La collégiale Notre-Dame de Beaune, l'intérieur
Suite à l'importance du pèlerinage à la vierge noire, on dut, dans la seconde moitié du XII ème siècle, allonger la nef de deux travées,
et pour canaliser la foule, construire autour du chœur un déambulatoire, voûté d'arêtes, appelé "promenoir des anges", et trois absides.
La nef comporte une élévation à trois niveaux, de grandes arcades, une galerie aveugle avec arcs en plein cintre, des fenêtres hautes sans symétrie
avec une voûte en berceau brisé, retombant sur des pilastres dont les plus anciens sont à nervures cannelées.
Les collatéraux, voûtés d'arêtes, l'épaulent solidement par leur toiture indépendante. Les arcs doubleaux sont légèrement déversés vers l'extérieur.
L'autel est placé à la croisée des transepts, sous la voûte centrale du clocher qui élève sa coupole sur trompes.
Le chœur roman, éclairé d'ouvertures gothiques, supporté par 7 arcades brisées est orné d'un bandeau de roses stylisées.
Dans la chapelle Saint-Lazare, des peintures murales commanditées par Jean Rolin, cardinal d'Autun, attribuées à Pierre Spicre au XVème siècle.
Y sont présentés la résurrection de Lazare entouré du Christ et des apôtres, la lapidation de saint Étienne, Marthe et Marie-Madeleine.
Les chapiteaux auraient du être sculptés comme ceux d'Autun, les chanoines en ayant passé commande. Mais à l'époque, saint Bernard lançait l'anathème sur les représentations sculptées dans les églises, et seuls ceux du côté droit ont été exécutés.
Nous pouvons reconnaitre l'arche de Noé, des animaux musiciens, des personnages tenant des fruits (bizarres les fruits, bizarres leurs robes. On dirait des ananas... fruits exotiques symbolisant la connaissance ? Il y a trois fruits sortant de la tige principale...),
la lapidation de saint Étienne. Là aussi, le personnage au-dessus d'Étienne porte les cheveux bien longs...
Le porche gothique fut ajouté en 1332 en avant corps.
C'est sous ce porche qu'en août 1443, Nicolas Rolin, chancelier du duc de Bourgogne, lut la charte de fondation de l'Hôtel-Dieu qu'il mettait en chantier.
Côté nord, un petit porche du XV ème siècle, dont l'arc extérieur byzantin date de 1140, conserve quelques traces de polychromie.