L’abbaye Saint-Pierre de Lyon
En 1829, dans "l'Histoire de Lyon, depuis sa fondation jusqu'à nos jours", Pierre Clerjon parle d'un premier oratoire, une petite recluserie, construite à l'emplacement de l’actuel palais Saint-Pierre à la fin du IIIe siècle. Il fut bâti par un certain Albert ou Aldebert, gouverneur de Lugdunum sous le règne de Septime Sévère, nouvellement converti au christianisme.
Il y consacra à Dieu ses deux filles, Radegonde et Aldegonde, qui fondèrent le premier monastère, le « Monasterium sancti Petri puellarum ». Il fut détruit au Ve siècle lors des invasions barbares, puis reconstruit au VIe sous l'impulsion de Godegisel, roi Burgonde. La règle bénédictine fut adoptée au VIIe siècle, et saint Ennemond donna l'impulsion à l'abbaye en lui prodiguant des largesses.
Ennemond est né à Lyon aux environs de l'an 620, dans une famille gallo-romaine, sous le règne de Clovis II. Son père était préfet des Gaules. Il devint évêque de Lyon en 645. Il évangélisa la région de Saint-Chamond dont l'église renferme encore une de ses reliques. Victime d'un complot en 657 à Châlon, son corps fut ramené à Lyon dans l'église Saint-Nizier. Il a donné son nom par dérivation linguistique à Saint-Chamond dans la Loire. On raconte que c'est Ennemond qui, le premier, imagina d'appeler les fidèles à l'office en faisant sonner les cloches des églises. De même, au moment où sa dépouille fut ramenée à Lyon, toutes les églises se seraient mises à sonner sur son passage.
Quelques textes retrouvés nous parlent d'une première restauration faite par l'évêque Leidrade vers l'an 800 après les invasions sarrasines. De l’église carolingienne nous reste certaines parties du parement extérieur du mur nord de la nef.
A cette époque, l’abbaye prit le nom de Saint-Pierre-les-Nonnains et devint le plus riche établissement religieux de la ville, relevant directement du Vatican. Une autre restauration complète fut faite en 1173 à l'initiative de l'abbesse Rolinde.
L’église romane Saint-Pierre, conventuelle, date de cette époque. L’église Saint-Saturnin, paroissiale, fut construite juste à côté d'elle : ses revenus seront perçus par les moniales.
Quelques parties romanes de l’église Saint-Pierre nous sont parvenues : le clocher-porche et les murs nord et sud de la nef.
La voûte du porche en plein cintre est entourée de deux archivoltes reposant sur deux colonnes à chapiteaux et sur deux pilastres carrés. Voûte et archivoltes sont formées de pierres claires et sombres alternées.
Les chapiteaux externes présentent des fleurs à cinq pétales, les chapiteaux des colonnes internes s’ornent de têtes humaines et animales : des lions, solaires, et des figures rondes, lunaires. Peut-être aussi des rongeurs, pattes posées sur une bordure.
La grande niche, qui semble avoir servi d'entrée à la tribune au XVIIe siècle correspond à l'une des fenêtres qui éclairaient autrefois la nef.
Les deux chapelles situées de part et d'autre de l'entrée du chœur forment les bras du transept. L'une était dédiée à sainte Marguerite, l'autre à saint Benoit, fondateur de l'ordre auquel appartiennent les religieuses.
Celle là servit d'oratoire à l'abbesse, et sur l'autel, chaque matin, étaient exposées les reliques de saint Ennemond. Les autres chapelles seront ajoutées ultérieurement et transformées au XIXe siècle en bas-côtés.
Sur le plan scénographique de Lyon de 1550, on remarque dans le cloitre un puits et un arbre. Ces deux symboles, comme nous le verrons à Saint-Jean, sont issus des anciennes pratiques druidiques, et se rapportent aux énergies telluriques et cosmiques.
C'est au XVIIe siècle qu’Anne de Chaulnes décida la reconstruction de l’abbaye. Elle fit appel à François Royers de la Valfrenière pour mener à bien ce projet. L'édifice se présentait comme un imposant palais de style romain, s'étirant sur tout un long côté de la place des Terreaux.
A partir de ce moment, l'église étant devenue paroissiale, les religieuses assistèrent à l'office depuis une vaste tribune recouvrant une grande partie de la nef. En 1679 fut construit le grand escalier du nouveau couvent, directement relié à la tribune par un passage qui fut retrouvé et restauré en 1997.
En 1744, l'architecte Antoine Derégando transféra la tribune à l'autre extrémité de l'église, dans le chœur qu'il agrandit de 3 travées vers l'est. Il refit la voûte, construisit un nouveau clocher, élargit les fenêtres et vint plaquer sur les anciens murs le décor d'arcs et de pilastres.
Pendant la révolution, Saint-Saturnin fut détruite et Saint-Pierre devint fabrique de salpêtre avant d'être rendue au culte en 1803. Des travaux exécutés en 1822 supprimèrent la tribune et créèrent l'actuel décor du chœur. En 1907, au moment de la séparation de l'église et de l'état, Saint-Pierre fut désaffectée.
La ville de Lyon l'attribua au musée des Beaux-arts, et le 10 juin 1934, Edouard Herriot inaugura la première présentation de la collection de sculptures.
Il est de notoriété publique à Lyon que l’abbaye eut une période sentant le soufre. Elle recevait les filles issues de la haute noblesse : pour être admises, elles devaient fournir la preuve d'au moins quatre générations de noblesse paternelle. Dotée richement en terres et autres revenus, l’abbaye, à partir du XVIe siècle vit ses mœurs changer. La discipline se relâcha, les moniales vivaient souvent dans des maisons privées alentours, où elles menaient grand train.
Lors d’une visite royale à Lyon en 1503, Louis XII et la reine Anne de Bretagne reçurent des plaintes de Monseigneur d’Amboise, archevêque de Lyon. Les moniales (particulièrement Françoise d’Albon et Alice de Theizé) accusées de débauche, furent alors sommées de reprendre une vie de clôture dans l’abbaye et de respecter la règle de Saint Benoît. Refusant cette réforme, les moniales, soutenues par leurs puissantes familles, se rebellèrent et firent appel au pape pour défendre leurs droits.
Malgré cela, en 1516 fut décidé de les expulser de l’abbaye, ce dont se chargea l’archevêque François II de Rohan. De nouvelles filles arrivèrent, certes moins nobles, mais plus obéissantes. C’est alors que survint un épisode mal connu : l’abbaye fut le théatre de phénomènes inquiétants, poltergeists et autres possessions. Il se disait que le fantôme d’Alice de Theizé, qui était morte d'une maladie honteuse, était revenu pour se venger, et que le diable l’accompagnait sous la forme d’un chien noir aux yeux verts. Un exorcisme fut pratiqué en 1527 par l’aumônier du roi, Adrien de Montalembert, sur la religieuse Antoinette de Grôlée. Mais Alice, affublée du titre de "fille charmante, mais peu canonique", continua ses apparitions jusqu’aux guerres de religion, lorsque les protestants du baron des Adrets vinrent détruire les bâtiments en 1562.
