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lieux sacrés

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20 février 2007

Rue du bac

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rue_du_bac_001Elle doit son nom au bac établi vers 1550 sur l'actuel quai Voltaire et qui servait au XVIe siècle au transport des blocs de pierre destinés à la construction du palais des Tuileries, en traversant la Seine à l'emplacement de l'actuel Pont Royal. Celui-ci a été construit sous Louis XIV à l'emplacement du pont rouge, édifié en 1632 par le financier Barbier.

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Primitivement, la rue fut appelée grand chemin du Bac, puis ruelle du Bac et grande rue du Bac.(Wikipédia)

rue_du_bac_006Au n°140 de la rue, un porche, celui qui mène à la chapelle de la vierge miraculeuse. Rien ne laisse paraître de l'extérieur qu'il passe en ce lieu un nombre impressionnant de visiteurs. Après le porche, l'entrée de la chapelle, gardée par saint michel. Normal, son parèdre est présent.miraculeuse

rue_du_bac_025C'est dans cette rue que la vierge est apparue à Sainte Catherine Labouré, en 1830. Elle est l'origine de la création de la médaille miraculeuse, portée aujourd'hui par des millions de catholiques. Exhumée en 1933, son corps fut retrouvé parfaitement conservé, et gît maintenant dans un cercueil de verre dans la chapelle.

Présence d'un gardien.

Je dois dire qu'une telle chapelle n'a rien de prime abord pour m'attirer. Je suis naturellement mieux dans les constructions bien plus anciennes, et plus dépouillées.

rue_du_bac_029

Mais là, c'est autre chose. Il se dégage de ce lieu une telle énergie, qui n'est pas que le fait de la dévotion des fidèles et de l'égrégore que celà comporte.

rue_du_bac_015La Dame est bien là, énergie de la Terre-mère, nourricière généreuse qui ouvre ses bras à tous ceux qui sont présents. L'énergie est douce mais puissante, et pour m'y être rendue plusieurs fois, différente suivant le jour ou bien l'état d'esprit.

rue_du_bac_021Impossible pour quelqu'un de sensible aux mondes subtils de passer à côté de ce bain purificateur. Je crois savoir qu'une faille importante cours dans le sous-sol de la rue, de même nature que celle  qui passe à Lourdes. les lieux d'apparitions mariales ne sont pas implantés au hasard...

Dans la même journée, rencontre interessante. Un personnage haï d'un côté, admiré de l'autre. Je laisse à chacun le soin de se faire une oppinion. Juste une remarque, il me fait penser à quelqu'un...

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Gilbert_Vianney

Guy Gilbert, le curé des loubards, et Jean-Marie Vianney, le curé d'Ars...

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19 février 2007

Crypte du parvis de Notre-Dame (Paris)

paris_287La Crypte archéologique sous le parvis de Notre-Dame de Paris a été aménagée pour protéger les vestiges découverts lors des fouilles réalisées à partir de 1965, par la Commission du Vieux Paris (département d'histoire de l'architecture et d'archéologie).





paris_227Il ne s'agit pas d'un musée mais de la présentation des ruines conservées dans le sol de l'Ile de la Cité couvrant la période comprise entre le IIIème et le XIXème siècle.

paris_228Cet espace, le plus vaste du genre à l'époque, a ouvert ses portes en 1980 avec pour objectif la présentation des éléments des bâtiments qui se sont succédés sur le site de l'Antiquité au XIXe siècle : quai gallo-romain, sections de la fondation du rempart érigé au IVe siècle,  vestiges d'une grande maison urbaine datant du IVe siècle) dont plusieurs pièces comportent des hypocaustes (système de chauffage que les Romains utilisaient dans les thermes publics et privés),

paris_229fondations d'un grand bâtiment de forme basilicale à cinq nefs  (peut-être la basilique Saint-Etienne (VIe siècle) dont les dimensions (36 m de large sur 70 m de long) laissent penser qu'elle était la plus grande église de Gaule), fondations de l'église Sainte-Geneviève des Ardents (Ixe siècle), sous-sol de l'ancienne chapelle de l'Hôtel-Dieu,  fondations de l'hospice des Enfants-Trouvés, tracé des égouts haussmanniens.



paris_230Le site est né dans l’Ile de la Cité, au croisement d’une route fluviale et d’une route terrestre. La Seine et ses affluents donnaient les moyens de communication par eau, le sous-sol fournissaient la pierre à bâtir et la pierre à plâtre.

paris_256Lutèce gauloise :

Les Parisii semblent s’être fixés au milieu du IIIè siècle av. J.C. César tient une assemblée dans leur ville, Lutèce, en 53 av. J.C. Ils se soulèvent en 52 à l’appel de Vercingétorix. Labiénus, lieutenant de César les écrase.
Lutèce gallo-romaine :
Les conquérants romains installent une ville nouvelle sur la hauteur de la rive gauche L’Ile de la cité semble avoir joué alors un rôle secondaire.

paris_271Les invasions barbares - Le Bas Empire :

Les invasions germaniques de la fin du IIIè siècle ap. J.C. ravagent la ville gallo-romaine. Aux IVè et Vè siècles, Paris joue un grand rôle stratégique. Les empereurs militaires, qui défendaient la frontière du Nord et de l’Est, y séjournent : Julien l’Apostat en 357-358, puis en 359-360, Valentinien en 365 et en 366. Vers le moment où, à Lutèce, Julien est élevé au rang d’Auguste par ses soldats (360 ap. J.C.), la ville commence à perdre son nom pour prendre celui de Paris.

paris_260Du Haut-Empire subsistent des traces d'habitat (parmi lesquelles les archéologues ont découvert une statuette en bronze du dieu Génius), des tronçons du quai et du port antiques de Lutèce ainsi qu'un puissant mur à contrefort, pour lequel il est difficile de donner une interprétation.

paris_275Du Bas-Empire sont conservées des sections de la fondation du rempart érigé au IVe siècle de notre ère, après les invasions barbares de la fin du IIIe siècle. Elle est composée de gros blocs dont certains sont des remplois. C'est au pied de ce rempart qu'un trésor a été découvert en 1970, une céramique brune qui contenait plus de 800 monnaies.


paris_237

La capitale du royaume de Clovis :

Elle devient véritablement une capitale quand Clovis, roi des Francs (482-511) y établit le siège de son royaume. Son fils, Childebert 1er (511-588), fait construire dans la Cité la grande église cathédrale Saint-Etienne, dont le plan à cinq vaisseaux était semblable à celui du premier Saint-Pierre de Rome. Les fondations qui mesuraient 36 m de large et au moins 70 m de long et qu’on retrouve sous la cathédrale actuelle, ont été mises au jour dans les fouilles - notamment une partie de la façade. Ses dimensions en faisaient probablement la plus grande église de Gaule.

paris_248Le Moyen Age :

A l’époque carolingienne, les souverains, tournés vers l’Est, délaissent la capitale à tel point que c’est le Compte de Paris, Eudes, ancêtre des Capétiens, qui défend la ville contre les Normands. Après le très long siège de 885 la ville est réduite à l’Ile de la Cité. En 1163, l’évêque de Paris, Maurice de Sully, commence la façade de Notre-Dame. La cathédrale mérovingienne Saint-Etienne est abattue. Une voie, la rue Neuve Notre-Dame est tracée afin d'acheminer les matériaux nécessaires à la construction de la cathédrale. Conduisant au Parvis, au centre de la façade de Notre-Dame, c’est le sous-sol de cette voie qui est présenté dans la crypte. Cette rue de sept mètres de largeur a été ouverte par Maurice de Sully, vers la fin du XIIème siècle, afin d'acheminer les matériaux nécessaires à la construction de la cathédrale.

paris_252Le Parvis jusqu’au milieu de XVIIIè siècle

• En bordure de la Seine, entre celle-ci et la rue Neuve Notre-Dame, l’ancien Hôtel-Dieu. Il communiquait avec ses dépendances de la rive gauche par deux édifices (la chapelle Ste-Agnès, du XVè siècle), la salle du Légat, du XVIè ;
• à l’Est près de Notre-Dame, était sa propre chapelle. Une petite rue et des maisons le séparaient de la rue Neuve Notre-Dame.
• Au Nord de la rue Neuve Notre-Dame (côté des bâtiments actuels de l’Hôtel-Dieu) étaient des maisons et deux églises, Sainte-Geneviève des Ardents (dont on voit des fondations dans la crypte), à l’Ouest, et Saint-Christophe, vers Notre-Dame.



paris_238L’aménagement du Parvis en 1750 :

Au milieu du XVIIIè siècle, l’architecte Boffrand fut chargé de construire un nouvel hospice des Enfants-Trouvés, côté nord de la rue Neuve Notre-Dame. Il agrandit un peu le parvis, élargit la rue Neuve Notre-Dame vers le nord pour construire son bâtiment. En 1772, un grand incendie ravage l’Hôtel-Dieu : la chapelle Ste-Agnès, la salle du Légat sont détruites. Les bâtiments hospitaliers du long de la Seine seront rebâtis.

paris_233Le Parvis d’Haussmann et le Parvis actuel :

Haussmann étendit le parvis de façon démesurée, éleva une caserne (aujourd’hui la Préfecture de Police) au fond de la place et, en bordure de celle-ci, l’actuel Hôtel-Dieu. Le Parvis devint un espace bitumé au bout duquel la cathédrale semblait rapetissée.

paris_272L’aménagement du Parvis (1970) :

La construction de la crypte archéologique a permis de donner au Parvis un relief et un aspect qui évoquent son état ancien. Une dénivellation marque la limite occidentale du Parvis antérieur aux travaux de Boffrand (de là on peut apprécier les dimensions colossales des tours de la cathédrale). L’espace occupé par l’ancienne rue Neuve Notre-Dame est marqué par de gros pavés; la ligne des façades est signalée par des pierres blanches sur lesquelles sont gravées les noms de leurs enseignes. Un pavage différent figure le plan de l’église mérovingienne Saint-Etienne (à l’exception du 5è vaisseau, au Nord, à l’emplacement duquel passe la chaussée.

paris_232http://www.parissweethome.com/parisrentals/art_fr.php?id=34
http://www.paris.fr/portail/Culture/Portal.lut?page_id=6468&document_type_id=5&document_id=19971&portlet_id=14628
http://www.insecula.com/salle/MS00993.html

19 février 2007

Notre-Dame de Paris III

Le portail royal et l'alchimie


paris_034aLe Portail royal était et est donc encore revendiqué par les partisans de l'astrologie et les hermétistes. - La porte voisine, celle de Sainte-Anne et de Saint-Marcel, l'était et l'est encore par les alchimistes.

A les entendre, le récepte, le secret de la sublime pierre des sages est inscrit sous la statue qui se dresse sur le trumeau, tranchant en deux la baie. Cette statue, - qui n'est qu'une reproduction, car l'original est placé dans la salle des Thermes, au Musée de Cluny portraiture un évêque, debout, mitré et crossé, bénissant d'une main ses visiteurs et foulant aux pieds un dragon sorti d'une sorte de chapelle funéraire où une femme morte est assise dans un linceul enveloppé de flammes.

La lecture de cette scène est très simple. Il suffit d'ouvrir les Bollandistes. La légende de saint Marcel, neuvième évêque de Paris, raconte, en effet, que ce saint délivra la ville d'un horrible dragon qui avait établi son gîte dans le cercueil d'une femme adultère, décédée, sans avoir eu le temps de se repentir et sans avoir reçu les sacrements; le saint frappa de sa crosse le monstre, lui entoura le cou de son étole, l'emmena à quelques lieues de Paris, dans un désert, et là, lui intima l'ordre, auquel d'ailleurs il obéit, de ne jamais plus retourner dans la ville.

saintmarcelAjoutons ce détail, qu'aux processions des Rogations, le clergé de Notre-Dame faisait autrefois porter, en souvenir de ce miracle, un grand dragon d'osier dans la gueule ouverte duquel le peuple jetait des gâteaux et des fruits. Cette coutume, qui remontait au moyen âge, a pris fin en 1730.

Telle est la version de l'Église; autre est celle des alchimistes. Dans son cours de philosophie hermétique, Cambriel explique ainsi cette figure:

paris_165_copieaSous les pieds de l'évêque, sur le socle même de sa statue, de chaque côté, deux ronds de pierre sont sculptés. Les ronds de droite seraient les simulacres de la nature métallique brute, telle qu'on l'extrait de la mine, les ronds de gauche, négligés comme les premiers par la symbolique chrétienne, seraient la même nature métallique mais purifiée; et celle-là se rapporterait à la figure humaine, assise, dans la chapelle sépulcrale, et qui a pris naissance dans le feu dont son linceul s'entoure. De cette fournaise tombale qui serait l'oeuf philosophique, inséré dans l'athanor, le dragon, né à son tour de la figure humaine, serait, en s'élevant hors du fourneau, en plein air, sous les pieds du saint, le dragon babylonien dont parle Nicolas Flamel, autrement dit, le mercure philosophal, le lion vert, le lait de la vierge, la substance même qui change par une projection le plomb en or.

Dans cette interprétation, saint Marcel ne nous bénirait plus, mais il ferait un geste de circonspection, qui signifierait: taisez-vous, gardez le secret si vous l'avez compris.

