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lieux sacrés

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18 mai 2011

La symbolique de la chauve-souris


Artemis_1aLes anciens avaient remarqué que seules parmi les êtres volants, la chauve-souris portait des mamelles. Ils en ont fait un symbole de fertilité. Ils l'ont associée à Artémis aux mille mamelles. Artémis, associée à la Lune et la nuit,  sœur jumelle d'Apollon, associé au soleil et au jour.

Ovide (43 avant JC-17 après JC), dans ses Métamorphoses, change en chauves-souris les filles de Mynias qui refusent de se plier au culte de Bacchus. Eblouies par la lumière elles doivent alors se réfugier dans l’obscurité.

 

 

 

 

 

chauve_souris_3La chauve-souris, seul mammifère possédant des ailes, dispose d’un système comparable au sonar qui lui permet de se mouvoir avec aisance dans l’obscurité totale.

 

 

 

 

 

 

 

 

chauve_sourisPeu sculptée dans l'art roman, un peu plus à la Renaissance, elle possède deux aspects pour la symbolique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

chauve_souris_2L'aspect négatif, qui prit le dessus à partir du moment où les hommes ne furent plus reliés au divin et au spirituel. La chauve-souris devint alors l'image de l'hypocrisie et de la duplicité, porteuse de duplicité et de mort. C'est elle qui conduit les mauvais génies qui hantent les nuits, c'est elle qui devient vampire.

 

 

 

 

 

 

 

chauve_souris_6Dans l'aspect qui nous intéresse,  elle peut être le symbole lunaire de l'esprit contemplatif qui étudie les textes sacrés afin d'en découvrir le sens caché. Elle est alors l'évocation de l'âme à la recherche de la lumière, symbole de la renaissance, de l'initiation afin de s'ouvrir à un nouveau niveau de croissance. Cela la relie à la fertilité de l'esprit.

 

 

 

 

chauve_souris_4Certaines chauves-souris sont appelées oreillards. Elles maitrisent le son. Dans ce cas, elles sont à rapprocher de la symbolique de l'âne et de ses grandes oreilles qui peuvent écouter, qui ont de l'entendement.  La route de l'initié est alors éclairée dans le noir.

 

 

 

 

 

chauve_souris_5De nature hybride (les anciens pensaient que le dragon était le croisement d'une chauve-souris et d'un serpent), elle peut aussi représenter l'androgynat.

chauve_souris_1

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28 avril 2011

L’église Saint-Pierre de Chartres



Chartres__glise_Saint_Pierre_10L’abbaye bénédictine Saint-Père-en-Vallée de Chartres fut fondée par Clovis au début du VI ème siècle. Clotilde, sa femme, fit des dons importants. Au VII ème siècle, la reine Bathilde, veuve de Clovis II, lègua aussi des biens à l'abbaye, ce qui fit accroitre ses revenus.

 

 

 

 

 

 

 

Chartres__glise_Saint_Pierre_1Elle devint puissante et riche. Détruite à plusieurs reprises par les Normands entre 858 et 911, l'abbaye fut entièrement reconstruite en 930 par l'évêque Aganon, qui y est inhumé.

 

 

 

 

 

 

Chartres__glise_Saint_Pierre_2Enclose de murs construits entre 1033 et 1069, elle fut presque totalement détruite par les incendies de 1077 et 1134, à l'exception de la tour ouest, ou clocher-porche, bâtie comme une tour de défense.

Chartres__glise_Saint_Pierre_3

 

 

 

 

 

 

 

 

Chartres__glise_Saint_Pierre_8L'abbé Foucher décida de la reconstruire entièrement en conservant la tour. En 1150, le moine Hilduard fit élever les bas cotés qui entourent le chœur et le déambulatoire, la galerie nord du cloitre fut achevée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chartres__glise__Saint_Pierre_dLa découverte du tombeau de saint Gilduin, mort à l'abbaye en 1007 à son retour de Rome, fit affluer pèlerins et dons, qui permirent à l'abbaye de poursuivre les travaux du côté nord de la nef et du chœur, dont les vitraux furent posés vers 1190.

Chartres__glise_Saint_Pierre_a

 

 

 

 

 

 

 

Chartres__glise_Saint_Pierre_5La nef et les autres bas cotés furent achevés en 1225. L'édifice fut achevé vers 1320, le cloître en 1408.

Chartres__glise_Saint_Pierre_6

 

 

 

 

 

 

 

 

Chartres__glise_Saint_Pierre_7Après l’incendie de 1584, le dortoir fut reconstruit, les bâtiments conventuels rénovés entre 1700 et 1709.
La Révolution fit disparaître le cloître et utilisa l'église comme fabrique de salpêtre. Les bâtiments restants furent affectés à une caserne de cavalerie avant d'être attribués au lycée Marceau, au Muséum et à un hôpital militaire. En 1804, l'église devint paroissiale, changea de nom avec son retour au culte : de Saint-Père-en-Vallée, elle devint Saint-Pierre. 

 

 

 

Chartres__glise_Saint_Pierre_4C’est dans cette église imposante (80 mètres de long et 23 mètres sous les voûtes du chœur), la plus importante de Chartres après la cathédrale, que fut inhumé l’évêque Fulbert, mort en 1028.

 

 

 

 

 

Chartres__glise_Saint_Pierre_9À côté de l’abbaye de Saint-Père-en-Vallée, à l'emplacement du square actuel, s'élevait l'église Saint-Hilaire, construite au moyen-âge pour l'usage des habitants du quartier. Elle fut démolie en 1804 sous prétexte de commodité pour l'accès à l'église Saint-Pierre…

 

 

 

 

 

 

 

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Pierre_de_Chartres
http://cathedrale.chartres.free.fr
http://www.francebalade.com/chartres/index.html

28 avril 2011

La collégiale Saint-André de Chartres



Chartres_coll_giale_Saint_Andr__1La cathédrale de Chartres se trouve dans la partie haute de la ville. Située dans la partie basse (qui comprend le quartier des Tertres, étagé sur le coteau, qui ne fut intégré à la ville qu'à la fin du XII ème siècle lors de la construction du mur d'enceinte), la collégiale Saint-André est à l’ombre de sa grande sœur.Pourtant, elle mérite le détour.

 

 

 

 

 

 

Chartres_coll_giale_Saint_Andr__2L'église primitive aurait été construite, selon la tradition, par saint Aignan, sur l'emplacement d'un amphithéâtre gallo-romain dont on retrouve des vestiges dans les murs de l'une des cryptes. Un second édifice fut bâti au X ème siècle.

Chartres_coll_giale_Saint_Andr__b


 

 

 

 

 

Chartres_coll_giale_Saint_Andr__7L’église fut érigée en collégiale par l'évêque Yves de Chartres en 1108. Administrée par un chapitre de douze chanoines, elle devint la paroisse la plus importante de Chartres. Elle fut détruite par un incendie en 1134, qui ne laissa que les cryptes.

Chartres_coll_giale_Saint_Andr__6

 

 

 

 

Chartres_coll_giale_Saint_Andr__aReconstruite au XI ème siècle, l'église fut terminée dans la seconde moitié du XII ème . Au début du siècle suivant, une arche fut lancée au-dessus de l'Eure afin de supporter le chœur de l'édifice.

Chartres_coll_giale_Saint_Andr__c

 

 

 

 

 

 

Chartres_coll_giale_Saint_Andr__5Celui-ci sera reconstruit au XVI ème siècle par Jehan de Beauce. Au XVII ème siècle, une seconde arche fut édifiée dans le prolongement de la première, enjambant la rue du Massacre pour supporter la chapelle de la Vierge.

