l'église Saint-André d'Alet-les-Bains
Jouxtant l'abbaye de Notre-Dame d'Aleth et l'ancienne cathédrale, se trouve l'église paroissiale Saint-André, qui date de la fin du XIVème siècle.
De style gothique méridional, elle possède un portail sculpté et des fresques bénédictines du XVIème siècle. L'abside est à 5 pans voûtée d'ogives, le clocher en forme de flèche octogonale.
Les vitraux, de la forme du sceau de Salomon (étoiles à 6 branches), s’ornent des représentations des 4 évangélistes.
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L'abbaye Notre-Dame d'Aleth
C’était une basilique à trois nefs, à six travées, avec des bas-côtés et un transept peu saillant. La nef centrale était séparée des bas-côtés par d’élégants piliers soutenant des arceaux à plein cintre. On peut voir encore debout une partie de ces arceaux et de ces piliers dans un état de conservation suffisant pour qu’on puisse se rendre compte de la grandeur et de la majesté de cette construction. Les assises sont formées de magnifiques grès quartzeux d’Alet, dont le grain est si fin et dont la couleur jaunâtre prend sous l’action du soleil une magnifique teinte dorée.
Les murs collatéraux sont conservés en grande partie. Leur architecture est simple, et comporte peu d’ornements, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Deux tours étaient placées latéralement, encastrées dans le mur du nord qui touchait au couvent : la tour Saint-Michel (nord) et la tour Notre-Dame (sud). Elles correspondaient avec le milieu de la nef.
L’une de ces tours est rasée au dessus du premier étage. L’autre, qui était encore debout il y a une quarantaine d’années s’écroula, en partie, en 1840 ou 1841. La partie demeurée debout se soutient par un miracle d’équilibre, et on peut ainsi se rendre compte de l’architecture des deux tours. Elles étaient carrées, et chacun des angles était garni de colonnettes avec des chapiteaux de feuillages. Comme toutes les tours accolées aux église de style roman, elles étaient couronnées par une pyramide en charpente à quatre pans et très obtuse.
Une porte, sobre d’ornementation et placée près des deux tours, mettait l’église en communication avec le couvent.
Sur le mur collatéral, faisant face au midi, s’ouvrait une autre porte avec une archivolte couverte de sculptures. On remarque encore les vestiges de deux lions qui accompagnaient cette archivolte.
Enfin, du côté du couchant se trouvait l’entrée principale, ainsi que cela existe généralement dans les églises ayant la forme d’une croix.
L’abside, formée d'un polygone à cinq pans et placée du côté du levant, était la partie la plus remarquable de cet édifice. Elle est ornée de quatre colonnes de grès gris, uni et fin comme de la pierre ponce. 6 épais contreforts sont surmontés de colonnes engagées et couronnées de chapiteaux ornés de feuillages. Leur tailloir se poursuit en corniche sur tout le front du chevet, qui fut considéré jadis comme le "Temple de Diane".
A l'intérieur, cette abside est voûtée en cul-de-four. Elle ouvre sur la nef par un arc en plein cintre décoré de motifs végétaux entourés de perles. Le même décor, d'origine antique, est visible sur les chapiteaux. Chaque pan du polygone est percé d'une fenêtre. Il s'inspire directement d'un mélange d'art Corinthien et Ionique et révèle la somptuosité du décor "à l'antique".
Du chœur gothique, il ne reste qu'une chapelle rayonnante du XVème siècle.
Au nord de l'église se trouve la salle capitulaire. Celle-ci s'ouvre par trois baies romanes. La salle est elle aussi romane, avec deux nefs voûtées d'ogives du XIVème siècle. Le mur faisant face à cette salle a été construit avec d'anciennes pierres tombales.
Des thèmes païens (centaure) se mêlent à des thèmes animaliers (chasse à l'ours, affrontement de bouquetins, oiseaux), végétaux (pommes de pin, feuillages) et bien sûr religieux (l'annonciation, la fuite en Égypte).