Si bizarre qu'elle paraisse, cette glose se conçoit pourtant, car les préparateurs du grand oeuvre peuvent se placer sous le patronage de ce saint qui a, en effet, opéré plusieurs transmutations.

paris_026aUne fois, alors qu'il n'était encore que sous-diacre et qu'il servait la messe de l'évêque Prudence, il transmua en un vin qui manquait, l'eau qu'il venait de puiser à la Seine; une autre fois aussi, il changea cette même eau en une liqueur parfumée comme le saint chrême.

Le choix que les alchimistes firent de cet Élu pour lui attribuer la possession du fameux secret pourrait donc jusqu'à un certain point se justifier; cependant, il convient d'observer que le patron officiel des spagyriques, au moyen âge, ne fut pas saint Marcel, mais bien saint Jean l'Évangéliste, soit parce qu'une très ancienne légende nous le montre savant dans l'art de traiter les minerais de fer; soit parce que deux vers, pris en un sens éperdument littéral (Qui de virgis fecit aurum, Gemmas de lapidibus.), de la séquence tissée en son honneur par Adam de Saint-Victor, nous le représentent fabriquant avec du bois de l'or et avec des cailloux des gemmes.

paris_178Plus fabuleuse encore nous apparait cette autre légende relatant qu'un scrupule de la pierre des sages a été caché par l'évêque Guillaume de Paris dans l'un des piliers du choeur que l'on reconnaitra si l'on suit la direction de l'oeil d'un corbeau qui le regarde, sculpté sur l'un des porches, il ne nous en chaut pas davantage; ce qu'il sied simplement de retenir, c'est que, plus que ses congénères, Notre-Dame de Paris est mystérieuse, plus experte peut-étre mais moins pure, car elle est à la fois catholique et occulte et elle greffe sur la symbolique chrétienne les réceptes de la Kabbale.



L'inflexion de l'axe du choeur

notre_dame_de_paris_plan_Lecomtesi l'on se place dans la nef de Notre-Dame l'on peut remarquer que l'axe du choeur incline légèrement sur la gauche.

Cette inflexion, nous la retrouvons presque partout, à Saint-Ouen et à la cathédrale de Rouen, à Saint-Jean de Poitiers, à Notre-Dame de Chartres et de Reims, à Saint-Galien de Tours, à Saint-Germain-des-Prés, à Paris, à Saint-Nicolas-du-Port, près de Nancy, dans presque toutes les grandes basiliques du moyen âge.
La répétition constante de cet artifice est donc voulue et elle a sa raison d'être.
Or, jusqu'à présent, il était admis que cette déviation de l'axe du choeur était une allusion à l'attitude de Jésus expirant sur le bois du supplice; c'était la traduction, en langue architecturale, du passage de l'Évangile selon Saint-Jean: "Et inclinato capite, tradidit spiritum."
A l'heure actuelle la symbolique est reléguée par elle dans les -rancarts et l'on y enseigne le matérialisme archéologique dans ce qu'il a de plus bas.
Une brochure intitulée "La déviation de l'axe des églises est-elle symbolique?" et qui a pour auteur M. de Lasteyrie, membre de l'Institut et l'un des podestats de l'École, est, à ce point de vue, typique.
M. de Lasteyrie répond par la négative à sa question, déclare qu'il n'a découvert aucun texte du moyen âge relatif à ce sujet et il ajoute aussitôt: "Si jamais le hasard en faisait sortir quelqu'un des arcanes de nos bibliothèques, je ne crois pas qu'on dût y prêter grande attention, car il serait assez isolé pour qu'on pût hardiment en contester la valeur."
Voilà qui est simple. Cette façon de prendre les devants pour nier l'importance de tout document qui réduirait sa thèse à néant est pour le moins ingénue; elle est, dans tous les cas, prudente.

paris_010aMais en même temps qu'il nous atteste que l'inclinaison du chevet des cathédrales n'est pas intentionnelle et n'a été inspirée par aucun dessein mystique, il tente de nous fournir les raisons de cette constante anomalie des axes et de nous expliquer les causes pour lesquelles les architectes des basiliques du moyen âge la commirent.
Et c'est alors que ce vétéran de la paperasse nous exhibe des arguments dont l'extraordinaire indigence désarçonne.
Après avoir raconté ce que nous savons déjà - que les cathédrales ont été bâties par étapes successives et non d'un seul jet - très sérieusement, il nous dit:

"Il en résulte que les architectes qui présidaient à la suite des travaux avaient à raccorder les maçonneries nouvelles avec les parties antérieurement construites et c'était là un problème dont on comprendra toute la difficulté, si l'on songe que la célébration du culte dans une partie de l'église obligeait à élever, entre cette partie et le chantier où se poursuivaient les travaux, des cloisons ou des murs qui interceptaient complètement la vue.
Or les gens du moyen âge, ne connaissant aucun des instruments qui permettent aux modernes de se repérer avec précision et de raccorder, malgré tous les obstacles, les lignes les plus compliquées, éprouvaient le plus grand embarras pour prendre leurs repères et une erreur minime avait pour conséquence une déviation très marquée dans les alignements."

paris_017aEt ce n'est pas plus malin que celà ! Les permanentes irrégularités des cathédrales tiennent simplement à ceci que les architectes du moyen âge ne savaient pas leur métier et n'étaient pas pourvus d'instruments modernes.
Un tablier de bois tendu entre la partie construite et celle à construire suffisait pour leur faire perdre la tête et tous se trompaient, aucun dans ses calculs ne tombait juste.
Évidemment les tire-lignes qui ont bâti, au XIXe siècle, Saint-François-Xavier, Notre-Dame-des-Champs et Saint-Pierre de Montrouge étaient fort supérieurs, comme science, aux pauvres architectes qui ont édifié les cathédrales de Chartres, de Reims, de Paris, car eux, n'ont pas commis d'inadvertances; ils ont respecté les règles intangibles du cordeau, ils n'ont pas fait pencher le choeur de leurs églises!
Telles sont les leçons d'orthopédie monumentale qui se débitent maintenant à l'école de Chartes. (huysmans)

paris_039aUne explication de Monsieur Guingamp : "Cette variation d'axe découle d'un décalage d'une part entre le méridien terrestre et le jalon célèste de base, d'autre part de la différence existant à l'horizon entre les levers du soleil et les couchers, un même jour. Le 21 Juin, le soleil se lève en quadrature solaire et se couche en quadrature lunaire et le 22 Décembre c'est le contraire. Le jour du printemps, il y a 3°5 environ de décalage."

Il suffit alors à la suite d'une dédicace, de déplacer du nombre de degrés voulus l'axe de la nef, en fonction du jour du saint.



L'astrologie et le zodiaque du portail central

paris_057aSur le portail de la Vierge de la Cathédrale de Notre-Dame de Paris (façade ouest) se trouve représenté un Zodiaque pouvant paraître quelque peu étrange.
Sur le côté gauche, nous retrouvons dans un sens descendant les signes du Lion, des Gémeaux, du Taureau, du Bélier, des Poissons et du Verseau (ces deux derniers signes échappent au plan resserré présenté). Sur le côté droit se trouvent représentés, toujours dans un sens descendant, les signes du Cancer (anciennement nommé l'Ecrevisse, ce qui figure effectivement sur le monument), de la Vierge, de la Balance, du Scorpion, du Sagittaire et du Capricorne (ces deux derniers signes échappent au plan resserré présenté). Cet ordre de présentation peut paraître surprenant. Si nous nous reportons à la Roue zodiacale, l'ordre de succession des signes au cours de l'année ne fournit aucune explication sur la séquence proposée .

En revanche, si nous nous reportons à l'ordre intérieur du Zodiaque, la difficulté disparaît. Cet ordre est fondé sur deux branches, l'une marquée par le Lion, l'autre par le Cancer. Cette organisation répond au principe de polarisation entre Ciel et Terre, actif et passif, masculin et féminin, yang et yin, essence et substance, etc. Son diagramme général est obtenu en plaçant les deux signes principiels (Lion pour le masculin, Cancer pour le féminin) en haut. Ces deux signes ouvrent chacun une branche comprenant cinq signes placés sous leur juridiction respective, comme autant d'attributs compris dans leur nature.

   

Les deux branches du Zodiaque

paris_034bLa branche marquée par le Lion ouvre une série voyant se succéder Vierge, Balance, Scorpion; Sagittaire et Capricorne et que la branche marquée par le Cancer préside à la succession des Gémeaux, du Taureau, du Bélier, des Poissons et du Verseau. Nous retrouvons dans ces deux ordres ceux figurant sur les petites colonnes du portail de la Vierge, à une exception près. En effet, sur le monument, les bas-reliefs du Lion et du Cancer sont inversés. Sous le Lion se situent les signes des Gémeaux, du Taureau, du Bélier, des Poissons et du Verseau, appartenant à la branche Cancer. Sous le Cancer prennent place les signes de la Vierge, de la Balance, du Scorpion, du Sagittaire et du Capricorne, relevant tous de la branche solaire. Il ne s'agit ici nullement d'une erreur, mais de ce que René Guénon a appelé un "échange hiérogamique". Ce dernier consiste dans l'échange entre les attributs masculins (célestes) et les féminins (terrestres).

paris_040aRené Guénon cite l'exemple, tiré de la Tradition chinoise, de Fo Hi (figure céleste) et Niou Koua (figure terrestre). Le premier donne à la seconde le compas (le cercle étant une forme symbolisant le Ciel) et la seconde donne au premier l'équerre (le carré étant une forme symbolisant la Terre). L' "échange hiérogamique" met en exergue la rencontre du Ciel et de la Terre, engendrant la manifestation. Cet aspect ressort ainsi dans le portail de Notre-Dame : le principe masculin (Lion) donne les signes sous sa juridiction au principe féminin (Cancer) et réciproquement.

paris_052Il paraît intéressant de constater que seuls les quatre premiers signes de chaque branche prennent place sur les colonnes latérales. Les signes situées en partie basse de l'organisation interieure du Zodiaque (Poissons et Verseau, d'une part, Sagittaire et Capricorne de l'autre) sont disposés sur le socle sur lequel reposent lesdites colonnes. Ce positionnement symbolise une proximité avec le principe substantiel, passif (la Terre des extrêmes-orientaux). Celui-ci consiste dans le support servant à l'essence pour se manifester, ce qui est exprimé par la composition architecturale de la partie du portail étudiée, analogue de celle du Zodiaque. Rappelons que, dans une société traditionnelle, tout se subordonne aux principes. Toute chose manifestée ne constitue qu'un symbole de réalités supérieures. Ainsi, l'architecture sacrée, art duquel relève la construction des cathédrales, applique ce principe : un monument sert à symboliser certaines vérités. Nous trouvons dans le recours au symbolisme zodiacal au sein des édifices catholique le rattachement de l'astrologie occidentale à cette Tradition, traduisant en ceci la parole biblique (Genèse) :

paris_177"1.14 Dieu dit: Qu'il y ait des luminaires dans l'étendue du ciel, pour séparer le jour d'avec la nuit; que ce soient des signes pour marquer les époques, les jours et les années;
1.15 et qu'ils servent de luminaires dans l'étendue du ciel, pour éclairer la terre. Et cela fut ainsi.
1.16 Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand luminaire pour présider au jour, et le plus petit luminaire pour présider à la nuit; il fit aussi les étoiles.
1.17 Dieu les plaça dans l'étendue du ciel, pour éclairer la terre,
1.18 pour présider au jour et à la nuit, et pour séparer la lumière d'avec les ténèbres."

Le Zodiaque lui-même, sa figuration sur certains monuments religieux et ce texte sont autant d'expressions différentes de la même réalité, présentant des points de vue différents sur ce même objet, se complétant tous pour faire accéder à une connaissance.

Notre-Dame de Paris est l’abrégé le plus satisfaisant de la science hermétique. »
(Victor Hugo)

Pendant que Quasimodo errait sur les hauteurs de Notre-Dame, partageant ses souffrances avec les gargouilles, l’archidiacre Claude Frollo, quant à lui, se gorgeait des symboles hermétiques contenus sur la façade de la cathédrale ou, plus précisément, d’un symbole aujourd’hui disparu : le corbeau.

Victor Hugo décrit Frollo « calculant l’angle du regard de ce corbeau qui tient au portail de gauche et qui regarde dans l’église un point mystérieux où est certainement cachée la pierre philosophale ».  Hugo ajoute que c’est à l’évêque Guillaume de Paris qu’on doit « cette page de grimoire écrite en pierre ». C’est lui qui aurait caché la pierre (peut-être celle de Nicolas Flamel) dans l’un des piliers de la nef.

paris_221Une autre tradition, rapportée au XVIIe siècle par Gobineau de Montluisant, parle d’un corbeau de pierre sur les voussures de la porte centrale qui aurait l’œil dirigé vers le lieu où sont cachés « les rayons de soleil qui se transformeront en or au bout de mille ans et diamant au bout de trois mille ans ». L’alchimiste Fulcanelli, dans le Mystères des cathédrales (1926), confirme ces croyances.