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Chartres_coll_giale_Saint_Andr__3La Révolution ferma l'église Saint-André au culte en 1791 et la vendit comme bien national. Sa flèche octogonale fut démolie. En 1805, la chapelle de la Vierge installée sur la seconde arche s'écroula, obligeant, pour des raisons de sécurité, à démolir le chœur en 1827. 

Chartres_coll_giale_Saint_Andr__d

 

 

 

 

 

 

 

Chartres_coll_giale_Saint_Andr__eL’église devint ensuite un magasin à fourrage de l'Armée, à l'usage des casernes de cavalerie, brûla une première fois  en 1861, puis une deuxième fois en 1944. Intégralement restaurée en 2003 , elle est maintenant un lieu d'activités culturelles…

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La fontaine Saint-Nicolas



Chartres_coll_giale_Saint_Andr__fL'église voisine, dédiée au patron des bateliers, saint Nicolas, fut abandonnée lorsque, insuffisante aux besoins de la paroisse, elle fut remplacée par la collégiale Saint-André. 

 

 

 

 

 

 

Chartres_coll_giale_Saint_Andr__lavoir_2C’est sous cette église détruite que se trouve encore la fontaine Saint-Nicolas, ou Saint-André, dont le mur du fond présente des restes d'appareil gallo-romain.
Chartres_coll_giale_Saint_Andr__plan

 

 

 

 

 

 

 

 

Chartres_coll_giale_Saint_Andr__lavoir_1Les habitants les plus riches se faisaient apporter l'eau à domicile par des porteurs qui devaient pour cela gravir la colline, lourdement chargés. En 1944, après la mise hors de service de l'usine de traitement des eaux par un bombardement, les Chartrains ont eu à nouveau recours, pendant plus de trois mois, à la providentielle fontaine…

 

 

 

 

 

 

 

Chartres_coll_giale_Saint_Andr__lavoir_3Belle énergie qui sort de l’eau. Il semblerait que ce soit encore apprécié...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

http://www.chartres.fr/
http://www.francebalade.com/chartres/index.html

27 avril 2011

Chartres, présentation




Chartres_1« Cuiridh mi clach air do chàrn », « Je déposerai une pierre sur ton cairn », dit-on en gaëlique. Cairn, mot dont l’étymologie nous donne comme base KARN, la colline ou bien le tas de pierres. C’est ce que je vais m’efforcer de faire. Karn, cairn, carnutes, Chartres. Je me servirai pour cela de mon savoir, acquis dans les livres, de mes connaissances, trouvées dans l’expérimentation et le ressenti, et de quelques sites, dont celui de monsieur Bernard Gaste, qui m’en a aimablement donné l’autorisation, et je vous invite à le visiter. Si vous désirez une description complète du sanctuaire, c’est ici

 

 

 

 

 

Chartres_18Le plateau chartrain est, à lui seul, un immense mégalithe lancé à l’assaut du ciel. Cet état de fait, plus les courants telluriques puissants le parcourant, ne pouvaient laisser nos ancêtres indifférents, et c’est probablement à cette époque que fit son apparition le premier enclos sacré. Ces forces naturelles en font un haut lieu, et je citerai encore une fois Robert Graffin :

 

 

 

 

 

 

 

"Un lieu sacré, avant d'être utilisé par l'homme pour ses rituels, fonctionne à l'état naturel comme point d'échange des forces entre la terre et le ciel. Les rituels humains, quels qu'ils soient, ne font qu'intensifier le processus et le mettre à la disposition des vivants. Le bâtiment, temple ou église ou tout autre nom qu'on lui donne, est un appareil qui démultiplie encore, à la fois le phénomène naturel et l'action humaine qui s'y déroule éventuellement. Cet appareil doit être en prise avec le lieu.
Un lieu peut se passer des hommes et de l'appareil. L'appareil ne peut se passer du lieu, ni des hommes pour son entretien. Les hommes peuvent utiliser le lieu en se passant de l'appareil. Ils peuvent aussi se passer de l'un et de l'autre à partir d'un certain stade d'évolution. La conjonction des trois, lieu, homme et appareil, permet (parfois) des miracles, lesquels n'existent pas, étant les effets de lois naturelles intelligemment mises en œuvre."
 

Chartres_32Nos ancêtres pré-celtiques se sont donc servi du lieu pour intensifier un processus dont le but me semble être d’accéder à des états modifiés de conscience. L’histoire de la construction de l’appareil ne restera qu’humain. 

 

 

 

 

 

Chartres_23La première occupation du pays chartrain remonte au Paléolithique, mais c’est du Néolithique que nous provient le plus de vestiges : les fouilles du quartier d’Aboville, situé dans la plaine et séparé du plateau rocheux par l’Eure, ont mis à jour une abondance d’objets d’une période appelée Campignienne, qui se situe aux environs de – 4 800. Il n’est donc pas étonnant que mes ressentis radiesthésiques m’aient indiqué la présence d’un mégalithe sous le parc du Clos Pajot.

 

 

Chartres_84L’époque celtique nous montre Chartres, Autrikon, comme une importante cité des Carnutes (peuple de la Gaule établi entre la Loire et la Seine). La principale cité, selon les fouilles archéologiques, restant Cenabum, ou Orléans, qualifiée d’« emporium des Carnutes » par Strabon. Le nom pré-gaulois de l’Eure, Autura, nous a probablement donné Aut(u)rikon, où le « pont sur l’Eure ». Romanisée en Autricum, la cité devint plus importante. Protégée par des buttes de terre, elle était alimentée en eau par deux aqueducs, on y trouvait également un important amphithéâtre, au moins un forum ainsi que des temples, le principal étant parait-il dédié à Coré, la Perséphone des grecs.

 

Chartres_87Temples, certes, mais contrairement à ce qui est prétendu, aucune preuve de la présence d’un quelconque culte druidique, encore moins d’une assemblée de druides en ce lieu, si ce n’est par la légende. Nul témoignage de vierge noire, de puits sacré, de mégalithe, avant au moins le XII ème siècle, et César ne mentionne jamais Autricum, mais le pays Carnute : « Ji (Druidi), rerto anni tempore, IN finibus carnutum, quœregio totiusgalliœ média habetur, considunt in loco consecrato. » « Chaque année, à date fixe, ils (les druides) tiennent leurs assises en un lieu consacré, dans le pays des Carnutes, qui passe pour occuper le centre de la Gaule. »

 

 

 

 

 

Chartres_79Certains auteurs proposent Lèves, Dreux, Senautes ou bien Alluyes pour le collège général des Druides. Mais enfin, il est vrai que nulle part ailleurs il n’y a concentration aussi importante de monuments mégalithiques qu’autour de Chartres. Finalement, les légendes sont souvent très explicites, soyons-en persuadés. La vierge devant enfanter, la virgini pariturae dans sa grotte sacrée, les pieds posés sur la puissante vouivre et la tête reliée aux étoiles, nous offre un voyage, qui, s’il ne peut être perçu par le premier venu, se présentera déjà à l’initié comme la première étape de la connaissance de soi : « visita interiora terrae rectificandoque invenies occultum lapidem ». L’alchimie peut commencer.

