Chapelle Notre-Dame De La Ronde de Chazeuil
Sur un monticule qui longe l'Allier et le chemin de fer, à quelques pas du château de Chazeuil, sélève l'antique chappelle de la Ronde, datant du XIème siècle. Une légende s'y rattache : une statue de la vierge apparait tout d'abord d'abord dans l'église d'Agonges près de Souvigny.
Un jour, les habitants voulurent la remplacer par une statue plus élégante, et la première fut reléguée dans un coin obscur. Le lendemain, l'antique image de Marie avait repris son trône d'honneur, tandis que la nouvelle statue gisait à terre. Le sacristain rétablit l'une et l'autre en leur place, enfermant la première statue dans une armoire de la sacristie.
Cette fois encore la vierge déjoua le projet des hommes et alla se réfugier dans le creux d'un ormeau que l'on voit encore aujourd'hui. Un berger la découvrit en cet endroit, et bientôt les fidèles la réinstallèrent dans l'église d'Agonges, à la place qu'elle occupait jadis. Mais la Madone disparut encore, et cette fois, sans retour, du pays d'Agonges, pour reparaitre bien plus tard sur la colline de la Ronde près du château de Chazeuil.
D'épouvantables fléaux désolèrent alors cette contrée inhospitalière. Le désepoir était à son comble, quand un jour on apprit qu'un pâtre de la fôret de Briailles, près de Saint Pourçain, à sept ou huit lieues de là, avait trouvé une statue de la Sainte Vierge au milieu des épines. Les habitants de Chazeuil s'empressèrent de lui bâtir une chapelle sur le monticule de la Ronde, et ceux d'Agonges, repentants, vinrent tous les ans, pendant de longs siècle, lui faire amende honorable.
La statue miraculeuse fut cachée pendant la révolution, et rapportée plus tard à sa chapelle. En 1866, M. le Comte de Montagnac, propriétaire du château de chazeuil, prit l'initiative d'une restauration complète. Tous les ans, le lundi de Pâques, ainsi que le premier dimanche d'Octobre, les fidèles s'y rendent très nombreux.
La statue est une vierge en majesté en bois marouflé, polychrome, de 76 cm de hauteur. La robe de la vierge est verte, celle de l'enfant rouge. Elle est datée du XIIème siècle.
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L'église Notre-Dame d'Agonges
L'église d'Agonges a été édifiée sur un monticule central, au milieu d'une série de tertres travaillés de main d'homme comme des postes d'observation ou de travaux de défense. Dépendant jusqu'à la révolution du diocèse de Bourges, possession de l’abbesse de Saint-Menoux, cette paroisse est mentionnée pour la première fois en 1138 sous le vocable "Sanctae Mariae de Agongis".
Bâti à la fin du XIIème siècle et au début du XIIIème, l'édifice actuel appartient au style roman de transition. En effet, si elle est romane par son plan général, l'ornementation de ses portails et de ses chapiteaux, ses étroites ouvertures en plein cintre, son abside et ses absidioles voûtées en cul-de-four, elle est gothique par la voûte de sa nef.
De plus, édifiée au carrefour de trois diocèses (Bourges, Autun et Clermont), cette construction a subi à la fois l'influence des écoles bourguignonnes, auvergnates et berrichonnes.
Les murs extérieurs présentent un mariage de pierres de taille et de moellons de couleurs variées passant du gris et blanc au rose et au jaune. Les pierres de teinte grise ou rose sont en grès du pays, les autres en calcaire à phrygranes de la vallée de l'Allier.
La porte latérale sud est percée dans un fronton très saillant, couvert d'un glaçis dont l'entablement est soutenu par des modillons à têtes sculptées ou à copeaux. La baie est encadrée par trois archivoltes en arc légèrement brisés que reçoivent de part et d'autres trois colonnes dont le tore est applati et à chapiteaux très simples décorés d'écailles, de feuillages et de têtes.
Le portail ouest ne fait pas saillie sur le pignon. Ses piedroits sont ornés d'une colonnette engagée entre deux grains d'orge,et encadré intérieurement d'une colonne à base romane et chapiteau à feuillage.
Le mur nord de la nef porte la trace d'une porte en arc brisé qui a été murée. Au dessus de cette ancienne porte, on peut voir un corbeau en pierre. Ce sont probablement les indices d'une ancienne chapelle.
Un cordon de billettes court autour de l'abside en contournant les fenêtres. Le mur de cette abside est renforcé par deux contreforts plats.
Les pignons du bas-transept semblent avoir été surélevés à une époque indéterminée. Des trous de boudins sont encore visibles dans le pigon nord et sur le mur nord. les modilloons de l'abside sont à copeaux simplifiés, ceux de l'édifice sont seulement cannelés.
La sacristie, ancienne chapelle construite postérieurement, (probablement au XVème siècle), présente des nervures ogivales moins rudimentaires que celles de la nef et des contreforts plus saillants.
Le clocher, de style roman bourguignon, s'élève d'un seul jet sur le côté de la nef. Sa partie supérieure présente, sur chaque face, trois étages d'arcatures ou de fenêtres. Arcatures aveugles formées de trois arcs en plein cintre et quatre fenêtres à l'étage supérieur, séparées par deux colonnes simples et deux colonnes jumelées. La face est ne présente que deux étages de baies et la face nord qu'un seul.
La face sud du clocher présente sous les arcatures, une série de pierres d'appareil ornées de bas-reliefs d'une facture très populaire : personnages soufflant dans une trompe, chien et animaux courant.
Le style de ces sculpture est à rapprocher de celui des personnages et animaux figurants sur les arcs du transept et sur certains chapiteaux. La présence de ce bestiaire débridé, d'origine orientale, pourrait être lié à l'éloignement du pouvoir épiscopal, et à plus de facilité pour pouvoir faire passer un message.
L'église est formée d'une nef unique à quatre travées et d'un transept voûté d'ogives qui s'ouvrent sur une abside de même plan, d'une chapelle qui prolonge le bras sud du transept (actuellement sacristie) et d'un clocher carré implanté sur le côté méridional.
L'abside, voûtée en cul-de -four, st décorée intérieurement d'une arcature sur colonettes composée de trois arcs en plein cintre sous lesquels s'ouvrent les fenêtres et que séparent deux petits arcs en mitre aveugle. Ce type d'arcatures aveugles "en mitre", dite également "en fronton", se retrouvent à Bagneux, Montilly, Franchesse, Louroux et Chateloy.
Sur la face interne de chacun des arcs du transept se trouve des claveaux ornés de 16 figurines représentant des têtes de monstres ou d'animaux affrontés, des personnages accroupis ou sur le dos.
Les chapiteaux sont des plus interessants : feuilages entrelacés, têtes d'hommes et de fauves, personnages dansant. Nous avons donc l'initié, couché sur la terre, imprégné de sa partie terrestre et animale, qui se redresse pour atteindre le ciel.
C'est à Agonges que l'histoire de Notre-Dame de la Ronde a débuté. En effet, c'est d'ici que cette vierge noire provient. Elle est maintenant dans la chapelle de Chazeuil. (Voir Chazeuil et la légende de la vierge noire ci-dessus)
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