Cathédrale Notre-Dame de Moulins
La première mention d'habitations dans un lieu se nommant Moulins remonte à 990.
Moulins est devenue capitale du duché de Bourbon, au détriment de Souvigny, à partir de l'accession au duché, en 1488, de Pierre II (1438-1503), dit Pierre de Beaujeu, époux depuis 1474 d'Anne de France (1461-1522).
La cathédrale
Avant 1390, il existait, à l'emplacement du choeur, une petite chapelle dédiée à Notre-Dame.A l'initiative de Louis II, elle fut démolie pour construire une collégiale, remplacée à son tour en 1468 par l'actuelle collégiale aux dimensions plus vastes.
Partie la plus ancienne de l'édifice actuel, construite en style gothique flamboyant, sa première pierre fut posée par Agnès de Bourgogne, mère de Jean le Bon, duc de Bourgogne, et veuve du duc Charles Ier de Bourbon. Les travaux continuèrent sous le duc Pierre II de Bourbon et sa femme, la duchesse Anne de France, fille de Louis XI. Ils se terminèrent vers 1540 par un simple mur de façade orné d'une rose. La collégiale, construite en grès jaune et rouge, était composée d'un vaisseau orienté, flanqué de bas-côtés sur lesqueles s'ouvraient des chapelles latérales. Sa façade orientale avait un chevet plat. Elle constitue actuellement le chœur de la cathédrale.
Moulins fut érigée en évêché en 1822. Le premier évêque, Antoine de La Grange de Pons, établit son siège épiscopal à Notre-Dame et décida de l'agrandissement de cette église, devenue trop exigüe. Son successeur, Pierre-Simon-Louis-Marie de Dreux-Brézé entreprit d'importants travaux : la nef, dont la surface est doublée, les deux collatéraux et la façade harmonique avec ses deux flèches hautes de 81 mètres.
Ces ajouts architecturaux sont réalisés en style néogothique, sous l'influence de Viollet-Le-Duc. L'architecte parisien Lassus - auquel on doit la restauration de Notre-Dame de Chartres, de la Sainte Chapelle et de Notre-Dame de Paris dont il construisit la sacristie - commença les travaux qui furent continués par Millet et Selmersheim après la mort de Lassus en 1857.
Le triptyque du Maître de Moulins
Le
trésor de la cathédrale possède, dans la sacristie du chapitre, le
célèbre triptyque de la Vierge en gloire (vers 1501) du « Maître de
Moulins », dont l'identité demeure inconnue malgré diverses
attributions dont celle du musée du Louvre au peintre Jean Hey.
Chef-d'oeuvre
de l'art français, il fut exécuté pour Pierre II, duc de Bourbon, et
Anne de France, que l'on voit tous deux de chaque côté de la Vierge en
gloire, accompagnés de Suzanne, leur fille. Saint pierre présente le
duc, Sainte Anne sa femme et sa fille.
C'est
un retable, avec une grisaille extérieure représentant l'annonciation.
Puis à l'intérieur, c'est le jaillissement des couleurs, la qualité de
la peinture, la sensibilité des visages et des mains.
La
Vierge est enveloppée de soleil, elle a la lune sous les pieds et est
couronnée de 12 étoiles :c'est la ierge de l'apocalypse.
http://triptyquemoulins.free.fr/
La vierge noire
Depuis
toujours, Moulins et sa région ont été consacrées à la déesse-mère,
puis à la vierge. La vierge noire de Moulins est une vierge en majesté
du XIème siècle, qui a été marouflée au XVème. la croyance populaire en
fait un don de Saint Louis et l'histoire voudrait qu'elle ait été
ramenée de Palestine par un sire de Bourbon.
Il
y eut à Moulins deux vierges noires, dont l'une oeuvre d'un sculpteur
local. La vierge noire arreta en 1655 l'incendie qui commençait à
détruire la ville, par l'action d'un habitant qui jeta dans les flammes
le manteau de la statue.
On avait coutume de faire brûler devant Notre-Dame de Moulins une roue de cire, symbole solaire de régénération, comme à Marsat
(Vierges noires, Jacques Bonvin)