 

 

http://cathedrale.chartres.free.fr/index.htm

http://architecture.relig.free.fr/chartres.htm

http://www.cathedrale-chartres.fr/ (description)

 http://www.france-secret.com/chartres_art2.htm

http://www.top-philo.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=70:symbolique-de-la-cathedrale-gothique-de-chartres-partie-1&catid=36:philosophie (reprise du livre de Louis Charpentier)

http://philippe-gavet.com/gavet/livre5/Chap12.htm (plan de Fulbert)


Films de Bernard Gaste
Jacques Bonvin : « Vierges noires »
René Quérido : « l’âge d’or de Chartres »
Louis Charpentier : « Les mystères de la cathédrale de Chartres »
Emile Mâle : « Notre-Dame de Chartres »
Roger Joly : « La cathédrale de Chartres avant Fulbert »
Georges Prat : « L ‘architecture invisible »
Stéphane Cardinaux : « Géometries sacrées »
Eugène Lefevre-Pontalis : « Le puits des Saints-Forts et les cryptes de la cathédrale de Chartres »
Eugène de Buchère de Lépinois : « Histoire de Chartres »

27 avril 2011

Chartres, la légende



Chartres_43aReprenons le fil de l’histoire. Les légendes nous parlent d’une grotte naturelle du plateau chartrain, dans laquelle les anciens créèrent un sanctuaire dédié à la grande déesse, représentée par une statue, celle-là même qui devint la vierge noire. Des mégalithes furent érigés, un puits fut creusé, proposant ses eaux curatives, activées par les courants telluriques du lieu. Culte des eaux, culte rendu à Anna, la Terre Mère.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mircéa Eliade écrit : « L’immersion dans l’eau symbolise la régression dans le préformel, la régénération totale, la nouvelle naissance, car une immersion équivaut à une dissolution des formes, à une réintégration dans le mode indifférencié de la préexistence… Le contact avec l’eau implique toujours la régénération ; d’une part, parce que la dissolution est suivie d’une ‘’nouvelle naissance’’, d’autre part, parce que l’immersion fertilise et augmente le potentiel de vie et de création. L’eau confère une nouvelle naissance par un rite initiatique, elle guérit par un rituel magique ».

Chartres_22Nous voilà au cœur de Chartres, dans lequel la naissance, la régénération, le passage, donc la Vie, prennent leur importance. C’est une terre sacrée, une enceinte mythique et mystique à l’intérieur de laquelle nulle mort ne viendra ternir la pureté. Dans le sanctuaire chrétien, aucune représentation d’un Christ en croix. Aucun prêtre, qu’il soit druide ou évêque, ne se vit octroyer le droit de sépulture en ce lieu, comme dans l’enceinte sacrée du Puy-en-Velay, autre capitale religieuse du sud de la Gaule.

 

 

Chartres_27Aux premiers siècles de notre ère, le christianisme tenta de remplacer les anciens cultes. Plus puissants ils étaient, plus forte fut la pression. Le Locus Fortis de Chartres fut évangélisé rapidement, dès le milieu du III ème siècle. La légende du X ème siècle nous parle de saint Altin (donné comme premier évêque d'Orléans et de Chartres, mais inconnu des listes épiscopales de ces diocèses) et de saint Eodald, envoyés de Sens par saint Savinien et saint Potentien (du groupe des 72 disciples du Christ, recherche d’un "certificat d'ancienneté" oblige), de Quirinus, magistrat romain, qui aurait fait massacrer ces premiers chrétiens, dont sainte Modeste. Ce sont leurs corps que l’on aurait jeté dans le puits de la crypte, appelé des Saints-Forts, auquel je consacrerai un post à part entière.

 

 

 

Chartres_crypte_21La légende évolua, et à la fin du XIV ème siècle, Altin et Eloald reconnurent dans l’antique statue la vierge Marie et fondèrent la première église sur l’ancienne grotte de la virgina pariturae. Au XVIème siècle, on parla pour la première fois d'une grotte druidique. Passation des pouvoirs.

 

 

 

 

 

Chartres_plan_anciens_mursIl est généralement admis, bien que nous n’en ayons pas de trace archéologique, qu’une première église fut érigée dans la ville au milieu du IV ème siècle, sous le nom de « cathédrale d’Aventin », du nom du premier évêque. C’est l’abside de l’église d’Aventin, construite sur le dévers du mur d’enceinte, qui servira de centre au chœur des édifices ultérieurs. Saint Martin aurait visité la ville, et l’on sait que Martin, grand pourfendeur de mégalithe devant l’éternel, n’apparaît pas au hasard. À la chute de l’Empire Romain, Chartres, avec la construction probable d’un groupe cathédral sous l’évêque Lubin (il semblerait qu’il ait eu pour prénom Arsène, mais nous n’en sommes pas surs), devint l’un des plus grands évêchés de la Gaule.

 

 

 

Chartres_plan_coupe_cryptePuis vint la période des destructions et reconstructions :
-    En 743, mise à sac de la ville et incendie de la cathédrale d’Aventin par Hunald, duc d’Aquitaine. De cette période seulement provient la première mention du vocable ‘Notre-Dame’. Reconstruction.
-    En 858, raid des normands et destruction de la cathédrale par les vikings. Reconstruction par l’évêque Gislebert, qui profita de la brèche ouverte dans l’enceinte pour établir une nouvelle abside sur le dévers haut de 8 mètres. C’est l’origine de la crypte Saint-Lubin.
-    En 962, incendie de la façade et des toitures de la cathédrale par les troupes de Richard Ier, duc de Normandie, lors de sa guerre contre le comte de Chartres, Thibault le Tricheur. Réparations.
-    En 1020, incendie accidentel et destruction de l’édifice. Reconstruction par l’évêque Fulbert. Cette nouvelle cathédrale romane sera, pour un temps, la plus grande de l’Occident septentrional. De cette période date la crypte actuelle.
-    En 1194, incendie accidentel, destruction partielle. Les cryptes, la façade et les tours sont préservées. Reconstruction de la cathédrale actuelle.

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27 avril 2011

Chartres, les cryptes



Il faut savoir que l’énergie de la Terre s’accumule dans les grottes souterraines. C’est pourquoi les grottes, comme les cryptes, jouant le rôle de caisses de résonnance magnétique, furent utilisées par les initiés qui transmutaient les forces de la nature.



La crypte dolménique



Chartres_crypte_5Monseigneur Pie, évêque de Poitiers et ancien vicaire de Chartres (1840), disait : « L’important à Chartres n’est pas ce qui est au-dessus, mais ce qu’il y a au-dessous ».
A l’origine du sanctuaire, l’enceinte sacrée primitive pré-celtique et la grotte. Il serait étonnant que nos ancêtres ne se soient pas servi de la puissance tellurique du lieu pour y implanter le premier « appareil » (voir la citation de Robert Graffin), donc ce que nous appelons un mégalithe. Nulle preuve tangible de son existence, si ce n’est plusieurs témoignages consignés dans des archives difficiles à consulter, ou issus d’auteurs plus ou moins « allumés », comme Pierre de la Crau.

 

 

 

 

 

 

 

Chartres_crypte_4aMaurice Erwin Guignard lui, dans la revue Atlantis en 1982, parle d’une ancienne crypte située dans les fondations de la cathédrale. Il raconte qu’il a pu y pénétrer en 1957, partant des sous-sols de l'ancien immeuble des Contributions Directes, et qu’il a vu 12 menhirs correspondant à un calendrier mégalithique solaire, formant une courbe elliptique de faible excentricité. Un de ses soi-disant ancêtres, l'architecte Jon Guygnard, put pénétrer lui aussi dans l'ancienne crypte où se trouvaient les menhirs. « Des runes corniques étaient gravées sur les faces tournées vers le centre de la crypte, accompagnées de figures géométriques ciselées avec finesse. »

 

 

 

 

 

Chartres_crypte_9Quoi qu’il en soit, il se pourrait qu’il y ait correspondance entre la grotte de la Vierge de la légende et un dolmen, représentant l’athanor, le lieu où toutes les transformations sont possibles. La grotte, ou la crypte, est un amplificateur des énergies du lieu. Et à Chartres, les énergies sont puissantes… 

 

 

 

 

J’ai vu moi-même en rêve un tunnel en pente douce partant du parvis de la cathédrale, bordé sur sa droite d’un lac souterrain, arrivant dans un espace très bas de plafond, où se trouvait une table dolménique entourée de menhirs disposés en arc de cercle. De cet endroit, d’une étonnante puissance énergétique, partaient des « tubes » reliant différents points géographiques et temporels. L’un d’eux menait sur le plateau de Guizeh, un autre dans la Crète Minoenne, un autre sur Sirius. Ce n’était qu’un rêve.