L'abbaye Notre-Dame d'Aleth, historique
Le site d'Alet-les-Bains fut habité depuis fort longtemps. Nous retrouvons les traces d'un ancien oppidum gallo-celtique (poteries, peulvans: peulvan ou peulven désigne en breton un monument mégalithique formé d'un seul bloc de pierre dressé, autrement dit un menhir, terme qui lui, est d'origine beaucoup plus récente. Peulvan signifie littéralement « pieux de pierre » ou « pierre fitte », galerie souterraine : peut-être un silo, ou bien une caverne artificielle de protection de la tribu).
Les gaulois fondèrent le bourg d’Alekhta, connu pour ses eaux curatives. Les romains s'installèrent, créèrent dans cette localité un poste militaire et un établissement balnéaire, où ils construisirent probablement un petit temple dédié à la déesse Hygie ou à la nymphe Thermona qui présidait aux eaux minérales. La tradition dit que ce fut à Cybèle ou à Diane. Le bourg prit le nom d'Aletha. A l'avènement du christianisme, une première église fut construite sur l'emplacement du temple païen, puis une communauté monacale installa le premier monastère dédié à Notre-Dame à l'intérieur de la forteresse wisigothe.
C’est sous le règne de Louis-le-Débonnaire, en 813, que le comte de Razès Béra Ier transforma le monastère d’Alet en abbaye bénédictine. Béra sollicite du pape Léon III le don d’un fragment de la Vraie Croix. Cette relique fut accordée, et elle prit place dans le trésor de l’église. La formule de soumission et d’investiture porte cette mention : Vicum Electum et Monasterium Santæ Mariæ, d’où est venu le nom d’Electa, utilisé au moyen-âge. Puis on vit réapparaître dans les documents officiels l’appellation primitive d’Aletha francisée et traduite par Aleth.
La construction de l'abbatiale date de cette période et se termina quand l’abbaye parvint à l’apogée de sa puissance sous la direction de l’abbé Pons d’Amély qui, vers 1160, fit clore de murs la ville.
En 1318, on entreprit de remplacer le chœur roman par un chœur gothique avec vaste déambulatoire entourant l'abside romane qui devait être démolie. Ce nouveau chœur resta inachevé. L’abbatiale romane qui avait évité les dévastations de la croisade des Albigeois, ne pu cependant pas échapper au pillage des protestants.
Les huguenots prirent Alet en 1573, et le 6 janvier 1577 ils dépouillèrent la cathédrale de toutes ses richesses, renversèrent ses autels et brisèrent ses vitraux. Alet, cité calviniste connaîtra plusieurs assauts (sept ou huit selon les chroniqueurs). Lors d'un de ces assauts en 1577, un boulet de canon incontrôlé fait effondrer une partie de la toiture de la cathédrale. Le monument servit alors de carrière de pierres pour remonter les remparts de la ville.
La Cathédrale Notre-Dame fut abandonnée vers 1600 au profit d’une cathédrale de fortune aménagée dans les vestiges des bâtiments conventuels. Le pays étant ruiné suite à ces conflits répétés, la toiture ne sera jamais réparée et finira par s'effondrer complètement d'elle-même. Le dernier des 35 évêques qui se sont succédé à Alet, peu avant la Révolution Française ayant hérité d'un évêché bien mal en point et d'une cathédrale désaffectée, monument vide, sans toiture, se résoudra à en vendre les murs.
Ce fut la construction du CD 118 qui scella le sort du bâtiment, la route amputant l'édifice de 4 des 5 absides rayonnantes et gothiques. En perdant leurs appuis originels, des pans entiers de mur s'écroulèrent au fil du temps. Ce n’est qu’en 1903 que les premiers travaux de restauration et de mise en valeur seront entrepris et en 1947 que les vestiges seront dégagés dans leur présentation actuelle.
Dans l'un des murs, enchâssée, une ancienne fontaine. Les eaux sacrées d'Aleth sont réservées aux connaisseurs...
http://www.renneslechateau.com/rhedae/sipra/alet.htm
http://architecture.relig.free.fr/alet.htm
http://www.audecathare.fr/abbayes/abbaye_alet_les_bains.htm
http://lescathares.free.fr/abayes/alet.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_d%27Alet
http://templum.zabra.org/vestiges/razes/alet_les_bains/text_fr.php
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