Le Puy
LA LÉGENDE
A l'époque gallo-romaine, une matrone souffrant d'une fièvre tenace, inspirée par une vision, se rendit sur le mont Anis, plus connu de nos jours sous le nom de rocher corneille. Là elle s'endormit, épuisée. A son réveil, la vierge trônant sur un dolmen lui confia son désir d'avoir une église en ces lieux. Sa fièvre avait disparu. Saint Georges, alors évêque du Velay, se rendit sur place. Bien qu'en plein mois de Juillet, le sol était couvert de neige sur laquelle un cerf dessina de ses sabots le tracé d'une église. L'argent manquait et l'évêque se contenta de marquer le tracé par une haie de buissons épineux. Le lendemain, la haie était couverte de fleurs. Le temps passa, puis une autre guérison miraculeuse eut lieu dans des conditions similaires: la vierge renouvelait son souhait.
L'évêque de l'époque, Vozy, s'en fut à Rome demander l'autorisation au pape de construire une église. Scutaire, sénateur et architecte romain aurait été chargé de la construction.
L'église achevée, l'évêque se dirigea de nouveau vers Rome pour en demander la consécration. En chemin, au lieu-dit "les trois pierres", deux vieillards habillés de blanc leurs conseillèrent de retourner d'où ils venaient, les chargèrent de reliques et disparurent sur ces mots: " nous vous précédons et vaquerons à tout." Quand Vozy et Scutaire arrivèrent à Anis, ils trouvèrent leur église baignée d'une lumière irréelle et les cloches animées par des êtres invisibles.
La dédicace de la première église fut l'œuvre des anges dit-on. Pour cette raison, elle fut appelée chambre angélique.
Scutaire réalisa la première église entre 415 et 430. Dans le même temps il transféra son siège épiscopal d'Espally au Puy. Le Puy-en-Velay est, avec Chartres, le plus ancien sanctuaire marial de la Gaule chrétienne. On a retrouvé sous le pavé du chœur les fondations de cette première église qui mesurait 12 m x 24 m.
La pierre fut intégrée dans l'église, et ce fut certainement la raison de sa demande à Rome, n'ayant absolument pas besoin de l'accord du pape pour construire une église.
Cette église s'est donc édifiée sur les restes d'un temple romain dédié à Adidon et Auguste. Ce sanctuaire se dressait aux côtés d'une source miraculeuse et abritait lui-même le dolmen, preuve de l'ancienneté du culte en ces lieux. Le Puy est au centre d'une immense étoile dont les rayons partent vers autant de mégalithes ou de sites celtes spécifiquement sacrés. Jacques Derderian (à qui je fais très souvent des emprunts, "Le puy, haut-lieu ésotérique" aux éditions Dervy) parle même du Puy comme un centre sacré druidique, celui du sud, Chartres étant celui du nord.
Parlons de l'épigraphe d'où est tiré le nom d'Adidon.C'est un texte de dédicace adressée à l'empereur et à une divinité: "A Adidon et à Auguste,Sextus Talonius, musicien a fait faire ceci de ses deniers."
D'où vient Adidon ? Préfixe Adi et terminaison Don: Ani Dun, colline de la déesse Ana...
La matrone couchée sur la pierre ? Rituel celtique avec apparition du cerf (Cernunnos)
Neige en Juillet ? Opposée au soleil et au lion zodiacal du mois de Juillet, la neige incarne le principe féminin qui va subir la fécondation indispensable à l'éclosion de la vie. (opérée par le cerf, le sillon étant symbole de l'acte sexuel, version primitive de l'immaculée conception). Le buisson d'épine est là pour confirmer la fécondation, le lendemain.
Les vieillards ? passation des pouvoirs, symbolisés par les reliques, des druides aux responsables de la religion chrétienne. En échange, le dolmen sera conservé et la vierge sera noire.
Les anciens évêques du puy étaient-ils des druides convertis à la foi du Christ, par obligation ?
Le Puy, la vierge noire
Voir: http://lieuxsacres.canalblog.com/archives/vierges_noires__fichier/index.html
La statue du XVIIème siècle, qui se trouve actuellement sur le maître-autel, provient l'ancienne chapelle Saint-Maurice du Refuge.
Elle fut couronnée par l'évêque du Puy au nom du Pape Pie IX, le 8 juin 1856, jour anniversaire de la destruction de la précédente effigie qui fut brûlée par les ultra-révolutionnaires de Louis Guyardin (le représentant de la Convention en mission en Haute-Loire) le 8 juin 1794, jour de Pentecôte, devenu celui de l'Etre Suprême.