Ah ? Comment ça justement ? Non, vraiment, je ne vois pas du tout ce que vous voulez dire. Bref. Comme sa sœur Vellave, la cathédrale du Puy, Chartes a probablement eu son dolmen. Comme au Puy, autre sanctuaire marial, il devait être placé près de l’eau sacrée, le puits des Saints-Forts.


Chartres_plan_crypte_Fulbert_2Les fouilles entreprises par René Merlet ont permis de reconnaitre la place occupée jadis dans la crypte de Chartres par le sanctuaire de Notre-Dame-Sous-Terre, désigné depuis le XVI ème siècle sous le nom de grotte druidique. Ce sanctuaire, si l'on s'en rapporte au témoignage des écrivains du XVII ème siècle, devait former dans le mur latéral de la crypte un renfoncement, une sorte de niche où l'on accédait par un escalier de quelques marches. C'est sous la voussure de cette grotte, d'après les anciennes gravures et les descriptions de témoins oculaires, que se trouvaient le puits et la statue de la Vierge. Quand on détruisit le puits des Saints-Forts vers1650, on maçonna en même temps la grotte que d'anciennes gravures gardent en souvenir.


Les cryptes chrétiennes



Chartres_planL’église basse, que l’on appelle actuellement la crypte, construite sur les vestiges des constructions antérieures. De forme semi-circulaire, elle se compose de deux galeries parallèles reliées par un déambulatoire, l’espace central, remblayé, est encore inexploré. Elle est en fait composée de deux cryptes concentriques :

 

 

 

 

 

 

Chartres_crypte_10La première, la crypte ou caveau de Saint-Lubin, date du IX ème siècle. C’est une partie de l’église carolingienne de Gislebertus, dans laquelle se trouve une partie d’un ancien mur gallo-romain, peut-être les restes de la muraille d’enceinte du sanctuaire primitif. Elle est située sous le chœur de la cathédrale actuelle, juste sous le maitre-autel. C’est ici que le trésor de la cathédrale fut mis à l’abri en période de troubles, et lors de l’incendie de 1194. Ce n’est qu’en 1857, date de réaffectation de la crypte au culte, que ce lieu prit le nom de Saint-Lubin.

 

 

 

 

 

 

Chartres_crypte_8Adossé au mur antique, une colonne s’élance. Faite de matériaux de récupération d’anciens bâtiments, probablement de l’ancien temple gallo-romain, elle est posée sur une dalle calcaire, mise à jour lors des fouilles de René Merlet.

Chartres_crypte_7

 

 

 

 

 

 

 

Chartres_crypte_6Le sol était préparé pour recevoir un dallage, qui fut certainement récupéré lors de la construction de l’église carolingienne. Face à cette colonne, on se sent tout petit. L’ambiance est au recueillement, voir plus… Le pilier vibre de toute son énergie. La crypte Saint-Lubin représente à mes yeux l’endroit le plus spécial de Chartres, avec le labyrinthe et la vierge du pilier.

 

 

 

 

 

 

Chartres_crypte_3La deuxième, appelée crypte Saint-Fulbert, date du XI ème siècle. Elle enveloppe Saint- Lubin, fait le tour de la cathédrale. La visite, qui ne se fait qu’avec un guide, commence par la chapelle Saint-Martin, qui servait de soubassement au croisillon sud de la cathédrale romane. Y sont conservées 6 statues-colonnes originales du portail Royal, datant du XII ème siècle, retirées entre 1971 et 1975 à cause de leur état de dégradation et remplacées par des copies. Nous avons l’original de l’ange au cadran solaire.

 

 

 

 

 

 

Chartres_crypte_2bLa chapelle Saint-Clément, simple renforcement de consolidation de la construction, a conservé sa décoration peinte du XII ème siècle. Sont représentés, de droite à gauche, le pape saint Clément, saint Nicolas évêque de Myre, saint Jacques le Majeur (reconnaissable aux coquilles sur son manteau) et saint Pierre. Puis saint Martin, suivi par un roi "Karolus", peut-être Charles Martel, agenouillé, qui assiste à une messe célébrée par saint Gilles. Au-dessus, garnissant le haut de l’arc en plein cintre, une représentation stylisée de la cathédrale de Fulbert.

 

 

Chartres_crypte_22Dans la galerie, une stèle funéraire gallo-romaine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chartres_crypte_12Côté nord se trouve le puits des Saints-Forts, puis la chapelle de Notre-Dame-de-sous-Terre. Ce n’est qu’en 1975 que l’on rétablit l’architecture de cette partie de la crypte dans son état primitif, en supprimant le cloisonnement de la galerie et en le remplaçant par une grille de bois.

 

 

 

 

 

Chartres_crypte_20Le plafond amenant à la chapelle est peint d’étoiles, et la main de Dieu sortant de nuées fait un signe de bénédiction, comme au portail Royal de la cathédrale au-dessus de la tête de la Vierge.

 

 

 

 

Chartres_13Derrière la grille se trouve la statue de la vierge noire, reproduction récente posée devant une tapisserie tissée aux Gobelins en 1975 qui peut laisser rêveur. Personnellement  elle me fait vomir, mais des goûts et des couleurs…

 

 

 

 

 

 

 

 

Chartres_crypte_15Dans une niche du mur, un fragment du voile de la Vierge. Cette partie de la crypte est le centre du plus ancien sanctuaire de Chartres.

 

 

 

 

 

 

Je vous propose une visite de la partie de la crypte non ouverte au public, un reportage fait par la web télé de Chartres :  


http://www.youtube.com/watch?v=cavscxuDNOE&feature=player_embedded

http://www.youtube.com/watch?v=lV9aLUpFsNY

http://www.youtube.com/watch?v=y2tZUVynIpM&NR=1

http://www.youtube.com/watch?v=UQ14maqbFXM

 


Le guide, malgré quelques phrases assassines qui m’ont plutôt fait marrer qu’autre chose, nous présente la partie des fouilles faites par René Merlet, avec la découverte d’escaliers remontant dans  l’ancien chœur de la cathédrale carolingienne. Bien sur, il ne faut pas tenir compte des « calculs complètement alambiqués, dont souvent d’ailleurs pour certains malheureusement de gens issus du milieu ésotérique… ». Alambiqués ? Je prends. Cela nous ramène à notre athanor. Cette partie, je n’ai pas osé aller la découvrir, quand nous nous sommes fait enfermer intentionnellement dans la crypte entre deux visites afin de pouvoir profiter du lieu tranquillement. Je ne devais pas être prête à ce moment là. 

