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6 février 2016

Bois-Sainte-Marie, historique

 

Bois-Sainte-Marie map 2Le village de Bois-Sainte-Marie se construisit sur une ancienne route gauloise. Il semblerait qu’une prieurale bénédictine, située sur la pente de la colline, fut construite dès l’époque carolingienne, mais ce n’est qu’en 974 puis en 998 que le village apparaît dans une charte clunisienne en tant que Sancta Mari de Boscum.

 Bois-Sainte-Marie 0a

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie 15La population augmentant, une église paroissiale, financée par le vicomte de Dun, fut bâtie en grès jaune au sommet de la colline au XIIe siècle, sous le vocable de la nativité de la sainte Vierge.  Bois-Sainte-Marie devint alors le siège d’un archiprêtré de 32 paroisses du diocèse d’Autun.

 

 

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie mapLe village fortifié, siège d'une châtellenie royale où les comtes de Mâcon battaient monnaie et où un prévôt rendait justice, prit de l’importance après 1181, quand la population de la proche citadelle de Dun, détruite par Philippe-Auguste lors de la guerre qu’il mena contre le vicomte de Mâcon suite à une plainte de l’abbé Pierre de Cluny, y vint se réfugier.

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie 2Bois-Sainte-Marie devint possession royale en 1239 et Louis IX, dit Saint-Louis, y demeura en 1245 lors du voyage qu’il fit à Cluny pour y rencontrer le pape Innocent IV. C’était un bourg important, au carrefour de plusieurs régions, organisant des foires réputées. Il fut saccagé durant les guerres de Religion, en 1420 par les Armagnacs puis en 1567 par les Calvinistes : l’église fut incendiée et le prieuré détruit. La ville voisine, La Clayette, organisa alors les foires, et doucement Bois-Sainte-marie périclita.

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie 13Au XVIIe siècle l’église était presque en ruine, la voûte du bas-côté nord en grande partie effondrée. Il faudra attendre 1845 pour que les Monuments Historiques commencent à s’en occuper et l’architecte Eugène Millet, élève de Viollet-le-Duc, commença la restauration en 1849. Un nouveau perron fut ajouté ainsi qu’une tour carrée d’accès au clocher (lui-même reconstitué), les piliers furent consolidés, certains chapiteaux refaits à l’identique, les murs du côté nord (où fut ouverte une porte) et du déambulatoire remontés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

http://association-egliseboisstemarie.org/

http://www.bourgogneromane.com/edifices/boisstemarie.htm

http://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=71041_1

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bois-Sainte-Marie

http://www.pays-clayettois.fr/bois-sainte-marie.html

http://pjpmartin.free.fr/site/FMD1s.htm#r54

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6 février 2016

L'église Notre-Dame-de-la-Nativité de Bois-Sainte-Marie

 

Bois-Sainte-Marie 7Certains pensent que l’église fut commencée à la fin du XIe siècle, vers 1050, mais il parait plus probable qu’elle le fut au début du XIIe, le chœur datant d’environ 1115, la nef entre 1120 et 1130. Eugène Millet en refit une grande partie au XIXe siècle, mais, en homme avisé, il fit refaire les chapiteaux à l’identique, ce qui conserva tout le message des bâtisseurs du Moyen-âge. Il reste le tympan du portail sud, la fuite en Egypte, qui fait un peu tache à mon goût.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


L’extérieur

Bois-Sainte-Marie 17On accède au portail ouest de l’église par un perron de 18 marches fait au XIXe siècle. La façade, dont seule la partie haute fut refaite, est scindée en trois partie, avec de chaque côté une grande arcade aveugle reposant sur des colonnettes à chapiteaux. Les deux contreforts matérialisant les trois parties sont agrémentés de colonnes engagées surmontées de chapiteaux, chose assez rare dans le monde roman.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie 50aDans la partie haute de la travée centrale, on peut voir une baie à colonnes dont les voussures sont ornées de claveaux rouges et blancs.

 

 

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie 21L’arcature à gauche conserve un bas-relief sculpté effacé qui représente la Vierge assise portant l’Enfant.

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Bois-Sainte-Marie 19Les chapiteaux de la partie basse sont romans. A gauche du portail, côté lunaire, ce qui pourrait être un âne musicien, et côté solaire comme il se doit des aigles aux ailes déployées.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie 18Le chapiteau du contrefort droit porte deux anges. S’il a bien été refait à l’identique par Eugène, il se pourrait que l’on soit là en face de deux hommes ailés (les anges ont des auréoles, là, ils n’en ont point), dont celui de gauche, jupe relevée, est en position de se décharger de la matière lourde, pendant que celui de droite joue de la trompe, montrant tout les deux ce que l’église de Bois-Sainte-Marie est capable de faire.

