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26 septembre 2014

Le plateau de Cauria

Cauria_1La Corse fut habitée depuis longtemps, les premières traces datant de la période dite du Romalien (Paléolithique), vers 10 000 avant notre ère. L’ile fut alors parsemée de mégalithes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cauria_2Elle en compte encore à l’heure actuelle plus de 900, la plupart d’entre eux étant situés en Corse du Sud. Les alignements sont en général orientés en rangées nord-sud, la face des statues-menhirs tournée vers le soleil levant à l’est. Ils sont implantés à proximité de voies de passage, de cols, de gués de rivière, ou comme à Cauria, près d’une source.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cauria_3Le plateau de Cauria, à 15 kilomètres au sud de Sartène et à 3 kilomètres du rivage le plus proche, a gardé pour nous quelques merveilles de ces époques lointaines. Il nous suffit d’emprunter un chemin, partant de la départementale D48A et serpentant au milieu d’un paysage magnifique.

Cauria_4

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cauria_5Trois sites principaux nous attendent : deux alignements, I Stantari et Renaghju, et un dolmen, Fontanaccia.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cauria_6En arrière plan, le chaos rocheux de la « Punta di u Grecu », « la montagne du Grec », et ses « taffoni », énormes blocs de pierre érodés ayant servi d’abris aux premiers hommes.

 

Cauria_6a

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cauria_7__renaghju_bois_sacr__Un autre site, mentionné uniquement sur la carte comme le « bois de chêne », nous réservera bien des surprises.

 

 

 

 

 

 

Cauria_8__I_stantari_Le site de Cauria fut visité en 1840 par Prosper Mérimée, fut mentionné par Adrien de Mortillet en 1893. En 1964, Roger Grosjean mit à jour les statues-menhirs d’I Stantari, en relevant certaines.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cauria_9__Renaghju_En 1975, Renaghju fut fouillé par Jean Liégois, qui redressa lui aussi quelques pierres, avant de laisser la place à André d’Anna qui reprit les fouilles en 1994.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cauria_10__Renadghju_A l’heure actuelle, Cauria comporte plus d’une centaine de monolithes en granite, debout, couchés ou partiellement enterrés. La pierre est issue des affleurements rocheux distants de quelques centaines de mètres.
Cauria_11__Renadghju_

 

 

 

 

 

 

Cauria_12Roger Grosjean, à son époque, émit l’hypothèse que les statues-menhirs représentaient les Shardanes, guerriers issus de Phrygie associés au « Peuples de la Mer » ayant envahi l’Egypte sous Ramsès III, que l’on nommera aussi Torréens. Mais la théorie fut abandonnée en raison d’anachronismes et de la réinterprétation des textes égyptiens.

 

 

 

 

 

http://www.corse-online.com/tourisme/sites-touristiques/cauria-alignements-di-stantari/
http://www.corse.fr/Archeologie_a485.html

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23 juin 2014

Les brochs

Broch_1Il aura fallu un retour aux Orcades en cette année 2015 pour que je donne une définition de ces brochs que l’on ne trouve qu’au nord de l’Écosse et dans les archipels des Shetland et des Orcades. Nous connaissons aujourd’hui l’emplacement de plus de 700 d’entre eux dont plus de 120 dans les Orcades, sans parler de ceux qui n’ont pas encore été découverts.

 

 

 

 

 

 

 

 

Broch_2Ils ont été construits et utilisés durant une période comprise entre 600 avant notre ère jusqu’à la fin du IIIe siècle. Il semblerait qu’ils furent construits par les descendants du peuple des mégalithes, puis utilisés par les Pictes, puis par les vikings.

 

 

 

 

 

 

Broch_4Le broch, dont le nom provient du vieux norrois borg, qui veut dire fortification, ou de l’ancien gaélique écossais burgh, de même sens, est une construction circulaire en pierre sèche entourée d’une double voire triple enceinte.

 

 

 

 

 

 

Broch_10Les plus petits mesuraient 5m de haut, les plus grands pouvaient atteindre les 15 m. Le toit était formé d’une structure en bois recouverte de chaume. Parfois le broch était entouré de petites habitations, formant un village à l’extérieur.

 

 

 

 

 

 

Broch_7L’édifice était doté de murs à double parois entre lesquelles se trouvaient des galeries superposées, reliées par des escaliers en pierre. Certaines étaient trop petites pour qu’un être humain puisse passer.

Broch_9

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Broch_5Les brochs étaient accessibles par une seule porte assez large, orientée le plus souvent vers l’est, suivie d’un long couloir de la largeur des murs.

 

 

 

 

 

 

Broch_8L’intérieur comportait une pièce principale centrale avec un foyer et une citerne, le périmètre étant constitué de cellules plus petites séparées par des cloisons en dalles de pierres fines. Des galeries en bois formaient les étages supérieurs. Ici, une vue d’artiste représentant l’intérieur d’un broch.

 

 

 

 

 

 

Broch_3Les brochs étaient construits à proximité de terres arables ou de bords de mer, non loin d’une source d’eau (certains possèdent des puits ou des sources naturelles en leur centre). Beaucoup possédaient une chambre souterraine, accessible par un escalier en pierre.

A quoi servaient ces constructions, véritable exploit d’ingénierie et d’architecture ?

 

 

 

 

 

 

 

Broch_6Certains pensent qu’elles sont des fortifications militaires, d’autres les ancêtres des châteaux féodaux, d’autres encore la marque d’une puissance de l’élite dirigeante, soulignant le statut social la richesse, le pouvoir du propriétaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Broch_11Le souci, c’est que ces beaux messieurs archéologues pensent en hommes du XXIe siècle, pour qui ces critères sont effectivement importants. Nos constructeurs de brochs avaient, à mon avis, une toute autre vision du monde, et la fonction de ces bâtiments restera mystérieuse encore longtemps. A moins que ?

7 juin 2014

Le bénitier de Grézieu-la-Varenne

 

Gr_zieu_acqueduc_1Arrêtons-nous à Grézieu le temps d’une petite visite à l’église Saint-Roch. Le village fut construit sur le tracé de l’ancienne route d’Aquitaine, la Via Agrippa, reliant Lyon à Saintes. Sur ses terres fut bâti l'aqueduc romain de l'Yzeron. Une première église existait en 913, bâtie par le comte Guillaume le Pieux, qui fonda l’abbaye de Cluny en 909. L'évêque Austerius consacra cette église à Marie Mère de Dieu.


 

 

 

Gr_zieu_la_Varenne_0Le village de Grézieu, dernière étape de l’ancien pèlerinage de saint Bonnet est mentionné en 927, en tant que Villa Grasiaco. Le village devint propriété des chanoines du chapitre de Saint Just et Saint Irénée qui le firent entourer d’une muraille épaisse. Une église romane remplaça l’ancien édifice au XIIe siècle. Une ecclesia de Graysiaco est mentionnée au XIIIe siècle dans le cartulaire de Savigny. Au XVe siècle l’église prit le nom de Saint-Roch.