27 avril 2011

Chartres, le puits des Saints-Forts



Chartres_crypte_1A l’origine du sanctuaire, l’enceinte sacrée primitive se dota d’un puits. Il est purificateur et harmonisateur, et joue son rôle de régulateur par la mise à la terre des énergies cosmiques et telluriques. Le puits est associé au dolmen et à la déesse mère, représentée par Bélisama, déesse des eaux qui donna son nom à la Beauce. Les eaux miraculeuses, lunaires, activées par les courants telluriques et cosmiques du lieu, solaires, attirèrent les foules.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De grandes similitudes avec le Puy-en-velay :


Le_Puy_2a« Ces blocs datent du Ier siècle et ornaient le premier temple qui enserrait le dolmen. C'est là aussi que se trouve le puits. Il est aujourd'hui condamné, mais eut autrefois la renommée d'une eau miraculeuse, ainsi qu'en fait foi l'inscription située sur le mur au dessus des blocs sculptés: "Fons ope divina languentibus est medicina subveniens gratis ubi deficit ars Ypocratis", " par œuvre divine, cette fontaine est une médecine qui subvient gratuitement aux malades là où l'art d'Hippocrate fait défaut". »

 

 

 

Le_Puy_1aAu Puy, la grande déesse est représentée par Isis et son voile : « Au dessus du tympan, une frise de "S", que l'on retrouve dans les fondations de la cathédrale au niveau des vestiges romains. Les "S" sont séparés les uns des autres par une barre verticale. Il ne reste plus qu'à lire: -ISISISIS-.»

 

 

 

Chartres_Puits_des_Saints_FortsLe puits fut creusé sans revêtement de maçonnerie dans le tuf très résistant formé par la couche supérieure du calcaire de Beauce et se termine au fond par une sorte de cuvette ovoïde creusée dans un lit de silex. Sa profondeur totale, mesurée à partir du niveau du sol de la crypte, est de 33 mètres 55, 37 mètres au-dessous du dallage du chœur. La voûte se tient à 37 mètres au-dessus de ce dallage… ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, l’appareil cosmo-tellurique est fonctionnel. Il fut tout d’abord foré sur plan carré de 1 mètre 20, comme le faisaient les celtes, puis fut repris par les romains en rond.

 

C'est au cours des XI ème et XII ème siècles que les malades affluèrent en ce lieu pour s'y guérir du Mal des Ardents. Dans le « Cartulaire de Saint-Père », rédigé en 1080, il est dit que le puits était, depuis l'année 858, l'objet d'un pèlerinage très fréquenté et qu'il s'y opérait beaucoup de miracles. Dans « Le livre des miracles de Notre-Dame de Chartres » de Jehan Le Marchant, écrit entre 1252 et 1262 d’après un ouvrage latin antérieur, un de ces miracles est raconté : « pendant qu’on faisait la procession dans la crypte, un enfant de chœur tomba dans ce puits et il fut impossible de retrouver son corps. Mais l’année suivante, lors de la même procession, on fut étonné de le revoir, vêtu de son aube, qui n’était point mouillée, et tenant son cierge à la main. Il déclara qu’au moment de sa chute, une belle dame, vêtue de blanc, l’avait reçu dans ses bras, l’avait soignée pendant toute l’année et l’avait ensuite remis à sa place. »

Il fut comblé en 1580, peut-être même dès le XIII ème siècle, et caché vers 1650 par le clergé peu favorable aux pratiques de l’ancienne religion, et fut retrouvé en 1901 par René Merlet. Dans les sanctuaires dédiés aux cultes des eaux se trouvaient fréquemment des images de divinités protectrices que l’on appelait les Mères, représentées assises avec un enfant sur les genoux. 

27 avril 2011

Chartres, les Vierges



Le culte marial, qui remplaça le culte de la déesse-mère, associé au culte des eaux, fait de Chartres un lieu symboliquement attaché à la pureté, à la naissance, au passage. Il nous a donné les vierges, que l’on dit chrétiennes. Allons à la rencontre de ces Dames de Chartres.

Je vous invite à découvrir, pour ceux qui ne la connaissent pas, l’histoire des vierges noires.



Notre-Dame-de-Sous-Terre



Chartres_crypte_14Comme nous l’avons vu, nulle statue de vierge noire ne fut mentionnée dans l’histoire avant le XIII ème siècle. L’antique statue de la Mater primitive a du probablement exister, mais nous n’en avons que des traces non vérifiables. J’imagine que la vierge noire que nous connaissons, et d’après les descriptions qui en ont été faites, fut placée dans la crypte, comme la plupart de ses sœurs auxquelles elle ressemblait, entre le X ème et la fin du XII ème siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chartres_vierge_noireDevant la vierge noire, les chartrains, tous les ans, déposaient une « chandelle de deux cent livres dont la longueur correspondait à celle des remparts de la ville », mettant ainsi toute l'enceinte de la cité sous la protection mariale. En 1790 fut promulguée l'interdiction d'accès à la crypte, le lendemain de Noël. Celle qui devait être vénérée dans l’obscurité, au ventre de la Terre, fut déplacée en 1791 par l’évêque constitutionnel Bonnet, qui la mit sur un pilier de la nef à la place d’une autre statue de la Vierge. C’est lui qui fit aussi disparaître le puits de la crypte.

En 1793, elle fut brûlée par les révolutionnaires. Celle que nous pouvons voir actuellement est assise sur un trône dont le socle porte l’inscription Virgini parituræ. Elle n’est qu’une copie. Mais elle garde le souvenir de sa sœur, de par sa position et de par la vénération des fidèles dont elle est encore l’objet.

 

 

 

Notre-Dame-du-Pilier



Chartres_46aCette statue fut sculptée dans du bois de poirier en 1497 et placée devant le jubé. Elle ne doit son existence qu’à la volonté du clergé de l’époque d’empêcher les fidèles de descendre dans la crypte. Marrant comme ceux qui tirent les ficelles des religions n’aiment pas que le commun des mortels profite des cadeaux que nous ont légué les anciens, et font tout pour que l’on ne puisse accéder aux antiques traditions. Elle fut posée au nord-ouest du transept, sur l’un des piliers du jubé détruit au XVIII ème siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

Chartres_45En face d’elle se trouvait une vierge en albâtre, blanche. Le pilier unit le ciel et la terre. La vierge repris quand même symboliquement l’une de ses fonctions. Il est dit que le pilier était en résonnance avec un pilier de la crypte, et que les pèlerins le touchaient afin d’en prendre les énergies.

 

 

 

 

 

 

Chartres_47Elle fut descendue dans la crypte en 1791 et mise à la place de Notre-Dame-de-sous-Terre. Elle ne dut sa survie à la vindicte des révolutionnaires qu’à cette translation, puisque ce fut la vraie vierge noire qui fut brûlée à sa place. Elle fut remise sur un pilier en 1855, lors de la cérémonie de son couronnement.

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de la Belle Verrière



Chartres_14cLa troisième vierge s’appelle Notre-Dame de la Belle Verrière. Entourée de deux autres panneaux, elle faisait partie d’un vitrail réalisé en 1180. Le vitrail devait se trouver dans l'abside de la cathédrale romane de Fulbert, derrière l'autel majeur, et ainsi, par sa position, fut sauvé de l’incendie de 1194.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chartres_14aLors de la reconstruction de la cathédrale, ce panneau fut enchâssé dans une composition du XIII ème siècle qui prit place à l’entrée sud du déambulatoire. Elle fut dès le départ l’objet d’une grande vénération.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chartres_14bEst-ce dû au mystère du voile de la Vierge qu’elle semble porter sur sa tête, comme sa couronne qui ressemble à celle de Charles le Chauve qui fit don du voile à Gislebert ? Est-ce dû aux secrets alchimiques de la composition du bleu (le bleu de Chartres, riche en composés sodiques et en silice, transmet des radiations situées dans la gamme des rouges et la lumière du soleil couchant l’exalte) ? Est-ce dû à sa position, face à la vierge du Pilier, entre la deuxième et la troisième travée du chœur, chœur qui contient le point de croisement des courants telluriques de la cathédrale, entouré uniquement à cet endroit de quatre piliers ronds et nus, sans colonnettes ? Est-ce dû aux secrets qu’elle porte en elle, au tapis en losange à ses pieds, aux couleurs du Grand-Œuvre qui transmute matière et esprit ? Est-ce dû à la signature des druides, les trois rayons de lumière du Triban, tenue au-dessus de sa tête par une colombe représentant le Saint-Esprit, ou bien l’Esprit saint ? Est-ce dû à sa forme en mandorle entourant l’enfant, telle la représentation du creuset qui donne naissance à l’homme nouveau ?