 

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie 27De belles ferronneries ornent les portes, avec un petit clin d’œil à la symbolique du dragon ou du serpent, sans savoir si l‘artisan forgeron a pu le faire exprès.

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Bois-Sainte-Marie 7Le clocher, remonté à l’identique au-dessus de la croisée des transepts, est orné d’une baie cintrée au premier étage et de trois fenêtres accolées au deuxième.  Eugène Millet fit élever une tour quadrangulaire au sud-est du transept pour lui servir d'escalier.

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Bois-Sainte-Marie 22Le haut du chevet, remonté par Eugène, est décoré de bandes lombardes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie 6Le bas possède 6 colonnes à chapiteaux, et nous retrouvons nos hommes ailés qui, cette fois, donnent l’impression d’être à genoux, commençant par là même leur retournement. Espérons que ce chapiteau aussi ait été refait à l’identique, le message est important.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie 24Côté sud, par contre, un chapiteau est d’origine. Il représente un personnage ailé au centre, montrant un livre, symbole de la connaissance (le livre est  ouvert, signifiant par-là que la connaissance en ce lieu n’est pas tenue secrète). Il est entouré de deux groupes de gens liés par une chaine.

 

 

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie 23Sur sa droite, trois hommes en prière, agenouillés, les mains jointes. Ils sont reliés par la chaine à un homme à gauche, nu, qui cache un démon cornu accroupi, lui-même se tenant devant un animal très abimé. Trois interprétations sont possibles. A vous de déterminer celle qui vous convient entre le parlant, le signifiant et le cachant. Tout le message de Bois-Sainte-Marie sera sur ce modèle, proposant différents niveaux de lecture du symbole.

 

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie 25Je ne peux m’empêcher de vous donner l’interprétation que j’ai trouvée sur le net de ce message parvenu jusqu’à nous : « il représente l’intercession d’un ange en faveur des victimes du péché enchaînées par les démons ». En allant encore plus loin, j’ai trouvé ceci : « Cette composition comporte huit personnages ; trois d'entre eux, revêtus de tuniques, à genoux sur de petits tabourets, sont de pauvres victimes retenues par une lourde chaîne. Leur attitude suppliante et désolée est rendue avec une parfaite expression de vérité. À droite, un démon accroupi tient les extrémités de la chaîne. Entre lui et les captifs, un ange, vu de face, les ailes éployées et également agenouillé, présente un livre ouvert. Sur la face de droite, un second démon parait maintenir une autre victime. C'est là, évidemment, l'image de l'âme des vivants détenus par les liens du péché dans l'esclavage de l'enfer et demandant, par la prière, le secours de la grâce divine. Les damnés et les âmes des morts sont en effet représentés sous la forme de personnages nus, dans la sculpture romane ; ici, les captifs de Satan sont vêtus et leur attitude n'est pas celle des réprouvés. L'ange qui les accompagne, à genoux lui aussi, intercède en leur faveur. »

 

 

 

 

 

 

Que j’aime ce « évidemment »… Brrr, ça fait peur. Ces gens ont oublié que le message roman, bien plus subtil que nous puissions l’imaginer, était porteur de joie, d’espérance, de promesse, d’enthousiasme, d’exultation ! Certes le message au premier niveau sera basé sur la dualité, sur le combat mené contre le mal, mais seulement celui que l’on trouve à l’intérieur de nous-mêmes. Ici, rien n’est plus clair : d’un côté les priants vertueux, de l’autre les diaboliques vicieux. Point de victime, point de démon, point d’enfer, de péchés et de damnés, juste des choix. Même le personnage central ne peut être pris pour un ange, car les gens simples du Moyen-âge savaient bien que les anges portent des auréoles.

Au deuxième niveau, nous saurons que la seule issue pour continuer le chemin sera de sortir de cette dualité. Le message se fera plus subtil, il prendra le nom de langue des oiseaux. Les ailes de l’homme central lui permettront de rejoindre le ciel (plus haut que les autres donc s’élevant), il prendra la voie du juste, du connaissant, montrant son livre ouvert, la marche à suivre, à tous.  Le troisième niveau nous montrera le personnage central ayant réussi la maitrise des énergies. Il enseigne la façon d’accéder à la porte du ciel et comment Bois-Sainte-Marie peut nous y aider.

Trois niveaux de lecture. Je me souviens de ces deux triades bardiques, qui, même si elles ne datent que du XIXe siècle, restent d’une grande sagesse :

 L'être humain possède trois privilèges qui sont :

-  le discernement du bien et du mal ou comparaison

-  la liberté de choix, donc de jugement 

-  un certain pouvoir limité de réalisation de ce choix, qui entraîne la responsabilité

Ces trois pouvoirs sont indispensables pour échapper à la fatalité pure et s'élever vers la plénitude.

