25 novembre 2009

La collégiale Notre-Dame d’Espérance

Notre_Dame_de_Montbrison_0La collégiale Notre-Dame d’Espérance fut fondée par Guy IV comte du Forez (1196-1241), mort à son retour de Terre Sainte et inhumé dans l’église.













Notre_Dame_de_Montbrison_2Sa construction commença en 1212 mais ne fut achevée que deux siècles plus tard, en 1466, lorsque les ducs de Bourbon succédèrent aux cotes du Forez, qui firent construire les deux dernières travées et la façade, flanquée de deux clochers dont un est inachevé.

 Le but du fondateur fut de faire de Montbrison, où il avait son château le plus important, sa capitale, et d’y installer un chapitre de 13 chanoines où il pourrait trouver des fonctionnaires instruits et dévoués pour l'administration du comté.

 












Notre_Dame_de_Montbrison_17Guy acheta le terrain alors sur le territoire de Moingt, à un seigneur voisin. Le sol était marécageux, aussi des poteaux de bois furent enfoncés dans la terre avant de faire de très profondes et solides fondations. La pierre d’honneur fut posée par son fils alors âgé de 5 ans.

Le premier office fut célébré le 23 novembre 1226 et fut commémoré par la pierre d’honneur scellée au fond de l’abside, en présence de Renaud de Forez, l'archevêque de Lyon, oncle du comte. Sur cette pierre est gravé l’inscription suivante : « Lecteur, souviens-toi toujours qu’en la fête de Clément, deux fois cent, quatre fois cinq six ajouté, l’an du seigneur une fois mil, deux fois cent, quatre fois cinq six ajouté, la première pierre de cette église fut placée. Elle témoigne que Guy IV, tout enfant, l’a posée, représentant le comte son père et son oncle l’archevêque de Lyon. Le père a fourni librement l’emplacement, a pourvu la construction et l’a dotée. Sa dot est la seigneurie de Moingt, la dîme de Verrières et 60 livres du marché de Montbrison. » Guy fit transférer la statue de la Vierge (Notre-Dame d'Espérance) de son château à la collégiale ainsi que les reliques de saint Aubrin, patron de la ville.

Notre_Dame_de_Montbrison_6François 1er vint à Montbrison en 1536 pour le rattachement du Forez au royaume de France et devint premier chanoine de Notre-Dame. Pendant les guerres de religion, la ville fut prise le 14 juillet 1562 par les protestants, pillée, Notre-Dame saccagée, le trésor volé. Lors de la Révolution, les chanoines furet chassés, l'église encore une fois saccagée : elle servira de temple de la Raison, de cantonnement pour les troupes : plus de vitraux, de boiseries, de peintures. Après le Concordat (1803), elle devint église paroissiale.

 





Notre_Dame_de_Montbrison_4Le style en est le gothique forézien ou gothique « étalé ». La pierre fut tirée des carrières de Ruffieu et de Moingt.

La façade occidentale donne une impression de puissance.













Notre_Dame_de_Montbrison_2Les lignes en sont sévères.


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Notre_Dame_de_Montbrison_3Le portail est encadré par deux tours épaulées de deux contreforts. Il a perdu son trumeau, le pilier central qui supportait son linteau. Il est encadré avec une richesse qui contraste avec l’austérité de la façade. Il comporte un tympan sculpté surmonté de voussures en arc d’ogive. Des emplacements sont prévus pour recevoir des statues, mais seule la place d’honneur est occupée par la Vierge portant l’enfant, du XIIIème siècle.

 

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Notre_Dame_de_Montbrison_1Le clocher nord, haut de 42,70 m et seul achevé, possède deux étages de fenêtres géminées portant le blason des comtes du Forez et des ducs de Bourbon, avec à son sommet l’écusson de France à trois fleurs de lys.

 

 












 


Notre_Dame_de_Montbrison_8Le portail latéral nord est précédé d'un porche et le tympan porte un ensemble sculpté par Fabisch. Notre-Dame de Bon-Coeur trône au centre, entourée de Saint-Aubrin, patron de Montbrison, et Saint Claude, évêque de Besançon. Ce groupe remplace la statue de Notre-Dame de Bon-Coeur, détruite à la Révolution.

 















Notre_Dame_de_Montbrison_9La collégiale fait 67 m de long et 20 m de haut. La nef principale comporte 6 travées. La première est du XIIIème siècle, les suivantes des XIVème et XVème siècles.

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Notre_Dame_de_Montbrison_10La différence d’époque est surtout visible dans les fenêtres du haut. Les plus anciennes sont lancéolées, les autres sont en forme de rectangle trilobé reposant sur un faux triforium.

 












Notre_Dame_de_Montbrison_26Les piliers ont tous une base polygonale, présentant 4 colonnes et 4 colonnettes moins engagées. Sur les chapiteaux s’épanouit la flore du Forez : chêne, marronnier, vigne, chou frisé, géranium et de rares bouquets de roses. Aux voûtes, les clés d’ogive se ferment sur des figures humaines.