A Clocher-porche
B Chapelles
C Tribune
D Passage du grand escalier à la tribune
E Chœur
F Clocher
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_des_beaux-arts_de_Lyon
http://www.mba-lyon.fr/mba/
http://www.france-secret.com/lyon_art5.htm
Le musée des Beaux-arts du palais Saint-Pierre de Lyon
L’ancienne abbaye transformée en musée contient une collection très complète d’œuvres d’art. Je me cantonnerai aux artéfacts ayant un rapport avec le sacré. La visite remonte dans le temps, et commence avec quelques pièces appartenant à l’Egypte ancienne.
Egypte
Voici donc un bas-relief de paroi de tombe représentant un prêtre soutenant la momie du défunt. Il date du Nouvel Empire, XXe dynastie, 1186-1070 avant notre ère.
Puis arrivent les momies, dont la tête d’un homme qui fut recouverte de plaque d’or ou d’électrum au IIe siècle.
Juste après, les sarcophages, dont celui d'Isetemkheb, fille d'Ankhsyeniset qui vécut au VIIe siècle avant notre ère, au début de l'époque saïte, pendant la XXVIe dynastie. Il provient des environs de Thèbes. Le cercueil avait pour fonction d'assurer la conservation du corps, le décor et les textes, sa protection magique. Dans le couvercle, la momie bénéficiait de la protection d'une divinité solaire : Nout, dont la robe étoilée évoque la voûte céleste. De part et d'autre, les quatre fils d'Horus et quatre génies-gardiens du ciel assistent la déesse. La cuve est consacrée à la renaissance osirienne. Osiris apparaît vêtu de la gaine momiforme et de sa couronne traditionnelle. Le dieu adopte la forme d'un pilier-djed qui, en se redressant, va entraîner Isetemkheb vers sa nouvelle vie dans l'au-delà.
Les chaouabtis ou ouchebtis étaient déposés dans les tombes. Substituts du défunt, ils étaient censés accomplir les tâches de ce dernier dans l’au-delà.
Les fragments d’un linteau du temple de Sésostris Ier, datant de la XIIe dynastie, c'est-à-dire environ 1991-1783 avant notre ère.
La titulature de Sésostris, unificateur des deux Egyptes, et une partie de la procession précédant la sortie royale.
La porte du temple de Montou, à Médamoud, datant du règne de Ptolémée IV, vers 221-205 avant notre ère. A l'origine, cette porte en grès monumentale marquait une entrée du principal sanctuaire de Médamoud, bourgade de la rive droite du Nil, au nord de Louqsor.
Sur les montants de la façade, le décor symétrique et complémentaire figure la scène classique du roi s'adressant à la divinité avant de pénétrer dans le temple. A gauche, coiffé de la couronne rouge de Basse-Egypte, Ptolémée IV Philopator officie pour le Nord ; à droite, coiffé de la couronne blanche de Haute-Egypte et surmonté de la déesse-vautour Nekhbet, il répète son geste pour le Sud.
Sous ses pieds court la dédicace de la porte.
Le passage est simplement décoré de frises de signes monumentaux symbolisant la longévité du règne. Au revers, Ptolémée IV est accueilli dans le temple par les dieux tutélaires de Médamoud. Il est représenté, à droite, coiffé du pschent, recevant d'Amon le glaive à tête de bélier ; le montant gauche disparu devait se référer à Montou.
Fragment de dalle formant le plafond à décor céleste du grand temple de Coptos : thème de la naissance du soleil sous l’aspect de Khepri et du scarabée, au registre inférieur, des étoiles. Début de l’époque romaine.
Représentations de Sekhmet et Bastet, entre 1200 et 200 avant notre ère.
Les taureaux Apis, entre 1000 et 330 avant notre ère.
Stèle de Bès et ses amulettes.
Stèle magique d’Horus.
Ivoires magiques, canine d’hippopotame.
Isis-Hator allaitant Horus, époque ptolémaïque.
Amulettes en bronze de Montou à tête de faucon, Horus à double couronne, Ptah-Tatenen et Ptah.
Cercueils à masque de faucon contenant une fausse momie d’Osiris-Sokaris.
Couple de notables, dignitaires au service de pharaon, IVe dynastie (2575-1325 avant notre ère).
Stèles de membres d’une confrérie funéraire, des hommes au crâne rasé tenant une palme, un épi ou une guirlande funéraire, époque romaine, IIe et IIIe siècle.
L’art copte maintenant, avec des stèles et bas-reliefs des IVe et VIIe siècles : une façade de temple.
Le musée des Beaux-arts au palais Saint-Pierre de Lyon II
Mésopotamie
Cachets mésopotamiens, entre le début du IIe millénaire avant notre ère et le Ve siècle avant notre ère. Ce sont souvent des scènes de dévotion, des griffons affrontés surmontés du disque solaire, d’étoiles, de déesses comme Ishtar et de démons mâles et femelles ailés.
Le porteur d’outre date du début du Ve siècle avant notre ère. Il vient de Persépolis, du palais de Darius Ier (521-486) ou de Xerxès Ier (485-465). Ce personnage, porteur d'une outre emplie de bière ou de vin, participait jadis à une procession de serviteurs sculptée sur les murs de l'escalier monumental. Il est coiffé du bonnet de feutre traditionnel (bachlyk).
Une tablette gravée de la fameuse écriture cunéiforme.
Chypre et Grèce
Nous passons à Chype, avec des vases en céramique et des figurines en terre cuite datant de l’âge du bronze (1850-1750 avant notre ère) à l’époque archaïque (950-600 avant notre ère).
Rhytons (vase en terre cuite ou en métal qui se représente sous la forme d'une corne, comportant une ouverture de fond par laquelle le liquide s'écoule et dont l'extrémité se termine par une tête animale ou humaine. Il était utilisé pour boire mais aussi pour certaines cérémonies et rituels religieux comme lors des libations) en forme de taureau, 1400-1250 avant notre ère.
Cruche-tonneau et coupes, 850 avant notre ère.
Statuette masculine portant un pot.
Gourdes, 1850 avant notre ère.
Voici des stèles puniques, datant du IIIe siècle avant notre ère. L’une d’elles présente un décor de poisson et signe de Tanit
Palmyre, IIe et IIIe siècles : des bas-reliefs présentant Némésis, Allat et le dédicant, puis les dieux Bêl, Ba’alsâmin, Yarhibôl et Aglibôl.
Grèce
L’art grec, avec une hydrie (vase fermé muni de trois anses, deux latérales permettant son transport, et une à l'arrière permettant de verser, utilisée pour recueillir et transporter l'eau) représentant Héraklès et Cerbère, Athènes vers 530 avant notre ère.
Amphore représentant le départ d’un cortège en présence d’Apollon et d’Hermès, IVe siècle avant notre ère.
Stamnos (vase grec destiné à mélanger le vin. Il a un col court, une panse haute et des anses horizontales sur le côté), 425 avant notre ère.
Les terres cuites grecques, avec la représentation d’une sirène.
Lécythes (vases à parfum funéraires) à décor de palmette, et le départ d’Artémis accompagnée d’Apollon, 500 avant notre ère.
Lécythe représentant une déesse portant une phiale (coupe rituelle servant aux libations) et un sceptre devant un autel, 470 avant notre ère.
Mercure, bronzes datant des IIe et IIIe siècles.
Venus, bronzes des IIe et IIIe siècles.
Art gallo-romain
L’art romain est peu représenté (le plus intéressant se trouve au musée gallo-romain. Urne funéraire, cruche et patère en albâtre du Ier siècle, trouvés à Montpellier.