Au Xème siècle, le concile du Puy avait autorisé pour la première fois les reliquaires en ronde bosse à l'image humaine, d'où la floraison des statues dites « chefs » et des Vierges en majesté d'abord dans le centre de la France, puis dans tout le pays. La Vierge noire du Puy a pu contenir des reliques, étant la plus ancienne connue, il est tout à fait possible qu'elle ait servi de modèle aux autres.
Il ne reste aucune trace de l'image de la Vierge vénérée dans la cathédrale avant la fin du Xème siècle, sinon quelques représentations hypothétiques. À cette époque, elle aurait été remplacée par celle offerte par le roi Louis IX (Saint-Louis) au retour de la 7ème croisade.
Faujas de Saint-Fons a put l’étudier à loisir, il laissa, en 1777, une description et un dessin certainement très fidèles.
Il s'agissait d'une statue en cèdre représentant la Vierge assise sur un trône, l'Enfant Jésus sur les genoux. Si les visages de là Mère et de L'Enfant étaient d'un noir foncé, les mains, en revanche, étaient peintes en blanc. Sur le visage de Marie se détachaient des yeux en verre et un nez démesuré. La Vierge était vêtue d'une robe de style oriental dans les tons rouge, bleu-vert et ocre et était couronnée d'une sorte de casque à oreillettes en cuivre doré, orné de camées antiques. La statue était entièrement enveloppée de plusieurs bandes d'une toile assez fine, fortement collées sur le bois et peintes. Selon Faujas de Saint-Fons, il s'agissait d'une statue très ancienne d'Isis, que l'on avait métamorphosé en Vierge, Il est vrai que des statuettes d'Isis tenant Osiris sur les genoux lui ressemble de façon frappante.
En janvier 1794, la Vierge Noire arrachée de son autel fut dépouillée de ses richesses et reléguée aux Archives. On se souvint malheureusement d'elle : le 8 juin 1794, jour de la Pentecôte, les représentants du pouvoir révolutionnaire vinrent la chercher pour la brûler place du Martouret. Quand les toiles enduites de couleur eurent fini de se consumer, une petite porte secrète pratiquée dans le dos de la statue s'ouvrit et une sorte de parchemin roulé en boule en sortit; malgré les protestations, on ne chercha pas à savoir ce qu'il contenait.(Wikipédia)
D'après l'étude de Derderian, la vierge noire du Puy est d'origine celto-gauloise."le caractère archaïque comme l'antiquité et la renommée de son culte, l'un explicant l'autre, provient de la continuité fidèle du culte de la grande déesse-mère vévérée au Puy sous le nom d'Anis, qu'un sculpteur probablement chrétien aura reproduit aux alentours du VI ème siècle pour en substituer l'ancienne représentation."
On retrouve de partout dans la ville des représentations de la Dame.
On en retrouve aussi dans le musée du cloitre.
La Statue présentée aux fidèles dans le chœur de la cathédrale n'a pourtant pas les vibrations de celle de la chapelle des reliques, qui est la réplique de l'ancienne statue brûlée au moyen-âge. Cette chapelle, située sur la gauche du transept, est l'un des endroits les plus "habités par l'esprit" de la cathédrale. Il faut descendre 8 marches pour y pénétrer. De chaque côté de la porte, de nombreux éclatoirs...
Le Puy, les entrées
Un escalier de 134 marches, qui se continue sous le porche, débouche sous la nef. Cet escalier occupe toute la largeur de l'édifice durant les deux premières travées, puis se rétrécit pour ne plus avoir que celle de la nef principale pendant les deux travées suivantes contre les murs desquelles ont été placées les portes en bois sculpté, qui se trouvaient autrefois sur la façade. On les appelle les "portes de cèdre" bien qu'elles soient en bois de pin. Elles datent du XIIème siècle te sont les seules portes romanes sculptées de ce genre en France, inspirées de l'art oriental. L'encadrement des portes contient des caractères arabes en écriture coufique qui, selon l'érudit égyptien Ahmad Fikry, répètent l'invocation Mâ Châllah:" voilà ce que Dieu a bien voulu".