 

 

 

Gr_zieu_la_Varenne_1Le bâtiment actuel fut construit dans les années 1870 par l'architecte lyonnais François Merlin sur l’emplacement de l’antique édifice qui fut rasé. Cerise sur le gâteau, l’église n’est même plus orientée est/ouest.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gr_zieu_la_Varenne_6Pourtant, cette église contient une chose rare, une cuve baptismale devenue bénitier, datant du XIe siècle. D’une hauteur de 36 cm et d’un diamètre de 47, elle est posée sur une colonne en marbre blanc du XIXe. La tradition dit que Guillaume le Pieux lui-même en fit don à la paroisse.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gr_zieu_la_Varenne_3La vasque, dont le bord supérieur est délimité par une torsade, est sculptée en bas-relief et en méplat. La base présente une frise de losanges. Le décor, d’un style archaïque et rustique, est typique de la période préromane. Tout d’abord, il faut se souvenir que l’eau est source de vie, moyen de purification et centre de régénération. La fonction de la vasque sera alors de renforcer les propriétés de l’eau, qu’elle soit bénitier ou cuve baptismale. Cela se fera par la forme, par l’emplacement et par l’intention qu’y posera l’officiant.

 

 La symbolique des sculptures de la vasque est profonde. On peut la lire au premier degré, et parler, comme le plus souvent lu sur le sujet, de l’homme nu au milieu des animaux comme étant Adam au jardin d’Eden avant la faute, et d’une scène de chasse, évocation de l'homme pécheur.

Gr_zieu_la_Varenne_7ab1

Gr_zieu_la_Varenne_4Pour une lecture plus subtile, il faudra compter avec les 7 arcades, 3 à droite (activité) de l’homme et 4 à gauche (connaissance). Le nombre 7 est la somme du 3 (masculin, principe créateur, domaine de l’expérience, exprimant une forme d’achèvement, lien) et du 4 (féminin, principe de l’incarnation, domaine de la matière, mais aussi révélant les principes fondamentaux de l’éveil de la conscience). Le 7 est symbole de perfection, de plénitude, de transformation après un cycle accompli. Il manifeste le principe de la maitrise acquise par l’expérience.

 

 

 

 

Gr_zieu_la_Varenne_palmier_1A la gauche de l’homme nu (la nudité est utilisée pour indiquer la pureté des origines) se tient à côté de la représentation d’un palmier, lui aussi symbole de la connaissance. L’arbre en général est symbole d’éternité, mais aussi d’enseignement par l’esprit. Il fait la jonction entre la terre et le ciel, entre les énergies telluriques qu’il transforme et équilibre, et les énergies solaires et cosmiques qu’il capte par l’intermédiaire de ses feuilles. Il est entouré au dessus de sa tête, d’une fleur solaire à 9 pétales : elle contient le monde dans son unité (le cœur) et dans sa manifestation (les pétales), pour rejoindre l’harmonie cosmique. Les mains sont tournées vers le bas, pour capter les forces telluriques peut-être, comme ses jambes qui ressemblent à deux troncs d’arbre bien ancrés dans le sol. Mais il se pourrait aussi…

 

 

 

 

Gr_zieu_la_Varenne_9aSa main gauche, celle de la connaissance, reçoit les informations de deux poissons, l’un tourné vers le bas l’autre vers le haut. Il peut s’agir de saumons, animaux de la science sacrée, symbole de la connaissance et de la sagesse chez les Celtes (le saumon relie le monde lunaire invisible au monde solaire, il remonte à la source) mais aussi du premier signe des chrétiens et de l’ère qui s’y rattache.

 

 

 

kundalini_1cA la droite de l’homme, peut-être la représentation stylisée d’un serpent, symbole de la connaissance, mais aussi de la force tellurique. Il se pourrait que ce soit là, comme dans l’église d’Avenas, la représentation de ce que l’on appelle la kundalini, l’énergie lovée dans la base de la colonne vertébrale et représentée comme un serpent enroulé sur un axe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gr_zieu_la_Varenne_15a

La main droite est tournée vers deux animaux se faisant face, je pencherai pour un sanglier tête en bas et un chien tourné vers le haut. L’un monte, l’autre descend. Le sanglier est représentatif de l’ancienne religion, celle des druides, dont il en était la représentation. Quand au chien, il est, dans l’art roman, le symbole de la maitrise, gardien des enfers et psychopompe. Il sera la représentation de la nouvelle religion. De chaque côté de l’homme, une stylisation de papillon, et une aile. Le papillon, dans la tradition grecque, représente l’âme. Dans l’art roman, il sera symbole de transformation.

 

 



Gr_zieu_la_Varenne_6a4 arcades plus loin sur la gauche, on trouve une représentation d’une scène de chasse. La chasse peut représenter la mise à mort de ce que l’on veut éliminer comme l’ignorance, la peur, l’ancienne religion etc. mais aussi la traque, la recherche, la quête spirituelle. Le cavalier en général, dans l’iconographie romane, représente le triomphe, la puissance, celui qui maitrise la cavale ou cabale. Le fait qu’il maitrise ce cheval, animal noble, montre qu’il est au service d’un but supérieur. Sa monture possède une queue qui se termine par des fleurs, la première, ébauchée, se poursuit par une deuxième à 5 pétales qui contiennent chacun 3 parties. Le chasseur est accompagné de 5 chiens, et poursuit un cerf. Il semblerait que le serpent soit représenté au-dessus de sa tête, la gueule ouverte, comme s’il lui confiait quelque chose. Le cavalier sonne du cor, que l’on peut assimiler à une corne. La corne indique souvent la présence de la grande Déesse, la Magna Mater.

Gr_zieu_la_Varenne_gundestrup_1aLe cerf, symbole de régénération de part ses bois qui repoussent chaque année, de renaissance, mais aussi de fécondité, de force et de vie, peut être la représentation de l’ancienne religion, en la personne du dieu Cernunnos. On a vu tout à l’heure le sanglier, représentant de la classe sacerdotale des druides et du pouvoir spirituel, il me semble que nous avons là l’ours, emblème de la classe royale et du pouvoir temporel. Nous retrouvons cette symbolique sur le chaudron de Gundestrup.  

 

 

Cette cuve baptismale est comme ce chaudron, représentant l’attribut du dieu-druide celte Dagda, instrument de résurrection dans lequel les morts sont plongés avant qu’ils n’en ressortent vivants. La symbolique sera la même. Les images gravées nous montrent un rituel d’initiation. L’eau baptismale va permettre à l’impétrant de se purifier, lui qui mourra à l’ancien comportement pour entrer dans une nouvelle vie.


http://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%A9zieu-la-Varenne

http://paroissestalexandre-lyon.cef.fr/patrimoine_grezieu1_sf.htm



22 mai 2014

Saint-Martin-de-Cornas

 

Saint_Martin_de_Cornas_13aSur le territoire des gaulois Ségusiaves, proche de l’antique ville de Givors (Gier Bord, au bord du Gier), se tient le hameau de Saint-Martin-de-Cornas.

 

 

 

 

 

Saint_Martin_de_Cornas_planIl est situé sur une petite hauteur dominant la vallée du Gier. Vous comme moi savons que là où saint Martin sévit, une ancienne pierre levée disparaît.

 

 

 

 

 

Saint_Martin_de_Cornas_1L’endroit était donc connu depuis longtemps : de grands domaines gallo-romains entouraient la ville de Givors. Il semblerait que Saint-Martin fut à l’époque un gite d’étape sur la Voie Narbonnaise sur la partie qui reliait Vienne à Lyon. Dans le cartulaire de Savigny, en l’an 901, on trouve déjà une « ecclesia Sancti Martini de Cornaco ».