Le musée des Beaux-arts au palais Saint-Pierre de Lyon III
Le moyen-âge
Nous arrivons au début du moyen-âge avec l’art paléochrétien. Ici, un sarcophage d’époque mérovingienne provenant d’Italie, Ve siècle. Le Christ est représenté entouré des apôtres.
Les fragments d’un autre sarcophage, avec des croix pattées.
Un devant d’ambon (pupitre placé à l'entrée du chœur dans une église où est posé le lectionnaire ou la Bible) en marbre provenant de l’abbaye de l’Ile-Barbe, datant du VIIIe siècle.
Et nous voilà avec la petite merveille du musée, celle pour laquelle je m’y suis déplacée. Je me souvenais de ma dernière visite il y a… très longtemps, et de sa présence. Une vierge noire à Lyon, tout le monde pense à Fourvière. Mais nous avons, malheureusement pour elle qui fut arrachée à sa crypte d’origine, Notre-Dame de Pegros..
Cette vierge noire en majesté, datant de la deuxième moitié du XIIe siècle, fut achetée à l’antiquaire parisien Brimo de Laroussilhe par le musée des Beaux-arts de Lyon en 1934. Elle provient de Saint-Flour, dans le Cantal. Elle fait partie des vierges de l’école auvergnate.
Taillée dans du bois de charme, elle mesure 71,5 cm de haut, 31 cm de large et 30,5 cm de profondeur.
Elle possède encore des traces de sa polychromie originale et d'un revêtement en métal avec cabochons et pierres précieuses. Les avant-bras de l'enfant manquent. Les pieds de la vierge et les pieds postérieurs du trône furent refaits et la tête de l'enfant recollée. Les jambes de l'enfant sont désaxées vers la gauche.
Le jongleur, troisième quart du XIIe siècle. A l'intérieur d'une large moulure plate dessinant un cadre, un personnage vêtu d'une tunique courte et d'un manteau jongle et danse. Il lance de la main gauche une balle qu'il s'apprête à rattraper de l'autre main. La forme du bas-relief indique qu'il s'agit d'une archivolte, provenant du portail de l'église Saint-Pierre-le-Puellier de Bourges, détruite à la révolution. Cet endroit est devenu la place Georges Sand.
Le style invite à des rapprochements avec la sculpture bourguignonne : l'élégance et la précision du relief, le goût du mouvement et l'aspect très ornemental des drapés font penser au décor sculpté de la basilique de Vézelay. L'inscription de la bordure, où l'on a voulu reconnaître des caractères arméniens, joue un rôle purement ornemental, mais évoque aussi la présence d'influences orientales au cours du Moyen-Age français.
Ivoires byzantins et carolingiens, un Christ pantocrator de Constantinople de la fin du Xe siècle, le baptême du Christ du VIe, la descente du Christ aux limbes de Venie au XIIe, et les a évangélistes du Xe, d’Italie du nord.
Coffret du XIIe de Cologne, et plaque de coffret de Constantinople du XIe.
Emaux de Limoges, châsse de 1215.
Crosse montrant l’annonciation, 1230.
Plaque de châsse et médaillon de coffre ou de casette, 1240.
Catalogne, saint Jean-Baptiste en albâtre, XIVe siècle.
Saint-Paul, première moitié du XIVe siècle, provenant de l’église de Saint-Nectaire.
Espagne, XVIe siècle, le Père bénissant.
Ile-de-France, milieu du XIVe siècle, la Vierge à l’enfant en albâtre.
Castille, XIVe siècle, sainte Anne trinitaire en pin, statuaire très rare que nous retrouvons dans l’église de Polignac.
Bourgogne, Noé en calcaire, première moitié du XVe siècle.
Souabe, milieu du XVe siècle, Marie-Madeleine en tilleul.
Souabe, début du XVIe siècle, les saintes Barbe, Madeleine et Catherine en tilleul.
Allemagne du sud, vers 1520, sainte Barbe en tilleul.
Rhin, lac de Constance vers 1460, le Christ aux limbes.
Et pour terminer, un vitrail d’Eugène Grasset (mais pas d’Orcet) et de Lucien Bégule, saint Georges combattant le dragon, 1889. Je n’aime pas trop le travail contemporain, sauf quand l’esprit souffle sur les têtes des auteurs.
Le musée gallo-romain de Lyon
Les cordonniers sont les plus mal chaussés ? Il me restait quand même le fleuron de notre patrimoine lyonnais à vous faire découvrir, à savoir le musée gallo-romain. Installé dans des bâtiments jouxtant l'amphithéâtre et l'odéon, sur la colline de Fourvière, il possède de nombreux trésors. De ses grandes baies vitrées, nous découvrons le site de Lugdunum, la ville romaine qui a supplanté Condate.
Nos ancêtres les gaulois ne s'y étaient pas trompés, eux qui avaient déjà choisi le confluent comme lieu d'habitation, Fourvière et la Croix-Rousse comme sites sacrés. La colline de Lug servait de lieu de réunion pour les banquets organisés dans les grands sanctuaires fédéraux.
Mais bien avant eux, c'est du côté de Vaise (actuellement le IXe arrondissement), que les ancêtres des gaulois, les hommes du néolithique, avaient élu domicile. Lyon fut de tout temps un site exceptionnel, à nous d'aller le découvrir avec la visite de ce musée. Je vous présente quelques-uns des moments forts. Je privilégie ce qui a trait, de près ou de loin, au sacré.
Nous commençons par une œuvre du IIIe siècle, une cuve en pierre d'un sarcophage monumental d'époque romaine, dit du triomphe de Bacchus, découvert vers 1800 sur la colline de Saint-Just, lors des travaux de reconstruction de l'église Saint-Irénée. Il est en marbre de Carrare. La face du sarcophage représente un épisode de la mythologie bacchiaque, « le triomphe de Bacchus » aux Indes, exploit qu’il réalisa dans sa jeunesse. A gauche, Bacchus sur un char trainé par deux panthères. Ariane l'accompagne. A droite, Hercule est soutenu par un satyre.
Sur une paroi latérale, Pan tient un lagobolon et une flûte tandis qu'une bacchante joue du tambourin. Au pieds de Pan se trouve une ciste qui laisse échapper un serpent.
Comme toutes les villes romaines, Lugdunum était placée sous la protection de divinités : le génie de la colonie et sa Tutella. Ils sont ici représentés sur un vase en terre cuite décoré de médaillons, datant du IIe siècle.
Selon le rite romain, le prêtre qui sacrifie doit se couvrir la tête avec sa toge. Il tient à la main l'encens et va en déposer quelques grains sur le foyer de l'autel.
La fontaine de Claude, ornée d'une tête de cyclope, fut dédiée à Jupiter au Ier siècle. Taillée dans un calcaire tendre de la vallée du Rhône, elle fut découverte en 1967 au débouché du tunnel de Fourvière.
L’arrière de cette chapelle votive est orné de l’image du dieu Sol. Ou peut-être à un dieu guérisseur lié à la fontaine de Claude.
La Table claudienne reproduit dans le bronze un discours que l’empereur Claude, né à Lyon, prononça en l’an 48 devant le Sénat de Rome. Les notables des Trois Gaules réclamant des droits égaux à ceux des citoyens romains, Claude intervint en leur faveur devant l’aristocratie romaine jalouse de ses privilèges. La Table fut découverte en 1528, sur les pentes de la colline de la Croix-Rousse.
