une croix de Malte et à droite, un prêtre revêtu des ornements sacerdotaux. "Hugues, sacriste, que couvre cette humble pierre, se réjouit avec les saints du ciel et en compagnie de Michel. Fleur et gloire de tous les moines imitateurs des saints, il mérita d'être enseveli dans ce temple qu'il a relevé quasi de fond en comble. Son corps fut déposé le huitième jour de novembre."

 



Abbaye_Saint_Victor_Marseille_64- Un reste de peinture murale du XIIIème siècle figure sur un arc-doubleau de la chapelle d'Isarn. Sur ce fragment de fresque à fonds rouges, cernes noir et tuniques bleu turquoise, on reconnaît une scène de chantier de construction. Les gestes des ouvriers sont attentionnés. L'un manie un outil de tailleur de pierre. Derrière lui, un autre ouvrier coiffé d’une cagoule, s'avance courbé sous une charge de moellons. Devant, un troisième ouvrier manie une pelle tandis qu'un quatrième avance avec un outil de couvreur. L'artiste a représenté les corps de métier qui travaillent au XIIIème siècle à l’achèvement de l’église supérieure.

 

 

Chapelle Saint-André

 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_60À partir de la chapelle d'Isarn, en se dirigeant vers le nord, on accède à la chapelle Saint-André qui est englobée dans les fondations de la tour d'Isarn.











Abbaye_Saint_Victor_Marseille_95Une ouverture à l'est permet d'apercevoir des fouilles et quelques sarcophages en place.

















Abbaye_Saint_Victor_Marseille_61L'actuelle chapelle Saint-André se situe approximativement à l'entrée du site d'exploitation de la carrière dominant la rive sud du lacydon occupée par un cimetière antique. Au Vème siècle, cette partie du site a commencé d'accueillir des sépultures. Après une première organisation de l'espace sous forme d'un enclos funéraire (area), une nouvelle réalisation architecturale prend place, qui correspond, par sa logique, à l'installation du sanctuaire paléochrétien au sud.












Abbaye_Saint_Victor_Marseille_73Appuyé sur chacun des rebords de l'échancrure de la carrière, un mur est construit. Dans sa partie médiane est créé un passage en forme de couloir avec une porte monumentale, afin d'aménager un cheminement obligé vers le sanctuaire proprement dit. Deux portes latérales renvoient le visiteur vers cet accès principal.
Aux environs de l'an mil, ce passage fut voûté et protégé par une toiture. Au XIIème siècle, son importance symbolique ne fut pas ignorée : la construction de la tour d'Isarn enveloppa l'entrée originelle tout en constituant pour elle une sorte d'écrin. Au XIIIème siècle, le passage devint une chapelle lorsque la construction d'un mur au nord ferma l'accès primitif. Paradoxalement, la chapelle Saint-André occupe maintenant une position marginale à l'une des extrémités des cryptes.

 



 

Ancienne sacristie

 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_97À l'ouest de la chapelle Saint-André se trouve une salle découverte en 1857, appelée ancienne sacristie. Dans cette salle, sont exposés différents vestiges, notamment : l'épitaphe de Fortunatus et Volusianus, le sarcophage du Christ trônant, le sarcophage des brebis et des cerfs, un fragment du sarcophage de l'Anastasis, un couvercle de sarcophage à acrotères et une épitaphe antique païenne.







Abbaye_Saint_Victor_Marseille_103En entrant dans cette salle, on aperçoit, à droite, la base ouest de la tour d’Isarn, réalisée en pierres de taille bien appareillées issues du cap Couronne. La puissance de cette maçonnerie contraste avec la rusticité des constructions antérieures et autorise à attribuer l’édification de la tour d’Isarn à une période jouissant de tout autres moyens techniques et financiers, soit le début du XIIème siècle.







Abbaye_Saint_Victor__pitaphe_de_Volusianus_et_Fortunatus__Sarcophage_du_Christ_tr_nant_Marseille_100- Épitaphe de Fortunatus et Volusianus

 

- Sarcophage du Christ trônant : ce sarcophage (L = 2,07 x h = 0,44) en pierre de Cassis date du milieu du Vème siècle. Il ne subsiste que des fragments qui ont permis une reconstitution grâce à des anciens dessins conservés. Au centre, le Christ est représenté dans un médaillon porté par deux génies ailés ; il est assis et porte un livre ouvert. Aux deux extrémités, saint Paul à gauche et saint Pierre à droite portant la croix, sont tournés vers le Christ et l'acclament.