Chartres_14Une restauration malencontreuse en 1906 a laissé sa tête inclinée vers la droite… Haute de 2 mètre 25, elle porte l’enfant. Il tient un livre ouvert, sur lequel est écrit un passage du livre du prophète Ésaïe : "omnis vallis implebitur","toute vallée sera comblée". La suite : « Toute montagne et toute colline seront abaissées; ce qui est tortueux sera redressé, et les chemins raboteux seront aplanis ». C’est la voie du droit chemin.

 

 

 

 

 

 

 


La peinture murale



Chartres_crypte_17cDans la crypte, première travée du mur sud de la galerie de Notre-Dame-de-Sous-Terre, fut trouvée et restaurée en 1976 une peinture murale associant la fresque et la détrempe.

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Chartres_crypte_16Il s'agit d'une vierge en majesté au centre, avec peut-être l’adoration des mages, large d’environ 5 mètres et haute de 4. Elle est datée de l’an 1200. La vierge est représentée assise sur une cathèdre, l’enfant sur les genoux. Elle porte elle aussi les couleurs du Grand-Œuvre, de la transmutation.

 

 

 

 

 

La vierge du tympan



Chartres_43aSculptée sur le portail Royal vers 1150, au-dessus de la porte de droite, dit de la Vierge ou de l’Incarnation, elle est l’une des premières représentations de la Vierge en majesté au tympan du portail d’une cathédrale.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chartres_43Il est dit que l’imagier qui la sculpta prit pour modèle la vierge noire de la crypte. Elle aurait inspiré la Vierge du portail Sainte-Anne à Notre-Dame de Paris.

 

 

 

 

 

 

Le voile de la Vierge



Chartres_48Ce n’est qu’en 876 que le pèlerinage de Chartres prit de l’importance dans le monde chrétien, à la suite d’un don du roi de France : le ‘Voile de la Vierge’, qui devint la relique majeure de la cathédrale (et non pas la vierge noire). Ce pèlerinage fit la richesse de la cité et des institutions religieuses. Autrefois connue sous le nom de ‘Sainte-Chemise’, elle était censée avoir été portée par Marie lors de la naissance de son fils, ou lors de l’annonciation, au moment où le verbe fut conçu. La relique, enfermée dans un coffre en cèdre de 20 kg, appartenait à l’empereur romain de Byzance, Constantin V, qui l’envoya à Charlemagne en 792. Il fut confié à l'abbé d’Aix-la-Chapelle, puis le petit fils de Charlemagne, Charles II le Chauve, l’offrit à Gislebert, évêque de Chartres. Il fut enfermé dans une châsse exécutée peu après l'an mil par l'orfèvre Teudon et ne fut jamais ouverte jusqu’à la révolution.

Chartres_SteLe culte de Notre-Dame prit des proportions telles que les pèlerins se virent obligés de dormir par terre dans la cathédrale, le sol devant alors être lavé à grande eau. C’est la raison pour laquelle le dallage fut aménagé afin que l’eau puisse s’écouler du bas-côté nord au bas-côté sud. La "Sainte-Châsse" fut mise devant le retable du maître-autel, et les pèlerins rapportaient de Chartres, comme objets de dévotion, soit de véritables chemises, destinées surtout aux gens de guerre ou aux futures mères, soit de petits insignes en forme de "chemisette", encore en usage aujourd'hui.

 

 

 

Chartres_89L’épisode le plus connu, sans parler des miracles divers et variés obtenus grâce au voile, fut sans doute celui de son sauvetage par des sacristains lors de l’incendie de 1194 : la charpente en feu fit fondre le plomb, et les courageux clercs sauvèrent le voile en l’emportant dans la crypte que les poutres enflammées ne purent atteindre. Ils refermèrent sur eux la trappe de fer située près du maitre-autel, et furent retrouvés sains et saufs 3 jours après, ayant conservé avec eux l' « essentiel ». Point mention d’une statue antique sauvée ce jour là. Mais la symbolique des 3 jours fait bien penser aux tré-passés, au passage, symbolique que nous étudierons plus tard.


La châsse resta close jusqu'en 1712, date à laquelle Mgr de Mérinville la fit ouvrir. Enveloppée dans une écharpe de l'impératrice Irène de Constantinople décorée de fleur et d'oiseaux s'inspirant de l'art égyptien, la « chemise » était en fait une pièce d'étoffe de soie écrue, parfaitement unie, de 5,35 m sur 0,46 m. La relique prit alors à ce moment là le nom de « Voile ». La châsse fut rouverte en 1793 pendant la révolution, le voile fut découpé en morceaux qui furent vendus. En 1809, Monseigneur de Lubersac, évêque de Chartres, en récupéra plusieurs morceaux, et une analyse scientifique, faite en 1927 par M. d'Hennezel, conservateur du musée des tissus de la chambre de commerce de Lyon, montra que l’étoffe, un voile de tête, fut tissée au Moyen-Orient au début de notre ère. Une analyse du pollen des fleurs, découvert inséré dans les fibres, a démontré qu'il provenait de plantes ne poussant que dans la région de Judée.

Le voile de la Vierge, seul objet connu que la tradition dit lui avoir appartenu, peut faire penser au voile d’Isis…  « Je suis tout ce qui fut, ce qui est, ce qui sera, et aucun mortel n’a encore osé soulever mon voile ».  Sous ce voile, se cachent tous les mystères et le savoir du passé. Le retrait du voile d’Isis représente la révélation de la lumière et réussir à soulever le voile d’Isis, c’est devenir immortel.

Hermès Trismégiste, par l’intermédiaire de Louis Ménard dans « Rêveries d’un païen mystique », dit :

« Ces livres renferment les formes primitives de la révélation religieuse. Là, l’intelligence humaine, dans le libre essor de sa virginité, a traduit par des symboles multiples ses premières intuitions de la nature des choses. Chaque peuple a tressé avec amour un pan de ce riche manteau semé de fleurs et d’étoiles. Comme la parole traduit la pensée, l’immuable vérité se manifeste par le spectacle changeant des apparences ; c’est là le voile mystique de la grande Isis. Il était transparent pour le clair regard de l’humanité naissante ; la mère universelle n’avait pas de secrets pour l’enfant qu’elle berçait dans ses bras. Il devient impénétrable pour les races vieillies, et aucun œil mortel ne peut le soulever. Les lumières du ciel s’éteignent dans l’ombre du soir, la nature s’enveloppe de silence, ses oracles sont muets pour nous. Nous disséquons une à une toutes les fleurs de sa robe, mais la vie échappe à l’analyse, l’origine et la fin des choses se dérobent à l’œil de la science, et nous ne pouvons entrevoir le secret de notre destinée qu’en interrogeant la langue des symboles, cette langue mystérieuse que parlaient nos pères et que nous ne comprenons plus. Conservons donc, ô Asclèpios, ce dépôt sacré des traditions religieuses ; c’est l’héritage du passé qui doit être transmis à l’avenir. Puisse-t-il traverser les siècles ténébreux qui s’ouvrent pour le monde et apparaître intact aux premiers rayons d’une nouvelle aurore ! »  

27 avril 2011

Chartres, les sculptures étonnantes



L’âne qui vielle



Chartres_63L’âne est positionné sur le contrefort médian du clocher, visible aux yeux de tous. Nulle part ailleurs il n’est représenté aussi grand.  La tête d'âne est symbole de Mithra, emblème de la fin de l'initiation. La couleur grise de l’âne, symbole du mercure des alchimistes. La fonction de l’âne, le transport. Il se relève et se met sur deux pieds, évolution du tellurique au cosmique, de l’horizontal au vertical. Il pourra marcher sur le droit chemin. Le cheval symbolise la connaissance, l'âne a une mission spéciale : c’est la révélation.