Plus loin, il sera dit qu’il faut « placer le bien et le mal face à face, de telle sorte que l'un et l'autre puissent être connus ».

 

Nous pouvons aussi parler du «  Per ipsum, et cum ipso, et in ipso ». « Par lui, avec Lui, en Lui », la formule qui donne un raccourci de la voie que l'adepte doit suivre pour atteindre le magistère.

Henri Blanquart nous dévoile ce mystère :

«  Toute évolution individuelle, de même d'ailleurs que toute l'évolution de l'humanité, est résumée dans ces trois termes, symbole des trois parties de l'œuvre :

- l'œuvre au noir, où l'offrande est encore semblable à ce pain et à ce vin, produits élaborés et parfaits de la nature, non encore détachés d'elle, véritablement "dans le monde" et "du monde". A ce stade, il agit encore en croyant qu'il nait, qu'il meurt, qu'il est parmi d'autres, qu'il est petit en face de dieu, grand en face de la fourmi.

- l'œuvre au blanc, où le pain et le vin deviennent corps et sang du Christ amis restent encore séparés dans la dualité, où l'homme a atteint l'état de sainteté, mais n'a pas encore réalisé l'unité. Il est encore, à ce stade, face à son dieu. Certes il n'est plus manipulé "par Lui", il chemine maintenant "avec Lui", mais il lui reste une troisième étape à parcourir, la plus importante, la seule qui soit définitive et sans retour.

- l'œuvre au rouge, qui voit s'unir l'hostie et la coupe, le solide et le liquide, le yang et le yin, et se fondre dans l'unité du principe unique de toutes choses. C'est alors que le fils peut dire "Mon père et moi ne faisons qu'un". L'homme a dépassé à ce stade l'état de sainteté et a abouti à l'état de sagesse. Il est allé "au delà de dieu". Il ne subit plus "par Lui", il ne chemine plus "avec Lui", participant au plan de dieu en s'y conformant. Maintenant il est "en Lui" ; il n'y a plus pour lui de naissance ou de mort, ayant atteint la sagesse d'où il n'est plus possible de retomber dans l'illusion, alors que le saint, lui, reste encore faillible.

L'évolution de l'humanité est condensée également dans cette formule. En effet :

- par Lui sont menés les hommes qui ignorent les lois divines et veulent mener leur vie et les choses qui les entourent selon leur plan propre et leur volonté restreinte. C'est ainsi que se comportent actuellement nos gouvernants, nos savants, nos exploitants agricoles qui tuent le sol, nos chimistes qui empoisonnent le globe, nos pédagogues qui ne règnent que sur la sphère intellectuelle, négligeant le principal.

- avec Lui marchent les initiés qui savent que pour maitriser il faut obéir aux lois et non y contrevenir. Ainsi se comportaient il y a longtemps les chefs des peuples, les rois, les prêtres qui plaçaient l'évolution de l'individu avant le profit au dépens de la masse ou l'asservissement idéologique de cette masse.

- en lui enfin sont les hommes qui ont atteint l'état de sagesse et qui peuvent dire, comme leur modèle divin, "mon père et moi ne faisons qu'un". Tels étaient les hommes qui, dans leur temps très reculé, menaient les peuples vers l'accomplissement et les suprêmes réalisations. »

Ouf. Promis, je ne vous ferai pas ça à chaque chapiteau… Continuons notre visite.

L’intérieur

Bois-Sainte-Marie plan 123L’église se compose d’une nef de 4 travées flanquée de deux bas-côtés, d’un transept non saillant surmonté d’une coupole sur trompes et d’une abside semi-circulaire bordée par un déambulatoire. Elle fait 32m de longueur, 14,65m de largeur pour une hauteur sous voûte de 6m dans les bas-côtés, 12m dans la nef et de 24m sous le clocher.

 

 

 

 

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie 37La voûte en berceau brisé fut refaite en briques par Eugène Millet. Les bas-côtés, très restaurés, sont voûtés d’arêtes. L’éclairage provient de fenêtres hautes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie 47La croisée du transept est surmontée d’une coupole sur trompe qui porte le clocher. Les parties hautes des croisillons, voûtés en berceaux, avec un triforium à 3 arcatures aveugles, ont été faits par Eugène Millet. 

 

 

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie 40On accède directement à l’abside sans travée de chœur. Elle est éclairée par 7 fenêtres dans sa partie basse, 3 dans la haute.

 

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Bois-Sainte-Marie 34L’église possède un déambulatoire original, recouvert d'une voûte en compartiments d'arêtes. Les chapiteaux présente une facture très archaïque, ce qui laisse à penser qu’ils appartiennent à une église antérieure et qu’ils furent réutilisés.