Abbaye_Saint_Victor_Sarcophage_des_brebis_et_des_cerfs_Marseille_99- Sarcophage des brebis et des cerfs : ce sarcophage en pierre de Cassis de 2 mètres de longueur date du Vème siècle. Il a pu être reconstitué grâce aux dessins anciens de Louis Antoine de Ruffi et de Joseph Marchand. Les scènes représentées sur la cuve du sarcophage sont : au centre, l'agneau divin debout sur une montagne d'où s'écoule les fleuves du paradis, à gauche et à droite respectivement les miracles de Canna et de la multiplication des pains. Le couvercle est orné de deux groupes de trois brebis se dirigeant vers le centre où est figuré le chrisme avec un ρ latinisé et les lettres Α (Alpha majuscule) et ω (oméga minuscule).

 

Le martyrium

 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_92Le martyrium est élevé au dessus de deux tombes jumelles datant de la fin du IVème siècle, creusées dans le rocher. Ces tombes de direction nord-sud sont fermées par de lourdes dalles en pierre de Cassis et renfermaient le corps de deux hommes. L'interprétation traditionnelle, depuis les fouilles effectuées en 1963 par Fernand Benoît, consiste à considérer ces corps comme ceux de martyrs d'où le nom de martyrium.
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Abbaye_Saint_Victor_Marseille_89Sur ces tombes, une petite basilique est construite dès l'époque paléochrétienne dont la structure reste perceptible malgré les remaniements effectués au Moyen Âge.

 







 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_96Cette basilique comprend une nef centrale de faible largeur (3,17 m), voûtée en berceau et des bas-côtés avec des arcs doubleaux retombant sur des piles carrées en pierre du cap Couronne. Le collatéral droit, à l'ouest, a été fortement modifié au Moyen Âge.









Abbaye_Saint_Victor_Marseille_87Contre le pilier gauche, à l'entrée de la nef, est placée la statue de la Vierge noire ou Notre-Dame de la Confession (voir ici le développement) tandis que le sarcophage de saint Cassien est placé au centre.
















Abbaye_Saint_Victor_Sarcophage_de_Jean_Cassien_Marseille_71- Sarcophage de Jean Cassien: ce sarcophage (L = 1,40 x l = 0,48 x h = 0,45) en pierre de Saint-Béat était destiné à un enfant et date de la première moitié du Vème siècle. Il est compartimenté en cinq niches séparées par des pilastres. À gauche, les parents présentent l'enfant mort. Au centre, un jeune homme est représenté les deux bras levés en signe de prières. Les trois autres compartiments sont occupés par des saints.













Abbaye_Saint_Victor_Tombe_de_sainte_Chrisante_et_sainte_Darie_Marseille_69- Tombe de sainte Chrisante et sainte Darie : ce sarcophage de 2,14 mètres de longueur en marbre de Carrare date de la fin du IVème siècle. La grande face du sarcophage est divisée en sept compartiments avec, au centre, une croix dressée sur une montagne d'où naissent les fleuves du paradis dans lesquelles s'abreuvent deux cerfs. Dans les trois compartiments de gauche sont figurés trois scènes de la vie de saint Paul représenté acclamant le Christ, arrêté par un soldat et martyrisé. À droite, des scènes de la vie de saint Pierre représenté acclamant le Christ, le reniant et son arrestation. Des arbres déterminent les compartiments, leurs feuillages formant les arcades. Deux troncs montrent un serpent enroulé, un escargot gravit le troisième et les branchages sont occupés par des nids d'oiseaux.

 

Chapelle Saint-Lazare

 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_74L'entrée de cette chapelle est encadrée par deux piliers : à gauche, un pilier actuellement non visible, car protégé par un coffrage de bois et, à droite, une colonne ronde taillée dans le rocher, dont le chapiteau figure une tête.















Abbaye_Saint_Victor_Marseille_85La figure du chapiteau serait celle de Lazare, évêque d'Aix-en-Provence, venu à Marseille. Seule la tête, dont les traits dénotent d'un net archaïsme, est représentée avec une crosse tenue par une main.