 










Notre_Dame_de_Montbrison_15Dans le chœur se trouve le gisant de Guy IV. Le comte est représenté couché, les mains jointes sur la poitrine, les pieds posés sur un lion. La tête, appuyée sur un coussin, est couverte d’une calotte à fond plat surmontée d’un bouton. Il est vêtu d’une longue cote, fermée au cou par une pièce d’orfèvrerie. Un manteau largement ouvert est retenu sur les épaules par un long cordon. La ceinture est enrichie de barrettes et de quintefeuilles en relief ;








Notre_Dame_de_Montbrison_16une sorte de baudrier orné de barrettes et de dauphins en relief y rattache l’épée dont la poignée et le haut du fourreau sont finement décorés. Une bourse pend à la ceinture du côté gauche. Les pieds sont chaussés de souliers légers et portent des éperons, alors que le comte est en habit civil. Le tombeau de Guy IV résume sa vie : l'épée (le guerrier), le bonnet (l'homme cultivé), l'aumônière (l'homme charitable), le lion (l'homme courageux)

La Mure rapporte que six hommes vêtus de grands manteaux entouraient autrefois le tombeau de Guy IV, profané par les Huguenots pendant les guerres de religion puis lors de la Révolution.

 










Notre_Dame_de_Montbrison_11Se trouve également dans le chœur la croix des Saints ou d'Estiallet : pour demander la fin de la peste et, à l'avenir protection du ciel, les habitants érigèrent une croix, sur la rive du Vizézy, au hameau d'Estiallet, à un quart de lieue à l'ouest de la ville. En grès, elle porte sur un fût haut de 2 m 21 six statues étagées deux par deux de saints invoqués contre les épidémies : Jean-Baptiste, Laurent, Catherine, Barbe, Madeleine et Pierre. Ces statues furent peintes de couleurs vives comme en témoignent encore des traces de polychromie. Le croisillon d'origine a malheureusement été perdu. Louis Bernard l'avait daté de 1628.












Notre_Dame_de_Montbrison_12aCette croix qui avait franchi l'époque révolutionnaire fut restaurée une première fois en 1820 et était encore en place près de la rivière montbrisonnaise au début du XXème siècle.

 













Notre_Dame_de_Montbrison_14L’abside est la partie la plus ancienne de l’édifice. Le plan en est polygonal, sans transept ni déambulatoire. Elle est éclairée par 4 hautes fenêtres. Il y en avait primitivement 5, mais l’une d’elle fut murée lors de la construction de la sacristie.

 











Notre_Dame_de_Montbrison_22Un petit passage permet de rejoindre le collatéral sud. Il fut ouvert au début du XVIème siècle par Claude de Saint-Marcel entre l’abside et la chapelle Saint-Roch, faisant disparaître l’une des baies à lancettes de l’abside.

















Notre_Dame_de_Montbrison_18L'autel Saint-André, d'une décoration Renaissance, se trouve dans ce passage. Il fut fondé par le chanoine André Vendes dont les initiales entrelacées se remarquent à plusieurs endroits. Sa décoration est de style renaissance.

 











Notre_Dame_de_Montbrison_19Sur ses montants se trouvent de bien curieuses sculptures...

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Notre_Dame_de_Montbrison_21  Lui faisant face, une niche d’où débordent deux culs de lampe sur lesquels devaient être placés des statues

 













Notre_Dame_de_Montbrison_23L’ancienne chapelle Saint-André, primitivement appelée Sainte-Catherine, servit de salle capitulaire. La restauration de l’église vers 1960 fit apparaître une peinture murale du XIIIème siècle représentant sainte Catherine d'Alexandrie sous une arcade trilobée, terrassant le dragon. A ses pieds un chanoine de Notre-Dame agenouillé et priant. Au dessus de lui, l’inscription « clamens rose » identifiée comme étant la sépulture de Clément Rosset, chanoine administrateur de l’Hôtel-Dieu qui fit construire la chapelle.

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Notre_Dame_de_Montbrison_29L'église conservait quelques statues : la plupart sont désormais gardées à l'abri, comme le reliquaire de saint Aubrin.  La plupart sont du XVIIIème comme celles de saint Roch et de saint André.

 

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Notre_Dame_de_Montbrison_plan21- Portail d’entrée XVème siècle
2- Sixième travée surmontée de la tribune et des orgues
3- Clocher nord
4- Clocher sud inachevé
5- Chapelle des morts
6- Chapelle Saint-Louis
7- Chapelle de la Vierge
8- Chapelle de la Vierge
9- Chapelle Saint-André
10- Porte latérale sud
11- Chapelle du Sacré-Cœur
12- Sacristies
13- Autel Saint-Roch
14- Tombeau de Claude de Saint-Marcel
15- Tombeau de Mathieu de Bourbon
16- Passage renaissance
17- Pierre d’honneur
18- Tombeau du comte Guy IV de Forez
19- Autel du XIXème siècle
20- Croix d’Estiallet
21- Chapelle Saint-Aubrin
22- Tombeau de Pierre du Verney
23- Chapelle Sainte-Cécile
24- Reliques de saint Aubrin
25- Chapelle des Robertet
26- Porte aux armes des Robertet
27- Portail latéral nord

Pour voir la carte, c'est ici.

http://forezhistoire.free.fr/notredame.html

http://www.forez-info.com/encyclopedie/memoire-et-patrimoine/1957-notre-dame-desperance.html

http://www.ville-montbrison.fr/spip.php?rubrique16

Posté par madame_dulac à 17:45 - - Commentaires [2] - Permalien [#]