 

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Bois-Sainte-Marie 38Les voûtes des 7 arcatures reposent d’un côté sur des colonnettes posées sur un banc de pierre qui court tout le long de son mur extérieur, et sur des faisceaux de 4 colonnes à l’intérieur.

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6 février 2016

Notre-Dame-de-la-Nativité de Bois-Sainte-Marie, les chapiteaux

 

Bois-Sainte-Marie 16Le pèlerin arrivant à Bois-Sainte-Marie sera attendu à la porte sud (habituellement la porte des initiés), contrairement à la plupart des églises où l’on entre par le portail ouest. Les premiers chapiteaux, surmontant les piliers cruciformes, vont l’accueillir. Et même si une vingtaine d’entre eux ont été refaits, ils l’ont été à l’identique, le message a été sauvegardé.

 

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie chapiteaux 19Traditionnellement, on parle du côté gauche, au nord, comme du côté lunaire, féminin, avec un message correspondant à l’ancien testament, à l’inconscient, aux mondes invisibles et subtils, chemin de maturation, d’intériorisation et de méditation tendant vers la lumière. Les chapiteaux seront le plus souvent non figuratifs, présentant souvent des feuillages. La partie droite, au sud, solaire, masculine, montrant des scènes du nouveau testament, parlera du conscient, du connu, du physique, du révélé. Les chapiteaux seront en général figuratifs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie chapiteaux 18aA Bois-Sainte-Marie, le message a été inversé : le lunaire va se trouver du côté solaire. A l’entrée sud, nous sommes accueillis sur notre droite par deux diables souriants qui regardent bien dans notre direction. Ils tourmentent un homme en lui arrachant la langue. Notre super symboliste que nous avons rencontré dans l’explication du chapiteau extérieur nous avertit : « ce chapiteau représente le supplice d'un damné. Renversé aux pieds de deux démons, le malheureux implore en vain la pitié de ses inexorables bourreaux. Satan, en personne, tient la tête du patient tandis que son valet en saisit la langue avec des tenailles. Impossible de rêver des visages plus hideux que ceux de ces démons dont un rictus sinistre découvre les énormes crocs et dont les cheveux hérissés sont moins des mèches ondulées que des flammes de l'enfer. »

 

 

 

 

 

 

 

 

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A moi maintenant. Les diables présentés ici sont très parlants. Le premier diable, portant cornes et ailes, c’est Lucifer, le porteur de lumière, l’ange déchu pour avoir donné la connaissance aux hommes. Il tient le malheureux personnage par les cheveux (symbole de la force physique mais aussi spirituelle, capteurs des énergies célestes).

 

 

 

 

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie chapiteaux 20De sa main droite aux doigts tendus, il montre le deuxième. Celui là n’a pas d’ailes, mais porte une queue, bien dressée vers le ciel. Les cornes sont remplacées par une chevelure totalement solaire. C’est le Diable, l’adversaire, l’ennemi, celui qui divise. Il est la personnalisation des forces d’attraction de la matière, opposé à toute libération de l’esprit. Il ne va laisser aucun repos, afin que le pèlerin puisse se rendre compte de sa destinée. Si l’on réfléchit bien, il se pourrait même qu’il soit un autre nous-mêmes…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie chapiteaux 9La langue possède une symbolique multiple. Tout d’abord, elle se tient dans la bouche qui représente la grotte originelle, la caverne matricielle chaude et humide de la Déesse Mère. La langue sera dragon ou serpent, les gardiens du trésor, c'est-à-dire du verbe créateur.  La langue, organe de la parole donc de la connaissance, mais aussi du goût donc du discernement, créé ou anéantit, fait passer le mensonge ou la vérité, la calomnie ou la bénédiction, induit le conflit et la dispute ou la richesse.  Elle peut séparer ce qui est bien de ce qui est mal.

 

 

 

 

Pentecôte 3Considérée comme une flamme dans le nouveau testament, elle en a la fonction, destruction ou purification. Les langues de feu que les disciples reçurent lors de la Pentecôte et qui les transforma en apôtres, leur permirent de porter la bonne parole… Il faudra simplement savoir tenir sa langue, c'est-à-dire être maitre de soi, pour avancer sur le chemin que va nous proposer Bois-Sainte-Marie. Sinon, il faudra l’arracher de force, afin que le pèlerin puisse continuer sa route.

