Le Puy, les entrées
Un escalier de 134 marches, qui se continue sous le porche, débouche sous la nef. Cet escalier occupe toute la largeur de l'édifice durant les deux premières travées, puis se rétrécit pour ne plus avoir que celle de la nef principale pendant les deux travées suivantes contre les murs desquelles ont été placées les portes en bois sculpté, qui se trouvaient autrefois sur la façade. On les appelle les "portes de cèdre" bien qu'elles soient en bois de pin. Elles datent du XIIème siècle te sont les seules portes romanes sculptées de ce genre en France, inspirées de l'art oriental. L'encadrement des portes contient des caractères arabes en écriture coufique qui, selon l'érudit égyptien Ahmad Fikry, répètent l'invocation Mâ Châllah:" voilà ce que Dieu a bien voulu".
L'escalier se termine maintenant par un palier où, jusqu'en 1780, s'ouvrait la porte Dorée. De chaque côté, deux colonnes de porphyre rouge encadrent l'entrée . On sait qu'elles proviennent du temple romain primitif. Derrière la porte, dix-sept marches conduisaient au centre de la nef. On aboutissait entre deux piliers, exactement en face du maître-autel et de la vierge noire. Ce qui a permis à un religieux (le frère Théodore... le bien nommé) de dire que « l'on entrait dans l'église par le nombril et que l'on en sortait par les deux oreilles. » (Wikipedia)
"Emprunter le passage du nombril de la cathédrale c'est subir un nouvel enfantement, renaitre symboliquement à la vraie vie que dispense la vierge noire, et en même temps réintégrer le sein maternel, c'est à dire effectuer le trajet inverse de la naissance car en pénétrant dans le sanctuaire on retourne dans "la ténèbre" originelle d'où vient toute source de vie et toute lumière. Initiatiquement, la leçon qu'on peut en dégager est que la naissance est une mort en soi et la mort une renaissance sur un autre plan de conscience" (Derderian)
En ressortir par les oreilles, c’est avoir effectué le contact avec le divin, le sacré, l’universel cosmique... C’est avoir eu connaissance du souffle qui engendre le Verbe, le Mot, l’initiation Orale, primordiale qui n’a plus besoin du livre ni de l’écrit... C’est avoir entendu...(France-secret)
Malheureusement, Mgr De Galard fit obturer le passage en 1781. Il donnait des courants d'air... Oui, dans le cerveau, puisqu'il n'y avait pas grand chose entre les deux oreilles de ce monsieur...(non, je suis méchante...Mais bon, des fois, ça fait du bien!) ( ça me fait penser que je le mettrais bien dans le même sac avec celui qui a enlevé le labyrinthe d'Amiens... oups, scuzez)
Les grands escaliers étaient réservés aux évêques et au peuple. Au nord-est, le porche saint Jean, près du baptistère dont il porte le nom, recevait les rois et les princes. Au sud-est, le porche du For (du latin forum, que les latins avaient installé en ce lieu) abrite la porte papale. La placette est soutenue par un mur vertigineux contenant les vestiges du mur d'enceinte gallo-romain.
Le porche du For date du XIIIème siècle. Sur le plan architectural, il repose sur des blocs de basalte d'origine romaine. Ces pierres sont reconnaissables par l'entaille en leur centre qui permettait leur prise par des engins de levage. Les colonnes latérales sont dites gaufrées.
Deux portes donnent accès à l'église. La porte papale, réservée aux pontifes, est la plus grande. Sur le pilier massif, on retrouve une sirène bifide, accompagnée d'une jumelle. Donc le message est clair, il y a quatre courants d'eau se croisant sous le porche.
On peut remarquer aussi un atlante. (Le porche du For est une coupole cosmique de plan carré à la base, la terre, et dont la voûte circulaire est portée par des ogives dessinant une croix ornée de symboles célestes "la symbolique, Eds que sais-je"). Il fait pendant à la main de dieu soutenant la retombée d'ogive symbolisant l'univers entier, c'est à dire la création.
Sur la gauche on peut voir un petit personnage scrutant la porte. Il est le jumeau de l'alchimiste de Notre-Dame de Paris. Il est le maitre, l'adepte qui veille et observe. Il est le gardien de la porte
La porte a reçu, en 1847, un linteau retrouvé lors de fouilles, portant l'inscription : Scutari papa Vive Deo, donnant ainsi le nom de l'architecte, Scutaire. Son sépulcre, d'origine païenne, montre sur une face jadis exposée au public, un soleil, emblème de Mithra. (Je ne serais pas étonnée qu'en dessous se trouve l'ancien lieu du culte mithriaque).
Au dessus du tympan, une frise de "S", que l'on retrouve dans les fondations de la cathédrale au niveau des vestiges romains. Les "S" sont séparés les uns des autres par une barre verticale. Il ne reste plus qu'à lire: -ISISISIS-. Celà peut aussi représenter les énergies sortant du lieu.
On retrouve donc cette frise dans la cour donnant accès au clocher. Celle-là se trouve au dessus de fresques représentant des lions chassant des cerfs et des biches. (de nouveau Mithra, on retrouve aussi le serpent caché sous une biche).
Ces blocs datent du Ier siècle et ornaient le premier temple qui enserrait le dolmen. C'est là aussi que se trouve le puits. Il est aujourd'hui condamné, mais eut autrefois la renommée d'une eau miraculeuse, ainsi qu'en fait foi l'inscription située sur le mur au dessus des blocs sculptés: "Fons ope divina languentibus est medicina subveniens gratis ubi deficit ars Ypocratis" " par œuvre divine, cette fontaine est une médecine qui subvient gratuitement aux malades là où l'art d'Hyppocrate fait défaut". Tout un programme...
Cette eau provient surement de la source qui jaillissait près du dolmen. Plus de dolmen, plus de source, plus de miracles...
L'accès oriental de la cathédrale nous réserve une surprise: il faut passer sous un porche au nom particulier, qui existe depuis le XIIème siècle, Grateloup. Sous l'arche, une pierre encastrée a été martelée. Elle représentait un Hermès ithyphallique, d'origine romaine. Elle surmontait une petite fontaine dont on voit encore le trou d'écoulement.
En gros, le thème païen de la virilité fécondante n'a pas plu à tout le monde...
Quelques pas plus loin, le baptistère saint Jean, du Xème siècle, dont l'entrée est affublée de deux lions sculptés, représentant les gardiens du seuil. (Symbolique de l'initiation qui passe par le fait d'être dévoré par un monstre, avalé par les lions, pour renaitre à la vie nouvelle de l'initié) Il est construit sur les ruines d'un ancien temple romain dédié à Diane.
De là, on peut voir en entier le clocher de sept étages,dont chaque angle est affublé d'un personnage vêtu à la mode du XIIème siècle, et qui esquissent des gestes que l'on peut interpréter comme initiatiques .
Ils sont accompagnés d'une tête d'animal (bélier, taureau, lion , le quatrième angle étant encastré dans la cathédrale.
On peut y voir les Keroubim placés par dieu aux quatre portes du paradis . Ils en défendaient l'accès avec des épées flamboyantes. Le clocher prend sa place de pilier du monde.