San nicola de Bari, historique
Bari, chef-lieu des Pouilles, est né vers 1500 avant Jésus-Christ dans la région des "Peucetii", un peuple ancien de souche des "Iapigi". Jusqu' à 500 avant Jésus-Christ la ville a appartenu à la Grande Grèce, puis elle est devenue "Municipium" et par la suite une colonie romaine.
La ville s'est alliée avec Hannibal et a participé à la 2ème Guerre Punique pour se libérer de la domination de Rome, mais seulement pour une brève période.
Après la chute de l'Empire Romain, Bari subit l'invasion de la part des Barbares et en 690 après Jésus-Christ, elle est annexée au Duché de Bénévent, sous la domination des Byzantins.
En 847 l'arabe Kalfun crée l'Emirat de Bari. Cette période a été très florissante pour la ville, qui a connu une véritable expansion.
En 876 Basile Ier, Empereur Byzantin, fait de Bari la capitale des Pouilles dont le chef était un lieutenant et un gouverneur (Catapan). En 1009 Melo, las de l'avidité du gouvernement byzantin, se rebelle contre ce dominateur qui le contraint à se réfugier sur le Gargano, où il rencontre pour la première fois les Normands. En 1071 Robert le Guiscard conquiert la ville. Ce sont les Normands et le Pape qui grâce à l'intervention de l'Abbé Elie commencent les travaux de construction de la basilique de San Nicola.
La basilique de San Nicola fut construite pour recueillir et honorer la dépouille du Saint dont quelques audacieux marchands de Bari s'étaient emparés en 1087. Les saintes reliques furent soustraites du tombeau de Myre en Lycie lorsque cette région tomba aux mains des Turcs. Transportées à Bari, elles furent accueillies par Elie, abbé du monastère de Saint-Benoit.
En 1087 commencèrent donc les travaux, et l'on estime que la crypte fut terminée au bout de deux ans. Le 30 Septembre 1089, Elie, nommé évêque, put faire la translation des reliques du saint en présence du pape Urbain II et des ducs normands Roger Borsa et Bohémond. En 1105, à la mort d'Elie, les travaux n'étaient pas encore terminés. L'abbé Eustache prit le relai, et c'est sous sa surveillance qu'entre 1105 et 1123 la nef centrale fut terminée et que le maitre-autel fut érigé.
Les travaux furent interrompus durant la période du règne des normands et en raison des luttes intestines entre les parties adverses de la ville. Epargnée en 1156 durant le pillage executé par Guillaume le mauvais afin de punir l'infidélité des habitants de Bari, la basilique fut consacrée solennellement le 22 Juin 1197 en présence de Conrad, évêque de Hildesheim.
Plusieurs remaniements furent effectués au cours des siècles, qui transformèrent en partie l'édifice. L'heureuse restauration de 1927 lui a restitué presque complètement son état primitif. Les plans origiaires prévoyaient 4 campaniles, dont deux seulement ont été finis.
Pour l'histoire de Saint Nicolas, voir ici.
Les façades de San Nicola
La façade principale, qui révèle la division intérieure en 3 nefs, est décorée par les grandes arcades aveugles, et, au sommet, par de petits arcs murés d'origine lombarde. Pour alleger cette grande surface, des ouvertures ont été percées. Celles-ci se succèdent en ordre ascendant en réalisant aussi une subdivision dans le sens horizontal.
Les deux tours latérales ne sont pas de la même époque : celle de droite est construite sur le soubassement d'une autre construction antérieure à l'église. La tour de gauche est postérieure. Le bas comprend un large passage. La partie supérieure est divisée par des pilastres et des semi-colonnes cylindriques terminées par de petits arcs aveugles.
Le portail de la grande façade Ouest est de la seconde moitié du XIIème siècle. L'influence de l'art musulman est évidente, dans la stylisation des arabesques et des figures symboliques sur les montants. Les oves, les denticules, les feuilles de laurier et les petites roses des corniches sont des reminiscences plus classiques.
L'encadrement de la porte est dominé par un tympan de forme triangulaire qui s'appuie sur deux colonnes soutenues par deux taureaux en saillie, placés sur de solides supports.