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie chapiteaux 17Sur notre gauche par le chapiteau de Daniel dans la fosse aux lions. Dans la Bible, 7 lions sont présents. Beaucoup de 7 décidemment. Là, deux seulement sont représentés, un qui lèche sa hanche, l’autre son épaule. L’ange (oui, c’est bien un ange, il porte une auréole), être céleste, lui apporte la nourriture terrestre par l’intermédiaire d’Habacuc qu’il tient par les cheveux, ce qui va lui permettre de survivre. Tiens, un être ailé tenant un homme par les cheveux. Ce chapiteau est bien le pendant de celui des diables.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie chapiteaux 10Michel Odoul va nous donner un début d’explication. Pour lui, la hanche est l’articulation primaire de la jambe, l’axe basique de notre monde relationnel, par où passe notre capacité de mobilité et de souplesse, notre relation avec le monde. C’est aussi le point par lequel le non-conscient émerge vers le conscient. Nos schémas profonds, nos croyances, passent par elle.

 

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie chapiteaux 21L’épaule, c’est l’articulation basique, le point d’ancrage, l’axe premier du bras. Elle représente les axes conceptuels profonds de notre capacité et de notre volonté d’action et de maitrise. L’os qui relie l’épaule à la poitrine s’appelle la clavicule, clavicula en latin, la petite clé. Son point d’attache sur le sternum se situe juste sous le chakra de la gorge, celui de l’expression de soi.

Notre héros solaire qu’est Daniel va pouvoir vaincre la mort et donner l’espoir au pèlerin d’accéder à la vie spirituelle. Il le fera en maitrisant les énergies célestes et terrestres. Les lions vont les aider à retrouver une relation avec eux-mêmes, à se débarrasser de leurs croyances, à les pousser en avant sur le chemin pour trouver la maitrise.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie chapiteaux 23Le début du chemin se fera ensuite avec le chapiteau des aigles qui, ailes déployées, pattes sur la terre (l’astragale) et tête au ciel (le tailloir), sont dos à dos. L’aigle, oiseau solaire, image de l’âme s’élevant au-dessus de la matière, est l’équivalent spirituel du pouvoir temporel du lion, il possède la connaissance. Ici, ils sont représentés dans la partie basse de l’église, tournés vers les couchers du soleil aux solstices. Ils sont ceux qui ont vaincu la mort, ceux qui peuvent regarder sans crainte la mort du soleil. Mais les ailes, dos à dos, sont en opposition.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie chapiteaux 24Cette dualité, cette opposition, nous allons la retrouver avec le chapiteau suivant, les lutteurs. Encore une fois ce commentaire ahurissant… « Les lutteurs symbolisent la violence qui régissait les rapports humains au Moyen Age. » Ah ? Parce que la violence de notre époque est moindre ? Allez, vous nous faites marcher, c’est une blague, hein ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie chapiteaux 11Poursuivons. Encore la dualité avec celui du chien mordant l’oreille (séparation de la partie animale).

 

 

 

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie chapiteaux 1Remontant vers le nord, nous trouverons une sirène, signe de la présence de l’eau.

 

 

 

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie chapiteaux 3Le chapiteau suivant nous montre des combattants en armure. Encore la dualité et le combat, mais cette fois, les deux acteurs sont face à face. Nous avons deux chevaliers en costume militaire du XIIe siècle, l’un portant le casque conique sans nasal, l’autre une boucle d’oreille, l’écu du chrétien face à la rondache du musulman, les deux ayant genou à terre. Notre blagueur pense que « l'artiste a sans doute voulu représenter le spectacle, trop fréquent dans la société féodale, de l'homme armé sans cesse contre son semblable ». Trop fréquent, certes, mais pas forcément dans cette pauvre société féodale, qui, à mon avis, était l’apogée de notre civilisation.

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie chapiteaux 30Contrairement aux idées reçues, je pense que nous sommes, par rapport au Moyen-âge, tombés bien bas. Je donne ma télévision contre une soirée à la cour d’Amour Aliénor d'Aquitaine, d’Isabelle, comtesse de Flandre, d’Ermengarde, vicomtesse de Narbonne, ou de la comtesse Marie de Champagne. Je leur laisse Fleur Pellerin, qui pourtant porte un si joli nom. Ah zut flûte caca boudin, j’ai déjà plus de télé. Hein ? Ah non, pas mon ordi ! Faut pas déconner non plus. Quoique…  

 

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie chapiteaux 4Nous arrivons maintenant au chapiteau des pélicans, l’oiseau d’Hermès qui, d’après Robert-Jacques Thibaud, représente « l’œuvre générant puis entretenant sa création ». Selon lui, « le pélican symbolise l’axiome assurant que l’on ne découvre que ce que l’on possède déjà en soi. C’est l’image d’une autre phase de la longue quête spirituelle assimilable au grand-œuvre» Les oisillons, ici, ne mangent pas la nourriture de leurs parents, mais se nourrissent à la fleur cosmique à 4 pétales (la rose alchimique située au troisième niveau de la corbeille) qui pousse au ciel.

Le pélican nous amène au chapiteau suivant, où nous trouvons enfin l’éclosion de la fleur (la rose alchimique déjà aperçue), marquant un premier aboutissement. Il reste du chemin à parcourir dans la partie basse de l’église.