Mais plusieurs questions demeurent. Tout d’abord, qui fut ce Guillaume de Paris ? S’il y a bien eu un évêque correspondant à celui dont parle Hugo, Guillaume d’Auvergne (professeur de théologie et évêque de Paris de 1228 à 1249), on sait peu de choses sur sa quelconque vocation alchimique ou ésotérique et participation à la construction de la cathédrale si ce n’est qu’il offrit la cloche de la tour sud. On évoque également le nom de l’évêque Guillaume Chartier, mais il ne correspond en rien aux dates de la construction de Notre-Dame (il est mort en 1472 alors que la cathédrale était quasiment achevée à la fin du XIIIe siècle). Ou pourrait-il s’agir de Guillaume, grand Inquisiteur de Paris, à qui Philippe IV confia, en cette date fameuse du 13 octobre 1307, l’arrestation de tous les Templiers du royaume de France ?

La pierre philosophale serait-elle alors une sorte de symbole du mystérieux trésor des Templiers, objet de toutes les convoitises et de toutes les fictions au cours des siècles ?

paris_201Ensuite, quant au corbeau lui-même - si tant est qu’il ait jamais existé - il a aujourd’hui disparu (comme beaucoup d’autres éléments architecturaux) de la façade de la cathédrale. Hugo précise qu’il se trouvait sur le portail de gauche, le portail de la Vierge, mais à quel emplacement exact ? Faut-il considérer le médaillon à la colombe, allégorie de l’Humilité, dans lequel Fulcanelli voit le corbeau des alchimistes, symbole de la materia prima et de la putréfaction ? Ou encore l’une des colombes du portail de la Vierge ?
« C’est dans cette partie du porche que se trouvait sculptée autrefois l’hiéroglyphe majeur de notre pratique : le corbeau. Principale figure du blason hermétique, le corbeau de Notre-Dame avait, de tout temps, exercé une attraction très vive sur la tourbe des souffleurs : c’est qu’une vieille légende le désignait comme l’unique repère d’un dépôt sacré. » (Fulcanelli, op. cit.)

paris_184Une tradition invoque les Vierges Sages contenues dans le piédroit du portail central, sous la scène du Jugement dernier, dont l’une d’elles désignerait l’oiseau de pierre par sa position explicite. Mais les indications sont imprécises, et le discours se brouille souvent entre symbolisme ésotérique et réalité architecturale. Peut-on exclure une interprétation profane du mot corbeau, qui désigne en architecture un élément saillant de pierre, bois ou métal destiné à soutenir une poutre ou un linteau ?

On sait que Notre-Dame de Paris a longtemps été un lieu de rendez-vous des alchimistes qui se rencontraient sous les portails de St Marcel, de St Anne et du Jugement dernier. Mais est-elle plus que ce livre de pierre qu’évoquait Hugo ? Ses pierres renferment-t-elle quelque inimaginable trésor ? Le créateur d’Esmeralda avait-il compris que la cathédrale renfermait quelque inimaginable trésor, et fait de son héroïne l’incarnation de cette « émeraude des sages » ou « mercure philosophique » de la tradition spagirique ?

Laissons donc le dernier mot aux Vers dorés de Gérard de Nerval :

« Souvent dans l’être obscur habite un Dieu caché ;
Et comme un œil naissant couvert par ses paupières,
Un pur esprit s’accroît sous l’écorce de pierre. »

La symbolique de la cathédrale

paris_289l'élévation verticale de la cathédrale reproduit la superposition des trois niveaux de l'univers. La crypte symbolise alors le monde souterrain, les murs et le sol, l'espace des hommes, et les flèches et tours, le monde divin, de telle sorte que l'harmonie universelle soit conservée.

Horizontalement, les architectes faisaient appel à une symbolique solaire. Le chœur est orienté vers l'est, au lever du soleil, faisant logiquement dos à l'ouest, symbole de la fin des temps. Ainsi, le côté nord, tombé dans l'ombre du soleil, exprimera le péché et le mal, tandis que le côté sud, richement illuminé, sera consacré à la gloire du Christ.

Notre-Dame est particulièrement riche en symboles alchimiques. Elle nous conduit sur le chemin de la sagesse qui débute par une profonde connaissance de soi, par la détermination de la matière à transmuter. Il suffit d'étudier plus précisément sa façade occidentale pour mieux comprendre cette dimension occulte.

paris_030aLa façade Ouest de la cathédrale est associée aux trois rosaces intérieures, l'ensemble décrivant le chemin initiatique des alchimistes, un itinéraire extérieur à la dimension cosmique et un itinéraire intérieur à la dimension humaine.
Les rosaces sont en effet le symbole de la voie entre les ténèbres originelles et l'accomplissement de l'œuvre. Elles portent en elles par leur forme concentrique l'idée du perpétuel recommencement.
Pour mieux comprendre, il faut partir du pilier central et de la statue de Cybèle, déesse phrygienne de la sagesse. Elle porte deux livres pouvant représenter l'Ancien et le Nouveau Testament. Plus précisément, le premier, en position ouverte, évoque la connaissance par les Textes et le second, fermé, la connaissance intérieure. Cette combinaison alchimique, démarche spirituelle et connaissance des écritures, portera le novice jusqu'à la sagesse.À l'extérieur, le parcours commence par le portail de Sainte Anne, mère de la Vierge, où est figurée la naissance du Christ. C'est pourquoi la rosace sud qui lui correspond représente le Christ Architecte du monde. Nous sommes au début du chemin, aux origines du Monde. C'est précisément à ce commencement que peut être associée la putréfaction des alchimistes, l'œuvre au noir. Il s'agit d'ôter les impuretés de la matière ce qui signifie spirituellement de purifier l'âme.
Le parcours se poursuit avec le portail de la Vierge représentant le cycle temporel des saisons et du travail. La rosace Ouest évoque réciproquement le ciel nocturne et la synthèse de l'œuvre. Il s'agit alors de spiritualiser la matière (ici l'homme), de restituer son âme au corps purifié précédemment.

Enfin, le portail central présente le jugement dernier, l'œuvre accomplie, autrement dit le "Grand Œuvre". Ses médaillons nous guident dans les étapes à suivre.
Au sens alchimique, le portail central est la balance entre la vertu et le défaut, une confrontation de sa propre nature bilatérale.

paris_583L'iconographie du portail reprend en effet les symboles employés par les alchimistes de l'époque. Chaque médaillon possède son complément face à lui, symétriquement par rapport à l'axe central.
Ils sont une invitation à la transmutation de soi : il s'agit de considérer les défauts comme une matière première et malléable afin de les transformer en vertus.

Par exemple, à l'orgueil et l'inconstance s'opposent l'humilité et la persévérance. Ces deux vertus doivent permettre de combattre les deux défauts associés et ainsi de suite avec la liste donnée dans le tableau suivant :
Nord:
Vertus: Job sur son fumier, Humilité, Sagesse ou prudence, Justice, Charité, Espérance, Foi.
Défauts: Orgueil, Folie, Injustice, Avarice, Désespoir, Impiété.
Sud:
Vertus: Abraham près de l'autel, Persévérance, Obéissance ou soumission, Concorde ou Paix, Douceur, Patience, Force ou courage.
Défauts: Inconstance, Esprit de révolte, Discorde, Dureté, Colère, Lacheté.

L'univers alchimique de Notre-Dame reprend très bien l'idée d'homme en tant que matière et acteur du Grand Œuvre, une dimension à la fois matérielle et spirituelle.

La numérologie

paris_584Rappelons les proportions e la cathédrale:
Longueur 127m50                         1+2+7+5=15=1+5=6  Nombre solaire
Largeur de la nef centrale 12m50    1+2+5=8                  Nombre de l'évolution des êtres vivants
Hauteur de la nef centrale 32m50    3+2+5=10                Nombre de la plénitude

Ces dimensions ésotériques doivent rappeler aux hommes qu'ils atteindront la plénitude au ciel et non pas sur la terre, et de ce fait ils doivent diriger leurs regards vers le ciel... raison de la la hauteur de la nef centrale.


Les courants telluriques

paris_598D'après André Bouchet, ils sont au nombre de 4:

-Un premier, à 69m de profondeur, passe au pied de la tour nord et se dirige en diagonale vers le noeud tellurique de Notre-Dame vers l'Est. (Mannheim, Hagueneau, Sarreguemines, Metz, Verdun, Reims, Meaux, Paris, Versailles, Dreux, Mortagne, Alençon, Mayenne, Autrain, Dol-de-Bretagne, Saont-Malo, Jersey, Guernesey, Bournemouth et Stonehenge)
-Le deuxième, à 78m, se dirige vers le nord. ( Bruxelles, Oudemaarde, Lille, Arras, Amiens, Beauvais, Senlis, Paris, Versailles, Chartres, Orléans, Bourges, Moulins, Clermont-Ferrand, Rodez, Albi, Toulouse, Bourg-Madame, Andorre et termine en Espagne)
-Le troisième, à 92m, en direction de l'Est. ( Stuttgart, Sarrebourg, Strasbourg, Metz, Chalons-sur-Marne, Paris, Evreux, Lisieux, Caen, Carentan, Cherbourg, Bournemouth)
-Le quatrième, à 83m, aussi en direction de l'Est.( Tyrol, Zurich, Lucerne, Bâle, Mulhouse, Belfort, Vesoul, Chaumont, Troyes, Melun, Paris, Chartres, le Mans, Laval, Rennes, Saint-Brieuc, Guingamp, Morlaix, Brest, Atlantique)

Le courant acquifère le plus important, chargé en tellurisme éléctro-magnétique, donc à l'eau radio-active et curative, se dirige vers l'Est. ( Allemagne, Apperwiller, Erstein, sud de Strasbourg, Bar-le-Duc, Nancy, Toul, Vitry-le-François, Sézanne, Paris, Chartres, Chateaudun, Vendôme, Tours, Poitiers, Niort, La Rochelle où il se divise en deux branches: Ile de Ré, ile d'Oléron, Atlantique et Angoulême, Bordeaux, Saint-Jean-pied-de-Port et Espagne )



paris_599http://www.cathedraledeparis.com/FR/0.asp
http://ndparis.free.fr/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_Notre-Dame_de_Paris
http://www.huysmans.org/troiseglise/dame.htm
http://www.astro-tradition.com/zodiaque-notre-dame.html
http://www.paris-pittoresque.com/monuments/6b.htm
http://endirectdelacave.wordpress.com/2007/02/06/ou-est-passe-le-corbeau-de-notre-dame/
http://www.cathedrale-paris.net/histoire.html#alchimie
L'ésotérisme des cathédrales de René et Claudine Bouchet
Mystérieuses cathédrales de Maurice Guingand

19 février 2007

Notre-Dame de Paris II

notre_dame_de_paris_plan_LecomteComme la plupart des cathédrales françaises, Notre-Dame de Paris a un plan en forme de croix latine. En voici les principales dimensions : façade, 40 mètres ; longueur totale dans œuvre, 130 mètres ; largeur d'une extrémité à l'autre du transept, 48 mètres ; élévation de la maîtresse voûte, 35 mètres ; élévation des tours au-dessus de la maîtresse voûte, 34 mètres ; hauteur totale des tours, 69 mètres ; longueur du chœur, 28 mètres sur 12 mètres de largeur. Superficie totale, 6,240 mètres carrés, donnant un cube de 218,400 mètres dans œuvre, non compris la surélévation des tours.


La cathédrale contient 5 nefs, 37 chapelles, 3 roses dont le diamètre est pour chacune de 13 mètres et demi,  113 fenêtres, 75 colonnes ou piliers libres, non compris les colonnes engagées, une tribune à jour régnant le long des murs de la nef centrale, et dont les baies sont séparées par 108 colonnettes.
La nef comporte dix travées, le chœur cinq. L'axe de celui-ci est légèrement dévié par rapport à l'axe de la nef. L'abside est semi-circulaire à cinq pans. La nef est flanquée de doubles collatéraux qui se prolongent par un double déambulatoire, le tout avec chapelle latérales (sauf sur les trois premières travées) et rayonnantes (soit 37 au total).







La nef

paris_152Construite avant le chœur, la nef relève du premier style gothique, avec voûtes sexpartites, cependant sans alternance de piles fortes et de piles faibles comme on le voit à Sens.




















paris_103Le transept, bien identifiable de l'extérieur du monument, ne fait pas saillie par rapport aux collatéraux et aux chapelle latérales. Il n'a pas de collatéraux.
L'élévation intérieure est à trois niveaux, avec grandes arcades, tribunes et fenêtres hautes.





paris_118Les façades nord et sud du transept s'ornent de magnifiques rosaces ornées de vitraux, parmi les plus grandes d'Europe (diamètre : 13 m).