Le mausolée des Acceptii (IIIe siècle) fut érigé rive gauche du Rhône, le long de l’ancienne voie d’Italie où se trouvait l’une des nécropoles de Lugdunum. Il comportait un socle (podium) constituant la chambre funéraire supportant une colonnade à fronton. Le sarcophage dionysiaque et une épitaphe en proviennent.
Les scènes figurées sont ordonnées autour de quatre masques. De chaque côté, deux mufles de lions en saillie et deux masques de gorgones ailées, vraisemblablement pour protéger le tombeau. Il représente les noces de Dionysios (Bacchus) et d’Ariane. Hercule et un Silène assistent à la cérémonie qui symbolise la félicité qui attend les initiés.
Le calendrier de Coligny est une grande table de bronze du IIe siècle, trouvée à Coligny (Ain) dont les inscriptions constituent un calendrier en langue gauloise. C'est un document capital pour la connaissance de l’Antiquité celtique, qui nous renseigne sur la conception que les Celtes avaient du temps et sur leurs connaissances en astronomie. C'est aussi un document linguistique qui contribue à la connaissance du vocabulaire de la langue gauloise.
L'objet se présente sous la forme d’une table aux dimensions de 1,50 m sur 0,90 m, les fragments assemblés couvrant les deux tiers de la surface totale. Les lettres et chiffres sont gravés en caractères romains, mais la langue est gauloise. C’est un calendrier luni-solaire qui présente 5 années de 12 mois de 29 ou 30 jours. La journée gauloise se compose d’une nuit suivie d’un jour, cette durée se nomme « latis ». Le changement de date intervient au coucher du soleil. Les mois sont divisés en deux quinzaines et à chaque jour correspond un trou, où l’on place une goupille pour indiquer la date. L’ajout de deux mois supplémentaires est nécessaire pour le faire coïncider avec le calendrier solaire, à la fin d’une période de 30 ans, période qui correspond à un « siècle » celtique. La fête de Samain située approximativement le 1er novembre marque le début de l’année liturgique celtique. La répugnance des druides à consigner leur savoir par écrit indique un contexte gallo-romain, et l’on retient la fin du IIe siècle pour la date de fabrication du calendrier. Sa complexité dénote de bonnes connaissances astronomiques, ainsi qu’une lente élaboration.
Le dieu de Coligny est associé au calendrier de bronze dont les fragments étaient mélangés à ceux de la statue. Il représente la victoire annuelle des forces de la vie sur celles de la mort.
Maquette de la colline de Fourvière et son temple capitolin : abritant la triade religieuse essentielle de la religion romaine traditionnelle, le temple capitolin est en théorie un des éléments essentiels de toute fondation urbaine.
Au début de notre ère, les écrits de Vitruve sur l’urbanisme, se référant à une vieille tradition, celle de la science des haruspices, conseillent de placer les sanctuaires de Jupiter, Junon et Minerve au lieu le plus élevé, d’où l’on peut découvrir le plus de murailles. Cette recommandation est respectée à Lugdunum : le temple est à l'emplacement de l'actuelle basilique de Fourvière.
La vue en coupe montre la disposition du temple et de ses portiques. Au sous-sol, les galeries souterraines sont éclairées par des soupiraux. Après son abandon au IVe siècle, le temple servit de carrière de pierre. En 1168, une chapelle fut construite par Olivier de Chavannes, chanoine de Saint-Jean, sur les ruines du forum romain. La petite chapelle fut dédiée tout d'abord à saint Thomas puis à la Vierge.
Sucellos, latinisé en Sucellus, est une divinité de la mythologie celtique gauloise. Le nom du dieu proviendrait signifierait « bon frappeur » ou « tape dur ». Le théonyme est composé du préfixe su- qui signifie « bon, bien » et de cellos qui désigne le marteau (ou frappeur).
"Sucellus, dieu au maillet et au chaudron, protecteur de la fécondité, il fait jaillir les sources sylvestres en frappant le sol de sa masse. Il a été assimilé à Sylvain ou à Vulcain. On le représente sous la forme d'un vieillard ou d'un homme d'âge mûr, vêtu à la gauloise d'une tunique à capuche, de braies et de bottes, et portant un maillet et parfois un chaudron, souvent accompagné d'un chien. Il est souvent accompagné de la déesse Nantosvelta. Contrairement aux autres dieux gaulois, qui ont leur équivalent en Irlande et au pays de Galles, on ne le trouve qu'en Gaule. "
Il est assimilé au Dagda celte, le dieu-druide par excellence (et par conséquent le dieu des druides) qui a en charge le sacré, la science, les contrats. Il règne sur le temps, l'éternité et sur les éléments, ainsi que sur le Sidh (l'Autre Monde celtique). C’est le dieu de la transfiguration (son maillet tue d'un côté, et ressuscite de l'autre) qui marque le passage de la vie purement terrestre à la vie spirituelle.
Sucellos est une divinité champêtre, un dieu pastoral, protecteur des récoltes et des troupeaux. Sucellos est un dieu "dispensateur d'aliments". Il est le détenteur de la prospérité, symbolisée par cet autre attribut qu’est le chaudron, dans sa main droite. C’est un dieu de la nature nourricière, des forêts et des plantations. Sucellos est aussi considéré comme le dieu de la bière. Sa parèdre est Nantosuelte, qui est une représentation de la fécondité.
On peut supposer que le trifrons ou tricéphale, d’origine celtique, représente trois états différents de l’être, comme le sommeil, le rêve et la veille, ou comme le passage à travers les trois mondes de la cosmologie celtique (ciel, air et terre). La triplicité peut aussi représenter le passé, le présent et l’avenir.
Les Matrones ou Matres (mères en latin) sont des divinités de la fertilité et de la fécondité, objet d'un culte chez les Celtes romanisés et les Germains au contact de l'Empire romain. Il est attesté par l'existence de plus d'un millier de pierres votives ou d'autels qui leur sont dédiés, datant du Ier au Ve siècles, et situés sur le Rhin inférieur, en Gaule, dans le nord de l'Italie et en Angleterre.
Les matrones peuvent être représentées seules, par deux ou, le plus souvent, par trois. Il est alors possible d'y voir une représentation de la fille, de la mère et de la grand-mère (qui se distinguent non seulement par leur apparence physique mais aussi par le fait que les vierges portent les cheveux dénoués). Les matrones portent des cornes d'abondance, des corbeilles de fruits ou de céréales. Elles tiennent ou allaitent parfois un enfant.
Elles sont donc non seulement dispensatrices de la fertilité du sol, mais aussi protectrices du mariage et de la maternité. Les matrones ont été rapprochées de plusieurs groupes de divinités féminines de la mythologie nordique : nornes, valkyries et surtout dises. Ici, les Matres sont assises dans une coquille. Celle du centre tient un enfant emmailloté, les deux autres une patère et une corne d’abondance. Une tête de griffon les domine.
Suivant une convention de l’art antique, l’artiste nous montre sur un même registre, un peu comme sur une bande dessinée, trois moments d’un même événement : le sacrifice de trois animaux, appelé suovetaurile, car il associait un porc (sus), un bélier (ovis) et un taureau (taurus). A gauche, les animaux sont conduits vers l’autel central, tandis qu’à droite, des personnages s’en vont, transportant des quartiers de viande (bloc réemployé jadis en linteau dans l’église de Beaujeu.