Sur le côté Nord s'ouvre le "portail des lions". Fait au XIIIème siècle, il est formé de trois sortes de pierres différentes. Les lions, comme les taureaux, sont en saillie.
La frise se rattache par le style à la France occidentale, plus particulièrement au style toulousain, alors que l'ornementation des montants et de la bande extérieure de l'arcade conserve des motifs de tradition byzantine. A noter la représentation des mois de Fevrier et de Juin sur les chapiteaux.
Au dessus des grandes arcades ouvertes sur le côté de la construction s'insère l'élégante galerie à "hexafore", d'inspiration lombarde. Les petites arcades sont soutenues par des colonnettes avec des chapiteaux à "stampella", communs aux cloitres bénédictins de Conversano Brindisi et de Bari. La base des petites arcades est décorée par des "protomes", têtes humaines presque toujours féminines.
Les arcades sont peut-être d'inspiration auvergnate. Au XIVème siècle, elles furent murées afin de faire des chapelles privées à l'intérieur de l'église. Elles ne furent réouvertes que lors des restaurations commencées en 1927, qui ont redonné au monument son aspect originel.
La façade arrière, à l'Est, se présente comme un grandiose parallélépipède de front carré. A l'extérieur, les absides sont masquées par une muraille nue qui s'élève jusqu'à la hauteur du transept. Le chevet laisse aux angles extérieurs l'emplacement des tours qui n'ont jamais été construites. Cet arrangement a été repris dans les cathédrales de Bari, Bitonto, Molfetta et Giovinazzo. Cette facade n'appartient pas à la construction primitive, ayant été rajoutée ultérieurement.
Le schéma architectural de la fenêtre centrale reprend des motifs propres aux constructions du Monte Cassino et de la Campanie. Elle s'articule en un ordre triple de linteaux rentrants, flanquée de deux colonnes posées sur le dos d'éléphants en saillie. Semblable à un portail, cette fenêtre perce les puissants murs de pierre pour en interrompre la compacité.
La frise du dessous reprend le thème du sphinx, décidément bien présent Quelle énigme la basilique nous propose-t-elle ?
On retrouve au portail de la façade Sud, daté de la seconde moitié du XIIème siècle, des motifs classiques ainsi que byzantins et musulmans, ainsi que lombards.
Les deux animaux sont difficilement identifiables. Le tombeau à baldaquin est de style gothique, facilement reconnaissable au motif treflé du sommet, que l'on retrouve sur le devant du sarcophage.
L'intérieur de la basilique
La tradition lombarde se manifeste dans le plan basilical en forme de croix latine. Son axe dévie sur la droite (à vérifier si l'angle correspond avec la date de la fête de saint Nicolas...)
Le corps de l'édifice est divisé dans le sens de la longueur en trois nefs séparées par 12 colonnes, six de chaque côté, et deux piliers polystyles. le transept est situé au dessus des voûtes de la crypte.
Une coupole à tambour octogonal aurait du en dominer le chevet. L'entrée solennelle du choeur est marqué par une iconostase monumentale, soutenue par trois archivoltes et dominée par l'arc de triomphe.
Dans les murs latéraux des bas-côtés, des demi-colonnes correspondent à chaque colonne et pilier de la nef centrale. Les voûtes d'arêtes partant de ces demi-colonnes, sont contrebalancées par de robustes soutiens centraux.
Un matroneum court d'un rythme continu le long des murs de la nef centrale et du transept. A l'intérieur des vastes arcades s'ouvrent des triforiums, six de chaque côté.
Dans la première moitié du XVème siècle, trois arcs transversaux furent ajoutés pour consolider l'édifice, en partie endommagé par un tremblement de terre. C'est là que l'on se rend bien compte de l'axe dévié de l'édifice, ainsi que des contraintes d'emplacement des piliers devant suivre les courants telluriques.
A l'origine, la nef centrale avait une couverture en bois, qui fut cachée au XVIIème siècle par un riche plafond à caissons, décoré par Carlo Rosa en 1662. Les peintures évoquent la vie de saint Nicolas. Dans le transept, c'est une vision du paradis. Ce plafond fait un contraste saisissant entre l'austérité de la construction romane et le goût décoratif du XVIIème siècle. Moi, j'ai choisi...