 


Les tours

paris_024Au fil des ans, il a été suggéré à plusieurs reprises que les plans originaux de Notre-Dame prévoyaient deux flèches qui s’élèveraient des tours. Les solides clochers auraient pu sans aucun doute supporter de telles structures. Mais ce n’est pas pour autant qu’ils étaient censés être dotés de flèches. La cathédrale d’Amiens ainsi que d’autres cathédrales suivirent le modèle de Notre-Dame et ne possèdent pas non plus de flèches (cependant, la cathédrale de Reims aurait dû en posséder, selon les plans initiaux, mais elles ne furent jamais achevées). Pendant la restauration qui eut lieu entre 1844 et 1864, l’idée des flèches fut à nouveau suggérée. Le restaurateur Viollet-le-Duc, voulant à tout prix faire échouer le projet, dessina un plan très précis de la cathédrale avec de telles flèches afin de montrer à la population le résultat cauchemardesque auquel ce projet aboutirait. Ironiquement, certains experts ont affirmé depuis, sur la base de ses plans, que Viollet-le-Duc était lui-même en faveur de ces flèches.
L'assymétrie des tours est due le plus souvent aux forces cosmo-telluriques passant sous elles. L'une est dédiée au soleil, l'autre à la lune. Masculin, féminin, comme à Chartres.



La galerie des rois

paris_037bÀ vingt mètres du sol, une série de vingt-huit personnages royaux représente les vingt-huit générations des rois de Judée qui ont précédé le Christ. Chaque statue mesure plus de trois mètres cinquante de haut. Les têtes des statues datent du XIXe siècle et sont le produit des ateliers de sculpture du restaurateur Viollet-le-Duc. En effet, les statues d’origine furent décapitées en 1793 pendant la Révolution française par les Sans-Culottes , qui, à tort, croyaient que ces statues représentaient des souverains du royaume de France. Il ne reste aujourd’hui que des fragments des statues médiévales. Les têtes originales ont été retrouvées en 1977, à l'occasion de travaux entrepris pour la rénovation de l'hôtel Moreau dans le IXe arrondissement de Paris, et sont actuellement exposées au Musée de Cluny.

Le portail du Jugement Dernier

paris_581Il s’agit du portail principal de la cathédrale. Son imagerie est saisissante. Il représente le jugement dernier –lorsque, selon la tradition chrétienne, les morts ressuscitent et sont jugés par le Christ. Sur le linteau inférieur, on peut voir les morts sortir de leurs tombes. Au-dessus, un ange utilise une balance pour peser les péchés et les vertus. Les élus sont à gauche, et à droite, poussés par des démons aux regards diaboliques, les damnés enchaînés sont menés en enfer. Sur le tympan supérieur, le Christ préside cette cour divine.
Il s’agit là d’une démonstration bien concrète de l’imagerie chrétienne développée au Moyen Âge par l'Église, qui influence alors grandement le peuple.
La scène du Jugement Dernier figure également sur de nombreuses autres cathédrales.

Le parvis

paris_625_1Le parvis est la grande zone ouverte se trouvant juste devant la façade ouest. Le mot parvis vient du latin paradisius, paradis. Lorsque la cathédrale fut construite, le parvis était assez étroit. La cathédrale était située parmi d’innombrables bâtiments en bois de petite taille, telle que des maisons, boutiques et auberges. Le parvis conserva des dimensions modestes jusqu’au XVIIIe siècle, époque à laquelle l’architecte Beaufrand l’agrandit. Il fut remodelé à plusieurs reprises par la suite, notamment depuis 1960.

La façade ouest

paris_576La façade ouest est grosse, à la fois rigoureuse et linéaire, met en valeur de façon étonnante le cercle du vitrail de la rosace. De nombreux observateurs ont remarqué que l’effet général est semblable à celui d’une hostie. Trois portes donnent accès dans la cathédrale ; la plus vaste, celle du milieu, s'appelle la porte du Jugement ; à gauche, au pied de la tour du nord, s'ouvre la porte de la Vierge ; à droite, la porte Sainte-Anne s'ouvre au pied de la tour du midi.







Le portail de la Vierge

paris_033aCe portail est dédié à la Vierge Marie. La Vierge Marie se trouve en haut du tympan, assise à la droite du Christ; et un ange, se trouvant au-dessus d’elle, place une couronne en or sur sa tête. Notez la cannelure pointue dans le mur autour des arcs du tympan. Les bâtisseurs voulaient que ce portail soit différent des autres en l’honneur de la Vierge. Au-dessus du pilier trumeau se dresse une Vierge de pierre sculptée au XVe siècle, provenant de l'ancienne église de Saint-Aignan au Cloître ; elle a été placée là en 1818 ; elle y remplace une belle statue du XIIIe siècle représentant la Vierge portant son fils dans ses bras et foulant aux pieds le dragon, laquelle a été reléguée, on ne sait quand ni pourquoi, dans les magasins de l'église du chapitre, à Saint-Denis.


Le portail de Sainte Anne

paris_034aCe portail, dédié à la vie de Sainte Anne, la mère de la Vierge, est connue principalement en raison de la polémique concernant les deux personnages figurant sur le tympan. Autour d’un groupe comprenant une Vierge majestueuse tenant Jésus-Christ enfant dans ses bras et deux anges se trouvent deux personnages : un évêque et un roi. La tradition veut que ces personnages représentent l’évêque Maurice de Sully, fondateur de Notre-Dame, et Louis VII, roi de France à l’époque. Mais certains experts mettent en doute cette théorie et soutiennent que le personnage religieux est Saint Germain, évêque de Paris au VIe siècle, et que le roi est Childebert Ier, fils de Clovis. D’autres experts affirment même que ces personnages ne peuvent pas être identifiés.



Le balcon de la Vierge

paris_578Cette statue de la Vierge consacre la totalité de la façade à la mère du Christ. Elle fut commandée par Viollet-le-Duc pour remplacer la statue originale de l’époque médiévale, sévèrement endommagée par les années et les conditions climatiques. La rosace ouest se trouvant derrière cette statue constitue une auréole magnifique.

paris_604Viollet-le-Duc plaça également des statues d’Adam et Ève devant les baies de chaque côté de la rosace. Il s’agit là, d’après la plupart des experts, de l’erreur principale de Viollet-le-Duc dans une restauration qui, sinon, peut être qualifiée de remarquable.

paris_600 Tout semble prouver qu’aucune statue n’ait existé à cet emplacement. Les statues d’Adam et Ève auraient en fait dû être placées dans des renfoncements du mur le plus éloigné du bras sud du transept.

paris_605La Rose de la Vierge et son auréole de pierre: Il suffit d'être dans le bon axe et avec le recul nécessaire pour que la Vierge, Notre Dame finalement, ait la plus mémorable couronne qui soit : une rose pierre de 9,60 mètres de diamètre, édifiée entre 1220 et 1225.

Ce petit chef d'oeuvre, d'une grande pureté, n'est visible que d'un point précis du parvis, à une trentaine de mètres de la façade. Souvenons-nous qu'au Moyen Age, Notre Dame s'élevait au milieu des maisons et que le parvis n'avait qu'une trentaine de mètres de profondeur. La statue a donc été placée sur un piédestal très précisément calculé pour que le visiteur, en débouchant sur la place, soit immédiatement frappé par le spectacle de la Vierge couronnée... Oui, oui, ça c'est ce que disent les livres! Mais...

Mais deux petites remarques: la perspective ne joue vraiment que lorsqu'on se place plus loin, à un endroit où s'élevaient des maisons; ensuite, ces statues ne sont pas d'origine, mais ont été dessinées, comme beaucoup, par Viollet-le-Duc. Alors... Qu'importe, après tout. L'histoire est belle, même si elle prête un peu trop au génie de nos architectes du moyen âge.

Les rosaces

paris_023aAu Moyen-Age, toutes les baies de Notre-Dame de Paris étaient garnies de vitraux magnifiques. Tout a été détruit au 18ème siècle, à l'exception des trois grandes roses, de qualité exceptionnelle. Au 19ème siècle, Viollet-le-Duc et son équipe ont créé de nouveaux vitraux dans le style médiéval pour les chapelles latérales et celles du déambulatoire.

paris_579aLes trois grandes roses de Notre-Dame de Paris sont la rose Ouest (1220), au-dessus du grand orgue qui la cache à moitié, et les deux roses symétriques des transepts Nord (1250) et Sud (1270) qui, selon la tradition, auraient été données par saint Louis. Les vitraux des trois roses sont restés en grande partie d'origine, malgré les indispensables nettoyages et restaurations.

paris_111La rose Ouest est constituée d'un médaillon central représentant la Vierge à l'Enfant, entourées de trois bandes circulaires concentriques. En partant du centre on observe tout d'abord la série des douze petits prophètes, qui ont annoncé l'Incarnation de Jésus. Les deux bandes circulaires extérieures opposent en haut douze vertus et douze vices; en bas, elles associent les travaux des mois aux douze signes du zodiaque. Le nombre douze, produit de trois par quatre (trois, symbole de la Trinité, quatre, symbole des choses terrestres) est le symbole de l'Incarnation.

paris_140aLa rose Nord est consacrée à l'Ancien Testament. Sa dominante violette est signe d'attente et d'espérance de la venue du Messie. En trois cercles sont représentés quatre-vingts personnages: prophètes, rois, juges et grands prêtres. Au centre se trouve à nouveau la Vierge à l'Enfant, réalisation de la promesse et de ce fait jonction entre l'Ancien et le Nouveau Testament.

paris_113La rose Sud est celle du Nouveau Testament, à dominante rouge et beaucoup plus lumineuse du fait de son orientation. Elle comprend quatre-vingt-quatre médaillons répartis sur quatre cercles et figurant des apôtres, des martyrs, des évêques, ainsi que des scènes de l'Évangile. Le médaillon central, création de l'atelier de Viollet-le-Duc, représente le Christ de l'Apocalypse entouré du tétramorphe.
Les claires-voies sous les deux roses représentent l'une les dix-huit rois de Juda, l'autre les seize prophètes, les quatre du centre portant sur leurs épaules les quatre évangélistes. Ces vitraux ont été refaits au 19ème siècle par l'atelier de Viollet-le-Duc.

Le portail de Saint Étienne

Cparis_063aette porte se situe au niveau du bras sud du transept. Le tympan raconte la vie du premier martyr chrétien, Saint Étienne, selon les actes des apôtres.






Le portail du cloître

paris_076Ce portail se situe au niveau du bras nord du transept. Le linteau inférieur représente des scènes de l’enfance du Christ. Ces sculptures sont parmi les plus belles œuvres sculptées sur ce thème.

Le portail rouge

Le maître d’œuvre Pierre de Montreuil construisit cette petite porte, appelée pour des raisons évidentes «le portail rouge», entre 1250 et 1270. Louis IX, mieux connu sous le nom de Saint Louis, l’avait commissionnée. Il est présentée sur le tympan à gauche de la Vierge, couronné par un ange. L’épouse de Saint Louis, Marguerite de Provence, se trouve à droite du Christ.




Portail méridional de Notre-Dame de Paris

paris_064aLa porte de la Vierge, comme la porte Sainte-Anne ou du Midi, est garnie d'admirables ornements ou pentures en fer forgé, qui recouvrent les vantaux de bois. Travaillées en arabesques légères, fleurs et feuillages, rinceaux et animaux, elles tiennent le premier rang parmi les pièces capitales de la serrurerie aux XIIe et XIIIe siècles. Elles ressortent gracieusement sur l'enduit rouge dont on a recouvert les vantaux. Ces merveilles de l'art du fer forgé sont si belles que le peuple ne voulut pas croire qu'elles eussent été exécutées par le marteau d'un simple forgeron. Celui-ci aurait eu recours au diable, ce qui lui valut le surnom de Biscornette. Mais l'assistance du malin ne servit de rien pour la porte centrale par laquelle sort le saint sacrement les jours de solennité ; Biscornette ne parvint jamais à la ferrer, Il paraît que les architectes de nos jours usaient de sortilèges plus puissants, car ils ont ferré la grande porte avec des pentures très habilement copiées sur les portes latérales.



L’abside

paris_081L’abside est constituée par un demi-cercle situé dans la partie la plus à l’est de la cathédrale. Elle fut bâtie durant la première phase de construction, de 1163 à 1180. Une série d’arcs-boutants admirables soutient son mur supérieur arrondi. Elle est décorée de sculptures et de panneaux représentant entre autres des épisodes de la vie de la Vierge.







Le toit

paris_212Dans son testament, Maurice de Sully laissa la somme de cinq mille deniers pour le toit de la cathédrale, qui n’était recouvert que de matériaux temporaires jusqu’à sa mort en 1196. Le toit est recouvert de 1326 tuiles de plomb. Le poids total de ces tuiles est estimé à plus de deux tonnes.


La flèche

paris_016La première flèche fut construite au-dessus de la croisée du transept au milieu du XIIIe siècle. Des flèches aussi hautes souffrent du vent qui plie et affaiblit leurs structures. La flèche est déformée lentement, les solides se faussent, jusqu’à l’écroulement total. La flèche d’origine fut démontée en 1786, après plus de cinq siècles d’existence. La cathédrale resta sans flèche jusqu’à la restauration dirigée par Viollet-le-Duc au milieu du XIXe siècle. Cette flèche est gardée par les statues des 12 apôtres (disposées en quatre rangées - une à chaque points cardinaux - de 3 apôtres, ceux ci étant placés les un dessous des autres). Tous sont tournés vers Paris, excepté l'un d'eux, Pierre. Celui ci ressemble étrangement à Viollet-le-Duc, l'architecte de la flèche. Il s’agit là d’une petite plaisanterie historique de ce grand architecte et restaurateur.