 

Bois-Sainte-Marie chapiteaux 8Voilà ce que notre ami désigne comme la représentation du désespoir: « deux grandes figures se penchent d'avant en arrière et se tiennent la tête à deux mains en se lamentant devant le mal ». Certes, ces hommes sont accablés. Le premier, bouche ouverte dans un cri muet, a les yeux bien ouverts face au lever du soleil au solstice d’hiver (correspondant à l’embellissement, à la beauté).

 

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie chapiteaux 16L’autre, bouche et yeux fermés, face au lever du soleil au solstice d’été (correspondant à la force dans la matière, à l’incarnation de l’activité), semble réfléchir. Ils sont assis, et entre eux s’épanouit la deuxième rose. Il s’agit encore d’un conflit, mais intérieur, totalement intellectuel. Les deux hommes donnent l’impression de trop penser, ça leur file une de ces migraines ! Moralité : nous n’avancerons non pas en pensant, mais en  marchant avec le cœur.

 

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie chapiteaux 12Cette dualité, cette plongée dans la matière, sera gouvernée par les deux maitres chapiteaux de la partie haute des murs de la nef, ceux qui donnent l’énergie aux autres.

 

 

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie chapiteaux 13Ils sont tirés de l’Apocalypse de Jean, le livre de la révélation des choses cachées, texte parfaitement ésotérique et symbolique. Le mot Apocalypse est issu du verbe grec «  apokaluptô », signifiant « dévoiler, révéler». Voilà la Grande Prostituée, chevauchant la Bête, et le Prince de ce monde, le regard tourné vers le couchant, vers la mort du soleil.

 

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie chapiteaux 7Nous avons maintenant dépassé la dualité, l’affrontement entre les forces du bien et du mal, nous pouvons passer dans l’église haute. Les chapiteaux de la croisée des transepts, où l’on reçoit l’information cosmique transmise par le clocher, sont identiques des deux côtés. Le côté lunaire et côté solaire n’existent plus, les deux principes sont réunis. Les premiers, regardant la nef, nous montrent des chevaux (les cavales surélevés sur des feuillages) réunis dans le même principe par la tête (ce cheval est-il un cheval-lié ?) et séparés par la troisième rose.

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie chapiteaux 6De l’autre côté du pilier se trouvent des chats. Posés au même endroit dans l’église que leurs cousins iguerandais, ils dansent, c'est-à-dire qu’ils ont les pattes arrière tournées vers le ciel rejoignant  les pattes avant tournées vers la terre, formant un cercle d’accomplissement. Ici aussi à première vue ils tirent la langue. Ce n’est pas une langue mais bien une dent qui leur sort de la gueule, nous prévenant qu’ici, dent j’ai.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie chapiteaux 5Suivent les chapiteaux des loups sortant des feuillages, appelés les loups verts. Il faudra que notre langue soit pure, comme les rinceaux qui sortent de sa gueule, formant le pendant du premier chapiteau rencontré, pour que nous puissions utiliser le langage des oiseaux et comprendre leur message, celui de l’ouvert. Nous pourrons alors entrer dans le saint des saints. Nous pourrons alors vivre pleinement le mystère du déambulatoire. Mystère, mot provenant du latin « mysterium », lui-même du grec ancien « mustêrion », l’initié », de « muô », serrer, fermer. Les mots muets et mutisme ont la même origine.

 

 

 

 

Bois-Sainte-Marie dessinIci point de chapelles rayonnantes, l’eau souterraine qui doit informer tout autel consacré est manquante. Bois-Sainte-Marie nous présente là une chose bien étrange : l’information énergétique passera par une autre voie, totalement solaire, réseau sacré qui va se diviser en 7 faisceaux qui pourront sortir par les 7 baies de l’abside. Chaque rayon, donc chaque information, sera activé selon plusieurs critères, passant des jours de la semaine au niveau de conscience du pèlerin.

 Nous nous trouvons en face du nombre 7, celui qui manifeste la maitrise acquise par l’expérience. Chevalier et Gheerbrant, dans leur dico des symboles, nous donnent un début de réponse à ce « mystère » :

 

 

 

Sept correspond aux sept jours de la semaine, aux sept planètes, aux sept degrés de la perfection, aux sept sphères ou degrés célestes, aux sept pétales de la rose, aux sept têtes du naja d'Angkor, aux sept branches de l'arbre cosmique et sacrificiel du chamanisme, etc.

Sept désigne la totalité des ordres planétaires et angéliques, la totalité des demeures célestes, la totalité de l'ordre moral, la totalité des énergies et principalement dans l'ordre spirituel.