L'escalier se termine maintenant par un palier où, jusqu'en 1780, s'ouvrait la porte Dorée. De chaque côté, deux colonnes de porphyre rouge encadrent l'entrée . On sait qu'elles proviennent du temple romain primitif. Derrière la porte, dix-sept marches conduisaient au centre de la nef. On aboutissait entre deux piliers, exactement en face du maître-autel et de la vierge noire. Ce qui a permis à un religieux (le frère Théodore... le bien nommé) de dire que « l'on entrait dans l'église par le nombril et que l'on en sortait par les deux oreilles. » (Wikipedia)
"Emprunter le passage du nombril de la cathédrale c'est subir un nouvel enfantement, renaitre symboliquement à la vraie vie que dispense la vierge noire, et en même temps réintégrer le sein maternel, c'est à dire effectuer le trajet inverse de la naissance car en pénétrant dans le sanctuaire on retourne dans "la ténèbre" originelle d'où vient toute source de vie et toute lumière. Initiatiquement, la leçon qu'on peut en dégager est que la naissance est une mort en soi et la mort une renaissance sur un autre plan de conscience" (Derderian)
En ressortir par les oreilles, c’est avoir effectué le contact avec le divin, le sacré, l’universel cosmique... C’est avoir eu connaissance du souffle qui engendre le Verbe, le Mot, l’initiation Orale, primordiale qui n’a plus besoin du livre ni de l’écrit... C’est avoir entendu...(France-secret)
Malheureusement, Mgr De Galard fit obturer le passage en 1781. Il donnait des courants d'air... Oui, dans le cerveau, puisqu'il n'y avait pas grand chose entre les deux oreilles de ce monsieur...(non, je suis méchante...Mais bon, des fois, ça fait du bien!) ( ça me fait penser que je le mettrais bien dans le même sac avec celui qui a enlevé le labyrinthe d'Amiens... oups, scuzez)
Les grands escaliers étaient réservés aux évêques et au peuple. Au nord-est, le porche saint Jean, près du baptistère dont il porte le nom, recevait les rois et les princes. Au sud-est, le porche du For (du latin forum, que les latins avaient installé en ce lieu) abrite la porte papale. La placette est soutenue par un mur vertigineux contenant les vestiges du mur d'enceinte gallo-romain.
Le porche du For date du XIIIème siècle. Sur le plan architectural, il repose sur des blocs de basalte d'origine romaine. Ces pierres sont reconnaissables par l'entaille en leur centre qui permettait leur prise par des engins de levage. Les colonnes latérales sont dites gaufrées.
Deux portes donnent accès à l'église. La porte papale, réservée aux pontifes, est la plus grande. Sur le pilier massif, on retrouve une sirène bifide, accompagnée d'une jumelle. Donc le message est clair, il y a quatre courants d'eau se croisant sous le porche.
On peut remarquer aussi un atlante. (Le porche du For est une coupole cosmique de plan carré à la base, la terre, et dont la voûte circulaire est portée par des ogives dessinant une croix ornée de symboles célestes "la symbolique, Eds que sais-je"). Il fait pendant à la main de dieu soutenant la retombée d'ogive symbolisant l'univers entier, c'est à dire la création.
Sur la gauche on peut voir un petit personnage scrutant la porte. Il est le jumeau de l'alchimiste de Notre-Dame de Paris. Il est le maitre, l'adepte qui veille et observe. Il est le gardien de la porte
La porte a reçu, en 1847, un linteau retrouvé lors de fouilles, portant l'inscription : Scutari papa Vive Deo, donnant ainsi le nom de l'architecte, Scutaire. Son sépulcre, d'origine païenne, montre sur une face jadis exposée au public, un soleil, emblème de Mithra. (Je ne serais pas étonnée qu'en dessous se trouve l'ancien lieu du culte mithriaque).
Au dessus du tympan, une frise de "S", que l'on retrouve dans les fondations de la cathédrale au niveau des vestiges romains. Les "S" sont séparés les uns des autres par une barre verticale. Il ne reste plus qu'à lire: -ISISISIS-. Celà peut aussi représenter les énergies sortant du lieu.
On retrouve donc cette frise dans la cour donnant accès au clocher. Celle-là se trouve au dessus de fresques représentant des lions chassant des cerfs et des biches. (de nouveau Mithra, on retrouve aussi le serpent caché sous une biche).
Ces blocs datent du Ier siècle et ornaient le premier temple qui enserrait le dolmen. C'est là aussi que se trouve le puits. Il est aujourd'hui condamné, mais eut autrefois la renommée d'une eau miraculeuse, ainsi qu'en fait foi l'inscription située sur le mur au dessus des blocs sculptés: "Fons ope divina languentibus est medicina subveniens gratis ubi deficit ars Ypocratis" " par œuvre divine, cette fontaine est une médecine qui subvient gratuitement aux malades là où l'art d'Hyppocrate fait défaut". Tout un programme...