La cloche

paris_186Le grand bourdon dont parle François Villon dans son Grant Testament, daté de 1461, avait été donné en 1400 à la cathédrale par Jean de Montaigu, frère de l'évêque de Paris, qui l'avait baptisé Jacqueline, du nom de sa femme Jacqueline de La Grange. Jacqueline fut refondue en 1686 par les maîtres fondeurs Chapelle, Gillot, Moreau et Florentin Le Guay, et reçut un nouveau baptême au nom de Louise-Marie-Thérèse, reine de France, femme de Louis XIV. Jacqueline ne pesait que quinze milliers (7,500 kilogrammes). Marie-Thérèse pèse un peu plus du double (16,000 kilogrammes ou 16 tonnes métriques). Le battant pèse à lui seul 485 kilogrammes. L'épaisseur de la cloche est de 28 cm ; le périmètre en est de 4 mètres. Une inscription latine, placée en relief, relate ses aventures et ses transformations.

paris_189 Le bourdon "Emmanuel-Louise-Marie-Thérèse" est situé en haut des 422 marches de la Tour sud. On racconte que quand elle fut refondue en 1631, les femmes jetèrent dans le métal fondu leur bijoux en or, donnant à la cloche son ton unique en Fa dièse.
Il ne sonne qu'aux grandes fêtes de l'année: Noël, les Rameaux, Pâques, l'Ascension, la Pentecôte, l'Assomption et la Toussaint, ainsi qu'à l'occasion de cérémonies exceptionnelles.
Quatre autres cloches sont dans la tour Nord depuis 1856, en remplacement de celles du Moyen Age envoyées à la fonte en 1791 pour faire des canons.
Elles sonnent trois fois par jour pour l'Angélus à 8 heures, 12 heures et 19 heures et aussi pour l'Office cathédral en semaine. Les dimanches et jours de fête, elles sonnent à 9h 45 et 15h 45.
La volée "à la corde" a été remplacée par l'utilisation d'un pédalier au 19ème siècle.
Maintenant la sonnerie est télécommandée électriquement.

19 février 2007

Notre-Dame de Paris I

paris_007La cathédrale actuelle n’est pas le premier édifice construit sur ce site.






paris_012aDes éléments sculptés datant du règne de l’empereur Tibère (14-37 après J-C) et retrouvés sous le chœur de la cathédrale  permettent de penser que la partie orientale de l’île de la Cité abritait déjà dans l’Antiquité un lieu de culte dédié à des divinités gauloises et romaines.

Paris_000En 1711, les architectes du roi, voulant construire dans le chœur un caveau pour la sépulture des archevêques, y creusèrent une tranchée ; on fouilla jusqu'à cinq mètres, et le 16 mars, la pioche des ouvriers rencontra, à deux mètres du sol, deux anciens murs appliqués l'un à l'autre, qui traversaient ensemble toute la longueur du chœur ; un de ces murs avait un mètre et demi d'épaisseur, l'autre environ quatre-vingts centimètres ; celui-ci paraît avoir été le plus ancien, car ce fut là qu'on trouva employées, au lieu de libage, neuf pierres antiques, chargées de bas-reliefs ou d'inscriptions.

paris_300aCes précieux monuments, taillés dans une pierre analogue à la pierre tendre de Saint-Leu, sont placés dans la grande salle du palais des Thermes, dépendant du musée de Cluny, sous le nom de ‘‘pilier des Nautes’’.


paris_062aL 'obscurité qui enveloppe les commencements de notre histoire s'étend également sur l'origine de Notre-Dame. Il est difficile de découvrir, au milieu des récits contradictoires que l'on trouve dans nos anciens historiens, quel fut le saint ou le roi qui jeta les fondations de cette église. On rencontre beaucoup de fictions, on se perd dans une foule de conjonctures. Ainsi, les uns prétendent que saint Denis posa la première pierre de l'église Notre-Dame. Est-ce dans la cité, est-ce dans les faubourgs ? c'est ce qu'ils ne décident pas. Lui donna-t-on d'abord le nom de Notre-Dame ou celui de Saint-Denis du Pas ? c'est ce qu'ils ignorent. Or, tout porte à croire que l'intervention de saint Denis dans la construction de cette église doit être complètement écartée.
En effet, Grégoire de Tours nous apprend que saint Denis est venu à Paris lorsque cette ville n'était encore que « Lutèce, entourée de la Seine, située dans une île peu étendue, où l'on aborde des deux côtés par des ponts en bois, » comme dit Julien, dans le IIIe siècle, sous l'impérialat de Dèce.

Paris_00fDans ce temps, Paris avait pour pontifes les Druides ; pour cérémonies religieuses, des sacrifices humains ; pour foi, l'idolâtrie et la haine du christianisme. Saint Denis et ses néophytes ne pouvaient célébrer les saints mystères que dans des souterrains, dans des endroits écartés de la ville, appelés cryptes, que l'on suppose avoir été dans l'emplacement où se trouve le quartier Saint-Germain-des-Pré : il est donc très peu probable que les Gaulois, qui auraient sacrifié les chrétiens sur l'autel des Druides, eussent toléré la construction d'une église catholique dans l'enceinte même de la ville naissante.


paris_008A quelle époque l'autel de Jupiter fut-il renversé ? On l'ignore, mais évidemment sa disparition coïncide avec l'introduction du christianisme dans la ville ; des titres authentiques prouvent qu'il était remplacé par une église dès la fin du IV ème siècle. Cette église primitive fut reconstruite par Childebert Ier avec une magnificence que décrit l'évêque poète Fortunatus. En 1847, les substructions de cette splendide basilique aux colonnes de marbre furent mises au jour par des fouilles entreprises au parvis Notre Dame de Paris. Les fondations de l'église de Childebert, enfouies là depuis dix siècles, se confondaient avec celles de plusieurs maisons romaines qu'on avait rasées pour élargir son emplacement.

paris_575aOn retrouva une partie de la mosaïque en petits cubes de marbre de diverses couleurs dont le sol des nefs était pavé, trois colonnes en marbre d'Aquitaine, qu'on appelle grand antique, et un chapiteau corinthien en marbre blanc de sculpture mérovingienne. Les colonnes et le chapiteau sont exposés au musée de Cluny, qui les indique sur son catalogue non pas comme provenant de la basilique de Childebert, selon l'opinion de Guilhermy, mais du temple païen qui aurait précédé cette basilique. La plus complète de ces colonnes a conservé son astragale et son chapiteau corinthien dans le style latin, particularité qui semble donner raison au catalogue de Cluny.

paris_578Ceci ne doit pas nous surprendre, en effet, il n’est pas rare de retrouver des vestiges de temples païens à l’emplacement des églises actuelles, l’Église ayant pris l’habitude d’évangéliser les populations en conservant la localisation des anciens lieux de culte, tout en modifiant le sens de la démarche des fidèles, en les christianisant.



paris_022aDes fouilles plus récentes ont permis de mettre au jour des fragments de mosaïques, de colonnes et de chapiteaux antiques ainsi que d’un chapiteau d’époque mérovingienne et ont révélé les soubassements d’une ancienne église à cinq nefs construite sur le modèle des basiliques constantiniennes (IV ème siècle).
La première église de Paris, reconnue pour cathédrale per le célèbre Grégoire de Tours, était située sous les premières travées actuelles de Notre-Dame, mais alors dédiée à Saint Etienne, le premier des martyrs. Les documents historico-religieux nous présentent cette première cathédrale comme possédant un narthex avec un clocher-porche, couverte de charpentes en bois. On nous décrit son intérieur comme particulièrement luxueux, tant par la décoration que par le mobilier qu'elle contenait.

paris_069Vers la fin du VI ème siècle, l'emplacement actuel de la cathédrale était occupé par deux édifices distincts : l'un,  Saint-Étienne,  le plus important, s'élevait au midi ; l'autre, titré de Sainte-Marie, plus à l'orient et vers le nord. C'est dans la nef de Saint-Étienne que s'assembla, en l'an 829, le célèbre concile de Paris. En 857, alors que Paris était ravagé par les Normands, l'évêque Énée ne put racheter que Saint-Étienne et laissa brûler Sainte-Marie. Celle-ci ne tarda cependant pas à sortir de ses ruines et fut généralement désignée sous le nom d'église neuve, par opposition à celle de Saint-Étienne, qui était beaucoup plus ancienne. Les rois capétiens avaient pris en affection l'église de la Vierge, à laquelle l'archidiacre Étienne de Garlande, mort en 1142, fit faire d'importantes réparations, et à laquelle l'abbé Suger donna un très beau vitrail. Ce fut Maurice de Sully, évêque de Paris de 1160 à 1196 et le soixante-douzième successeur de saint Denis, qui conçut le projet d'édifier une grande cathédrale sur l'emplacement des deux églises, en les réunissant.

paris_067aToujours est-il qu’au début du XII ème siècle, il s’avérait indispensable de rénover ce bâtiment devenu vétuste. L’archidiacre de Paris, Étienne de Garlande fit faire à l’édifice des travaux importants notamment un portail consacré à la Vierge qui a été remonté par la suite dans le portail Sainte-Anne de l’actuelle cathédrale.

paris_072Il faut aussi s’imaginer que le fidèle du début du XII ème ne se trouvait pas face à un édifice unique: il y avait déjà, jouxtant la cathédrale au nord, un baptistère, Saint-Jean-le-Rond, cité dans les textes dès le VI ème siècle, ainsi qu’un vaste enclos réservé aux maisons des chanoines. De plus, il existait aussi un palais épiscopal, à l’est de l’île, et un hôpital.

paris_088À Paris au XII ème siècle, l’initiateur du projet est sans conteste l’évêque Maurice de Sully. Fils de paysans de Sully sur Loire, il ne disposait pas de revenus personnels pour financer les travaux, par contre il a remarquablement bien géré les biens ecclésiastiques affectés à sa charge (la mense épiscopale) et sa participation financière a été capitale. Ses successeurs: Eudes de Sully, mais aussi des hommes comme Guillaume d’Auvergne ou Simon Matifas de Buci auront à cœur de mener le chantier à son achèvement ou d’apporter à l’édifice des modifications d’envergure.

paris_171L’évêque était secondé dans sa tâche par le chapitre, institution qui depuis le IX ème siècle regroupe tous les chanoines desservant la cathédrale. Faute de documents, on ne sait pas si le chapitre est intervenu de façon régulière dans le financement du chantier au XII ème siècle. En revanche, au XIII ème siècle, ce chapitre qui dispose d’une partie de la mense épiscopale et de biens propres prend une part de plus en plus importante dans la gestion du chantier, particulièrement en ce qui concerne l’hôtel-Dieu.


paris_183Contrairement à certaines idées reçues, le roi n’intervient pas dans l’édification de Notre-Dame de Paris. Même si Louis VII a fait un don avant sa mort en 1180, même si les personnages royaux agenouillés au tympan de la ‘‘porte Rouge’’ sont traditionnellement considérés comme saint Louis et Marguerite de Provence, laissant penser que la royauté aurait participé directement au chantier de Notre-Dame, ce pour quoi nous n’avons malheureusement aucun document, la cathédrale ne peut pas être considérée comme un chantier royal.

paris_199Quant à la participation des bourgeois (sont bourgeois ceux qui habitent à l’intérieur des murs de la ville), elle est d’ordre financier et prend la forme d’offrandes; cette pratique des offrandes ne fait d’ailleurs pas l’unanimité parmi le clergé et Pierre le Chantre, doyen du chapitre vers 1180, la critique vivement.

paris_215Si la participation financière du peuple est bien réelle, sa participation au chantier relève plus du mythe que de la réalité. La conception d’un ouvrage aussi grandiose nécessite l’intervention de spécialistes et ce sont des corps de métiers spécialisés et organisés qui travaillent sur le chantier, les tâches de manoeuvres étant confiées à des hommes recrutés sur place et payés à la journée.

Parmi ces hommes de métiers, les architectes sont les plus importants: véritables hommes de science, on leur attribue même le titre de ‘‘maîtres lapicides.’’

Malheureusement, à Notre-Dame, nous ne connaissons pas les noms des premiers architectes des XII ème et XIII ème siècles. Le premier nom qui nous soit parvenu est celui de Jean de Chelles. Il agrandit le transept nord et entreprit la construction du transept sud, mais il disparut en 1258 et c’est son successeur, Pierre de Montreuil, qui poursuivit les travaux. Puis vinrent Pierre de Chelles qui modifia le chevet et lui donna son aspect actuel, et Jean Ravy, qui termina la clôture du chœur.