Il était chez les Egyptiens symbole de vie éternelle. Il symbolise un cycle complet, une perfection dynamique. Chaque période lunaire dure sept jours et les quatre périodes du cycle lunaire (7 x 4) ferment le cycle. Philon observe à ce propos que la somme des sept premiers nombres (1 + 2 + 3 + 4 + 5 + 6 + 7) arrive au même total: 28. Sept indique le sens d'un changement après un cycle accompli et d'un renouvellement positif.

Il symbolise la totalité de l’espace et la totalité du temps.

Associant le nombre quatre, qui symbolise la terre (avec ses quatre points cardinaux) et le nombre trois, qui symbolise le ciel, sept représente la totalité de l'univers en mouvement.

Le septénaire résume aussi la totalité de la vie morale, en additionnant les trois vertus théologales, la foi, l'espérance et la charité, et les quatre vertus cardinales, la prudence, la tempérance, la justice et la force.

Les sept couleurs de l'arc-en-ciel et les sept notes de la gamme diatonique révèlent le septénaire comme un régulateur des vibrations, vibrations dont plusieurs traditions primitives font l'essence même de la matière.

On prête à Hippocrate cette sentence: le nombre sept par ses vertus cachées maintient dans l’être toutes choses; il dispense vie et mouvement: il influence jusqu’aux êtres célestes.

Sept est la clé de l'Évangile de saint Jean: les sept semaines, les sept miracles, les sept mentions du Christ: Je suis. Il revient quarante fois dans l'Apocalypse: septénaires des sceaux, des trompettes, des coupes, de visions, etc. Le livre est construit par séries de sept. Ce nombre désigne ici encore la plénitude d'une période de temps révolue (la création dans la Genèse); l'accomplissement d'un temps, d'une ère, d'une phase; la plénitude des grâces données par l'Esprit saint à l'Église.

Si l'on en croit le Talmud, les Hébreux voyaient aussi dans le nombre sept le symbole de la totalité humaine, mâle et femelle à la fois; et ceci par addition de quatre et de trois: en effet Adam, dans les heures de sa première journée reçoit l'âme qui lui donne complètement existence à l'heure quatre; c'est à l'heure sept qu'il reçoit sa compagne, c’est-à-dire qu'il se dédouble en Adam et Ève.

Dans les contes et légendes, ce nombre exprimerait les Sept états de la matière, les Sept degrés de la conscience. Les Sept étapes de l'évolution:

1. conscience du corps physique: désirs apaisés de façon élémentaire et brutale;

2. conscience de l’émotion: les pulsions se compliquent de sentiment et d'imagination;

3. conscience de l'intelligence: le sujet classe, ordonne, raisonne;

4. conscience de l'intuition: les relations avec l'inconscient se perçoivent;

5. conscience de la spiritualité: détachement de la vie matérielle;

6. conscience de la volonté: qui fait passer le savoir dans l'action;

7. conscience de la vie: qui dirige toute activité vers la vie éternelle et le salut.

 

Luc 11 : 9-10 : « Et moi je vous dis : Demandez, il vous sera donné. Cherchez, vous trouverez. Frappez, il vous sera ouvert.

Oui, tout demandeur reçoit; tout chercheur trouve; à tout frappeur il est ouvert. »

 

 

5 février 2016

La symbolique du pélican

P_lican_15aLe pélican, vieil oiseau remontant à la fin de l’ère secondaire, présent sur tous les continents, est vecteur, comme le cygne ou l’aigle, d’une symbolique riche. Pour la comprendre, il nous faut connaître son mode de vie.

 

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Le pélican, avec des ailes qui atteignent une envergure de 3m50 et un poids de 10 kg, fait partie des plus gros oiseaux. Il vit dans les zones humides des régions tropicales ou tempérées. Il peut se déplacer sur terre, dans l’air et sur l’eau.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

P_lican_47aC’est un oiseau grégaire, c'est-à-dire qu’il vit en groupe. Chez eux point de dominants ni de dominés, malgré une petite hiérarchie due à l’âge, tous sont égaux.

 

 

 

 

 

 

P_lican_26aUn couple, couvant alternativement les œufs, donne naissance à deux ou trois oisillons, totalement dépourvus de plumes. Les petits sont nourris par le père et la mère qui leur apportent la nourriture sous forme de bouillie régurgitée contenue dans la poche de son bec qu’il vide en le pressant contre sa poitrine.

 

 

 

 

 

Pélican 52aPlus tard, les jeunes pélicans de la colonie, regroupés sous la surveillance de quelques adultes, iront chercher les morceaux de poissons directement dans le gosier du parent, parfois même jusque dans l’œsophage.

 

 

 

 

 

Pélican 9aLa pêche occupe une petite partie de leur temps, ils préfèrent passer de longues heures à dormir ou à lisser leurs plumes au soleil.