 






 

Abbaye_Saint_Victor_Sarcophage_des_saints_Innocents_Marseille_84Le sarcophage (L = 1,30 x l = 0,36 x h = 0,33) est dit « des saints Innocents ». Il est en marbre blanc, daterait du IIème siècle et aurait été découvert en 1628. En réalité, ce décor païen montre une face antérieure divisée en quatre groupes : à gauche deux amours forgent un grand bouclier rond, ensuite trois amours forgent une jambière, puis deux amours tiennent un disque reposant sur la tête d'un sphinx et figurant Romulus et Remus allaités par une louve, et enfin trois amours forgent les armes du dieu Mars. Sur chacun des petits côtés est représenté un griffon.

 



Abbaye_Saint_Victor_Marseille_16Les piliers cachés sont très symboliques. L'un d'eux présente Moïse et le serpent d'airain, et l'arbre de vie. Les forces telluriques et cosmiques.
















Atrium et chapelle Saint-Blaise

 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_75L'Atrium, également appelé plan carré, comportait neuf colonnes, provenant d'édifices païens, dont trois étaient de marbre et les autres de granit. Le préfet Charles-François Delacroix, sous prétexte de procéder à des travaux de consolidation, fit ôter vers 1803 ces piliers antiques pour les remplacer par des colonnes d'un style mal défini.














Abbaye_Saint_Victor_Marseille_80Les trois faces, sud, est et ouest de l'Atrium étaient ornées de colonnes monolithes, de granit, sauf la colonne de l’ouest, en marbre, dont deux seulement furent remplacées par des colonnes en pierre ;
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Abbaye_Saint_Victor_Marseille_41la colonne de l'ouest n’a pas été remplacée et aux deux colonnes des angles sud-est et sud-ouest, ont été substitués des piliers adossés au mur méridional qui forme le fond de l'atrium.
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Abbaye_Saint_Victor_Marseille_79Les quatre colonnes de la face nord de l'atrium furent remplacées par des fûts à tambours cylindriques trop épais. Les colonnes originales furent utilisées pour orner des jardins et des carrefours.

 

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12 mai 2009

Le Tarot de Marseille en rapport avec l'abbaye de Saint-Victor

Tarot_Camoin_La_Roue_de_FortuneD’après les révélations de Philippe Camoin, c’est le moine Cassien qui en 400 après J.C., contribua à introduire en Europe la connaissance du Tarot. Ces affirmations qui chamboulent toutes les idées préconçues sont basées sur des faits précis.
Tarot_Camoin_L_amoureux















Tarot_Camoin_Le_ChariotPhilippe Camoin vient de révéler à l’ensemble de la communauté des experts en histoire du Tarot la date du plus ancien jeu de Tarot de Marseille fabriqué à Marseille : le jeu de François Chosson de 1672. Ce fait d’importance majeure remet en question l’Histoire du Tarot telle qu’elle était perçue par les historiens.
Au quatorzième siècle, à Marseille, à l’Abbaye de Saint-Victor, il était interdit aux moines de se livrer au jeu de cartes dans son enclos en raison de l’engouement frénétique des moines et des nobles pour le jeu de cartes. En 1369, une ordonnance royale a interdit le jeu de cartes dans l’ensemble de la France. Les résultats furent diamétralement opposés.










Tarot_Camoin_Le_MondeLes Maîtres Cartiers marseillais devaient eux aussi exister à la même époque, même s’ils ne furent autorisés officiellement par le roi qu’en 1638. Ils sont en effet mentionnés en lors d’une pétition des maître cartiers de Lyon. Ceux-ci reprochent en effet aux maîtres cartiers marseillais de contrefaire des jeux de cartes en utilisant leurs noms et enseignes.














Tarot_Camoin_Le_BateleurIl y aurait donc eu à Marseille et ses environs une tradition initiatique authentique qui aurait puisé une partie de ses sources en Egypte, mais qui était pleinement adaptée et intégrée à la civilisation occidentale antérieure à la nôtre. Elle était reflétée et naturellement véhiculée dans les pratiques culturelles de l’époque à travers le Tarot de Marseille : medium et canal parfait d’une Tradition Initiatique uniforme et unique en Europe.