I er siècle  La partie orientale de l’île de la Cité abritait déjà dans l’Antiquité un lieu de culte dédié à des divinités gauloises et romaines
IV ème      Construction d'une église par Childebert
VI ème      Présence de deux églises: St Etienne et Ste Marie
829      Premier concile de Paris
857      Destruction de Ste Marie par les Normands
1142    Étienne de Garlande, mort en 1142, fit faire d'importantes réparations sur St Etienne,  l'abbé Suger donna un très beau vitrail.
1163     Pose de la première pierre de Notre Dame par Louis VII et le pape Alexandre III
1177     Fin de la construction du choeur
1182     Consécration du maître-autel devant cardinal légat du pape
1182     Fin de la construction de la nef et du transept
1196     Mort de l'évèque de Paris Maurice de Sully, nomination de son successeur, Eudes de Sully
1208     Fin de la construction et de la décoration des portails de la façade
1230     Agrandissement des fenêtres de la partie haute de la nef
1240     Fin de la construction de la tour sud - abandon du projet de flêches sur les tours
1250     Fin de la construction de la tour nord et de la galerie reliant les deux tours
1258     L'architecte Jean de Chelles prend la direction des travaux : on lui doit la façade nord du transept
1265     L'architecte Pierre de Montreuil succède à Jean de Chelles : on lui doit le façade sud du transept
1296     L' architecte Pierre de Chelles succède à Pierre de Montreuil
1318     L'architecte Jean Ravy succède à Pierre de Chelles : on lui doit les chapelles au nord du choeur et les arcs-boutants
1344     L'architecte Jean le Bouteiller, neveu de Jean Ravy, prend sa suite
1363     L'architecte Raymond du temple prend la direction des travaux
1430     Couronnement d'Henri VI roi d'Angleterre
1455     Début du procès de réhabilitation de Jeanne d'Arc
1572     Mariage d'Henri de Navarre, futur Henri IV, avec Marguerite de Valois
1638     Naissance de Louis XIV. Son père prononce alors un voeu et promet de "reconstruire le Grand Autel de l'église cathédrale de Paris"
1699     Louis XIV confie à Robert de Cotte la réalisation des travaux pour respecter le voeu de Louis XIII. Il en résultera la destruction du jubé, des stalles et du maître-autel. Quant aux murs, ils seront badigeonnés de blanc.
1730     Installation du Grand orgue de François Thierry
1741     Poursuite des travaux pour le voeu de Louis XIII : Levieil remplace les vitraux du choeur par du verre blanc
1771     Soufflot détruit le trumeau du portail central qui gênait les processions et empêchait le passage du dais
1783     François-Henri Clicquot entreprend la transformation du grand orgue
1792     Les émeutiers de la révolution abattent les statues de la galerie des rois et font démonter la flêche - La cathédrale est rebaptisée "temple de la Raison" puis transformée en entrepôt.
1802     Bonaparte rétablit le culte dans le cathédrale, conséquence de la signature du concordat
1804     Sacre de Napoléon 1er en présence du pape
1831     Victor Hugo publie Notre Dame de Paris
1843     Les architectes Jean-Baptiste Lassus et Eugène Viollet-le-Duc se voient confier la restauration de    la cathédrale
1857     Mort de Jean-Baptiste Lassus. Viollet-le-Duc prend seul la direction des travaux
1864     Achèvement des travaux de restauration
1868     Restauration du grand orgue de Cliquot par Aristide Cavaillé-Coll
1871     Des chaises et des bancs sont arrosés de pétrole et enflammés. L'incendie est évité de justesse.
1970     Nettoyage des façades
1977     Les têtes des rois de la galerie de la façade ouest, décapitées par les révolutionnaires en 1792, sont retrouvées dans les sous sol de
            la Banque française du commerce extèrieur et transportées au musée de Cluny
1988     L'architecte Bernard Fonquernie prend la direction des travaux de restauration qui se poursuivent
            encore

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18 février 2007

La tapisserie de la dame à la licorne (Paris)

La tapisserie de la dame à la licorne :

paris_430aDans une île bleu-nuit, flanquée de quatre essences d'arbres différentes (pin, chêne, oranger et houx), on distingue la silhouette élancée d'une jeune femme élégante...
La tapisserie représentant la Dame à la Licorne fait partie d'une série de six, dont l'histoire est longue et mouvementée.

paris_431aEn 1882, le musée de Cluny achète à la ville de Boussac, au centre de la France, un lot d'objets d'origine médiévale, dont ces tapisseries murales. Le conservateur du musée estima à l'époque qu'il s'agissait de tapisseries françaises sorties d'un atelier ambulant, qui travaillait dans les pays de Loire.
A l'époque de leur création, au XVè siècle, l'on distinguait les " tapisseries à hystoires " et les " verdures ". La Dame à la Licorne appartenait à ces dernières, appelées aussi " mille-fleurs ".

paris_433aEn 1965 et 1966, des experts internationaux les examinèrent, et cette thèse fut rejetée. Depuis, on incline à penser qu'elles sont originaires de Bruxelles, comme en témoigne leur haut degré de perfection et la technique complexe qu'elles révèlent. En outre, les personnages et les animaux qui y figurent rappellent le style puissant d'un excellent peintre, probablement Hans Memling, l'un des grands peintres bruxellois du XVe siècle.

paris_434aLa présence de cet animal dans les armes britanniques contribua à des erreurs d'interprétation de cette série de tapisseries.
Sur la tapisserie, la plus représentée, la licorne contemple son image dans le miroir que lui tend la dame, au centre de la composition. A droite, se trouve un lion qui tient entre ses pattes antérieures une hampe, dont la bannière porte un blason " de gueules à la bande d'azur chargée de trois croissants d'argent".
A ce propos, de nombreux experts se sont interrogés sur la signification de cet étendard. Certains ont suggéré que ces tapisseries aient pu être commandées par le prince Djem, fils infortuné de Mahomet II, le conquérant de Constantinople. L'idéal de ce prince, longtemps captif dans la Creuse consistait à réunir la Croix et le Croissant.

paris_441aFinalement Edmond du Sommerard, nommé conservateur du musée de Cluny en 1842, trouva la solution de cette énigme. Il s'agissait des armes des Le Viste, importante famille de juristes établie à Lyon, et dont plusieurs membres occupèrent des places en vue à la cour de Bourgogne. Le blason de cette famille à côté d'un lion, emblème de la noblesse, ne doit pas nous étonner : en effet, une demoiselle Le Viste épousa un gentilhomme dont la noblesse était d'épée. Ces emblèmes représentent l'union des deux familles. Ces tapisseries turent introduites plus tard par une descendante de cette union au château de Boussac, dont elle avait épousé le seigneur. Au cours d'un voyage dans la Creuse, George Sand découvrit ces tapisseries. Cette anecdote n'est qu'un épisode de plus dans l'histoire de la Dame à la Licorne.

paris_436aOn admet maintenant que ces tapisseries représentent les Cinq Sens, facilement discernables malgré leur symbolique discrète.

La vue est symbolisée par l'attitude de la licorne contemplant son image dans le miroir que lui tend la dame. Pour l'ouïe, la jeune femme tient un petit orgue. Le goût est évoqué par le geste de la suivante qui tend une coupe à sa maîtresse; de plus, le singe s'apprête à goûter un fruit, et le lion montre des signes de gourmandise. Dans la quatrième, l'odorat, la dame tresse une guirlande, et le symbole est accentué par la mimique du singe respirant une fleur.
Au cinquième tableau, le toucher, la dame effleure d'une main la corne de l'animal au pouvoir magique et, de l'autre, elle tient fermement la hampe de l'étendard.
Quant à la sixième tapisserie,connue sous le vocable "à mon seul désir", elle pourrait être une sorte de conclusion philosophique : la dame ne choisirait pas un bijou dans le coffret que lui présente sa suivante, mais, au contraire, y déposerait, en signe de renoncement, le collier qu'elle porte dans les cinq autres tapisseries. Selon certains auteurs, cette sixième tapisserie serait l'entendement, vertu qui, avec la vue et l'ouïe, définit les choses de l'esprit, alors que toucher, goût, odorat sont des sens de la matière.

Selon cette théorie, monde matériel et monde spirituel se sont unis dans cet animal fabuleux. Cette symbolique rejoint l'hermaphrodite de l'hermétisme et il n'en faut pas plus pour que certains aient vu dans ces tapisseries une représentation du Grand Oeuvre des alchimistes.

http://www.france-secret.com/dame_licorne_art2.htm

Autre interprétaion, complémentaire:

paris_438aDans la sixième et dernière tapisserie de la célèbre série du musée de Cluny, intitulée "La Dame à la Licorne", la jeune femme, qui se dépouille de ses bijoux, est sur le point d'être absorbée par la tente, symbole de la présence divine et de la Vacuité. L'inscription qui surmonte la tente, "A mon seul désir", signifie que le désir de la créature se confond avec celui de la volonté qui la dirige. Dans la mesure où notre existence est un "jeu divin", notre part devient libre et active, lorsque nous nous identifions au marionnettiste qui nous crée et nous dirige. Alors le Soi se dissout pour faire place au Grand-Soi, sous la tente cosmique reliée à l'étoile polaire.

La Dame par sa grâce et sa sagesse (Sophia - Shakti - Shekinah, c'est à dire, celle qui est sous la tente) autant que par sa pureté, pacifie les animaux antagonistes du Grand-Oeuvre : le lion qui symbolise le souffre, et la licorne, le mercure. Souvent la Dame est assimilée au sel philosophal. Elle est très proche de la parèdre d' Hevajra dont le nom signifie "celle qui  est sans ego". La corne dressée de la licorne, qui symbolise la fécondation spirituelle et qui capte le flux de l'énergie universelle est en accord avec le symbolisme axial de la tente, prolongé par une pointe avec le symbolisme des deux lances, de la coiffure de la Dame et de sa suivante, célèbrent les noces mystiques de l'Orient et de l'Occident (le chêne et le houx répondant à l'oranger et à l'arbre à pain.)  L'île ovale qui supporte la scène est découpée comme un lotus, symbole de l'épanouissement spirituel. Quand au petit singe assis devant la Dame, il désigne l'alchimiste en personne, le "singe de nature" veillant sur sa maîtresse, qui peut être assimilée à la "Materia Prima";

http://esotcelt.unblog.fr/2006/11/26/la-licorne-et-son-symbolisme/

paris_437aLe lion représente la force et en alchimie. La licorne représente la pureté et en alchimie le mercure. Le griffon sur le coussin représente la fidélité maritale. Le chêne, le houx, l'oranger et le pin représentent les quatre points cardinaux. Le petit singe représente l'animalité de l'homme. Les lièvres sont la symbolique de la vie souterraine. Le héron royal et le faucon symbolisent le bien et le mal.
La dame à la licorne se dépouille de ces bijoux pour passer de la vie matérielle à la vie spirituelle.

http://tapisserie.com.free.fr/Explications.htm

18 février 2007

Le musée de Cluny II (Paris)

paris_408aVierge auvergnate du XIIème siècle


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paris_388aSaint Jacques, XII ème siècle


Sainte Barbe, XII ème siècleparis_391a




















paris_395aVierge entourée du Christ et du Père

paris_429Saint Michel









paris_396Baptème de Clovis






















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paris_449Têtes de lion en quartz, ornement d'un siège, empire romain (entre 300 et 550)














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paris_412aChrist en gloire provenant de Saint-Germain-des-prés



















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Devant d'autel de la cathédrale de Bâle, début du XIIème siècle















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Crosses d'évèques

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Joueurs d'échecs, vitrail provenant de l'hôtel de la Bessée à Villefranche sur Saône









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paris_400 Le portail qui donne accès à la salle consacrée aux statues de Notre-Dame provient de l'église Saint-Germain-des-Prés de Paris. Ce dernier donnait accès à la chapelle de la Vierge construite par Pierre de Montreuil.




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17 février 2007

Le musée de Cluny (Paris)

paris_368Le palais des Thermes de Cluny, qui servait en même temps de citadelle, fut bâti, selon toute probabilité, au temps de l'empereur Constance Chlore, le césar des Gaules, le conquérant de l'Angleterre, qui habita Lutèce de 287 à 292 après Jésus-Christ.


paris_376a En l'an 360, le césar Julien dit l'Apostat fut dans ce même palais proclamé auguste, c'est-à-dire empereur, par l'armée et le peuple et il y attacha sa renommée, car on l'appelle communément les Thermes de Julien. On lui devait bien cet honneur en reconnaissance de l'attachement particulier qu'il avait pour « sa chère Lutèce ». Après lui, les empereurs Valentinien et Gratien y passèrent l'hiver de 365.






paris_485Adossé à deux voies romaines : la grande route du Midi, dont le tracé est indiqué aujourd'hui par la rue et le faubourg Saint-Jacques, et une autre dont les substructions ont été découvertes en 1839 sous le sol de la rue de la Harpe, aujourd'hui représentée par le côté oriental du boulevard Saint-Michel, le palais impérial devait présenter au midi sa principale façade, devant laquelle s'étendait jusqu'à la rue Soufflot le campus ou place d'armes.



paris_371Du côté de l'ouest, il dominait d'immenses jardins prolongés jusqu'à l'emplacement actuel de Saint-Germain des Prés, et jusqu'à la Seine du côté nord.





