18 octobre 2010

Eguisheim, historique

Eguisheim_20Comme souvent en Alsace, le site fut occupé dès le Paléolithique. Les Celtes de la tribu des Séquanes virent s’y installer, puis les romains érigèrent un camp à l'entrée du village et introduisirent la culture de la vigne (Eguisheim est considéré comme le berceau du vignoble alsacien). 











Eguisheim_planLe village, sous forme de résidence fortifiée, prit  son essor vers 720, après qu’un parent d'Aldaric (ou Etichon, premier comte d’Alsace et père de sainte Odile d’après la mémoire alsacienne), eut décidé de la construction d’une pfalz,  un premier château, le Castrum Egisheimiensis. C’est à cet homme, prénommé Egino ou Egeno, que la ville doit son nom.








Eguisheim_plan_2A l’extinction de la lignée des comtes, au début du XIII ème siècle, le village fut légué à l’évêché de Strasbourg. Eguisheim fut élevée au rang de ville, fortifiée en 1257 et rattachée au Haut-Mundat de Rouffach. L’ancien château fut reconstruit dans le style de Frédéric II Hohenstaufen, à l’intérieur d’une enceinte octogonale constituée de pierres à bossage en grès jaune de Rouffach.






Eguisheim_31Cette muraille, de parfois plus de 2 mètres de large, était entourée de fossés à eau, qui furent asséchés en 1835.  C’est autour du castrum que s’organisa la ville, en cercles concentriques suivant le tracé des fortifications successives.















Eguisheim_33Aux pieds de l’ancien castrum fut construite en 1557 la fontaine Saint-Léon, de forme octogonale, l’une des plus grosses d’Alsace. Le bétail venait s'y abreuver et les habitants y puiser l'eau pour des usages domestiques. Une statue de saint Léon fut placée en 1842  à son sommet.















Eguisheim_30Saint Léon, qui fut pape entre 1049 et 1054, est né Brunon d'Eguisheim-Dagsbourg. Son père, Hugues IV, est issu de la famille des comtes du Nordgau, seigneurs d'Eguisheim, lié aux rois de Germanie, et sa mère, Heiwige, est la fille du Comte de Dagsbourg (Dabo), lié aux Carolingiens de Francie occidentale. Brunon serait né au château d’Eguisheim le 21 juin 1002.











Eguisheim_15Or, les origines exactes du château d'Eguisheim sont aujourd'hui sérieusement contestées par les meilleurs spécialistes contemporains, et faire naître Brunon dans une petite à forteresse serait inéluctablement rabaisser ce fils du comte de Nordgau, l'un des plus puissants seigneurs de la vallée du Rhin et de l'empire othonien, au rang d'un vassal secondaire. Quoi qu’il en soit, Léon IX est encore vénéré à Eguisheim, où une chapelle lui fut dédiée en 1894.












Eguisheim_32http://www.eguisheim.net/
http://www.ville-eguisheim.fr/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Eguisheim
http://www.trivago.fr/eguisheim-105989/attractions/eglisecathedralemonastere/f_178=1
http://www.parcatho3chateaux.net/articles.php?lng=fr&pg=19
http://www.alsace-passion.com/eguis/eguisheim_2.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9on_IX
http://www.chateauxforts-alsace.org/page_consultation.php?page=eguisheim_chateau

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L’église Saint-Pierre et Saint-Paul

Eguisheim_1Les archives font mention d’une église paroissiale dès 1128, construite sur une ancienne fondation carolingienne et propriété du couvent de Marmoutier.
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Eguisheim_2Puis une autre église fut édifiée dans le deuxième quart du XIII ème siècle. Il n’en subsiste plus que la base du clocher-tour. Cette tour à quatre étages comporte des fenêtres ogivales géminées, et sa charpente, du XVI ème siècle, soutient 4 cloches dont la plus importante provient de l'Abbaye de Marbach.
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Eguisheim_13Une partie de l’ancienne église s’écroula le 22 juillet 1787 pendant un office. Elle fut donc entièrement démolie en 1807, et reconstruite immédiatement. La nouvelle église, sans aucun style, fut consacrée en 1809.
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Le portail

Eguisheim_9La base du clocher forme un narthex qui abrite l'entrée de l’ancienne église, un portail  d’une hauteur de 6 mètres composé de 4 colonnettes à chapiteaux  et d’un tympan à voussures moulurées richement sculpté conservant des traces de polychromie.















Eguisheim_8Les sculptures sont de style roman (entre 1230 et 1240), tandis que les lignes architecturales du tympan et de l’archivolte ont la forme de l’arc brisé gothique. 













Eguisheim_5Le tympan en grès au décor en haut relief présente un Christ bénissant, entouré des apôtres Pierre et Paul.


