 

 

 

 

 

Saint_Martin_de_Cornas_2Saint Martin, on connaît. Reste Cornaco. Intéressons-nous à l’étymologie. En pré-indo européen, « corn » signifie la pierre, le rocher, en pré-latin « cor » c’est escarpement, hauteur. Associé à Martin, on peut parier qu’il existait un mégalithe posé sur cet endroit élevé. Mais ce n’est qu’une supposition.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint_Martin_de_Cornas_13aLe hameau prit le nom de Saint-Lazare jusqu’au XVe siècle. Un pèlerinage dédié au saint, patron de la vallée du Gier, s’y déroulait chaque année. Lazare porte, comme Martin, une symbolique bien particulière. Il est lié à la résurrection des morts, à la régénération, à la couleur verte pour l’espérance (comme Osiris il était représenté le visage teint en vert).

 

 

 

Saint_Martin_de_Cornas_6La commune fut rattachée à la ville de Givors dans les années 60. La chapelle abandonnée en 1970 menaçait ruine et faillit être vendue. C’est une association, avec le concours de bénévoles, qui la restaura.

 

 

 

 

 

Saint_Martin_de_Cornas_5

La chapelle fut profondément transformée durant les siècles. L’oculus de la façade ouest est un témoin de ses origines romanes. La toiture, rehaussée au-dessus des ouvertures, montre les restaurations du XIXe siècle.

Saint_Martin_de_Cornas_4

Le clocher, auparavant en forme de campanile, prit sa forme actuelle lors de restaurations successives. La cloche, datée de 1610, a retrouvé sa fonction d’appel.

Saint_Martin_de_Cornas_3Saint_Martin_de_Cornas_8

Le cimetière jouxtant la petite église rurale au nord fut entouré d’un mur au XVIIe siècle.

Saint_Martin_de_Cornas_Bassecour_13a

La tradition veut qu'un souterrain relie la chapelle de Saint-Martin au château de Bassecour, situé plus bas dans la vallée.  

Saint_Martin_de_Cornas_9

Dans un village voisin, à l'angle d'une maison, peut-être un vestige d'une ancienne sculpture de l'église, ainsi paut-être que d'une partie de bénitier... ou autre contenant de liquide sacré.

 

 

 

http://www.saint-martin-de-cornas.com/

http://m.lyon-france.com/Que-faire/Culture-loisirs/Sites-monuments-historiques/Patrimoine-religieux/Eglise-Saint-Martin-de-Cornas



28 février 2014

Histoire de Rennes-le-Château



Rennes_le_Ch_teau_Bugarach_4La région du Razès fut occupée dès le Néolithique. Les premières traces de sépulture datent d’il y a 50 000 ans. Les Celtes, Ibères ou Atacins, construisirent un oppidum à l’emplacement de Rennes-le-Château. Les romains s’y installèrent, construisirent des bains thermaux proches de Rennes-les-Bains. Au Ve siècle, Rennes, Castellum Redæ du temps des wisigoths, devint le chef-lieu du Razès (Rhedesium ou Pagus Rhedensis) et capitale de la Septimanie sous Théodoric Ier.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rennes_le_Ch_teau_Bugarach_1L’étymologie de Redæ viendrait de la racine celtique « red », « aller à cheval », et par extension « conduire un char ». On retrouve cette racine dans le latin reda, le char à quatre roue, dans rota, la roue. Le peuple de Rennes (Civitas Riedonum), cité armoricaine portant le même nom, était appelé les Riedones, les conducteurs de chars.

 

 

 

 

 

Rennes_le_Ch_teau_2

La première mention connue de la ville de Redæ date de 798 et se trouve dans les écrits de Théodulf, évêque d’Orléans et missus dominicus de Charlemagne. La ville est citée au même titre que Carcassonne et Narbonne, ce qui prouve son importance à l’époque.

 

 

 

 

Rennes_le_Ch_teau_plan_5Des photographies aériennes prises par l’I.G.N. en 1980 montrent une ville de plus de 40 hectares ceinte de murailles, dominée par une forteresse imposante (Castrum Rhédarium), sur l’emplacement du village de Rennes-Le-Château actuel. Une deuxième forteresse devait se trouver sur la colline voisine, "le Casteillas' (en patois le grand château).

 

 

 

 

Rennes_le_Ch_teau_ch_teau_1La cité, momentanément devenue siège archiépiscopal lors des invasions arabes, possédait alors deux églises, l'une dédiée à la Vierge, l'autre à Jean-Baptiste. Vendue à la maison de Barcelone en 1067, la cité devint propriété de la famille Trencavel en 1130 avant d’être donnée par Simon de Montfort à son sénéchal Pierre de Voisins lors de la croisade contre les Albigeois. Pierre détruisit l’un des châteaux. En 1361 le castillan Henri de Trastamare, allié du roi de France, prit la région et rasa la cité en épargnant le château restant.  

 

 

 

 

 

 

Rennes_le_Ch_teau__glise_Sainte_Marie_Madeleine_10Entre les attaques de brigands, les divers pillages, les invasions puis les guerres des comtes et autres barons, la cité périclita. En1422, Blanche, de la maison des Voisins, épousa Pierre-Raymond d'Hautpoul, marquis de Blanchefort. Le dernier des Blanchefort épousa en 1732 Marie de Nègre d’Ables, dernière dame de la noblesse propriétaire du château. Elle mourut en 1781. En 1885 arriva à Rennes un nouveau curé, Bérenger Saunières.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rennes_le_Ch_teau_Sauni_reLe curé, entre 1885 et 1917, rénova l’église et le presbytère, acheta les terrains adjacents pour y construire la villa Béthanie et la tour Magdala et mena grand train. Une partie du mystère de Rennes le château découle de la question que l’on peut se poser alors : d’où provenait l’argent nécessaire, l’autre partie étant liée aux travaux que réalisa Saunière et aux gens qu’il fréquenta.

Je laisse aux lecteurs le soin d’aller se faire par eux-mêmes leur propre opinion. A la fin de l’article, vous trouverez déjà quelques liens. Quand à moi, ayant visité le village plusieurs fois, je n’y ai rien ressenti de bien particulier, si ce n’est cette phrase qui m’est remontée à l’esprit : « Quand le sage désigne la lune, l'idiot regarde le doigt », même si la vraie sagesse reste de ne pas sembler sage.



 

 

 

 

 

 

 

http://www.rennes-le-chateau.org/index.php

http://www.renneslechateau.com/francais/plansite.htm

http://www.rennes-le-chateau.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=17&Itemid=199&lang=fr

http://www.linternaute.com/sortir/sorties/nature/lieux-mysterieux/renne-le-chateau/renne-le-chateau.shtml

http://www.societe-perillos.com/secondeglise_rlc.html

http://rennes-le-chateau-bs.com/AEgliselebenitieretasmodee.htm

http://www.cathares.org/rennes-le-chateau-eglise.html

http://www.alchimia-magazine.com/graal_rennes_le_chateau.htm

http://massagot.free.fr/index.html

http://www.pays-de-couiza.com/renchato/renchato.html

http://www.rennes-le-chateau-chronologie.fr/construction.html

http://jhaldezos.free.fr/Villes%20Villages/ville%20rennes%20le%20chateau/egliserlc.html#ancre2

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28 février 2014

L'église de Rennes-le-Château

 

Rennes_le_Ch_teau_plan_5Sur l’emplacement actuel de l’église, au sommet de l’ancien oppidum, fut construite une première chapelle castrale au VIIIe siècle.