Ce gobelet, fabriqué à Lugdunum dans la seconde moitié du Ier siècle, représente des dieux gaulois et leurs attributs :
un arbre avec une touffe de gui,un sanglier (le druide),
un homme tenant une bourse entouré d’une tortue et d’un corbeau (Lug),un aigle perché
un serpent enroulé autour d’un arbre,un chien
et enfin un homme étendu sur un lit, portant un torque et une corne d’abondance. Derrière lui, un cerf, ce qui laisse présager qu’il s’agit de Cernunnos.
Le syncrétisme gallo-romain fait que Mercure est amalgamé aux dieux celtiques majeurs ou aux divinités topiques en fonction des peuples gaulois ou des lieux : il est cependant toujours dénommé et représenté de la même façon.
Ainsi, en Gaule romaine, ce n'était pas tout à fait au Mercure de Rome qu'on vouait un culte (sauf lors de cérémonies officielles romaines, célébrées par des colons expatriés) mais à des Mercure gaulois. Ce Lugus Mercurius assimile alors la plupart des aspects du dieu celtique Lug.
On trouve en Gaule des inscriptions dédiées à Mercurius Artaios, c'est-à-dire "ours", cet animal étant le symbole de la royauté sacrée, et également à Mercurius Moccus, c'est-à-dire "porc", le sanglier étant un des symboles de la classe sacerdotale celtique, les druides.
Ses attributs sont les sandales ailées, le pétase, la harpe, le caducée et parfois la bourse. Ses animaux le coq, le bouc, le serpent, l'aigle et le cerf. Mercure est le fils de Jupiter et de la nymphe Maïa (que l’on voit sur cette stèle), fille d'Atlas.
Mercure a souvent été christianisé sous le nom de Saint-Michel.
on trouve en Gaule des inscriptions dédiées à Mercurius Artaios, c'est-à-dire "ours", cet animal étant le symbole de la royauté sacrée ; et également à Mercurius Moccus, c'est-à-dire "porc", le sanglier étant un des symboles de la classe sacerdotale celtique, les druides.
Cette statue de bronze fut découverte en 1859 dans le lit du Rhône, entre les ponts Wilson et la Guillotère. Le dieu représenté fut identifié à Neptune.
Nous allons trouver maintenant les représentations de dieux typiquement romains comme la Fortune,
Apollon, et Tutela, protectrice des cités, coiffée de la couronne tourelée figurant le mur d’enceinte.
Ces petits autels en pierre sont placés dans les sanctuaires domestiques, les laraires. Ils occupent une petite salle spéciale ou plus modestement l’angle d’une pièce. Les laraires sont consacrés aux divinités protectrices de la famille et de la maison, et aux ancêtres. Chaque famille honore ses propres divinités, souvent figurées par une statuette en bronze.
On connaît environ 60 objets de ce type trouvés la plupart en France sur le territoire des Celtes. Il s’agit de volume creux en bronze à 12 faces égales (dodécaèdres). Chaque face est percée d’une ouverture circulaire. Les archéologues ne savent toujours pas à quoi ces objets servaient. Certains ont été déposés dans des tombes : ils seraient en relation avec l’astronomie, évoquant la sphère de l’univers, ses 12 faces les signes du zodiaque et les mois de l’année, les 30 arêtes les jours du mois.
Ces statuettes étaient placées dans les sanctuaires des maisons, même les plus modestes. Elles accompagnaient aussi fréquemment le défunt dans sa tombe.
Ce sont pour la plupart des statuettes féminines. Les Gaulois romanisés vénéraient encore la déesse-mère, qui symbolisait la fécondité, la maternité et l’amour.
Ces figurines d’argile blanche étaient fabriquées en série à l’aide de moules, les ateliers étaient situés dans l’Allier.
Cette sculpture (IIe siècle) devait mesurer plus de 3 mètres de haut. Elle devait être placée au centre du grand temple du sommet de Fourvière. Jupiter est reconnaissable à sa chevelure abondante et sa couronne végétale ornée au centre par un aigle aux ailes déployées. Elle fut faite d’après un modèle grec du IVe siècle avant notre ère.
Cette tête de Cybèle en marbre blanc fut retrouvée en 1967 vers l’odéon. La brisure du nez date de l’antiquité. La déesse, dont la chevelure était peinte en rouge, était coiffée du calathos qui caractérise les divinités matronales méditerranéennes.
Le dieu Zeus-Sarapis, du IIe siècle, est identifié grâce aux 5 mèches qui tombent en frange sur son front. A l’époque romaine, ce type de représentation est fréquent en Egypte et en Syrie. Sarapis transcrit l’égyptien Osiris-Apis, dieu de l’au-delà. Son culte est associé à celui d’Isis.
Janus est représenté avec deux visages, l'un tourné vers le passé et l'autre tourné vers le futur. Ovide dit que Janus a un double visage parce qu'il exerce son pouvoir sur le ciel, sur la mer comme sur la terre ; il est aussi ancien que le monde ; tout s'ouvre ou se ferme à sa volonté. Lui seul gouverne la vaste étendue de l'univers. Il préside aux portes du ciel, et les garde de concert avec les Heures. Il observe en même temps l'orient et l'occident.
Janus préside aux commencements et aux passages. Dieu de premier rang dans la hiérarchie romaine (diuum deus), il a le privilège d'être invoqué avant toutes les autres divinités. En tant que dieu introducteur il est avec Portunus un « dieu des portes » qui préside à l'ouverture de l’année et à la saison de la guerre (les portes de son temple étaient fermées quand Rome était en paix, ce qui n’arriva que 5 fois). Le mois de janvier (januarius), auquel le roi Numa donna son nom, lui était consacré.
Mithra au visage jeune et souriant, est coiffé du bonnet phrygien. Il se tourne vers le pommier et semble cueillir un fruit. Ce marbre blanc est daté du Iie siècle et fut découvert dans la presqu’ile, sur la rive gauche de la Saône.
Femme ailée symbolisant la victoire, statuette en bronze découverte près de Givors.
Ce relief biface présente un personnage imberbe couronné de feuillages et portant une grappe de raisin. L’automne personnifié ou bien un dieu d’abondance. Sur l’autre face, le visage est identifié à une tête de Gorgone.
57 Ce sarcophage à strigiles est en marbre blanc. Il date du IIIe siècle. Il était conservé jadis quai de Serin, à Lyon. Caractéristique de la production romaine, le strigile désigne, en archéologie, une cannelure à tracé sinueux. Sa forme en S évoque celle de l'instrument qui servait aux athlètes pour se nettoyer le corps après les exercices sportifs de la palestre.
Les strigiles ont été utilisés comme motif décoratif sur les sarcophages romains dans la seconde moitié du IIe siècle. Le groupe des sarcophages aquitains qui sont décorés de ces ornements et dont on observe la multiplication autour de Toulouse aux VIe et VIIe siècles, représente la dernière manifestation de l'art antique en Occident.
Cet autre sarcophage à strigiles fut incorporé aux murs de la maison Gadagne au pied de Fourvière. Il porte un emblème militaire impérial.
Le trésor de Vaise est un ensemble d’objets précieux du IIIe siècle, trouvés en 1992 dans les vestiges d’une villa gallo-romaine : deux fosses voisines dans un angle de pièce contenaient chacune un dépôt d’objets précieux.