Le grand ciborium qui surmonte le maitre-autel est daté du XIIème siècle. Il s'élève sur 4 colonnes en brèche rouge et violette qui vont en s'amincissant vers le haut. Les maitres d'oeuvre y laissèrent les symboles de leur art : équerre, marteau et compas. Sa structure est celle d'une petite église : 4 architraves soutiennent une double pyramide octogonale dont les différentes parties sont réunies par une double rangée de petites colonnes.
La chaire de l'évêque Elie, placée derrière le ciborium est datée du XIème siècle. On y retrouve des hommes écrasés par le poids de la chaire (et de l'évêque ?) ou bien accablés par les charges matérielles...ainsi que des lions dévorant une tête humaine à l'arrière.
Un pélerin, seul, lève la tête. La transition de la partie basse à la partie haute est ponctuée par une inscription qui fait l'éloge d'Elie : "INCLITUS ATQUE BONUS SEDET HAC IN SEDE PATRONUS PRAESUL BARINUS HELIAS ET CANOSINUS"
Pendant les restaurations de 1927, on a retrouvé des fresques du XIVème siècle ornant l'abside du côté droit, témoignage de ce que devait être la décoration de la basilique entière à cette époque.
San nicolas de Bari, la crypte
Son plan est rectangulaire (30,69m x 14,81m). Elle est divisée dans le sens de la longueur par trois rangées de colonnes, en 4 nefs couvertes de petites voûtes d'arêtes. Sur la paroi orientale s'ouvrent trois absides semi-circulaires selon un type architectural repris dans le transept de l'église supérieure.
Les 26 colonnes sont taillées dans des matériaux rares (deux en marbre de Numide, deux en brèche coralienne, une en marbre cipolin, les autres en marbre grec).
Certains des chapiteaux sont de tradition bizantine, sculptés de feuilles d'acanthe et de rinceaux variés, d'autres sont romans et nous présentent un symbolisme qui mériterait une étude approfondie. (remarquez le loup tenant le lapin par le coup... Tiens, un lapin ?)
Je pencherai pour les différentes étapes du grand-oeuvre, pour la transmutation du vil métal en or...le vil métal étant ce que l'on veut bien y mettre.
De couleur rouge, veinée de blanc, le pilier miraculeux se trouve dans la partie Sud de la crypte. La légende, dont nous avons une trace écrite du conseiller de la reine giovanna I, le florentin Niccolo Acciaiuoli en 1359, parle d'une ancienne chapelle. Cette colonne en faisait partie, et a été posée des mains même de Nicola lors de sa construction.
A cette légende des premiers jours se sont rajoutées d'autres légendes, comme celle qui parle d'un voyage de Nicola à Rome, où il aurait poussé la colonne dans le Tibre. Elle serait parvenue seule à Bari, où des marins la virent dans les eaux. Ils ne réussirent pas à la sortir. La nuit où les reliques de Nicolas ont été posées dans la crypte, le peuple entendit le son des cloches et vit Nicolas lui-même, aidé de deux anges, y placer la colonne. Le tableau sur le mur représentant cet épisode fut peint en 1660 par Nicola Gliri. Je ne sais pas s'il est vraiment miraculeux, mais quand j'ai posé ma main dessus, j'ai vraiment senti l'énergie qui s'en dégage.
Sous l'autel, le tombeau de san Nicola. L'endroit est énergétiquement très puissant. Les reliques du saint y sont pour beaucoup (les mesures radiesthésiques de l'huile sainte sont impressionnantes...). L'atmosphère y est prenante, la foi des pélerins forme un égrégore presque palpable.
De ses restes suinte la fameuse huile sacrée miraculeuse, que l'on peut se procurer dans le magasin du parvis.
Dans l'abside gauche, une chapelle orientale fut installée. Pour la première fois dans l'histoire, après la séparation des églises catholique et orthodoxe en 1054, on peut voir dans une église desservie par des catholiques une chapelle dans laquelle les orthodoxes peuvent celebrer leur liturgie. La dévotion à Nicola les a toujours rassemblés, et en l'église de san Nicolas, ils se retrouvent afin de prier ensemble.