 

 

 

 

 

Chartres_75A l'instar des sages qui ont choisi l'âne comme monture, chacun doit chercher le vrai sens du symbole.
Comme dans le roman d'Apulée, chaque Lucius doit se métamorphoser en âne d'or.
Comme dans le conte de Perrault, chacun  doit revêtir robe après robe, c'est à dire passer d'un enseignement à un autre jusqu'à ce qu'il soit enfin digne de revêtir la peau d'âne de l'Initiation absolue.

Cherchons du côté des grandes oreilles pour ceux qui veulent entendre, de l’instrument en forme de cadran solaire, la vielle, ou la veille pour qui remarquera la proximité de la porte des morts romane et ses trois degrés à passer. Regardons les deux personnages soutenant l’animal : un homme, tout en bas. Un homme qui commence sa transformation avec les oreilles plus développées ensuite. Nous montrerait-il, par sa mine joyeuse, qu’il est sur la voie ? Trois étapes, trois degrés pour arriver à l’illumination…
 « L'insensé passera à côté sans voir, l'imbécile n'y comprendra rien ». 

 

 

 

 

La truie qui file



Chartres_74La deuxième sculpture connue de Chartres se trouve à la droite de l’âne. La truie qui file. Elle tend le fil du destin, le fil d’Ariane, déroulé dans le labyrinthe, « l’agent qui relie tous les états d’existence au centre principal, figuré par le soleil. Le fil aide chacun à trouver sa place par rapport à son ascendance et son chemin tout au long du parcours qui conduit de la naissance à la mort. L’enfilage de l’aiguille est d’ailleurs le symbole du passage par la porte solaire, c’est-à-dire de la sortie du cosmos. Au travers de cette idée de tissage, l’accent est mis d’autre part sur l’alternance infinie de la nuit et du jour et sur l’instauration de l’immortalité par l’union et la mise en relation de tous les fils.»


La truie, ou laie… Les oiseaux y verront le lait, la lactation de la Vierge, la voie lactée qui conduit le cherchant à Saint-Jacques de Compostelle. Ou bien la truie, Sýr en vieux norrois, se rapporte peut-être à l’animal symbolique de Freya, la Grande Déesse Mère, et de Cerridwen, la déesse gardienne de la sagesse.
Mais là… Je ne vois qu’un verrat. Ou un sanglier, l'animal emblématique de la classe sacerdotale des druides, relié au Sidh, l’autre-monde. Sa présence à côté de la porte des morts ne serait donc pas fortuite. Mais la statue est trop abimée pour pouvoir lire le langage des oiseaux.



L’ange au cadran solaire



Chartres_62aLa statue présente son cadran solaire en direction du sud. Seul le dais est d’origine, la statue n’est qu’une copie, l’originale se trouvant dans la crypte. La statue-colonne devait faire partie du trumeau du porche central du Portail Royal, et représentait probablement Jean-Baptiste, ou saint Jean. Les ailes furent ajoutées au XVI ème siècle, comme le nimbe scellé sur sa tête, et restaurées en 1974.

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Le porche nord




Melchisédek… Chartres_19

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Que d’encre. Ou que de vin. Mis à part d’être une bouteille en verre de 30 litres, soit 40 bouteilles de 75 centilitres de vin, Melchisédek était un énigmatique personnage biblique. Son nom, roi de justice, comme son titre, prêtre et roi de Salem, est symbolique. Roi, prophète et prêtre, les trois clés de la réalisation spirituelle. Il est dit que Melchisédek donna un nouveau nom à Abram, le transformant en Abraham, qu’il lui donna le pain et le vin. La statue de Chartres le représente tenant un calice contenant ce pain et ce vin. D’autres disent qu’il contient la pierre philosophale.
 

Chartres_2Nous retrouvons ensuite le patriarche Joseph, Ben Sirah le Sage et la Sybille d’Erytrée. Tiens, une Sybille. Puis Salomon, la reine de Saba et Balaam.


 

 

 

 

 

 

 

Chartres_83Situé face à la statue de Melchisédek, un pilier présente à l’intérieur d’un triskel 8 animaux difficiles à voir. Certains sont très abimés, mais on peut reconnaître une oie, un lapin, un cerf, un batracien, un lion et peut-être un dragon.

 

 

 

 

 

Chartres_81Le jeu de l’oie, la patte d’oie, le lapin apprenti des compagnons, le cerf de Cernunnos, la grenouille de bénitier, tout cela est très symbolique.

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Chartres_35Et bien sur, l’arche.
Une sculpture montre le retour de l'Arche chez les Hébreux. « Le coffre de bois précieux est posé sur un chariot. Là encore, les pièces de ferronnerie sont sculptées avec soin. L'artiste a été prié aussi de ne pas oublier les étranges « rats d'or » et les non moins étranges « tumeurs d'or » dont parle le Premier Livre de Samuel au chapitre 6, évoquant les calamités et l'épouvante. Les « tumeurs » ont été figurées sous forme de spirales. D'épais nuages ont été sculptés au-dessus de l'Arche, sans doute pour rappeler l'orage envoyé par Dieu, épisode légendaire ajouté plus tard au texte biblique. Ou bien ne serait ce pas la nuée, signe de la présence de Dieu dans le livre de l’Exode ? Conformément au récit biblique, deux vaches sont attelées au chariot portant l'Arche. Mais au lieu quelles soient guidées par leur instinct pour aller vers les Hébreux, elles sont conduites par un ange, ce qui traduit l'intervention providentielle. »

 

 

Chartres_40On lit sur le socle HIC AMMTVP. (pour: amittitur) ARCHA (pour: arca) CEDERIS (pour: federis), c'est à dire: Ici est perdue l'Arche d’Alliance. C’est l’une des interprétations. De là à dire que l’arche est enfouie sous la cathédrale… Ca me fait penser à ceux qui creusent sous les mégalithes afin de trouver un trésor. Le trésor, c’est la pierre, ce qu’elle représente, ce qu’elle émet, ce qu’elle nous donne comme pouvoir de transformation. 

 

 

 

 

 

 

Le portail Royal



Chartres_23La baie de droite du portail royal présente la Vierge en majesté comme nous l’avons déjà vu. Les sculptures des voussures du tympan sont intéressantes à plus d’un titre : non seulement elles représentent les arts libéraux, mais à chaque art est associé… une femme.

 

 

 

 

 

Chartres_arts_liberaux_3Chacune de ces Dames est accompagnée par l’homme qui représentait le mieux, au XII ème siècle à Chartres, les différentes disciplines : la grammaire, Priscien ou Chilon, la rhétorique, Cicéron ou Quintilien, la dialectique, Aristote, l’arithmétique, Boèce ou Gerbert, la géométrie, Euclide ou Archimède, l’astronomie, Ptolémée et la musique, Pythagore, soit cinq de l’Antiquité classique et deux chrétiens.