 

 

Rennes_le_Ch_teau__glise_Sainte_Marie_Madeleine_9Elle devait être dédiée à la Vierge Marie (Beata Maria de Reddas). Il ne reste rien de cette époque mis à part le pilier dit « wisigothique » que Saunière utilisa comme socle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rennes_le_Ch_teau__glise_Sainte_Marie_Madeleine_7L’église suivante, chapelle des comtes Razès citée en 1185 dans les inventaires de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, fut reconstruite au XIe siècle, et fut dédiée à Marie-Madeleine. Partiellement détruite lors des guerres de religions, complètement délabrée au XIXe siècle, elle fut restaurée entièrement par  Béranger Sainière à partir de 1886.

 

 

 

 


L’extérieur



Rennes_chevet_2L’abside est la partie la plus ancienne, avec ses bandes lombardes et son litre funéraire. L’ancienne fenêtre axiale fut remplacée par une grande baie circulaire. Le clocher de plan carré, adossé au mur nord, possède des baies géminées en plein cintre du XIe siècle, la partie supérieure étant plus récente.

 

 

 

 

Rennes_le_Ch_teau_presbyt_reLa façade ouest est accolée au presbytère, construit dans le prolongement de l’église.

 

 

 

 

 

 

 

Rennes_le_Ch_teau__glise_Sainte_Marie_Madeleine_6Sur la façade méridionale furent rajoutées la sacristie et une petite absidiole posée contre la dernière travée.

Rennes_le_Ch_teau__glise_Sainte_Marie_Madeleine_5

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rennes_le_Ch_teau__glise_Sainte_Marie_Madeleine_2Le porche d’entrée, ouvert sur la travée sud lors des travaux de Saunière au XIXe siècle, est surmonté d’un tympan très travaillé. On y retrouve gravés les armoiries du pape Léon XIII, une statue de Marie-Madeleine, le tout entouré de décors floraux, de volutes et d’inscriptions latines.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rennes_le_Ch_teau__glise_Sainte_Marie_Madeleine_3Parmi ces dernières, nous avons la devise du pape,  Lumen in coelo (lumière dans le ciel), tout en haut Terribilis est locus iste (ce lieu est terrible, partie d’une phrase de la Génèse, XXVIII, 175), Domus mea domus orationis vocatibus (ma maison sera appelée maison de prière, Matthieu, XXI,13.

 

 

 

 

 

Rennes_le_Ch_teau__glise_Sainte_Marie_Madeleine_4Il manque la suite de la phrase, mais vous en avez fait une caverne de brigands) et sous la statue Regnum mundi et omen ornatum soeculi contempsi propter amorem domini mei Jesu Christi quem vidi quem amavi in quem credidi quem dilexi (j'ai méprisé le règne de ce monde et tous les attraits de ce siècle à cause de l'amour de mon maître Jésus Christ, que j'ai vu, que j'ai aimé, en qui j'ai cru et que j'ai choisi, phrase tirée de l'Office des Saintes Femmes dans le bréviaire à l'époque de l'abbé Saunière).


 

 

 


L’intérieur

 

Rennes_le_Ch_teau_plan_2L’église est de plan classique à nef unique à trois travées couverte d’une voûte en berceau en anse de panier et abside semi-circulaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rennes_le_Ch_teau_choeurLa travée de chœur est recouverte d’une voûte en berceau en plein cintre. Le chœur est séparé de la nef par un arc diaphragme. L’abside est voûtée en cul de four.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rennes_le_Ch_teau__glise_Sainte_Marie_Madeleine_20Les cloisons de briques posées au XIXe siècle contre l’édifice pour en faire disparaître les irrégularités furent peintes en 1897.

 

 

 

 

 

 

Rennes_le_Ch_teau__glise_Sainte_Marie_Madeleine_11L’entrée est occupée par un bénitier en forme de coquille Saint-Jacques supporté par un diable que beaucoup, à la suite de Gérard de Sède, nomment Asmodée, le gardien des trésors. Ben voyons.

Rennes_le_Ch_teau__glise_Sainte_Marie_Madeleine_16

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rennes_le_Ch_teau__glise_Sainte_Marie_Madeleine_18Ce qu’il y a de sur, c’est que les quatre anges le surmontant font le signe de la croix, et que Saunières rajouta « le » à la phrase de Constantin (In hoc signo vinces) inscrite en-dessous : par ce signe tu le vaincras.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rennes_le_Ch_teau__glise_Sainte_Marie_Madeleine_19Les initiales BS entre deux animaux fantastiques ont-elles aussi donné lieu à beaucoup d’interprétations.

 

 

 

 

 

 

Rennes_le_Ch_teau_dalle_1Saunière découvrit dans l’église lors des travaux qu’il fit en 1891 une dalle funéraire, appelée dalle des Chevaliers. Elle était posée face contre terre et devait appartenir au tombeau des seigneurs de Rennes. De par sa facture, elle pourrait dater du VIIIe ou IXe siècle.

 

 

 

 

 

Rennes_le_Ch_teau__glise_Sainte_Marie_Madeleine_21Les stations du chemin de croix, les statues et leur emplacement, le dallage et les fresques, tout ou presque dans l’église est sujet aux délires les plus audacieux. Il me parait certain que Saunières a voulu faire passer un message. Mais lequel ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rennes_le_Ch_teau__glise_Sainte_Marie_Madeleine_23Est-ce la présence d’un trésor, quel qu’il soit, de monnaies sonnantes et trébuchantes ou autre ? Ou bien une façon de bien noyer un petit poisson qui devient de plus en plus grand ? Je ne me rappelle pas avoir jamais lu ou entendu autant de recherches érudites et d’âneries sur un lieu qui reste avant tout un lieu sacré, l’emplacement d’un premier sanctuaire à l’époque où le christianisme n’existait pas encore.

 

 

 

 

 

Rennes_le_Ch_teau__glise_Sainte_Marie_Madeleine_15Je ne voudrais pas paraître trop critique envers ceux et celles qui sont cherchants sur ce que l’on appelle l’affaire RLC., ce serait l’hôpital qui se fout de la charité. Mais la quête doit se faire avec le cœur. Dans cette histoire, le cœur est souvent relégué aux oubliettes. Tiens, pas d’oubliettes à Rennes-le-Château…un oubli peut-être ?  

 

 

 

 

 

Livre_2J’ai passé quelques années de ma vie à acheter des bouquins parlant de cette énigme. Je ne le regrette pas, on apprend toujours de ses erreurs. Et j’ai passé de très bons moments, notamment avec « L'or du diable » et « Les tentations de l'abbé Saunière » de Jean-Michel Thibaux. Par contre, je « sais » qu’il y a une crypte sous l’église, ça se « sent ». Mais beaucoup d’églises en possèdent une, même cachée, même interdite, même payante, c’est vous dire. Moi je serais la municipalité, je dégagerais son entrée et je mettrais le ticket d’entrée à 5 euros. Gratuit pour les gosses. C’est vrai quoi, rien de tel que d’interdire ou de cacher pour donner envie

28 février 2014

Rennes-Le-Château, le domaine de Saunière


Outre l’église qu’il a pratiquement remaniée en entier, Saunière fit construire de nombreux bâtiments.