Dans l'abside centrale, derrière l'autel érigé sur le tombeau du saint, nous trouvons une icône bizantine de Nicola. En haut, le christ et la vierge, en bas, en prière, les donnateurs : Etienne II Ouroch, roi de Serbie, et sa femme Hélène. De style typiquement bizantin des XIIIème et XIVème siècles, l'icône est recouverte d'argent doré, oeuvre des orfèvres siciliens d'origine grecque Ruggero de Juria et Roberto de Barolo.
La façade du sarcophage de l'abbé Elie, près de l'entrée de la crypte, est un remarquable exemple de la sculpture des Pouilles où les éléments d'inspiration classique se mèlent à l'élégance raffinée de l'ornementation byzantine.
Le pavement remonte probablement à l'époque de l'abbé Eustache (1105-1123). Il montre des caractères orientalisants. Beau labyrinthe, non ?
Cathédrale San Sabino de Bari
Dedicacée à la vierge, mais plus connue sous le nom de San Sabino, dont les reliques sont conservées dans la crypte depuis que l'évêque de Canosa, Angelario, les a transférées au IXème siècle, la cathédrale se dresse sur le site d'une ancienne église dont les traces en sont encore visibles dans le sous-sol extérieur.
Construite au XIème siècle, elle a été partiellement détruite, comme l'ensemble de la ville, en 1156. À la fin du XIIème siècle, l'archevêque Rainaldo a commencé la reconstruction de l'église.
Le bâtiment a suivi le modèle de la basilique San nicola, en utilisant des murs qui étaient déjà existants, les portails et les magnifiques séquences de colonnes, importés de Constantinople, réduisant toutefois à un simple élément ornemental la galerie, qui reste factice, et portant un dôme avec une frise islamisante à l'intersection du transept.
Seul l'un des deux clochers a gardé sa hauteur.
Sur le flanc nord, l'ancien baptistère, le trulla, avec un plan circulaire, utilisé depuis les premières années du XI ème siècle.
Pour la cathédrale, tout comme pour la majeure partie des monuments des Pouilles, l'arrivée du baroque a marqué le début d'opérations importantes. Ici signé par l'architecte napolitain Domenico Antonio Vaccaro, ce travail a cependant été enlevé pendant les travaux de restauration dans les années cinquante.
La façade à double pente, soulignée par de petites arches et par des porte-à faux zoomorphes et anthropomorphes, porte une triple rangée de piliers et reçoit le portail du XVIII ème siècle.
Sous le portail central on trouve encore des traces de l'original, sur les côtés duquel sont posés deux lions.
Au-dessus de la corniche, une statue de la vierge, encadrée par celles de San Nicola et San Sabino. Au dessus de la niche, une double fenêtre à arcatures, séparées, au centre, par une petite colonne torsadée.
Dans la partie supérieure de la rosace, les sculptures remontent au XII ème et XIII ème siècles.
Au-dessus de ces sculptures se trouvent d'élégantes corniches faisant le tour du bâtiment, en passant par le front extérieur de la courbe du dôme, les deux grandes fenêtres du transept et la grande fenêtre de l'abside.
Le bâtiment a été conçu sur un plan comportant trois nefs avec un transept.
L'espace est articulé avec une double rangée de colonnes sur le sommet desquelles est fixée une série d'arcades surmontées par une fausse galerie qui surplombe la nef principale.
Le pourtour de la nef est marqué par de petits arcs.
À l'intérieur de la cathédrale, la chaire épiscopale, le tombeau de l'archevêque Romualdo Grisone, le tabernacle et la chaire de Alano da Termoli sont du XIII ème siècle.
La crypte conserve les stucs, le revêtement de faux marbre des colonnes et les autels conçus par Domenico Antonio Vaccaro autour de 1740.
Dans le sous-sol extérieur, au niveau de la nef centrale, on peut encore apercevoir les structures du bâtiment existant avant la cathédrale, la position des trois nefs et de l'abside centrale.