 

paris_374Le palais des thermes sera construit  sur le modèle de tous les grands établissements de bains publics implantés alors dans les capitales de l'Empire romain : une salle chaude (caldacium), une salle tiède (tepidarium), une salle froide (frigidarium). On attribue sa construction à la puissante corporation des Nautes de Paris, qui détenait le monopole de l'eau. Il était alimenté en eau par l'aqueduc romain d'Arcueil, et équipé d'égouts et de couloirs souterrains, les plus anciens de Paris. Il servira de refuge aux parisiens pendant les invasions successives des Huns et des Normands.


paris_378aLe roi mérovingien Childebert l'habitait encore et le poète Fortunat en chantait la magnificence au commencement du VIIe siècle. Les empereurs carlovingiens, qui résidèrent habituellement à Aix-la-Chapelle, abandonnèrent le palais de Paris ; l'Anglais Alcuin, qui fut comme le ministre de Charlemagne pour le développement de l'instruction publique, y établit, dit-on, une école ou plutôt un atelier de manuscrits et de miniatures.



paris_490 Les ruines actuelles ne représentent qu'un tiers du vaste édifice gallo-romain sans doute édifié par la puissante corporation des nautes parisiens. Les Thermes étaient constituées d'espaces pour les bains comme le caldarium (salle chaude), le tepidarium (salle tiède) et le frigidarium (salle froide), ou encore des pièces communes et de services. Des souterrains alimentaient le système de chauffe (hypocaustes) permettant une évacuation des eaux dans le Seine. L'approvisionnement en eau était assuré par un long aqueduc de près de 15 kilomètres directement relié à la plaine de Rungis. Les Thermes furent saccagés et incendiés par les barbares à la fin du IIIème siècle.

paris_380La construction de l'enceinte de Philippe-Auguste, en faisant entrer dans la ville les vastes jardins du palais, qu'on appelait le Clos de Laas, c'est-à-dire de la citadelle (en latin arx, en vieux français li ars), en détermina le lotissement et le morcellement. Les quartiers Saint-André-des-Arts, jusqu'à la rue Hautefeuille et la rue de l'École-de-Médecine, sont formés aux dépens des anciens jardins du vieux palais. Ce fut alors que Philippe-Auguste, par une charte de 1218, fit don à son chambellan Henri du palais lui-même, réduit à l'état de domaine rural, car il contenait un pressoir


paris_379aVers 1330, Pierre de Châlus, abbé de Cluny-en-Bourgogne, achète les ruines et les terrains avoisinant pour y batir un hôtel destiné aux abbés venus au collège qu'il vient de fonder près de la Sorbonne. Rebâti par Jacques d'Ambois, êveque de Clermont à la fin du XIIIème siècle, cette demeure privée du XVème comporte encore des éléments médiévaux tels les tourelles recevant les escaliers ou les crénaux sur le chemin de ronde mais il préfigure aussi les futurs hôtels particuliers parisiens avec un bâtiment construit sur un plan en U et un corps du logis entre cour et jardin. L'hôtel accueille Marie d'Angleterre, veuve de Louis XII, en 1515 puis les nonces du pape au XVIIème siècle.




paris_381Pendant la Révolution, l'hôtel est décrété bien national. Il est vendu et en 1833, Alexandre du Sommerard vient loger à Cluny et y installe une collection d'objets d'art du Moyen-Age et de la Renaissance.  Enfin, lorsque l'État se rendit acquéreur, à la mort de M. du Sommerard, de l'admirable collection formée par cet antiquaire dans l'hôtel de Cluny, la ville de Paris offrit en pur don les ruines du palais des Thermes, et le nouveau musée fut constitué par la loi du 24 juillet 1843 sous le nom de musée des Thermes et de l'hôtel Cluny.







paris_383L'entrée de l'Hôtel de Cluny se trouve rue du Sommerard, dans laquelle on pénètre par une porte en arc surbaissé. La façade de l'hôtel abbatial se compose d'un grand corps de logis flanqué de deux ailes, et divisé dans sa ligne médiane par une grande tourelle à pans coupés.



paris_377La façade et la tourelle sont surmontées d'une galerie à jour derrière laquelle s'élèvent de hautes lucarnes richement sculptées, et dont les tympans représentent les écussons, les insignes et les devises de la famille d'Amboise. L'aile gauche, en entrant dans la cour, est percée de quatre arcades ogivales qui donnent accès dans une salle communiquant au palais des Thermes.




 


paris_372Les murs sont ceux d'une construction romaine, dont l'antique couverture n'a été remaniée qu'en 1737. On l'a remplacée dans les dernières années. L'aile droite renfermait autrefois les cuisines et les offices. Le puits, situé dans l'angle de la cour, a conservé son ancienne et artistique ferrure. Dans l'angle opposé, rejoignant la façade principale, se trouve l'entrée du musée et de ses collections.

paris_382Autour des bâtiments, du côté de la rue de Cluny et sur la grande façade septentrionale que longe le boulevard Saint-Germain, un jardin verdoyant répand sa fraîcheur et son ombre sur les monuments de pierre, statues, colonnes, pilastres, bas-reliefs, inscriptions, autels et pierres tombales qui doublent les collections intérieures d'un musée en plein air. C'est là qu'on a réédifié le portail de l'église Saint-Benoît, retrouvé sous la façade postiche du théâtre du Panthéon, démoli par le passage de la rue des Écoles.




paris_479a La chapelle contiguë à cette chambre conserve également ses voûtes à fines nervures, retombant en faisceaux sur un pilier central, soutenant celui du premier étage, et qui supporte une voûte aux arcades ogivales ; il est surmonté d'un chapiteau portant le K (Karolus) couronné du roi Charles VIII, et les armes de la famille d'Amboise ; on le considère, suivant l'expression de M. E. du Sommerard, comme la pierre de consécration de l'édifice.





 


Paris_00bAujourd'hui les salles du palais des Thermes sont remplies de sculptures, statues, bas-reliefs, ornements votifs, etc., tirés soit du sol parisien, soit d'anciens monuments provenant des anciennes provinces : antiquités romaines, débris du moyen âge et de la Renaissance, tristes épaves de nos révolutions religieuses, politiques ou seulement édilitaires. C'est dans la grande salle du frigidarium que les curieux d'antiquités parisiennes peuvent contempler les plus anciens monuments découverts sur le sol de Lutèce ; ce sont les quatre autels gallo-romains élevés à Jupiter par les Nautes ou corps des mariniers de Lutèce, sous l'empereur Tibère, qui datent par conséquent du 1er siècle de l'ère chrétienne et furent trouvés le 16 mai 1711, comme nous l'avons déjà dit, dans les fondations d'une muraille très ancienne qui traversait du nord au sud le chœur de Notre-Dame, par les ouvriers chargés de creuser l'emplacement d'un caveau pour la sépulture des archevêques de Paris.


Paris_000Le premier de ces autels se compose de deux assises superposées et forme un cippe carré représentant Jupiter, Vulcain, le Mars gaulois ou Esus, cueillant le gui sacré, et un taureau portant trois grues, avec cette inscription : TARVOS (POUR TAURUS) TRIGARANUS. Le second autel est orné, sur trois faces, de figures et d'inscriptions frustes.

L'une de ces pierres renferme l'importante inscription qui se trouve reproduite ci-dessous :

TIB. CAESARE
AVG. I0VI. OPTVMO
MAXSVMO ....M (ARAM)
NAVTAE. PARISIACI.
PVBLICE. POSIERVNT.

Paris_00cC'est-à-dire : « Sous le règne de Tibère César Auguste, à Jupiter excellent et très grand, les NaUtes parisiens posèrent publiquement cet autel. » Il est donc avéré que, dès le commencement de l'ère chrétienne, quatre siècles avant la fondation de la monarchie, il existait à Paris une compagnie de navigateurs ou négociants fluviatiles, qu'il est plausible de considérer comme les ancêtres de la municipalité parisienne.




Paris_00dLe troisième autel représente d'un côté la figure de Pollux, armé de la lance et domptant un cheval ; du côté opposé, une figure semblable, mais sans nom, qui doit être Castor ; sur la troisième face, un vieillard barbu, dont le front chauve est armé de deux cornes de cerf dans lesquelles sont passés des anneaux. C'est le dieu CERNUNNOS, à qui Guilhermy, l'archéologue parisien par excellence, prêtait un caractère mystérieux purement imaginaire ; car c'est le nom très légitime du Bacchus cornu (en grec corne) qui se trouve dans plusieurs inscriptions gallo-latines recueillies par Forcellini ; la quatrième face représente le profil d'un homme, peut-être Hercule, brandissant une massue sur la tête d'un serpent. Le quatrième autel est aussi mutilé dans ses figures que dans ses inscriptions.

Loin d'être un lieu sacré au départ, le musée l'est devenu par le nombre important d'objets sacrés eux-mêmes qu'il contient. Parmi eux, une vierge noire provenant d'Auvergne, quelques belles pieces de représentation de la déesse-mère chrétienne. L'une d'elles porte même des trous sur les chakras. La célèbre tapisserie de la dame à la licorne fait l'objet d'un article à part entière.

http://www.paris-pittoresque.com/monuments/28b.htm

17 février 2007

Eglise Saint Séverin (Paris)

paris_354En sortant de la rue Saint-Julien-le-Pauvre sur la rue Galande, quelques pas nous ramènent à la rue Saint-Jacques, au débouché de la rue Saint-Séverin, qui longe le mur septentrional de l'église de ce nom.


paris_313Elle est placée et comme étouffée au centre d'un lacis extrêmement curieux de rues étroites et tortueuses, qui subsistent comme par miracle entre les larges voies de la rive gauche. Une étroite place devant le portail s'étrangle sur la gauche en une ruelle qui s'appelle la rue des Prêtres.

St Séverin est la doyenne des églises paroissiales de la rive gauche de la Seine.

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L‘église Saint-Séverin, d'origine mérovingienne, a été construite vers 650 par le moine ermite Saint-Séverin, dit le solitaire. Il s'était retiré près de la porte méridionale, au temps de Childebert Ier, à proximité d'un oratoire dédié à saint Martin.


paris_315Il eut pour disciple Clodoald, le futur Saint Cloud, dernier petit fils de Clovis qui avait échappé au massacre de sa famille par ses oncles. Le petit oratoire qui honorait Séverin devint par la suite une chapelle puis une basilique car les femmes des rois de France qui habitaient alors les Thermes prirent l'habitude de venir y faire leurs dévotions.



paris_319L'église sera reconstruite au XIème siècle après avoir été brûlée et pillée à de nombreuses reprises par les Normands deux siècles plus tôt. Le curé Foulques de Neuilly y prêchera la quatrième Croisade devant une importante foule de fidèles.









paris_320L'église sera reconstruite au XIIIème siècle, sous Philippe-Auguste, dans le style gothique flamboyant que nous connaissons aujourd'hui. La façade a conservé certains vestiges de la période romane.


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St Séverin devint aussi l'église des voyageurs car elle est située à proximité du Petit Pont, l'unique pont qui reliait au Moyen Age l'île de la Cité à la rive gauche de la Seine. Ceux-ci prirent l'habitude de venir dédier leurs fers à cheval à St Martin avant de partir en voyage.





paris_324Dans l'église du XIII ème siècle, une chapelle de la vierge était accolée au chevet, à la jonction actuelle de l'entrée du choeur et de la sacristie. Là fût érigée en 1311 la première confrérie établie en France en l'honneur de la très sainte vierge sous le titre de la conception immaculée. Les étudiants du collège des normands semblent avoir été à l'origine de cette dévotion mariale novatrice. Les bâtisseurs du XV ème siècle en ont perpétré le souvenir dans la clé de voûtes : le baiser d'Anne et Joachim, les parents de Marie, exprime la chaste conception de l'enfant.


paris_335Toujours au XIII ème siècle, les étudiants prétaient serment devant Notre-Dame de bonne espérance, de ne rien dire ou écrire qui pût offenser la très sainte vierge. La statue de bois disparut au XVIII ème siècle.

Connaissant les étudiants et les confréries, sous ce rituel se cache surement autre chose. Celà me rapelle les cornards du Puy ou les troubadours et leur trobar clus.


 


paris_331L'église est aujourd'hui un robuste monument gothique de 38 mètres de largeur, 58 mètres de longueur, et 17 mètres de hauteur située au coeur du quartier latin. Il renferme l'une des cloches les plus ancienne de la capitale qui porte le nom de Macée, fondue en 1412.


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Entourée de gargouilles qui dominent la façade des chapelles du bas-côtés, l'église est surmontée d'un clocher carré à deux étages. L'aspect médiéval des ruelles qui l'entourent rappelle la ville d'antan.




paris_316L'église actuelle présente, vue du côté de la façade, un haut pignon triangulaire, accosté d'un clocher en forme de tour carrée, de structure élégante et fine, percée de deux étages de longues baies ogivales, garnies de délicates colonnettes dans les ébrasements.


paris_314 Cette partie de l'édifice remonte au XIIe siècle ; son couronnement, ses clochetons et sa balustrade sont de deux siècles plus jeunes. La tour se termine par une flèche très aiguë, décorée de lucarnes et coiffée d'un lanternon, dont la pointe, dépassant les hautes maisons du vieux quartier, se laisse apercevoir de toute la ligne des quais de la Seine.


paris_345L'église comporte une nef à six travées, un chevet plat et des bas-cotés sans fioritures. La deuxième nef latérale, coté sud, date du XIVème siècle et les chapelles latérales de la fin du XVème.



paris_347La nef a la forme d'un parallélogramme terminé par une abside demi-circulaire. Elle n'a pas de transept. Elle a, comme celle de Notre-Dame, des collatéraux doublés, c'est-à-dire cinq nefs en largeur, environnées d'un centre de chapelles, disposition qui donne une grandeur étonnante à tout l'édifice. Celles-ci sont décorées de placages de marbre, qui enveloppent les piliers et transforment les ogives en arcades cintrées ; cette décoration, fort riche, mais qui dénature le style de cette partie de l'église, a été exécutée en 1684, ainsi que le petit baldaquin du maître-autel, aux frais de Mlle de Montpensier, celle qu'on surnommait la Grande Mademoiselle, la cousine germaine de Louis XIV.




paris_325Cette église possède le plus ancien triforium de Paris, un très beau déambulatoire composé de 10 doubles travées de piliers-palmiers.


paris_332La sacristie, construite en 1540, sera agrandie six années plus tard. Les architectes adopteront une structure triangulaire comportant un pilier central pour résoudre le problème du voûtement qui devait prendre appui sur des bases étroites en raison de la largeur de l'édifice. Le compagnon de Violet le Duc, Lassus, greffera en 1839 le portail du XIIIème siècle de l'église Saint-Pierre-aux-Boeufs de l'île de la Cité, récemment démolie lors du percement de la rue d'Arcole.