Les statuettes sont toutes en argent et pour la plupart de thème religieux. Ce lot proviendrait soit d’un temple, soit d’une chapelle privée de la villa fouillée. Trois statuettes sont entières et remarquables par la qualité de leur facture, en tôle d’argent martelée, rehaussée d’une dorure sur le liséré des vêtements, les diadèmes et les fruits : un Apollon Hélios, nu, tenant un petit globe, une Fortuna, une Abondance. Les autres statuettes sont fragmentaires.
Les bijoux sont également remarquables, notamment un collier alternant des perles cylindriques en émeraude et des maillons en torsade d’or (dit nœud d’Héraclès). Par leur facture, ces bijoux sont classés comme des productions gallo-romaines du IIIe siècle. Une recherche sur l’origine des émeraudes du collier a abouti à un diagnostic inattendu. Après examen de leurs inclusions, les émeraudes de Vaise se sont révélées extraites d’un petit gisement de Pannonie, (actuelle Hongrie), exploité à l’époque romaine et épuisé depuis.
Les mosaïques
Mosaïque du combat d’Eros et de Pan, trouvée en 1670 montée du Gourguillon. Elle date de la première moitié du IIIe siècle. Eros sort victorieux de ce combat et symbolise la supériorité du sentiment amoureux sur la force bestiale.
Bacchus-Dionysos l’indien, dieu du vin, est connu pour avoir fait un grand voyage jusqu’en Inde, pays qu’il conquit. Il est représenté avec un cortège triomphal, accompagné d’animaux exotiques comme la panthère.
Tout autour de la mosaïque on voyait les 4 saisons dont deux sont conservées : l’hiver et le printemps. Datant du IIIe siècle, elle fut découverte en 1911 à Fourvière.
Mosaïque du cirque : plusieurs moments de la course de chars sont figurés. Elle fut découverte en 1806 rue Jarente.
Cette mosaïque couvrait le sol d’une grande pièce de réception d’une maison de Vienne, au IIe siècle. Le tableau principal représente Hercule ivre, tenant sa massue de travers et soutenu par deux personnages qui appartiennent au cortège de Bacchus. Bacchus est souvent représenté.
L'exposition temporaire
En ce moment, le musée abrite une exposition temporaire, présentée du 4 octobre 2011 au 22 avril 2012 : "Médecine et santé à l’époque romaine". Franchement, je suis restée bluffée. Carrément incroyable ! Les instruments, la pharmacopée, les spécialisations étudiées (comme la chirurgie, la gynécologie, l'ophtalmologie par exemple) nous montrent bien que déjà, à l'époque, Hyppocrate n'avait pas grand chose à envier à certains de nos médecins contemporains...
Non seulement ils faisaient appel à la chirurgie, à la médecine traditionnelle, mais aussi à des médecines douces. Il faut savoir mieux regarder, et ce qu'ils appellent par exemple des "amulettes" sont en réalité des pierres gravées particulières (comme le jaspe) faisant partie de la lithothérapie.
Le caractère paradoxal de la civilisation romaine, à la fois proche et très éloignée de la nôtre, ressort particulièrement lorsqu’on s’intéresse à la médecine. Évoquer Rome et son empire, c’est faire revivre un monde où l’espérance de vie est limitée, la mortalité infantile élevée, où une banale infection peut être mortelle, où enfin religion et magie viennent souvent au secours de la science.
Mais c’est aussi une civilisation qui connaît les traités de médecine hérités des Grecs, où les praticiens nombreux, surtout en milieu urbain, sont souvent spécialisés et disposent d’instruments perfectionnés. Ils savent réduire les fractures, soigner les plaies et même opérer la cataracte. Un monde comparable au nôtre par le souci de l’hygiène du corps, de la salubrité des villes ou de la qualité de l’eau.
Cette exposition de 600 m2 présente les pratiques des hommes et des femmes médecins de l’Antiquité, les maladies et les remèdes ainsi que le recours à la religion et la magie. Un rassemblement inédit de pièces de collections (près de 400), pour certaines exceptionnelles, provenant de prestigieuses collections européennes.
Les photos sont interdites dans la section des expositions temporaires, mais nous pouvons avoir un aperçu de l'expo ici.
Le relief d’Esculape et Hygie aux serpents, sculpté en 144, prêté par le Département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre, m'a fortement impressionnée. Ne voit-on pas l'eau, sortie de la gueule des serpents, purifier le plat de nourriture tenue par Esculape et Hygie, le masculin et le féminin ? La symbolique est énorme.
L'église Saint-Paul
L'église Saint-Paul, située sur la rive droite de la Saône, au pied de la colline de Fourvière, est l'une des trois plus anciennes églises de Lyon actuellement conservées.
Le quartier, tout proche de la cathédrale, fut longtemps un centre commercial et financier très important. Lorsqu'on la découvre, elle aparait juste en dessous de la basilique de Fourvière. Sept de ses autels ont été dédiés à la vierge.
Une tradition attribue à Saint Sacerdos, évêque de Lyon de 549 à 552, la fondation d'un monastère d'hommes en ce lieu où s'élevait auparavant un autre édifice religieux. C'était sous le règne de Childebert et de sa femme Ultrogothe (j'adore...) qui avaient établi non loin de là un hôpital sous le vocable de Notre-Dame de la saulnerie, le premier hôtel-Dieu, appelé ensuite Saint-Eloi.
Au VIIIème siècle, le monastère, en cette époque difficile et troublée, eut beaucoup à souffrir, en particulier au passage des armées. Heureusement, Leidrade, archevêque de Lyon de 798 à 814, "remit en état la maison de Saint Paul" selon ses propres termes. C'est le temps de la renaissance carolingienne qui effaça les traces des dévastations des siècles précédents.
Pour assurer la restauration spirituelle et morale, ainsi quue l'évangélisation, il remplaça les moines par un chapitre d'une vingtaine de chanoines. Plus tard, au XIème siècle, quand les paroisses furent organisées, elle devint église paroissiale.
Au temps de la réforme grégorienne, Hugues 1er, archevêque de Lyon de 1081 à 1106, demanda que l'église collégiale fut reconstruite, car elle était à nouveau en très mauvais état. Pour permettre l'entreprise, il fit des dons importants, et la générosité des paroissiens compléta le patrimoine foncier qui assura la continuité des travaux.
Nous ne savons pas ce qui reste des églises primitives, tout en remarquant que la présence d'arases de briques dans les façades Nord et Sud du transept rappellent les constructions carolingiennes. Le choeur avec sa coupole, la croisée du transept, la nef datent du XIIème siècle, en style romano-byzantin.
Les voûtes d'ogives furent posées au XIIIème siècle. Le cloître qui bordait l'église fut démoli plus tard pour permettre la construction de chapelles sur les bas-côtés.
Le clocher date de 1440. ( La flèche fut remplacée en 1875, sa couverture refaite en 1982.). Le portail roman fut remplacé en 1648 par un portail d'ordre dorique (puis en 1877 dans un style néo-classique).
De nombreux travaux furent faits en 1653. Mais vers 1780, l'aspect de l'église fut complètement changé. L'abside centrale fut allongée. L'église fut restaurée tout au long du XIXème siècle.
A l'emplacement de l'actuelle place Gerson existait l'église Saint-Laurent, qui fut reconstruite en 1250, puis de nouveau en 1635, entièrement détruite par un incendie en 1793.
