San nicolas de Bari, la crypte
Son plan est rectangulaire (30,69m x 14,81m). Elle est divisée dans le sens de la longueur par trois rangées de colonnes, en 4 nefs couvertes de petites voûtes d'arêtes. Sur la paroi orientale s'ouvrent trois absides semi-circulaires selon un type architectural repris dans le transept de l'église supérieure.
Les 26 colonnes sont taillées dans des matériaux rares (deux en marbre de Numide, deux en brèche coralienne, une en marbre cipolin, les autres en marbre grec).
Certains des chapiteaux sont de tradition bizantine, sculptés de feuilles d'acanthe et de rinceaux variés, d'autres sont romans et nous présentent un symbolisme qui mériterait une étude approfondie. (remarquez le loup tenant le lapin par le coup... Tiens, un lapin ?)
Je pencherai pour les différentes étapes du grand-oeuvre, pour la transmutation du vil métal en or...le vil métal étant ce que l'on veut bien y mettre.
De couleur rouge, veinée de blanc, le pilier miraculeux se trouve dans la partie Sud de la crypte. La légende, dont nous avons une trace écrite du conseiller de la reine giovanna I, le florentin Niccolo Acciaiuoli en 1359, parle d'une ancienne chapelle. Cette colonne en faisait partie, et a été posée des mains même de Nicola lors de sa construction.
A cette légende des premiers jours se sont rajoutées d'autres légendes, comme celle qui parle d'un voyage de Nicola à Rome, où il aurait poussé la colonne dans le Tibre. Elle serait parvenue seule à Bari, où des marins la virent dans les eaux. Ils ne réussirent pas à la sortir. La nuit où les reliques de Nicolas ont été posées dans la crypte, le peuple entendit le son des cloches et vit Nicolas lui-même, aidé de deux anges, y placer la colonne. Le tableau sur le mur représentant cet épisode fut peint en 1660 par Nicola Gliri. Je ne sais pas s'il est vraiment miraculeux, mais quand j'ai posé ma main dessus, j'ai vraiment senti l'énergie qui s'en dégage.
Sous l'autel, le tombeau de san Nicola. L'endroit est énergétiquement très puissant. Les reliques du saint y sont pour beaucoup (les mesures radiesthésiques de l'huile sainte sont impressionnantes...). L'atmosphère y est prenante, la foi des pélerins forme un égrégore presque palpable.
De ses restes suinte la fameuse huile sacrée miraculeuse, que l'on peut se procurer dans le magasin du parvis.
Dans l'abside gauche, une chapelle orientale fut installée. Pour la première fois dans l'histoire, après la séparation des églises catholique et orthodoxe en 1054, on peut voir dans une église desservie par des catholiques une chapelle dans laquelle les orthodoxes peuvent celebrer leur liturgie. La dévotion à Nicola les a toujours rassemblés, et en l'église de san Nicolas, ils se retrouvent afin de prier ensemble.
Dans l'abside centrale, derrière l'autel érigé sur le tombeau du saint, nous trouvons une icône bizantine de Nicola. En haut, le christ et la vierge, en bas, en prière, les donnateurs : Etienne II Ouroch, roi de Serbie, et sa femme Hélène. De style typiquement bizantin des XIIIème et XIVème siècles, l'icône est recouverte d'argent doré, oeuvre des orfèvres siciliens d'origine grecque Ruggero de Juria et Roberto de Barolo.
La façade du sarcophage de l'abbé Elie, près de l'entrée de la crypte, est un remarquable exemple de la sculpture des Pouilles où les éléments d'inspiration classique se mèlent à l'élégance raffinée de l'ornementation byzantine.
Le pavement remonte probablement à l'époque de l'abbé Eustache (1105-1123). Il montre des caractères orientalisants. Beau labyrinthe, non ?