Sur le portail Nord, on trouve, sculptés dans un des piliers de la porte, la représentation des 7 chakras principaux, avec l'énergie qui les relie. Les 4 chakras supérieurs sont séparés des trois inférieurs par une fleur stylisée.
Nous retrouvons cette représentation dans les églises du Beaujolais, en particulier les églises d'Avenas et Belleville
Le succorpo de San Sabino de Bari
La cathédrale fut construite sur un très ancien lieu de culte. A la fin du XIX ème siècle, vers 1890, eut lieu une importante découverte : plusieurs salles, appelées maintenant le « succorpo », furent mises à jour.
Les premières zones accessibles avaient été utilisées comme ossuaire, ce qui peut expliquer le désintéressement pour le reste des salles suivantes. La découverte de cette partie inconnue de la cathédrale, pratiquement oubliée, suscita un grand intérêt, et une campagne de fouilles fut lancée.
Les anciennes structures murales et les vestiges des différents bâtiments retrouvés, situés 5 mètres sous le sol de l’actuelle cathédrale, montrèrent l’occupation du site sur 4 grandes périodes :
le début de la période chrétienne,
la médiévale et la moderne (XV-XVIII ème siècle).
Il fut décidé de restaurer l’endroit qui, cependant, devait d'abord être débarrassé des ossements humains. Le projet fut finalement réalisé de nombreuses années plus tard, entre 1966 et 1975. Après avoir vidé les salles, tout le succorpo, menacé par l'infiltration des eaux souterraines, des fissures dans les murs et une instabilité structurelle, fut consolidé et restauré.
C'est au cours de ces travaux que la mosaïque dite de Timoteo, les anciens murs porteurs de la colonnade supérieure et une partie des murs de l'église des premiers chrétiens furent retrouvés. Il est maintenant possible, après l’assainissement, la restauration et la transformation de l’endroit en musée, de pouvoir admirer ces témoins du passé.
Les fouilles archéologiques du succorpo montrent les ruines d'un grand bâtiment ayant occupé le sous-sol de la cathédrale au cours de la période romaine. Ce bâtiment, construit avec des pierres calcaires noires, présentait différentes pièces, dont l'une faisait 22 mètres de long et 9 mètres de large.
Dans la salle aux piliers, un alignement d'environ 10 mètres est visible, s'étendant transversalement. Une grande partie du sol en mosaïque, datant de la première moitié du I er siècle, et du V ème ou VI ème siècle, est encore présente.
Une première basilique y fut construite, probablement dédiée à Marie. C’est dans cette partie, délimitée par les structures de fondation de la cathédrale romane, que la plus grande section de sol du début de la période chrétienne est conservée.
La mosaïque dite de Timoteo, d’après le nom mentionné dans l'inscription, en fait partie. Cette mosaïque, composée de petites pièces polychromes de divers matériaux, comme le calcaire, la brique et le marbre, dispose d'un grand champ central, avec des éléments rectangulaires unis par une ceinture.
La mosaïque est bordée à l'est par une inscription latine dédiée à la mémoire d'un certain Timoteo, qui pendant l'épiscopat d'Andrea (758-761), avait commandé une partie du sol afin d'accomplir un vœu:
La sainte église de Bari se réjouit, avec son évêque Andrea, avec son clergé et sa suite, exaltant Timoteo et sa suite, que lui, avec l’aide de Dieu, accomplissant son vœu, ait complété la décoration de cette salle avec talent, compétence et maitrise, l’éloge du saint peuple de Dieu.
Cette mosaïque se superpose aux restes fragmentaires de sols d’époques précédentes.
10-11-15 Puis, au même endroit, fut construite l’église du XI ème siècle. Fondée en 1034 par l'archevêque Bizancio, continuée par son successeur Nicolas I (1035 - 1061) et complétée en 1064 par Andrea II (1061 - 1068), la nouvelle cathédrale avait une nef et deux bas-côtés voûtés d'arêtes, séparés par d’anciennes colonnes, le tout précédé d'un atrium ou vestibule.
Les restes de l'ancienne structure furent englobés dans le sol.
L’architecte de cette construction, œuvrant de 1034 à 1066, fut le célèbre maître sculpteur Acceptus, qui fit les corniches de cinq portails, des chapiteaux retrouvés lors de la restauration, et l’ambon, commandé par Andrea II.