 

 

 

 

Chartres_arts_liberaux_1Les Arts Libéraux, Trivium (le "pouvoir de la langue" ) et Quadrivium ( le"pouvoir des nombres"), étaient enseignés à l’école de Chartres, qui existait déjà au VIII ème siècle. Cette école, ou académie chartraine, se développa au XI ème siècle grâce à Fulbert, qui en fit un véritable foyer de formation intellectuelle et spirituelle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chartres_arts_liberaux_2Les premières études philosophiques furent basées sur Platon, et  Fulbert fut comparé à Socrate par ses élèves. Toutefois, il ne réservait pas son savoir aux «élites». En témoigne une représentation de Fulbert dans un obituaire du XIème siècle où on le voit enseigner non seulement aux hommes mais également aux enfants et aux femmes. I can’t beleave it. Bien sûr, ça n’a pas duré…

 

 

 

Chartres_44aC’est à l’un des maitres de Chartres, Bernard, que l’on doit cette phrase merveilleuse : «Nous sommes des nains juchés sur des épaules de géants. Nous voyons ainsi davantage et plus loin qu'eux, non parce que notre vue est plus aigüe ou notre taille plus haute, mais parce qu'ils nous portent en l'air et nous élèvent de toute leur hauteur gigantesque».

27 avril 2011

Chartres, la symbolique du vaisseau


Chartres_plan_3La cathédrale de Chartres, contrairement aux autres, orientées est/ouest, présente une déviation de 47° par rapport à l’est. Elle se trouve donc en rapport avec le solstice d’été lorsque le soleil se lève à l’apogée d’un cycle annuel.

 

 

 

 

 

 

 

Chartres_symbolique_3Le solstice d’été, où se fête la Saint-Jean avec ses feux, Alban Hefin ou Litha chez les druides, représente l’axe de Vie, celui qui relie de Ciel à la Terre et qui nous renvoie à l’axe qui est en nous, mais aussi le passage, le centre, le cycle, la spirale et l’apogée. C’est une fête de Feu sous sa forme la plus pure qu’est la Lumière. Les temples mégalithiques, comme celui de Stonehenge, étaient alignés sur le lever du soleil de ce jour particulier. La cathédrale est donc en rapport étroit avec le cycle solaire.

 

 

Jacques Bonvin a écrit : « Le message cosmique de Chartres n’est en fait que la démonstration d’une science fort ancienne, qui libère l’énergie magnétique d’un lieu, de telle manière que celle-ci soit capable d’amener l’homme à une haute spiritualité. La puissance de ces endroits sacrés évolue. Elle croît et décroît en fonction des positions planétaires, avec deux points clés dans l’année : le solstice d’hiver et le solstice d’été, moments régulateurs pendant lesquels la polarité de la Terre s’inverse Soumis à ces influences cosmiques, les lieux sacrés ont des courbes d’efficacité différentes, avec des points culminants qui sont généralement marqués dans l’année par des manifestations tombant à date fixe».

Chartres_symbolique_1L’unité de longueur utilisée par les architectes n’est pas celle utilisée habituellement. Elle est de 0,738 mètres, déterminée par rapport à la position planétaire de l’église sur le 48 ème parallèle. Elle est donc en résonnance avec le cosmos.

 

 

 

 

« Trois tables ont porté le Graal : une table ronde, une table carrée et une table rectangulaire. Toutes les trois ont la même surface et leur Nombre est 21 ».

Chartres_77Louis Charpentier nous éclaire sur cette ancienne énigme traditionnelle : il faut lire 2 et 1, non pas 21. Le chœur de Chartres, le centre sacré du tertre, déjà déterminé par l’église de Fulbert, est rectangulaire. La table rectangulaire est un double carré, ou carré barlong, la proportion étant celle des temples égyptiens et grecs.

 

 

 

 

Chartres_16En mètres, les mesures les plus notables de la cathédrale intérieure sont proches des nombres 37, 74, 148. Le chœur a environ 37 mètres de long et 14, 80 m de large, la nef, de même largeur, a environ, 74 mètres de long. La voûte a 37 mètres de haut. Une première hypothèse de travail peut être fondée sur ces dimensions (ou des dimensions très proches).

 

 

 

 

 

 

Chartres_78Par exemple, la nef à une longueur double de celle du chœur, et la longueur totale du vaisseau central, du rond-point du chœur (compris) aux portes, est de 110,76 m. Divisé par trois, cela donne 36,92 m. D’autre part, les piliers du vaisseau central, si l’on fait abstraction des colonnettes qui les cantonnent, ayant un diamètre de 1,60 m, le vide, la largeur vide du chœur est de 14,78 m, ce qui fait, à très peu près, quatre fois 3,69 m. Il semble donc qu’une mesure très proche de 0,369 m ait été employée ou, plus probablement, en ce qui concerne le plan au sol, une longueur double de celle-ci, plus facile à utiliser, 0,738 m, que nous pourrions appeler, faute d’autre terme, la coudée de Chartres.

 

 

 

 

 

Chartres_31Et l’on peut relever en coudées les dimensions suivantes :

Largeur du chœur : 20 coudées, longueur du chœur : 50 coudées, longueur de la nef : 100 coudées, longueur des transepts : 90 coudées, hauteur de la voûte : 50 coudées, épaisseur des piliers : 2 coudées, largeur des tours : 20 coudées, rayon des chapelles rondes de l’abside : 5 coudées, largeur du cadran solaire que tient l’ange : 1 coudée. C’est la cent millième partie du degré du parallèle de Chartres.

 

 

 

 

 

Chartres_alchimieNous avons vu le rapport existant entre Chartres et la géométrie sacrée. Un autre rapport mystérieux est présent, celui qui la lie à l’alchimie. Trois tables ont porté le Graal, trois étapes pour finir le Grand-Œuvre, la transmutation.

La première, l’œuvre au noir, est représentée par la table ronde, le labyrinthe. Il faut dissoudre la matière première, d’ordre physique, psychique ou spirituel.
La deuxième, l’œuvre au blanc, c’est la table carrée, à la croisée du transept. C’est la purification.
La troisième, l’œuvre au rouge, c’est la table rectangulaire, représentée par l’autel, le chœur. C’est la phase de transmutation, le dépassement de sa nature, l’accès à l’universel.

« Chartres, par son architecture, élevait notre esprit » dit Patrick Burensteinas dans le film de Georges Combe sur l’alchimie de Chartres. 
« Nous allons donc quitter la foule et le quotidien pour entrer, lors de notre deuxième étape, dans un lieu plus intemporel, celui d’une cathédrale par exemple, et l’une des plus célèbres : Chartres. Nous sommes encore dans un univers architecturé, structuré, et parcouru de nombreux visiteurs. Mais là, tout est fait pour élever notre esprit et notre sensibilité vers d’autres dimensions du monde : le labyrinthe, les couleurs des vitraux, la musicalité de l’architecture, les mystères des cryptes et des Vierges Noires. Ce lieu chrétien semble résumer et reprendre l’essence même de toutes les religions, qui est de nous faire accéder à une autre perception du monde. Aussi l’alchimiste ne peut s’empêcher d’évoquer ici le texte fondateur de la démarche alchimique, la fameuse et légendaire Table d’Emeraude attribué à Hermès Trismégiste, le dieu égyptien Thot. Il n’y a pas là une lecture abusive de la cathédrale, car au centre d’une autre cathédrale, celle de Sienne en Toscane, on trouve une mosaïque qui représente Hermès Trismégiste, perçu ici comme un annonciateur du Christ. La Table d’Emeraude est un texte d’inspiration mystique et sans doute une émanation des philosophies gnostiques d’Alexandrie. Elle suggère l’origine de l’alchimie occidentale, dont on s’accorde à penser qu’elle est égyptienne. Ainsi sans nous faire un discours ou un cours, le voyage commence-t-il à nous familiariser avec les thèmes et les buts profonds de l’alchimie. »

N’étant pas spécialiste de cet art, je vous en laisse un petit aperçu :

http://www.youtube.com/watch?v=VhjzeOGcRWY


Chartres_42L’Œuvre est aussi racontée sur la façade de l’ancien hôtel des impôts, hôtel d’où partirait le fameux tunnel rejoignant la crypte au dolmen. 

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