De forme basilicale, l'église mesure 45m de long par 16m de large. La coupole du XIIème siècle comprend deux dômes octogonaux superposés. Le lanterneau a été posé en 1833.
De la place Gerson, on entre par la porte Saint Laurent, du XIIème siècle, qui donnait accès à un passage couvert conduisant à l'église du même nom. L'arcivolte en plein cintre, d'époque romane, est formé de trois voussures décorées. Au tympan a été placé au en 1987 le moulage d'un bas-relief en marbre actuellement au musée Gadagne. Il provient du cloître de l'église et était près du tombeau d'un certain Richard. On retrouve des pierres romaines de réemploi à caractères très lisibles.
Les corniches des toits sont soutenues par des modillons à la décoration variée. Il me semble y voir les différentes phases du grand-oeuvre.
La nef comporte quatre travées délimitées par quatre piliers avec chapiteaux sculptés de feuillage ou de têtes humaines. Une frise court au-dessus des arcs. La voûte est soutenue par des croisées d'ogives ornées de fleurs dorées et par des arcs doubleaux.
Les chapelles latérales datent du XVème siècle. La seconde à droite est originale : sur la voussure de l'arc ogival sont sculptés huit médaillons. Les deux du bas, de chaque côté, portent les armoiries des donateurs. Ensuite, en partant de la gauche, on trouve des anges chantant et jouant d'un instrument : de la cornemuse, de l'orgue, de la harpe, du théâtre, du luth, de la trompette.
Dans la chapelle suivante, les ogives de la voûte sont curieusement ornés de têtes d'anges.
La croisée du transept est dominée par une coupole sur trompes dont les arcs se rejoignent en faisceau à la clef de voûte curieusement ornée d'une colombe dorée pendante. Sous la voûte sont des fenêtres séparées par une série d'arcades romanes ornées de chapiteaux sculptés.
Le choeur se termine par une abside en cul de four. Restauré en 1899, ses pilastres cannelés ont été remplacés par des peintures.
La chapelle Sainte-Marguerite fut fondée en 1400 par jean de Precieu. C'est en cet endroit que je me suis sentie le mieux. Peut-être parce qu'avant se trouvait là le cloître des bons moines...
La chapelle des fonds baptismaux date du XVème siècle. L'écusson au plafond est celle du maitre d'oeuvre, Jean Palmier...
Ce qui était la chapelle de Notre-Dame et des trois rois fut très réduite à cause de l'élargissement de la rue. Elle est devenue la chapelle de Jean Gerson.
http://www.lyon-evasion.com/indexeglisestpaul1.htm
Saint Nizier, historique
Le premier édifice religieux situé sur le site de l'église actuelle est un monument romain, probablement un temple d'Attis. Attis ou Atys est une divinité d'origine phrygienne, parèdre de la déesse Cybèle, dont il est à la fois le fils et l'amant. Il peut être comparé à Adonis, parèdre d'Aphrodite-Astarté, ou encore Tammuz, parèdre d'Ishtar. Son culte à mystères s'est répandu en Grèce, puis dans tout l'Empire romain. Les monuments représentent Attis en berger phrygien, avec le bonnet, le bâton du pâtre, la syrinx et le tympanon, son costume collant laissant le ventre à découvert. Il porte un pantalon typiquement perse (anaxyrides). Un de ses emblèmes est le coq (galles), car Attis fut le premier des galles. On le voit aussi avec Cybèle, dans le même char traîné par des lions. Les fidèles d'Attis auraient joué un rôle dans la persécution antichrétienne de 177.
D'après la légende, un nouveau sanctuaire, en 150, a été construit sur l'emplacement du monument romain, (dont on aperçoit encore les colonnes devant la façade sur le plan du XVIeme siècle) , par Saint Pothin. C'est un lieu de culte qu'il dédie à la vierge. Saint Pothin fut le premier évêque de Lyon et le premier évêque de Gaule. Issu d'une communauté du Levant en Phrygie, il fut arrêté en même temps que sainte Blandine et qu'un groupe de chrétiens sous le règne de Marc Aurèle en 177. Ils sont connus sous le nom de Martyrs de Lyon. Saint Pothin meurt en prison vraisemblablement le 2 juin à la suite des mauvais traitements infligées par ses bourreaux. Saint Irénée lui a succédé.
Au Vème siècle, selon la tradition, Saint Eucher, 19ème évêque de Lyon, bâtit sur les ruines de l'édifice une basilique pour abriter les reliques des 48 premiers martyrs de Lyon, parmi lesquels saint Pothin et sainte Blandine.
L'église reçoit le nom d'« église des Saints Apôtres », à savoir Pierre et Paul. Les évêques de Lyon s'y font enterrer durant tout le VIème siècle, en particulier saint Nizier, 28ème évêque. Le corps de saint Nizier, oncle de Grégoire de Tours, enterré en 573, a donné lieu tout de suite à de nombreux miracles. Grégoire lui consacre plusieurs chapitres du Liber vitae patrum.
De ces textes on peut tirer une description du tombeau de Saint Nizier qui doit être en bonne place dans l'église et surélevé puisqu'un aveugle est guéri en se plaçant sous le cercueil. Très vite un culte de ce saint évêque de Lyon c'est développé au point que l'église finit par prendre son nom. Le corps de ce dernier attire une foule si grande, les miracles qu'on lui prête sont si nombreux que l'église finit par prendre son nom.
Dans la première moitié de VIIIème siècle, saint Nizier, comme les autres églises lyonnaises, est ravagé par des incursions de Sarassins remontant la vallée du Rhône puis par les brutales reconquêtes de Charles Martel. Elle n'est reconstruite qu'au IXème siècle, sur l'ordre de l'évêque Leidrade, ami de Charlemagne, qui lui adjoint un chapitre canonial. C'est alors une petite église romane avec clocher que l'on peut voir sur un sceau datant de 1271, et comme dans tout chapitre, la vie s'organise autour d'un cloître. Ce cloître était situé au sud de l'église, entre celle-ci et la rue Poulaillerie. Il devait avoir environ 15 mètres de côté.
Le quartier de l'église s'embourgeoise, désormais l'élection des consuls et échevins y est proclamée. Pierre Valdo, au XIIIème siècle, en est le paroissien. Ses disciples, les vaudois, choqués par la richesse des lieux, mettent le feu à l'église en 1253.
L'archevêque Louis de Villars entreprend la construction de l'église actuelle au XIVème siècle, avec l'aide des bourgeois qui souhaitent avoir leur propre église dans la presqu'île (la primatiale Saint-jean est en cours d'achèvement sur l'autre rive de la Saône).
Il fonde en 1306 un chapître collégial, c'est à dire un collège de chanoines destiné à tenir l'église et à y assurer l'office divin. Il commence par le choeur, à l'est, comme le veut la tradition. Les travaux avancent progressivement, et l'église n'est achevée qu'à la fin du XVIème siècle.
Elle subit les dégâts causés par les bandes huguenotes de la région, qui pillèrent les tombes des évêques de Lyon, puis ceux de la Révolution française.
http://www.visitelyon.fr/eglises-cathedrales/eglise,saint-nizier.php
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Nizier_(Lyon)
Saint-Nizier, l'église
Ce monument de style gothique flamboyant annonce déjà par endroit la Renaissance. La construction s'est opérée par étapes, du choeur à la façade, à partir du XIVème siècle et jusqu'au XVIème siècle pour l'ensemble de la nef centrale, des nefs latérales et de leurs voûtements, ainsi que des chapelles latérales. Le clocher Nord avec sa flèche de briques roses est élevé au milieu du XVème siècle. Ce n'est que la fin du XVIème siècle que l'architecte Benoit achève la façade par la construction du pignon gothique au-dessus du portail central et du clocher Sud en 1856.