Cette eau provient surement de la source qui jaillissait près du dolmen. Plus de dolmen, plus de source, plus de miracles...
L'accès oriental de la cathédrale nous réserve une surprise: il faut passer sous un porche au nom particulier, qui existe depuis le XIIème siècle, Grateloup. Sous l'arche, une pierre encastrée a été martelée. Elle représentait un Hermès ithyphallique, d'origine romaine. Elle surmontait une petite fontaine dont on voit encore le trou d'écoulement.
En gros, le thème païen de la virilité fécondante n'a pas plu à tout le monde...
Quelques pas plus loin, le baptistère saint Jean, du Xème siècle, dont l'entrée est affublée de deux lions sculptés, représentant les gardiens du seuil. (Symbolique de l'initiation qui passe par le fait d'être dévoré par un monstre, avalé par les lions, pour renaitre à la vie nouvelle de l'initié) Il est construit sur les ruines d'un ancien temple romain dédié à Diane.
De là, on peut voir en entier le clocher de sept étages,dont chaque angle est affublé d'un personnage vêtu à la mode du XIIème siècle, et qui esquissent des gestes que l'on peut interpréter comme initiatiques .
Ils sont accompagnés d'une tête d'animal (bélier, taureau, lion , le quatrième angle étant encastré dans la cathédrale.
On peut y voir les Keroubim placés par dieu aux quatre portes du paradis . Ils en défendaient l'accès avec des épées flamboyantes. Le clocher prend sa place de pilier du monde.
Le puy, la façade
La façade de la cathédrale se dresse au haut d'un grand escalier. Elle comporte cinq étages d'architecture en appareil polychrome avec décoration de pierres disposées comme une mosaïque, et provenant des carrières de la région. Certains ont voulu voir l'origine de cette ornementation mozarabe dans le nombre considérable d'espagnols qui fréquenta, au Moyen Age, le pèlerinage à la Vierge noire. D'autres l'attribuent à l'influence des Croisés.
Avec ses arcs en plein cintre, cette façade appartient au style roman et peut être datée de la fin du XIIème siècle.
Un escalier de 102 marches, qui se continue sous le porche, débouche sous la nef. Cet escalier occupe toute la largeur de l'édifice durant les deux premières travées, puis se rétrécit pour ne plus avoir que celle de la nef principale pendant les deux travées suivantes contre les murs desquelles ont été placées les portes en bois sculpté, qui se trouvaient autrefois sur la façade.(Wikipédia)
On a invoqué une influence mauresque pour la polychromie de la façade: le sommet est une mosaïque de pierres noires, blanches et rouges (les trois couleurs du grand-œuvre alchimique). Autour de chaque porche, l'alternance des claveaux noirs et blancs ne répond pas seulement à un souci d'esthétique:ils dessinent des rayons lumineux qui émanent de l'intérieur de l'édifice.
On peut voir dans l'opposition des pierres sombres et claires l'amorce de la symbolique initiatique de la vierge noire Déesse de la vie (blanc), maitresse de la mort (noir) et de l'initiation qui réunit le noir et le blanc: les ténèbres et la lumière, l'ignorance et la connaissance.
Le triple étagement de la façade renvoie à la trinité, mais aussi à la triple constitution de l'homme (corps, âme, esprit), aux trois étapes de la connaissance initiatique, aux triades druidiques, etc...( Derderian)
Le puy, la cathédrale
Au commencement de notre ère, les romains édifièrent sur le mont Anis, prenant l'allure d'une véritable acropole, une série d'édifices religieux dont le temple de Diane, à l'emplacement actuel du baptistère, et le temple qui englobait la source et le dolmen. Il devait avoir les dimensions et l'aspect de la maison carrée de Nîmes.
A l'époque du déclin de l'empire, les chrétiens investirent les lieux, détruisant les temples mais conservant le dolmen et la source. Ils bâtirent autour d'eux, aux alentours du Vème siècle, ce qui allait devenir la basilique.
L'église primitive ne comprenait qu'une seule nef dont l'abside était probablement pentagonale. Puis eurent lieu divers remaniements dont il ne reste pratiquement plus rien. Au XI ème siècle, la nécessité d'agrandir le bâtiment se fit sentir. On construisit deux travées supplémentaires et les deux transepts. Ces derniers étaient aussi grands que la nef, ce qui donnait à l'église la forme d'une croix grecque. Les constructeurs ont utilisé tout l'espace à leur disposition.