La villa Béthanie



Rennes_le_Ch_teau_Bethanie_1Cette maison bourgeoise appelée villa fut construite entre 1901 et1902. Saunière y recevait ses invités mais n’y a jamais vécu, préférant demeurer dans le presbytère.

 

 

 

 

 

 

Rennes_le_Ch_teau_Bethanie_2Elle est aujourd’hui devenue un musée dédié au curé mystérieux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rennes_le_Ch_teau_Bethanie_4C’est accolé à cette maison que Saunière fit construire une véranda, sa chapelle privée lorsqu’il s’est vu condamné à une "suspens-indevinis" lui interdisant de célébrer la messe dans une église.

 

 

 

 

 


La tour Magdala

 

Rennes_le_Ch_teau_Magdala_1Construite entre 1901 et 1906, la tour néo-gothique servit de lieu de recueil, de bibliothèque et de bureau à Saunière.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rennes_le_Ch_teau_Magdala_2Le nombre 22 est partout présent, 22 marches, 22 créneaux. Elle est reliée à la tour de l’Orangeraie par un promenoir ou belvédère sous lequel était placée une citerne.

 

Rennes_le_Ch_teau_Magdala_4

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Rennes_le_Ch_teau_Magdala_3La silhouette de la tour Magdala est devenue le symbole du mystère de Rennes.

 

 

 

 

 

 



La tour de l'Orangeraie

 

Rennes_le_Ch_teau_Bethanie_3Elle fait écho à la tour Magdala. Elle est surmontée d’une petite véranda dans la quelle Saunière cultivait des plantes rares. On y accède encore une fois par un escalier de 22 marches.

 

 

 

 

 

 

13 février 2014

La symbolique de l'escargot



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L’escargot porte en lui ne nombreux symboles : la spirale, la corne, l’hermaphrodisme, la fécondité, l’humidité, la protection, la renaissance, la résurrection. Et pourtant ce petit gastéropode n’est pas très souvent présent dans le bestiaire symbolique.


 

 

 

 

Escargot_44Il est porteur de bien belles choses, en plus de sa maison sur son dos et dans la langue des oiseaux, l’ «escargot» deviendra «est-ce que argot».

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escargot_abL’argot est un langage codé utilisé entre initiés afin de garder secrète leur pensée. Nous allons donc retrouver notre escargot en des endroits aussi incongrus que les comptines pour enfants ou les chapiteaux romans, les crops circles même, chaque fois dans un langage initiatique particulier.

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Escargot_43Tout d’abord intéressons-nous à la spirale, représentée sur la coquille de l’escargot ou du nautile par exemple. « La coupe d'une coque de nautile fait apparaître une séquence régulière de loges qui correspondent aux différents stades de développement de l'animal.

 

 

 

 

 

Escargot_50Chaque loge est géométriquement semblable à la précédente, seule la dimension augmente. Cette succession sous-tend une spirale. On passe d'une loge à l'autre par une rotation autour de l'origine de la spirale. La spirale est une courbe de croissance harmonieuse où les triangles sont des demi-rectangles d'or. »

 

 

 

 

 

escargot_53Nous retrouvons cette « courbe qui tourne autour d'un point fixe en s'en éloignant » un peu partout dans la nature, de l’infiniment petit de la coquille du bébé limaçon aux nuages formant un cyclone, aux bras des galaxies.

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escargot_68aCette formation naturelle est aussi fréquente dans le règne végétal, comme dans les vrilles de la vigne ou les crosses de la fougère.

 

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Escargot_45La spirale est liée au mouvement et au temps. Elle figure un mouvement cyclique infini, partant d’un point central en évolution ou retournant au point central en involution. C’est une énergie qui part d’un point fixe, avec ses polarités, solaire dans un sens et lunaire dans l’autre, porteuse de vie et porteuse de mort.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chartres_labyrinthe_9aElle peut devenir labyrinthe initiatique, comme le jeu de l’oie, comme la lieue de Chartres.

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escargot_57On retrouve la représentation de ce symbole chez nos anciens, sur tous les continents. Il sera gravé sur les mégalithes, comme sur la pierre d’entrée de Newgrange. La spirale fut reprise abondamment par les Celtes dans leur iconographie, symbolisant le mouvement et la vie. Elle deviendra même double, à l’instar des serpents du Caducée, et triple dans le triskel.


 

 

 

 

Escargot_64Son symbolisme nous parviendra par l’intermédiaire des bénédictins, dépositaires du savoir des druides. Le rapport du nombre d'or qui préside à la construction de la spirale de la coquille de l’escargot en fera le signe spécifique des maçons, le limaçon.


 

 

 

 

 

 

Escargot_74Ils prirent alors le surnom de coquillons, et sous Louis XIII ils étaient appelés caquerolles, le nom bourguignon du limaçon. Parfois, il pleut, il faut donc se couvrir… à moins que l’escargot ne montre ses cornes.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

escargot_71aLa spirale est aussi un signe de fécondité, qu’elle soit physique ou spirituelle. La crosse de l’évêque participe de ce principe. Elle rejoint le symbolisme de la roue lié à la corne d’abondance, corne que l’on retrouvera bien sur chez notre escargot Margot.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Escargot_78aLa corne est habituellement le symbole solaire de la force et de la puissance, de la virilité, du principe actif de pénétration. Elle sera alors corne de bélier. Mais la corne peut devenir croissant de lune, porté par le taureau, symbole de la grande déesse. Elle deviendra alors symbole de la fertilité, de l’abondance, de la création.


 

 

 

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Notre ami l’escargot, avec ses quatre cornes, participe des deux principes : il est d’ailleurs hermaphrodite. De la corne à la cornue il n’y a qu’un pas. Le bec de la cornue, en forme de corne, permettra aux alchimistes de transformer, purifier ou raffiner leurs matières premières. Le grand œuvre se fait lentement, à la vitesse d’un escargot.


 

 

 

 

 

 

Escargot_49L’ancêtre de l’escargot vivait dans l’eau. Afin de retrouver son milieu aquifère et de se protéger de la déshydratation, l’escargot va sécréter de la bave et se fabriquer une coquille dure. Il est donc lié à l’humidité, et comme le coquillage, à la féminité et à la sexualité.


 

 

 

 

escargot_59L’eau du ciel, la pluie, va lui permettre de sortir. L’hiver, pour se protéger du froid, il va hiverner, s’enterrer et ne sortir qu’au printemps. Il est relié au monde chtonien, à la mort, et par son réveil à la renaissance.


 

 

escargot_62aL’escargot, par ses phases successives de mort et de renaissance rappelle les rites de passage initiatiques. Les premiers chrétiens posaient des coquilles d’escargots dans les sarcophages comme symbole de la résurrection et de l’immortalité de l’âme.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Escargot_31aDans l’art roman, l’escargot va reprendre toute cette symbolique. Il sera souvent sculpté près de la vigne. La vigne est symbole de connaissance et son rôle est d'enlever les barrières mentales empêchant la réception du spirituel.


