Église Saint-Julien de Belmont d'Azergues
Belo Monte ou Bellomonte fut certainement un bourg gallo-romain qui fut désigné par sa position même, à devenir lieu de retraite et de défense. Primitivement, c'était le Mont de Bel, dieu gaulois. Dans la mythologie celtique, le dieu gaulois Bel, Belen ou Belenos est comparable à l’Apollon du panthéon classique.
C’est un dieu lumineux, dont le nom signifie « resplendissant », « éclatant », ses fonctions principales sont la médecine et les arts. Il est honoré lors de la fête de Beltaine, qui marque une rupture dans l'année, le passage de la saison sombre à la saison claire, lumineuse. Lui sont consacrées les hauteurs, comme le Mont Saint-Michel, qui au départ se nommait Tombelaine, Mont de Belen. Sur ce point culminant à 300 mètres aurait existé un sanctuaire élevé à cette divinité. Puis ce fut une forteresse. Dépendant de la châtellenie de Châtillon, le sire de Belmont était feudataire des sires de Châtillon (charte de 1262).
Guillaume de Varey, dit Ploton, issu d'une illustre famille de drapiers lyonnais, fut le premier seigneur de Belmont en 1324. La dernière seigneurie s'éteignit dans la famille d'Albon qui fut érigée en baronnie en 1570.
Le château avec ses dépendances comprenait la demeure seigneuriale, le prieuré, l'église et une trentaine de feux. Détruit pendant la guerre de 100 ans, il fut reconstruit par Girard de Varay vers 1450. Le village, entouré de remparts, avait pour élément essentiel son château.
A côté, le prieuré, où vivaient 5 ou 6 moines, dépendait du prieuré de Fleurieux rattaché au prieuré de l'ile Barbe. Seul le seigneur et sa famille et les serviteurs venaient aux offices dans la chapelle, qui ne serait devenue église paroissiale qu'au XVIIème siècle. Le clocher n'existait pas
La place actuelle de l'église occupe l'emplacement du prieuré qui devint par la suite un cimetière. Les pierres tombales à l'intérieur de l'église au centre du sol de la nef, sont attribuées aux seigneurs.
L'église Saint-Julien, à l'origine donc chapelle du prieuré, fut très remaniée. Seule l'abside, semi-circulaire et voûtée en cul de four, est romane. Dans le mur, une piscine liturgique s'écoulait dans les fondations. De l'autre côté de l'abside, une porte donnant au nord avec un arc en plein cintre ouvrait sur l'extérieur.
La chapelle actuelle remonte au XVème siècle. Son architecture s'allie avec l'art roman de l'abside qui fut rehaussée : les pierres du haut sont différentes.
A l'extérieur, les murs de la face nord laissent apparaitre l'emplacement de 3 baies murées. Les fenêtres actuelles ont des linteaux taillées à la boucharde. On devine un chaînage en pierre brune vers le fronton d'entrée. L'édifice a été agrandi d'un mètre, sans doute à la suite d'un effondrement.
Le clocher carré, d'inspiration italienne, en pierre différente de la nef, daterait du XIVème siècle.
Il fut construit au dessus de la sacristie.
L'ouverture centrale de l'abside taillée en claveau est d'origine. Une pierre blanche taillée a été posée, peut-être une pierre prise au sol dont le rôle était de capter les eaux.
De chaque côté de l'abside, des piliers massifs d'origine consolident l'édifice. Les pierres de contrefort usées à hauteur d'homme ont sans doute été utilisées comme pierre à aiguiser. Il reste encore des traces de porte d'échoppes médiévales d'artisans.
La face sud, avec un chaînage en pierre plus apparent que sur la face nord, confirme que l'église fut agrandie. On devine également sur cette face 4 baies murées.
D'importants travaux ont été réalisés : construction d'une voûte en 1868, église remise à neuf en 1880.