Cette église fut partiellement détruite, comme l'ensemble de la ville, en 1156. À la fin du XII ème siècle, vers 1170, l'archevêque Rainaldo commença la reconstruction de l'église actuelle.
Une paroi transversale ferme la partie occidentale de la structure paléochrétienne et continue vers le nord et le sud, créant un passage qui à l'origine communiquait avec l'extérieur.
Les salles se trouvant de chaque côté du bâtiment principal sont des anciens lieux de sépulture, construits à l’extérieur de l’ancienne basilique. Ce sont des salles longues et étroites voûtés en berceau.
Parmi les tombes découvertes, un tombeau carré de gros blocs de calcaire, du début de la période médiévale, est particulièrement bien conservé. L’endroit fut tout d’abord un cimetière, mais par la suite, devint une zone de service de la basilique, comme en témoigne un bassin médiéval accolé au mur.
Les travaux d'excavation sur la place de l'archevêque Bisanzio et Rainaldo révélèrent la présence inconnue d'une petite église médiévale, datant des IX ème et XI ème siècles, dont le niveau est situé à environ deux mètres sous le sol de la place.
La petite église, orientée dans la même direction que l'ancienne basilique chrétienne, mais située 0,85 mètres plus haut, présente une nef se terminant par trois absides, dont celle du milieu est la plus large.
Dans l'axe de l'abside centrale, l'autel, sculpté dans un seul bloc de pierre calcaire. Un mur de séparation avec un passage central sépare la zone du célébrant de celle des fidèles qui, malheureusement, fut abimée par un réservoir d'eau.
Le sol, bien conservé dans de nombreux endroits, est fait de pierres calcaires disposées en motifs géométriques bordées par des carrés. On y trouve aussi une zone dense de sépultures.
Santa Scolastica
L'ensemble conventuel de Santa Scolastica s'élève sur le point le plus éloigné des murs de l'ancienne cité. L'histoire connue du couvent date de 1102, quand l'abbesse Agnès reçu une donation de la part de Landolfo, Gouverneur Byzantin de Bari.
Guisanda Sebasti, dont la pierre tombale est conservée au chateau de Bari, succéda à Agnès. Elle acheva la construction du monastère dans les premières années du règne du Prince de Grimoaldo (1119-1131).
Le couvent, agrandi en 1308 en incorporant la petite église de San Basil, puis réactivé plusieurs fois, est divisé en trois cours et présente une intéressante gallerie du XVIIème siècle.
L'ensemble fut partiellement restauré au XVIIIème siècle et dans la première partie du XIXème. En 1856, la communauté fut supprimée et le monastère transformé en maison de retraite. En 1945, il fut endommagé par l'explosion d'un bateau dans le port de la ville. Après sa restauration en 1971, l'église reprit son activité liturgique pendant que le monastère devint un important lieu d'initiatives culturelles.
L'église, reconstruite au XIIème siècle et consacrée de nouveau en 1579, fut complètement rénovée au XVIIIème siècle. Elle présente une facade divisée en trois parties par des pilastres qui supportent une corniche curviligne surmontée d'un pignon avec un toit conique. Le portail est rehaussé par un fronton vide en arc de cercle, surmonté d'une statue de sainte Benedicte au centre et de deux anges sur les cotés. Au dessus, une grande fenêtre vitraillée illumine l'intérieur. Que je n'ai pas pu admirer, l'ensemble étant fermé...
Le beffroi, completement restauré, est basé sur un plan rectangulaire avec des fenètres à ballustrades.
Quelques autres églises de Bari
Tout au long du parcours, quelques belles églises. Tout d'abord San Grégorio, puis San Marco.
San Grégorio est une petite église située aux abords de la basilique San Nicola. Elle n'est ouverte que très rarement, pour les cérémonies.
San Marco est la plus vieille église de Bari. Un charmant monsieur nous l'a ouverte, nous accompagnant à l'intérieur pour nous parler avec émotion de son "trésor"...
Les piliers supportant l'autel proviennent de la cathédrale San Sabino, et datent du XIIème siècle.