 

 

 

 

 

Escargot_73L’escargot sera aussi la marque des compagnons tailleurs de pierre bourguignons. Nous allons le trouver aux pieds des colonnes, puis sur la hauteur, marquant le but élevé vers lequel il tend.


 

 

 

 

 

 

Escargot_60Henri Vincenot, par la bouche de la Gazette, nous donne quelques explications supplémentaires:

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- Vous avez probablement admiré ce soubassement sculpté, ces feuilles de vigne si bellement travaillées? Mais avez-vous remarqué ceci? Et il montrait un escargot, un joli petit escargot ciselé sur une feuille par le sculpteur ancien.
- Un escargot! disait Germain tout étonné. Faut bien y regarder pour le voir!... C’est drôle!
- Non, ce n’est pas drôle! Cet escargot est la clé!
- La clé?
- L’explication. La clé existe dans l’œuvre, elle est visible comme le nez au milieu de la figure, c’est le petit détail qui choque et qui surprend. Cet escargot est le point le plus émouvant de tout l’édifice. Il explique tout.
- Un escargot qui explique?
- L’escargot donne le sens de la giration du monde, l’environnement de tout! Ici, il signifie que l’édifice est le « Lieu des Forts », que c’est un vase dont le contenu se divinise! L’escargot prouve que le courant vital, Spiritus mundi, est ici concentré et capté pour réaliser la mutation de l’homme!... Voilà, mes frères, la leçon de ce sanctuaire, Amen!

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escargot_76Nous allons terminer par quelques poèmes. Les poètes ont accès aux mondes subtils. Maurice Carême par exemple, avec ses « trois (tiens, pourquoi trois d’abord) escargots ». Je vous suggère de lire entre les lignes:

 

 

 

 

 

 

 

 

J’ai rencontré trois escargots
Qui s’en allaient cartable au dos
Et dans le pré trois limaçons
Qui disaient par cœur leur leçon.
Puis dans un champ, quatre lézards
Qui écrivaient un long devoir.

Où peut se trouver leur école?
Au milieu des avoines folles?
Et leur maître est-il ce corbeau
Que je vois dessiner là-haut
De belles lettres au tableau?

 

escargot_1aIdem pour Charles Vildrac avec « La pomme et l’escargot ». Je m’en souviens encore par cœur, j'avais eu une bonne note en récitation.

 

 

 

 

 

 


Il y avait une pomme
A la cime d’un pommier;
Un grand coup de vent d’automne
La fit tomber sur le pré!
Pomme, pomme,
T’es-tu fait mal ?
J’ai le menton en marmelade
Le nez fendu
Et l’œil poché!
Elle tomba, quel dommage!
Sur un petit escargot
Qui s’en allait au village
Sa demeure sur le dos
Ah! Stupide créature
Gémit l’animal cornu
T’as défoncé ma toiture
Et me voici faible et nu.
Dans la pomme à demi blette
L’escargot, comme un gros ver
Rongea, creusa sa chambrette
Afin d’y passer l’hiver.
Ah! Mange-moi, dit la pomme.
Puisque c’est là mon destin;
Par testament je te nomme
Héritier de mes pépins.
Tu les mettras dans la terre
Vers le mois de février,
Il en sortira, j’espère,
De jolis petits pommiers.

souris_1J’ai gardé pour la fin l’analyse de la « Souris verte » par Gauthier Pierozak. Je n’ai rien à rajouter, il vous suffit simplement de déguster.

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Une souris verte
Qui courait dans l'herbe
Je l'attrape par la queue,
Je la montre à ces messieurs
Ces messieurs me disent:
Trempez-la dans l'huile,
Trempez-la dans l'eau,
Ça fera un escargot
Tout chaud.
Je la mets dans un tiroir
Elle me dit qu'il fait trop noir
Je la mets dans mon chapeau,
Elle me dit qu'il fait trop chaud
Je la mets dans ma culotte,
Elle me fait trois petites crottes.

Analyse


Une souris verte – l’élue


Le choix de la souris est difficile à cerner. Par contre sa couleur verte, absolument inattendue ici donne matière à réflexion pour les raisons suivantes:
-Le vert est couleur d’eau, et correspond en astrologie à Vénus, la déesse de l’Amour.
-C’est aussi la couleur associée en hermétisme au cuivre. En effet, ce métal aux reflets roux, se recouvre de vert-de-gris sous l’effet de l’oxydation. Nous avons ainsi déjà rencontré cette couleur et ce métal dans notre étude sur la gueule du dragon.
-Nous retrouvons cette ambivalence vert/rouge dans le terme sinople, qui représente la couleur verte en langage du blason. Ainsi sinople vient du bas-latin sinopis qui désigne d’abord la terre rouge de Sinope, avant de prendre au XIVème siècle le sens de vert pour des raisons inexpliquées et qui signifiait à la fois rouge et vert. La couleur rouge (Roux ou Rouel à l’époque) devint alors gueule et nous avons montré alors l’analogie avec le symbole du dragon (vert) avec sa gueule (rouge) transpercée d’une lance. Voilà qui justifie d’ailleurs l’emploi des termes langue verte pour la langue des oiseaux et le langage à double sens.
-D’un point de vue alchimique, la souris est aussi la matière première de l’œuvre, dont l’ambivalence vert/rouge est aussi une de ses propriétés (soufre/mercure). Notre hypothèse de départ donc est que la couleur verte de la souris signifie sa qualité d’élue dans le sens où, étant verte, elle contient déjà le rouge, qui est la couleur du feu sacré (le feu de roux– voir la gueule du Dragon). Comme nous le verrons par la suite, cette idée se trouvera confirmée de multiples fois dans la comptine.


Qui courait dans l’herbe– sur terre


L’herbe est verte aussi et peut symboliser la Nature, ou la surface de la terre. Cela nous suggère l’aspect purement matérialiste de cette souris qui, à quatre pattes, erre dans un monde horizontal. La souris erre sans but.
Je l'attrape par la queue– retournement
Cet aspect horizontal, on le retrouve avec cette queue de souris, image même du reptile. C’est par la queue, reliée au derrière, donc à la lune en argot, que la souris est attrapée par une intervention supérieure (verticale car il s’agit apparemment d’un humain). Nous retrouverons la lune dans une autre comptine célèbre.
Remarque: Pour justifier cette qualification de lune pour les fesses, il est aisé de faire le raisonnement suivant, en langue des oiseaux: Le Soleil est opposé à la Lune. Le Soleil est source de Lumière. En latin c’est la LUX. Or l’opposé littéral de LUX est XUL. Le X (Khi grec) se prononce K en langue verte (tiens donc...verte) ou langue des oiseaux. Le Soleil/LUX est donc opposé à la Lune/CUL...
D’autre part, cette manipulation par la queue fait que la souris est maintenant tête en bas: elle a été retournée. Pour elle, ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, et vice versa. Nous avons déjà rencontré cette qualité d’élection par la Grâce dans notre étude sur le N inversé. Nous pensons prouver là encore que la souris est une élue, une initiable.