Sur
un mur de la crypte, un fragment de l'épitaphe de saint Sacerdos,
évêque de Lyon (549-552). Toujours dans la crypte on peut admirer une
première statue de Notre-Dame de Grâce du XVIème siècle.
La
première crypte a été détruite en 1883. Grâce à une enquête datant de
1308, nous savons qu'elle contenait les tombes des évêques et leurs
épitaphes.
Les
descriptions de 1883 sont assez précises : le carré central de 4m de
côté est entouré de 4 absidioles de 2,50m de diamètre. Une tombe en
forme d'auge apparait à la naissance d'une voûte. Des escaliers
latéraux donnent accès au choeur.
Le
plan de l'église est caractéristique du XIVème et du gothique
flamboyant : 3 niveaux d'élévation avec un triforium, 3 nefs, un
transept, une abside et 2 absidioles, 9 chapelles latérales, de vastes
baies et des voûtes gothiques finement décorées.
Ses dimensions sont impressionantes pour une église paroissiale : 74m de longueur, 28 de largeur et 29 de hauteur.
A l'extérieur, on admire les arcs boutants sur les façades latérales nord et sud. Les blocs de calcaire de la partie basse de l'édifice proviennent en partie des récupérations de la ville romaine de Lugdunum sur la colline de Fourvière.
Saint Nizier est la seule église de Lyon ayant deux clochers.
Posé à l'extérieur de l'abside, un homme velu s'interroge : que faire pour sortir de l'animalité ?
Saint-Nizier, étude tellurique
Georges Prat a fait une étude géobiologique de l'égise. Il trouve
deux cheminées cosmo-telluriques , l'une à la croisée des transepts et
l'autre dans la chapelle des fonds baptismaux. dans l'axe de l'église,
un courant d'eau souterrain de la largeur de la porte principale. Sur
l'emplacement de l'autel, se croisent ce courant, un autre courant
ainsi qu'une faille. Un autre courant sert de jourdain. La faiblesse de
l'énergie tellurique a été paliée par l'ajout de lits de galets (bandes
bleues) qui agissent comme de vrais courants d'eau.
La basilique saint Martin d'Ainay
Sur son emplacement fut construit le premier sanctuaire chrétien de Gaule. Une première chapelle fut édifiée en cet endroit au II ème siècle, sur un temple très ancien.
Le confluent, entre Rhône et Saône, était une zone marécageuse parsemée d'iles. Après la période romaine, les premiers chrétiens construisirent vraisemblablement un monastère qui fut détruit plusieurs fois : par les Huns, les Vandales, les crues du fleuve, les Arabes....
Sabin, compagnon de Romain, aurait été abbé d'Ainay au début du V ème siècle. Salonius aurait restauré les bâtiments du monastère et lui aurait donné le vocable de Saint Martin. Anselme, abbé au VI ème siècle, aurait construit l'église saint Pierre pour remplacer saint Martin détruite.
L'abbaye est mentionnée à l'époque d'aurélien au milieu du IX ème siècle.
Enfin, la nouvelle abbaye fut construite et consacrée par le pape Pascal II, le 27 Janvier 1107. Amblard commence sa restauration au début du XII ème. Gauceran en achève la construction. Le pape Innocent IV réunit à Lyon sous le reigne de Saint Louis le concile qui excommunie l’empereur Frédéric II. Après six ans passé à Ainay, il reconnaît à l’abbaye 71 églises, abbayes et prieurés dispersés de la Bourgogne à la Provence, ce qui aida son essor.(Une des photos représente la dédicace du pape, retrouvée sous le choeur en 1852)
A la renaissance, le monastère possède un port sur le fleuve, son abbé habite un palais, les moines disposent d’importants bâtiments conventuels, de deux cloîtres, d’un jardin, d’une vigne. En 1562, les troupes réformées du baron des Adrets détruisent de nombreux bâtiments. En 1600, Henry IV y séjourne à l’occasion de son mariage avec Catherine de Médicis. Louis XIII y passe quatre fois avec son ministre Richelieu, puis Louis XIV quelques années plus tard. La Révolution lui est fatale : palais des abbés rasé, bâtiments et terres vendues, église transformée en grenier.
Les clochers.
Ses deux clochers sont caractéristiques de l’art roman. Le plus haut, au dessus de la façade, contient les cloches.Il se détachait en avant de l'église au XI ème siècle. J'ai mis plusieurs années avant de me rendre compte qu'un acrobate s'accrochait sur l'un de ses angles...
L'acrobate représente le retournement, comme celui que l'on trouve par exemple avant de pénétrer dans l'église de Thuret.
"Il est le reflet de nous même, il nous permet d'acceder à notre propre image intérieure."
Il nous indique le chemin, et quand les énergies basculent, c'est à nous de trouver un nouvel état de conscience pour que "de simple pélerin nous puissions grandir en force, en sagesse et en gloire".
L’autre est un clocher lanterne qui éclaire la croisée du transept; typique de la région Lyonnaise.
Entre les fenêtres des 2e et 3e étages de la facade, la surface de la pierre est occupée par une croix de briques qui semble suspendue à un collier d’émail rouge et blanc. Sous ce collier, on distingue une frise comportant une quinzaine de sujets taillés en méplat et représentant des animaux symboliques, comme le lion, le griffon ou le cerf repris à l'intérieur.(Cernunnos).
Deux gardiens de chaque côté du porche d'entrée...
Le volume intérieur de la nef est ample (34 m de long sur 17 m de large, bas-côtés compris). Remaniée de nombreuses fois au cours des siècles, la charpente primitive de la nef a été remplacée au XIXe siècle par une voûte. A cette même époque, les murs latéraux ont été percés d’arcs ouvrant sur des chapelles.
Les colonnades de la nef rappellent les églises de 4e siècle. On devine pourquoi : Lyon avait été une capitale antique dont les ruines étaient loin d’avoir disparu. Pour construire une nef, il était tout simple de réutiliser les colonnes romaines qu’on avait sous la main. C’est ce qui explique l’originalité de cette église, peut-être unique en France.
Les quatre monolithes qui supporte le clocher lanterne à la croisée du transept proviennent des restes du sanctuaire des Trois-Gaules dont l’autel était encadré par deux colonnes gigantesques que les gallo-romains avaient jadis fait venir d’Egypte. Ces deux colonnes furent sciées en deux, embarquées sur la Saône et hissées sur le chantier de Saint-Martin d’Ainay.
Dans l'abside, des frises horizontales présentent des médaillons carrés ou circulaires, encadrés par des rinceaux. (1120-1135). Nous retrouvons ici notre ami le cerf, ainsi que le pélican, l'homme dont la bouche est le départ de ramures (voir symbolique dans Thuret).
La basilique est en cours de restauration, c'est pourquoi je ne peux vous proposer les vues de la façade est...
Bon cette fois la restauration est faite, je vous propose quelques photos. Je dois dire qu'ils ont fait un travail extraordinaire, c'est magnifique...