1 mai 2009

Le robinier du square Viviani à Paris

Paris_2009_001Le robinier faux-acacia, ou Robinia pseudoacacia, appelé communément, à tort, "acacia", est une espèce d'arbre de la famille des Fabaceae (Légumineuses de la sous-famille des Viciaceae).
















Paris_2009_004Originaire de la région des Appalaches, à l’est de l’Amérique du Nord, il fut introduit en France par Jean Robin (arboriste des rois Henri III, Henri IV et Louis XIII, directeur du jardin des apothicaires ) qui reçut des graines de son ami John Tradescant the elder.















Paris_2009_007C'est un arbre de basse altitude (au-dessous de 700 m) qui s'est naturalisé dans l'ouest de l'Europe, ne dépassant pas les Pays-Bas au nord, ainsi que dans les zones tempérées des autres continents. Il a été largement planté pour stabiliser les terrains sablonneux ou rocailleux et pour son bois. C'est un arbre pionnier, se cantonnant aux terrains dégradés qu'il enrichit, en fixant l'azote par ses racines, étant une légumineuse.













Paris_2009_002Le square René-Viviani - Montebello est situé au nord et autour de l'église Saint-Julien-le-Pauvre, face à Notre-Dame. Le robinier planté en 1602 par Jean Robin (1550-1629), est réputé être le plus vieil arbre de Paris. Il mesure 15 mètres de haut et 3,50 de circonférence.















Paris_2009_007Sa silhouette fatiguée vous révélera en vous approchant d’un peu plus près une coulée de ciment qui supporte son tronc incliné.
Deux pieds de lierre recouvrent sa vénérable écorce. Certains s’étonneront peut-être de voir du lierre envahir le tronc du robinier, car le lierre est un parasite qui émet des racines suçoirs capables de pénétrer dans les vaisseaux des plantes sur lesquelles il pousse. Mais il ne peut pas, en réalité, traverser son écorce épaisse, à moins qu’il ne se développe sur les rameaux jeunes. C’est pourquoi son évolution est observée avec attention et chaque année, au printemps, ses jeunes pousses sont supprimées. Cette opération s’accompagne du nettoyage de l’arbre et de la suppression du bois mort par les bûcherons de la Ville.

http://www.paris.fr/portail/Parcs/Portal.lut?page=equipment&template=equipment.template.popup&document_equipment_id=2441

27 avril 2009

Saint-Gaudens, historique

Saint_Gaudens_2Dans l'antiquité, une voie romaine reliant Toulouse à Dax passait à proximité du site actuel de la ville, où se trouvait un domaine rural appelé Mansus. Des lieux de cultes païens existaient à l'emplacement de la collégiale. Le nom changea lors de la christianisation, et devint le Petit Mas, ou Mas-Saint-Pierre.








Saint_Gaudens_3Ce fut dans les troubles consécutifs aux invasions au VIème siècle qu'on situe la légende de saint Gaudens. Ce jeune berger de 13 ans fut sommé de renoncer à sa religion chrétienne par un parti de guerriers envahisseurs sous les ordres d'un général nommé Malet, ou bien de Abd-el-Rahman. La tradition populaire semble hésiter entre des Romains ou des Sarrasins, ennemis traditionnels de la foi chrétienne, mais historiquement les envahisseurs étaient plutôt des Wisigoths, adeptes de l'arianisme.





Saint_Gaudens_15La légende rapporte que Malet demanda au jeune Gaudentius de renier sa foi chrétienne. Face à son refus, Malet, ordonna à un de ses soldats de lui trancher la tête, ainsi qu'à sa mère Quitterie. Se produisit alors le "miracle" : le jeune berger se relevant prit sa tête entre ses mains et courut jusqu'au Mas-Saint-Pierre, se réfugiant dans l'église dont les portes se refermèrent aussitôt derrière lui.













Saint_Gaudens_14En 475 le lieu accueillit la sépulture du martyre décapité. À cette époque l'évêché de Lugdunum Convenarum (le futur Saint-Bertrand de Comminges) fut détruit. L'évêque se réfugia alors au Mas. Une communauté religieuse se forma. Une église et un monastère furent construits vers le VIIIème siècle, les religieux suivant les règles de vie de saint Chrodegand.