Je la montre à ces messieurs– le parrainage


Cette phrase nous a décidé originellement à prendre le parti d’une description d’initiation. La souris a été attrapée dans le monde matériel et renversée. Ces messieurs nous inspirent:
-un tribunal (d’où la possible description d’une scène de torture dans la suite),
-un groupe de savants (d’où la possible description d’une expérience de transmutation dans la suite),
-une présentation par parrainage préalable à une initiation de type maçonnique (ce qui impliquerait une cérémonie d’initiation dans la suite).
Le choix vous est laissé, et bien que les deux premières hypothèses ne soient absolument pas à exclure au premier degré, nous vous amènerons à la fin de cette analyse à la preuve que la troisième hypothèse est aussi la bonne.


Ces messieurs me disent: Trempez-la dans l'huile- l’onction


Le symbole de l’huile est très important ici. On peut bien entendu comprendre, en lecture au premier degré, qu’il s’agit d’une huile de friture! Symbole de mort alors, mais mort initiatique seulement car comme le dit la comptine ensuite, la souris/escargot vit toujours. Et c’est ce que le symbolisme de l‘huile exprime:
-En tant que source d’éclairage, elle est symbole de lumière.
-Traditionnellement extraite de l’olivier, l’huile est alors aussi un symbole de joie, de renouveau et de pureté (après le déluge la colombe ramène à l'Arche de Noé un rameau vert d’olivier).
-En tant qu’onction traditionnelle des rois, l’huile confère alors autorité, puissance et gloire de la part de Dieu. C’est pourquoi aussi l’huile de l’Onction est regardée comme un symbole de l’Esprit de Dieu, du Saint-Esprit. Sa couleur, en tant que lien intermédiaire (en tant qu’axe du monde donc) est par conséquent rouge (voir notre étude sur la gueule du dragon pour bien comprendre la raison de cette couleur).On peut ainsi imaginer, par jeu d’esprit, que par le sacrement de l’huile la souris verte devient rouge. C’est la mort du dragon. C’est une mort initiatique.
Remarque: en alchimie, la mort est une des premières étapes du Grand-Œuvre, et le corps ainsi préparé doit dégager un parfum suave, inattendu dans le cas d’une décomposition. Or il est intéressant de remarquer qu’en grec, qui est la langue des oiseaux des Anciens d’après Fulcanelli, l’onction par l’huile (la mort initiatique) se dit μυρο, qui signifie aussi parfum. Ceci pour faire une analogie avec le fait que le processus alchimique est souvent utilisé dans les cérémonies d’initiation, et pour en signifier une fois de plus l’unité du symbolisme.


Trempez-la dans l'eau- la purification


Traditionnellement, le rite de l’immersion est un symbole de purification et de renouveau . Nous citerons pour cela le Dictionnaire des Symboles, à l’article Baptême: L’immersion [...] indique la disparition de l’être de péché dans les eaux de la mort, la purification par l’eau lustrale, le ressourcement de l’être à l’origine de la vie. L’émergence [hors de l’eau] révèle l’apparition de l’être de grâce, purifié, raccordé à une source divine de vie nouvelle.


Ça fera un escargot tout chaud – le colimaçon


Cet être de grâce est l’escargot. Et il ne faut pas se tromper: il s’agit d’un véritable baptême dans le Saint-Esprit qui est aussi le baptême du feu, principe intérieur de perfectionnement spirituel. Alors notre escargot est tout neuf mais c’est aussi un escargot tout chaud à cause de cela. Nous voici revenu au symbole mystérieux de l’escargot, que nous avons rencontré lors de l‘analyse du jeu de l‘Oie, en forme de spirale. Nous allons devoir nous y arrêter un instant.
-La spirale est fréquente dans le règne végétal (vigne, volubilis) et animal (escargot, coquillages, etc...). On la retrouve depuis l’origine des temps gravée par les Celtes sur les dolmens ou monuments mégalithiques.
-Symboliquement elle représente une involution vers un centre.
-Contrairement au labyrinthe, c’est un symbole optimiste: car rien n’est plus facile lorsqu’on part d’une extrémité de la spirale que d’en atteindre le centre. Il s’agit donc d’un état de voyage spirituel supérieur pour le pélerin qui est déjà initié. C’est pourquoi notre pélerin initié doit logiquement et symboliquement boiter ou claudiquer comme nous l’avons montré plus haut. C’est son aspect involutif .
-L’aspect évolutif de la spirale est le rôle dynamique de moteur que représente son centre, identique au moteur d’une roue : le centre reste immobile, bien que moteur, et la spirale évolue, la roue tourne. Si vous relisez notre étude sur le Centre du Monde, vous retrouverez cette propriété dans le symbole de la Rose qui se développe au centre de la croix. C’est le symbole de Dieu se manifestant sur terre.
Puisque nous abordons la Rose-Croix, nous allons prendre le risque de faire le raisonnement suivant:
-L’escargot est aussi appelé en argot un limaçon, et à cause de sa coquille en forme de spirale, un colimaçon . Sachant que l’on retrouve ce gastéropode sur de nombreux portails d’églises et de cathédrales, nous pensons que l’escargot représente en fait le maçon, le compagnon qui au Moyen-âge construisit les cathédrales et pour qui le travail atteignait une dimension spirituelle primordiale. La confrérie des compagnons maçons étant plus tard devenue Franc-maçonnerie, nous pensons que l’escargot reste un des symboles des franc- maçons, comme une dernière preuve nous le montrera à la fin de l’étude sur cette comptine.
-Un autre point important est que l’escargot est un symbole universel lunaire. L’escargot montre et cache ses cornes comme la lune apparait et disparait. Ce symbolisme de la CoRNe d’ailleurs (notez la sonorité en KRN) que l’on rapprochera de la CouRoNne de l‘élu.
-Enfin, et ce n’est pas négligeable, l’escargot est un animal hermaphrodite. Or le symbole de l’androgynat est primordial en hermétisme car il exprime la réunion des contraires, la disparition des dualités, le retour à une unité similaire à celle qu’exprime l’involution de la spirale. C’est l’Adam initial, celui formé de terre rouge (voir plus haut les réflexions sur le Sinople). La couleur symbolique de l’escargot pourrait donc être le rouge. La souris verte ainsi révèle sa véritable forme en un escargot rouge, ce qui parfait encore l’unité du symbolisme de cette comptine.

Je la mets dans mon tiroir, Elle me dit : il fait trop noir.
Je la mets dans mon chapeau, Elle me dit : il fait trop chaud – la Terre et le Ciel

Il est difficile ici d’interpréter sans prendre parti pris. A partir de l’hypothèse que nous avons prise, qui est celle d’une cérémonie d’initiation maçonnique, il nous semble que ces “épreuves” sont celles de la connaissance des “extrêmes” (l’adverbe “trop” montrant l’excès de l’épreuve). Cela nous fait penser en fait à l’épreuve de l’absynthe au goût trop amer, suivi de l’absorption de breuvage à base de miel, que nous avons rencontré dans certains livres de rituels maçonniques, qui permet à l’initié d’apprendre à “relativiser” les choses. En effet, comment apprécier la vie sans connaitre la souffrance et l’amertume? Une fois encore, nous vous laissons libres de juger par vous-mêmes sur ce point précis. Toutefois nous nous permettrons de justifier notre hypothèse en rapport au déchiffrement suivant: Tiroir en langue verte peut se dire Terroir, en rapport avec la Terre. On peut alors lire: Je la mets dans mon TERROIR, Elle me dit : il fait trop noir. Je la mets dans mon CHAPEAU, Elle me dit : il fait trop chaud. Nous avons alors la Terre (le terroir), le Ciel (le chapeau), dont les attributs extrêmes ne conviennent pas à l’escargot, et enfin, le CUL (la culotte), dans la phrase finale, qui correspond au milieu du corps et où s’arrête l’escargot: c’est-à-dire entre le Ciel et la Terre, qui comme nous allons le confirmer ensuite, rappelle le concept purement maçonnique de médiateur.