Eguisheim_6Sur le linteau est sculpté la parabole des vierges sages et des vierges folles qui chacune de leur côté frappent à la porte du paradis : les premières sont accueillies par le Christ, alors que pour les autres, la porte reste fermée.



La Vierge Ouvrante

Eguisheim_16Le portail  abrite une sculpture haute de 119 cm en bois polychrome dite "Vierge Ouvrante", datant de l’an 1300.  Elle représente la vierge Marie assise tenant l’enfant dans son bras gauche Ces statues assez répandues furent proscrites de l’art religieux par le concile de Trente (1549-1563), aussi sont elles devenues très rares : en Alsace, on ne compte plus que celle d’Eguisheim et celle de Kayersberg.














Eguisheim_18La Vierge portait probablement dans la main droite un lys ou un sceptre disparu. L’enfant devait faire de la main droite enlevée un geste de bénédiction. Il tenait dans sa main gauche un globe. La tête de la Vierge est couverte d’un voile au-dessus duquel se trouve un bois arrondi, destiné à maintenir une couronne, laquelle a également disparu.

Les deux vantaux de la partie centrale de la statue ressemblent aux volets d’un retable et sont ornés sur leur face intérieure d’une peinture représentant un ange tourné vers l’intérieur, debout, et portant un grand cierge.  La partie centrale présente une gloire surmontée d'une hostie, probablement destinée à encadrer un ostensoir, un calice ou une relique. Ces peintures dateraient du XVII ème siècle.








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La chapelle Saint-Léon IX d'Eguisheim

Eguisheim_19Elle fut construite par Mgr Pierre-Paul Stumpf, évêque de Strasbourg et natif d’Eguisheim, entre 1888 et 1894, dans l'enceinte octogonale et sur les fondations de l’ancien donjon du château. 











Eguisheim_21Dédiée au pape Léon IX, dont la statue se dresse sur la façade, elle fut édifiée en grès rose des Vosges dans le style néo-roman.
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Eguisheim_27Les peintures intérieures furent exécutées dans le style du XI ème siècle (mais assez baroques quand même…) et furent achevées en 1897.











Eguisheim_26Les sept médaillons de la voûte représentent sept scènes de la vie de Léon IX.













Eguisheim_25La chapelle et le château attenant furent acquis en 1972 par la commune qui décida une restauration de la peinture intérieure.
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Eguisheim_28Un reliquaire, d’après la légende, pourrait contenir une partie du crâne de Saint Léon. Ces reliques furent auparavant exposées à l'abbaye de Lucelle, fondée en 1123, qui les avait reçues de Rome. Pendant la Révolution, les reliques furent transférées à l'église de Bouxwiller dans le Sundgau. En 1869, elles furent reconnues comme vraies reliques. En 1880, le curé Andlauer d'Eguisheim obtint l'autorisation de l'évêque de Strasbourg qu’une partie du crâne soit transportée à Eguisheim. A la fête de saint Léon en 1881, la châsse fut exposée pour la première fois au public.












La légende de Léon IX

Eguisheim_29Durant sa jeunesse, alors qu'il dormait, un accident survint. Il fut mordu par une bête venimeuse au visage. Il tomba malade au point qu'on désespéra de le voir jamais récupérer la santé. Mais, nous dit le chroniqueur de sa vie, Wibert, "le doux Jésus, qui toujours vient au secours des situations désespérées, donna bientôt à ses parents l'assurance de sa pleine guérison et se souvint de l'Eglise qu'il devait restaurer grâce à lui". En effet, Brunon eût une vision deux mois après son accident lorsqu'il était au plus mal.












Eguisheim_32"Un jour enfin, alors qu'il reposait sur le dos tout éveillé, il lui sembla voir une échelle lumineuse s'élever de son lit, traverser la fenêtre qui lui faisait face, et atteindre le ciel. Un vieillard en habit monastique, d'un éclat éblouissant et d'une blancheur de cheveux vénérable, en descendit, portant dans la main droite une croix resplendissante au bout d'une longue hampe. Lorsqu'il vint près du malade, il tint l'échelle de la main gauche et, de la main droite, apposa d'abord la croix sur ses lèvres, puis en marqua ses plaies et ramena derrière l'oreille tout le pus que le venin avait produit; s'en retournant bientôt comme il était venu, il le laissa sur la voie de la guérison".









papeleonIXQuelques temps après, l'abcès creva et il guérit de l'empoisonnement. Aujourd'hui encore, ajoute Wibert, "il affirme qu'au cours de cette extase, il avait immédiatement identifié à son visage et à son habit, le bienheureux Père des moines, Benoît, dont l'éclat dépasse celui de la lumière." Plus tard, malade durant toute une année, il dut cette fois sa guérison à saint Blaise.

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