Saint_Gaudens_25Le bourg prit son nom actuel au IXème siècle, Castrum Sancti Gaudentii, en raison du culte développé autour du martyr et de sa mère, sainte Quitterie (à ne pas confondre avec Quitterie, la fille d'Aetius, roi wisigoth de Toulouse, qui, refusant la main de Germain, l'exécuteur des basses œuvres de son père, s'enfuit à Aire-sur-l'Adour. Germain finit par la retrouver et la décapita. La légende dit que quand sa tête toucha terre, une fontaine jaillit. Quitterie aurait pris sa tête bien lavée dans ses bras pour la déposer en haut du plateau du Mas, où se trouve aujourd'hui son sarcophage. Plusieurs similitudes quand même...).










Saint_Gaudens_35Au XIème siècle, la communauté religieuse se donna le statut de chapitre collégial. L'église, devenant collégiale, fut reconstruite à cette époque en s'inspirant de la Basilique Saint-Sernin de Toulouse. On conserva le gros œuvre des débuts de la construction de 1084, on commença à édifier les tribunes dans les deux premières travées du chœur. La voûte fut surélevée. Des tailleurs de pierre venus d'Aragon et de Navarre sculptèrent les chapiteaux de la deuxième travée du chœur. Puis, les ressources s'épuisant rapidement, les programmes seront quelque peu modifiés. Entre 1180 et 1185 on édifia au sud de l'église un cloître.



Saint_Gaudens_19Les conflits dûs au catharisme amenèrent, outre les guerriers croisés, de nouveaux ordres religieux, dont les frères prêcheurs, dits Jacobins, et avec eux des styles architecturaux venus du Nord. Les chanoines construisirent ainsi une salle capitulaire à l'angle nord du cloître.
Lors des guerres de Religion, les troupes de Montgomery, le 2 août 1569, détruisirent l'intérieur de l'église et y mirent le feu. La toiture et le clocher furent détruits. La collégiale restera dans cet état, avec une toiture sommairement reconstruite, le clocher à la flèche octogonale vaguement consolidé, jusqu'en 1874. Au XVIème siècle, on édifia le portail latéral Nord.



Saint_Gaudens_46À la Révolution, en 1791, l'église désaffectée est vendue comme bien national. Le cloître fut démoli pour servir de carrière de matériaux. L'église fut rendue au culte en 1804. La collégiale sera restaurée progressivement à la fin du XIXème siècle. La toiture à deux pentes fut remplacée par un toit à décrochements suivant la nef et les bas-côtés. La base carrée du clocher fut rehaussée pour lui donner son aspect actuel.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Gaudens
http://www.mairiestgaudens.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=34&Itemid=51
http://www.tourisme-stgaudens.com/web/fr/39-la-collegiale.php

27 avril 2009

Saint-Gaudens, intérieur de la collégiale

Saint_Gaudens_30La collégiale présente une nef à collatéraux, avec une longueur totale de 40 m, une largeur de 21m, et une hauteur sous voûte de 16 m. La nef se compose de cinq travées inégales, sous une voûte en berceau sur doubleaux reposant sur des piles cruciformes, avec des colonnes entre les grandes arcades et vers la nef, et un pilastre vers les collatéraux, qui sont, eux, voûtés en quart de cercle.













Saint_Gaudens_43Le narthex comprend une travée voûtée d'ogives, beaucoup plus basse que la nef. Il est éclairé par cinq oculi. Le chœur possède deux travées inégales, à bas-côtés couverts de voûtes d'arêtes, surmontés de tribunes, l'abside et les deux absidioles ont une voûte en cul de four.















Saint_Gaudens_34Les chapiteaux, œuvres des tailleurs de pierre aragonais et navarrais, sont parmi les plus beaux de la sculpture romane des débuts : ils figurent « la chute d'Adam et Eve », le monde médiéval, des animaux.










Saint_Gaudens_38Très détériorés par l'incendie de 1569, ils ont subi des grattages et nettoyages trop radicaux au XIXème siècle.