Je la mets dans ma culotte, Elle me fait trois petit crottes.– l’initié

L’escargot dans la culotte, est mis en rapport avec le CUL, ou la lune, emblème du gastéropode à cause de ses cornes. Quant aux trois crottes, elles nous font immédiatement penser aux trois points maçonniques, à cause bien entendu de notre analyse précédente. Pure imagination? Ce n’est pas si sûr lorsque l’on constate que crotte en grec se dit Κουτσουλια, mot dans lequel nous retrouvons la racine qui est celle du boiteux, de l’argoteur, de la marelle... c’est-à-dire celle de l’initié. Alors nous pouvons désormais poser la question qui est en elle-même une comptine: “Escargot Margot?” (Est-ce qu’argote m’argote?)


« Dictionnaire des symboles » de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant
« Dictionnaire énergétique et symbolique » de Jacques Bonvin
« Dictionnaire de l’art roman » de Robert-Jacques Thibaud
« Le Pape des escargots » d’Henri Vincenot
Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, 1896, de Lionel Bonnemère

http://oraney.blogspot.fr/2011/07/symbolisme-de-lescargot.html
http://eglise.isleaumont.free.fr/escargot.html
http://www.masc.ulg.ac.be/fiches/FR/symetrie.pdf
http://misraim3.free.fr/divers2/esoterisme_dans_les_contes.pdf

 

4 février 2014

Theodulf d'Orléans



Germigny_benoit_d_aniane

 

C’est vers 755 au nord de l’Espagne, au sein d’une noble famille wisigothique, que naquit Théodulf (Theodelphus en latin). Après un début de vie laïque, où il se maria et eut un enfant, il entra au monastère d’Aniane. Remarqué pour son intelligence, il fut pris sous la protection de Benoit d’Aniane, abbé fondateur de l’abbaye.

 

 

 

 

 

 

Germigny_charlemagne_alcuin_1Theodulf devint théologien. Grand orateur, il fut aussi poète et écrivit beaucoup. Charlemagne l’appela à la cour impériale où il devint son conseiller, en même temps que le célèbre Alcuin, abbé de Saint-Martin-de-Tours.

Germigny_Raban_Maur_Alcuin_Otgar

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Germigny_des_Pres_4Vers 797 il fut nommé évêque d’Orléans et reçut les charges de nombreuses abbayes, dont la principale fut celle de Fleury, appelée plus tard Saint-Benoit-sur-Loire. Il y instaura la règle de Saint-Benoît d’Aniane.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Germigny_des_Pres_26Il développa l’enseignement élémentaire dans l’Orléanais et mit en place un enseignement supérieur à Sainte-Croix-d’Orléans et dans les abbayes dont il avait la charge, en même temps qu’il réforma le système hospitalier.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Germigny_Septimanie_1Il fut l’un des missi dominici (envoyés chargés de faire respecter les ordres aux vassaux) de l’empereur. En tant que tel, il fit à l'Empereur la relation de son voyage en Septimanie dans un poème, le « Paraenesis ad judices ». Il y est fait mention de la ville de Redhae, devenue le village très connu de Rennes-le-Château.

 

 

 

 

Germigny_pallium_Saint_Apollenaris_RavenneIconoclaste, il rédigea au nom de l’empereur le « Libri Carolini » dans lequel il condamne la pratique de l’adoration des images.  En 816, le pape Etienne IV lui conféra le privilège de porter le pallium.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Germigny_Louis_le_PieuxPeu après la mort de Charlemagne, il fut accusé en 818 d’avoir soutenu la révolte du roi Bernard en Italie (contestant le partage de l’empire carolingien) contre le fils de l’empereur, Louis le Pieux. Il fut exilé à Angers où il mourut le 18 décembre 821. C’est là qu’il composa l'hymne "Gloria Laus" qui est toujours chanté à Orléans et à Germigny-des-Prés lors de la procession des Rameaux. Il fut canonisé ensuite par l’Eglise.

 

 

 

 

 

 

 

Germigny_des_Pres_8En tant que participant à la renaissance carolingienne, membre de l’académie Palatine (fondée par Alcuin et Charlemagne, comptant autant de membres que de muses, c'est-à-dire 9, modèle de toutes les académies occidentales), grand érudit de son temps, Théodulf, devant parfois recevoir quelques intellectuels de son monde, fit reconstruire une villa dans le Val d’Or, sur les bords de la Loire, non loin de son évêché d’Orléans.

4 février 2014

L’histoire de Germigny-des-Prés

 

Germigny_des_Pres_bLes berges de la Loire furent peuplées dès le Paléolitique. Bien plus tard les celtes prirent le relai, puis les gallo-romains. Parmi eux, un certain Germaniacus se fit construire une villa dans le Val d’Or, qui devint propriété des abbés de Fleury.
Un autre Val d’Or porte une merveille, celui de Paray-le-Monial au bord de la rivière Bourbince. 

 

 

 

 

 

Germigny_des_Pres_1Théodulf venait se reposer à la campagne dans la villa de Germaniacus, qu’il fit reconstruire vers 800 pour recevoir ses illustres amis. Vers 803 il lui adjoignit un oratoire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Germigny_des_Pres_15Terminée probablement vers 806, richement décorée, la chapelle privée fut consacrée sous le vocable de Saint-Sauveur, et non pas dédiée à sainte Geneviève et saint Germain, inscription faite sur un pilier par (un) Chrétin, faussaire patenté, lors de la restauration de l’église au XIXe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Germigny_d_dicace_La date de sa dédicace, un 3 janvier, est gravée sur un pilier, « Tertio nones januarias dedicatio hujus aecclesiae ».


 

 

 

 

 

Germigny_Charles_le_chauve_1Germigny fut le siège d’un concile en 843 au cours duquel fut débattue une réforme des ordres monastiques. En 854 et 865 y résida le roi Charles le Chauve.

 

 

 

 

 

 

Germigny_des_Pres_11L’oratoire fut incendié à la fin du IXe siècle, probablement par les Normands. Au XIe siècle, entre 1060 et 1067, Hugues, abbé de Fleury, fit ajouter une nef en détruisant l’abside ouest.

Germigny_des_Pres_6

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Germigny_des_Pres_3L’oratoire devint église prieurale dépendante de Fleury en 1168, puis paroissiale au XIIIe siècle. L’église fut rénovée au XVe siècle, une nef plus grande fut reconstruite. Au XVIe siècle durant les guerres de religion, elle fut  endommagée. La nef fut reconstruite, surmontée d’un clocher, et en 1755 l’intérieur de l’église fut recouvert d’un épais badigeon.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

Germigny_des_Pres_17Classée monument historique en 1839 après la découverte de mosaïques en 1820, elle fut entièrement rénovée et pratiquement reconstruite par l’architecte Juste Lisch de 1867 à 1876. C’est juste Juste qui allongea la nef, supprima les absidioles orientales et détruisit l'étage supérieur de la tour.

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