 

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Ce monument comporte de nombreuses sculptures médiévales ainsi que des bustes de Saint Pierre et de Saint Paul, exécutés au XVIIème siècle. La Vierge à l'enfant a été sculptée par Joseph Marius Ramus en 1839.

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paris_349Le jardin extérieur, curieusement appelé cloître, et dont les côtés sont constitués de curieuses niches d'architecture gothique, est un ancien cimetière. En fait, il s'agit des tombes de notables parisiens édifiés à partir du XVème siècle. Au centre étaient enterrés dans une fosse commune les dépouilles des déshérités.

paris_351Charnier à l'origine, ce cimetière n'en fut pas moins un lieu de vie. C'est ici que s'effectua en 1474 la première opération chirurgicale sur un condamné à mort souffrant de calculs rénaux. L'opération ayant réussi, l'homme fut grâcié. Par ailleurs, dès le XVIIème siècle, les niches furent fermées pour servir d'habitations aux prêtres de Saint Séverin. Il fallut attendre 1920 pour qu'elles soient restaurées.



 

paris_353http://www.paris-pittoresque.com/monuments/27b.htm
http://www.insecula.com/salle/MS01901.html
http://www.uquebec.ca/musique/orgues/france/sseverinp.html

16 février 2007

L'église abbatiale Saint-Germain-des-prés (Paris)

paris_495L'église et le monastère de Saint-Germain des Prés remontent, comme l'église cathédrale de Notre-Dame dans la Cité, et comme l'église collégiale de Saint-Germain-l'Auxerrois sur la rive droite, aux plus anciennes époques de la monarchie mérovingienne, c'est-à-dire à Childebert Ier, un fils de Clovis, et à Ultrogothe, sa femme, qui régnèrent à Paris de 511 à 538.


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L'actuelle abbaye de Saint-Germain-des-Prés a été fondée à l'emplacement de l'ancienne abbaye créée par Childebert dans les années 540. Il souhaitait y abriter la Tunique de Saint Vincent obtenue des arabes lors de la prise de Saragosse en 542. L'abbaye est alors dédiée à la Sainte-Croix et à Saint Vincent. Il y fait venir des moines de l'Abbaye Saint Symphorien d'Autun.
Les historiens considèrent généralement que cette église est la plus ancienne de Paris.




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Elle tient son nom de l'évêque Germain (496-576) qui participa à sa fondation et qui l'administra. Dès 557, Germain, évêque de Paris en fait un lieu de culte et lorsque celui-ci meurt en 576, sa tombe y est déposée et l'église devient un lieu de pélerinage. Elle prendra le nom de Saint-Germain (des Prés) au IXe siècle.

Childebert Ier y fut inhumé et, après lui, l'abbatiale recevra les sépultures des rois mérovingiens de Paris : Childebert Ier en 558, Chilpéric Ier en 584, Frédégonde en 598 et Clotaire II en 628.

Les corps, entourés d'un suaire ou vêtus, furent déposés dans des tombeaux placés dans le chœur des moines, ainsi l'abbaye de Saint-Germain-des-Près, fut, avant l'abbaye de Saint-Denis, la première nécropole royale. Charlemagne lui donne des privilèges et immunités qui la rendent indépendante de autorités civiles et religieuses de Paris.




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En 861, l'abbaye est incendiée par les Vikings, elle fut reconstruite de 990 à 1021 sous la direction de l'abbé Morard. Un Lombard, Guillaume de Volpiano, devient Abbé en 1024. Il réforme le monastère qui suit alors la règle de Saint Benoît. Le nombre de moines s'étant accru, , le choeur est agrandi , il est consacré par le Pape Alexandre III en 1163. Au XIIIème siècle les bâtiments conventuels sont reconstruits.



paris_531L'abbaye demeura longtemps isolée sur le versant méridional du petit Pré aux Clercs ; les hautes murailles élevées autour du couvent en 1239 par Simon, abbé de Saint-Germain, devinrent en 1368 de véritables fortifications par ordre de Charles V, qui, en guerre avec les Anglais, craignait une surprise de leur part contre les faubourgs de Paris ; en même temps fut creusé un petit canal large de huit à onze toises et profond de cinq toises, qui mettait les fossés de l'abbaye en communication avec la Seine. Ce canal, appelé la petite Seine ou la Noue, et qui séparait le petit Pré aux Clercs du grand, comblé vers le milieu du XVIe siècle, devint ensuite la file des Petits-Augustins, puis la rue Bonaparte.

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Une petite agglomération s'est formée peu à peu autour de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, située comme son nom l'indique à l'extérieur de l'agglomération au Moyen Âge, c'est elle qui va former le Quartier Saint Germain des prés. Plus tard elle cède une partie de ses terrains au bord de la Seine (le Pré-aux-Clercs) à l'Université de Paris.


Pendant tout le Moyen-Âge, l'abbaye a été très riche et très puissante. Le monastère devient, avec les siècles, un des grands centres intellectuels européens.


paris_551Pendant l'Ancien Régime (XVI - XVIIIème siècles), l'Abbaye se transforme, elle adopte la règle des Bénédictins de Saint Maur en 1631 et bénéficie d'un renouveau intellectuel. De nouveaux bâtiments sont construits.

L'abbaye est dissoute lors de la révolution française et, en 1791, l'église devient d'abord une église paroissiale puis est convertie en usine de salpêtre. Les anciennes tombes des rois mérovingiens sont dispersées, les statues du portail sont détruires et la bibliothèque disparait dans un incendie en 1794.  Les batiments et annexes de l'Abbaye sont finalement vendus. Les terrains sont lotis par des immeubles d'habitation.
Les bâtiments sont dévastés par le percement de la rue de l'Abbaye en 1800.

paris_568aEn 1803, l'église est rendue au culte et au cours des années qui suivent, elle menace alors de tomber en ruines au point qu'on envisage de la démolir. Les deux tours au niveau du chevet sont détruites. De 1819 à 1823, la nef de l'église est condamnée pour raison de sécurité. Grâce à l'active campagne de sauvegarde menée par Victor Hugo et par le curé de la paroisse, l'église et la palais abbatial, rue de l'Abbaye, sont restaurés au XIXe siècle par l'architecte Goddle alors que le peintre Hyppolite Flandrin couvre la nef de compositions murales.




paris_497A l'extérieur, la vieille église s'annonce par un porche mesquin, construit au XVIIe siècle et surmonté d'une grosse tour carrée ; à son plus haut étage, deux baies cintrées du XIIe siècle, accompagnées de colonnes, s'ouvrent sur chacune de ses quatre faces et laissent échapper les vibrations de ses cloches sonores ; terminée par une haute flèche couverte en ardoises, la tour de Saint-Germain des Prés, avec ses arceaux romans, domine majestueusement cette région de Paris, qui est née et s'est développée sous son ombre. Un souvenir curieux s'y rattache : le 2 novembre 1589, Henri IV, assiégeant Paris, monta au sommet de la tour, accompagné d'un seul religieux, pour examiner la situation de la ville ; il fit ensuite le tour du cloître sans entrer dans l'église, et se retira sans dire un mot.

paris_574L'édifice incorpore des éléments d'époques très différentes. La voûte en ogives de la nef date du XVIIè siècle, le presbytère du XVIIIè et une grande partie de la décoration intérieure du XIXè siècle. Enfin, le charmant square, attenant à l'église, abrite les ruines de la Chapelle de la Vierge

Avec ses 65 mètres de longueur, 21 mètres de largeur, 19 mètres de hauteur, l'église est de petite taille. Si l'architecture abbatiale romane a beaucoup changé d'aspect depuis le XIème siècle, au gré des destructions et des restaurations multiples, il reste néanmoins un grand nombre d'éléments d'origine.




paris_563aLes chapiteaux du choeur à quatre travées présentent des thèmes traditionnels caractéristiques du style roman. Des trois clochers d'origine, subsiste aujourd'hui la massive tour de façade, dit le clocher-porche (construit entre 990 et 1014) qui est l'une des plus anciennes tours de France. C'est au XIIème siècle que l'on donnera à cette tour ses arcades et sa flèche, restaurée au siècle dernier. La façade principale date du XIIème siècle, et l'on discerne encore les souches des deux tours latérales primitives.


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Le déambulatoire conserve également à peu près intacte son architecture romane du XIIème siècle. Il est bordé par cinq chapelles rayonnantes, voûtées d'ogives et consacrées en 1163 par le pape Alexandre III. Les vitraux de la quatrième chapelle sont les seuls à être composés de fragments de verrières du XIIIème siècle.





paris_538_copieLes arcades, construites vers 1163 sur le modèle de Senlis, de Saint-Denis et de Noyon (dont une partie est encore en plein cintre), supportaient autrefois des tribunes (comme à Notre-Dame), supprimées en 1646. Les fûts de marbre sont beaucoup plus anciens et proviennent de l'édifice primitif de Childebert. Ils constituent les plus beaux vestiges mérovingiens de la capitale. Le choeur présente d'admirables les colonnes du triforium. Elles proviennent de la toute première basilique mérovingienne, construite au VIème siècle.


paris_545Au cours de sa dernière restauration, l'église entière, depuis la voûte jusqu'aux murailles, a été peinte de diverses couleurs, sous la direction de l'architecte Baltard ; cette décoration polychrome s'applique même aux colonnes, dont les chapiteaux sont dorés.

http://www.paris-pittoresque.com/monuments/40b.htm

http://www.insecula.com/salle/MS01891.html



paris_543Quelques pieds de colonnes représentent surement des indications quand aux courants telluriques présents sous l'église.


paris_569Un beau bénitier nous accueille sur la gauche en entrant. C'est un gros coquillage, le tridacne.

Plus grand mollusque du monde après le calmar géant, le bénitier ou tridacne géant fait partie de la triste liste des animaux en voie  de disparition. Pêché de manière excessive pour l'intérêt de sa coquille et parce qu'il est comestible, le tridacne est aujourd'hui en danger et fait     l'objet d'une protection internationale.

Ce coquillage énorme dont les valves sont bien connues à l'entrée   des églises et des cathédrales, peut atteindre des dimensions   assez surprenantes.
Le record connu avoisine 1,40 m pour près de 250kg.
Cet   animal jouit d'une mauvaise réputation: la légende dit qu'il pourrait   happer le bras ou la jambe d'un plongeur et ne plus les lâcher... Une   simple observation de la biologie de cet animal montre qu'il est totalement   incapable de faire de mal à quiconque.

tridacneA cela deux raisons :
la première vient du fait que notre géant débonnaire ne   peut se refermer sur une proie éventuelle sans se blesser lui-même   en pinçant la chair de son manteau qui déborde de la coquille,   ce mouvement lui demandant plusieurs minutes.
La deuxième raison vient du fait que le tridacne est végétarien.   Ce régime végétarien qui nous rassure sur les intentions   de l'animal, est assez peu commun. En effet, pour se procurer sa nourriture,   il abrite et "cultive" dans ses tissus vivants, des algues vertes   microscopiques dont il se nourrit. Pour se développer, ces algues ont   besoin de lumière, ce qui explique que le bénitier vive dans les   eaux peu profondes des récifs coralliens du sud-ouest Pacifique.
Comme toutes les autres espèces de bénitiers (il en existe 6),   le tridacne géant vit parmi les coraux des récifs, enfoncé   verticalement, l'ouverture de la coquille dirigée vers le haut.
Lorsqu’il est jeune, l’animal sécrète un byssus, touffe de filaments qui passe par l’ouverture de la coquille et par laquelle il se fixe au fond marin, la charnière dirigée vers le bas. A mesure que la colonie grandit, des coraux, des éponges, des algues la recouvre ou l’entourent, la dissimulant sous leur masse, n’en laissant dépasser que le bord. Les valves légèrement écartées laissent entrevoir le manteau brillamment coloré en vert, en rouge, ou en bleu. Les bords de ce manteau sont hérissés de protubérance enfermant les organes hyalins, sortes de de lentilles qui concentrent la lumière dans les profondeurs des tissus et y favorisent par la photosynthèse, la multiplication d’algues microscopiques. Il est plus beau dans l'eau, non ?

paris_521Quelques photos de chapiteaux expressifs, d'anciennes sculptures.


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