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 Saint_Gaudens_39aParmi les sculptures, nous retrouvons le singe encordé. La même symbolique qu'à Thuret :Il est attaché par le cou (chakra de la gorge) à une corde reliée à la terre (bloquage des énergies par l'ancrage au tellurisme seul). L'homme doit ouvrir sa partie spirituelle et équilibrer ses cycles cosmo-telluriques. Et pour bien nous faire comprendre, les imagiers du moyen-âge ont représenté les énergies telluriques, lourdes, sortant par l'anus du singe...

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27 avril 2009

Saint-Gaudens, extérieur de la collégiale

Saint_Gaudens_23L'abside et la façade latérale nord, ainsi que le clocher à l'ouest, sont parfaitement visibles depuis la place. Les murs portent la trace des multiples remaniements effectués. Le toit à décrochement montre la disposition intérieure de la nef centrale et ses bas-côtés. Jusqu'en 1867 une toiture à deux pentes reposait sur les murs gouttereaux rehaussés en brique, avec des espacements qui donnaient l'illusion d'une église fortifiée, avec des créneaux.












Saint_Gaudens_13Sur la façade nord, percée de quatre petites fenêtres en plein cintre, entre les contreforts, se trouve un portail du XVIIème siècle, construit en remplacement d'un portail roman détruit. Un tourelle en saillie abrite un escalier menant aux tribunes.















Saint_Gaudens_12le portail est flanqué de deux dais qui ne semblent jamais avoir abrité de statues. Il présente un arc brisé en accolade. Le tympan porte un chrisme du XIIème, sans doute provenant du portail primitif, taillé dans un bloc de marbre carré et présentant dans son décor les caractéristiques de la sculpture toulousaine.














Saint_Gaudens_16Le chevet a lui aussi été fortement remanié. Il est surmonté d'une petite tour carrée sans utilité précise, dont les ouvertures et le décor ont été réalisés au XIXème siècle.

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Saint_Gaudens_1Le clocher, à toiture octogonale, fut démoli en 1804 à 4 m au-dessus de la toiture de l'église. On lui substitua un toit très plat, soutenu par une charpente à claire-voie sur deux côtés. En 1874, on élève, dans le style néo roman, les trois étages supérieurs et la flèche pyramidale, qui porte la hauteur du clocher à 45 m. La petite porte à la base du clocher, très endommagée en 1569, a été refaite au XIXème siècle.Dans le mur de l'église on peut voir des remplois de pierres gallo-romaines.

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Saint_Gaudens_10Tout en haut du clocher, une tête de taureau regarde les passants. La sculpture date-t-elle du XIIème siècle ? En ce cas, il faudrait penser, pour l'ancien sanctuaire païen, au culte de Mithra.

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Saint_Gaudens_17L'un des modillons nous montre un monstre 'avalant' un pécheur. Non non. C'est un initié, sortant de la gueule de la bête, représentant la matière, l'émotionnel. Un autre nous présente un acrobate, les jambes rejoignant le ciel.

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Saint_Gaudens_6Une porte à plein-cintre, ouverte dans l'axe de l'édifice et devant laquelle se trouve l'ancien puits, date de l'époque même de la construction de l'église. Elle est très étroite et cependant plus monumentale que la porte principale côté nord..
On a rattaché à cette porte des souvenirs antérieurs de près de sept siècles à sa construction. C'est là, en effet, que l'on montre les fers du cheval du farouche Abd-el-Rahman. Selon la légende populaire, il poursuivait l'enfant martyr Gaudentius, qui, ramassant la tête que le Sarrasin venait de lui trancher et s'enfuyant à toutes jambes, put entrer dans l'église, en fermer la porte; et le fer du cheval de celui qui le poursuivait, heurtant le bois, y demeura enfoncé.

 

Saint_Gaudens_8Un autre récit, tout aussi légendaire, mais plus conforme à la disposition des fers sur cette porte, les y fait planter et adhérer par les ruades qu'Abd-el-Rahman faisait lancer par son cheval pour l'enfoncer, et piller les trésors renfermés dans l'église depuis longtemps consacrée au jeune martyr saint Gaudentius.

 

 

Saint_Gaudens_7L'un des chapiteaux nous présente la tentation d'Adam et Eve...que l'on retrouvera à l'intérieur de l'édifice.

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Un modillon nous présenterait-il ... le Graal ?

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