Au milieu du XIIème siècle, devant l'afflux des pèlerins venus prier la vierge noire, l'agrandissement se poursuit. Pas à l'est puisque la pierre sacrée et la source se trouvent là, donc on dut prolonger le sanctuaire dans le vide. Deux travées reposant sur d'énormes piliers furent mises en place. Deux chapelles, Saint Gilles et Saint Martin prirent place dessous, fermées par les portes de cèdres.(Derderian)
La cathédrale est de style roman, d'inspiration byzantine. Elle est entièrement dédiée à la vierge noire, jouant le rôle de la crypte. Il est vrai que la pénombre reste de mise dans l'édifice, posé à même le roc.
L'ascension au sanctuaire, par la montée des marches, devient un parcours où le corps et l'esprit se préparent à recevoir la Dame, comme à Rocamadour, et bien d'autres lieux.
Neuf degrés pour arriver à la première travée, onze pour la suivante. Arrêt sur les septième et huitième marches, où l'on trouve une inscription latine: "Ni caveas crimen caveas contingere limen/nam regina poli vult sine sorde coli", " si tu ne te gardes du crime, garde-toi de franchir ce seuil, car la reine du ciel exige un culte sans tâche". C'est l'ultime barrière magique, analogue aux avertissements que l'on retrouve dans chaque lieu initiatique.
De part et d'autres, de magnifiques fresques du XIIIème siècle, dont la Theotokos, mère de Dieu trônant sur sa cathèdre.
L'intérieur de la cathédrale ne présente plus son aspect d'autrefois. Elle avait deux chœurs, comme les églises byzantines. A l'est celui des chanoines contenant la pierre et la vierge, à l'ouest celui de Saint André, (Andros, l'homme) réserve au peuple.
Je terminerai en faisant la comparaison entre Chartres et le Puy.
Chartres fut le centre sacré de la Gaulle du nord, le Puy celui du sud. L'un et l'autre furent des centres druidiques importants dont un dolmen servit d'assise à la cathédrale. Chacun abrita une vierge noire qui furent parmis les plus célèbres. Toutes deux eurent le même sort à la révolution. (Les deux sanctuaires abritaient des statues plus anciennes). Aucun des deux sanctuaires ne peuvent recevoir de sépultures, si de dépouilles, tant le lieu était saint et ne pouvait célébrer que la vie.
A Chartres on adore la vierge du pilier, et la vierge du Puy est la "regina poli", reine du pôle (pilier et pôle ont la même symbolique). Il y a aussi homophonie avec le puits des saints Forts à Chartres et la place du For au Puy. Présence d'une source sacrée ou d'un puits aux eaux curatives...
Et voilà... Un dernier hommage à Cernunnos, à l'intérieur de l'édifice. Et le départ pour Compostelle...
Le cloître du Puy
Le cloitre est rectangulaire: 30,75 mètres par 19. Le rapport de ces deux nombres donne Phi. Nous avons donc ici un rectangle doré. Autres divines proportions : dans la longueur, nous avons 10 arcades et 5 dans la largeur, 153 chapiteaux.
Malheureusement, l'ensemble a été restauré au XIXème siècle et il est devenu difficile d'interpréter le symbolisme.
La salle capitulaire donne dans la galerie est du cloitre. La porte est encadrée par 4 colonnes dont deux très rares, qui sont dites "ondées". Leur relief n'est autre que la métaphore des eaux du styx que devaient traverser les Grecs après leur mort. Traverser le seuil, entre ces deux colonnes ondées, c'est donc traverser symboliquement le Styx et pénétrer dans le royaume des ombres, la chapelle des morts.
Sur le tympan, la ligne brisée traduit la même notion, le chevron étant symbole de l'eau. Elle a 8 pointes(nombre christique, de la vie future) et 12 boules (allusion aux 12 mois de l'année, aux signes du zodiaque, par conséquent au temps rythmé par la course du soleil). Les boules servent aussi d'éclatoir aux énergies.
Un des chapiteaux d'époque représente deux lions retenus par une corde dont les extrémités s'enlacent pour n'en faire plus qu'une. Les deux lions tirent chacun de leur côté. Ils sont attachés contre leur gré et l'on voit bien qu'ils ont envie de griffer et de mordre. Ils sont les Cerbères, les gardiens du seuil, de nature solaire. Leur lien est l'axe cosmique car il descend d'en haut, il les unit en un seul corps. Identiques mais antagonistes, représentation de la dualité en nous. Sur le plan alchimique, ils sont le lion vert et le lion rouge, les deux mercures secrets.