 

 

 

 

 

 

Pélican 16aNous trouvons la trace de notre pélican chez les égyptiens qui en firent un animal d’ornement de jardins et de palais. Les prêtres l’assimilèrent au cygne : il était la Lumière, couvant l’œuf du monde.

 

 

 

 

 

Pélican 53aLes légendes du pélican se répandirent dans le monde grec puis romain. Voyant des morceaux sanguinolents de poisson régurgités, les hommes pensèrent que le pélican perçait sa propre chair pour nourrir ses petits. Il devint le modèle de l’amour parental.

 Pélican 10a

 

 

 

 

 

Pélican 33aDans le « Physiologos », bestiaire chrétien écrit en Egypte au IIe siècle qui influença tout le Moyen-âge, la légende fut reprise, d’autres ajoutées :

 

 

 

 

 

 

Pélican 36ales petits pélicans, à leur naissance, frappaient leur géniteur. En représailles, ils étaient tués, puis ressuscités trois jours plus tard grâce aux gouttes de sang que faisait couler sur eux leur mère.

 

 

 

 

Pélican 21aOu bien cette autre : l’ennemi du pélican, le serpent, tue les petits avec son venin. L’oiseau s’envole alors au-dessus d’un nuage qu’il inonde de son sang afin que le liquide, tombant avec la pluie sur les petits, puisse les ressusciter.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pélican 6aLe christianisme fit alors du pélican le symbole du sacrifice, du martyr et de la résurrection, comparant l’oiseau au Christ se sacrifiant pour la rédemption des pécheurs.

 

 

 

 

 

 

 

Pélican 13aEusèbe de Césarée et saint Augustin le mentionnèrent au début du IVe siècle. L’oiseau, dorénavant lié à la symbolique chrétienne, apparut alors dans de nombreux livres enluminés, sur les chapiteaux des églises et plus tard dans les armoiries.

 Pélican 1a

 

 

 

 

 

 

 

 

Pélican 4aEn héraldique, le pélican fut traditionnellement représenté comme un oiseau à bec d'aigle, dans son nid, les ailes déployées au-dessus de ses petits, se perçant la poitrine d'où coulent des gouttes de sang. Il est alors « Pélican de piété ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pélican 32aIl apparaît sur les armoiries de plusieurs familles, villes, pays, même imaginaire comme la Syldavie dans « Le sceptre d’Ottokar ».

 

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Pélican 31aDante, dans le « Paradis » de sa « Divine Comédie », compare le Christ à l’oiseau, en parlant de saint Jean qui fut représenté dans la Cène penché sur le sein du Sauveur :

« Voici venir celui qui coucha sur le sein

de notre Pélican: qui, du haut de la croix,

avait été choisi pour un office insigne. »

Pélican 30pgLa légende fut reprise par le romantique Alfred de Musset au XIXe siècle :

« Lui, gagnant à pas lent une roche élevée,

De son aile pendante abritant sa couvée,

Pêcheur mélancolique, il regarde les cieux.

Le sang coule à longs flots de sa poitrine ouverte;

En vain il a des mers fouillé la profondeur;

L'océan était vide et la plage déserte;

Pour toute nourriture il apporte son cœur.»

Pélican 5Les alchimistes s’emparèrent très tôt de notre pélican. Eux qui utilisaient les oiseaux pour symboliser les parties volatiles de la matière, utilisèrent celui qu’ils appelaient « oiseau d’Hermès » comme représentant leur Mercure.

 

 

 

Pélican 17aUn vase alchimique, récipient  hermétique muni de deux tubes reliant le sommet, ressemblant à la silhouette du pélican qui se perce le flanc, porte son nom. Le pélican représenta aussi l’œuvre au blanc, les trois petits étant respectivement le Sel, le Soufre et le Mercure.

 

 

 

Pélican 40aLes Rose-Croix à leur suite utilisèrent le symbole, qui fut repris dans la Franc-maçonnerie pour l’ordre ultime du Rite Français et pour le dix-huitième degré du Rite Ecossais Ancien et Accepté, qui porte le titre de « Souverain Prince Rose-Croix, ou Chevalier de l’Aigle et du Pélican ».  

 

Pélican 41a

 

 

 

 

 

Pélican 3On retrouve notre oiseau accompagné des outils sur des tabliers correspondant à ces degrés. Il pourrait alors symboliser la consécration au grade de maitre et l’achèvement du parcours initiatique, comme le pélican, victorieux de la mort, pourrait faire renaitre ses enfants vers la lumière de l’initiation.

 

 

 

 

 

 

 

Pélican 11aAu final, notre oiseau porte en lui les symboles de la mort, de la renaissance, donc des cycles de la Vie, de la quête spirituelle tendant vers la lumière.

 

Pélican 28a

 

 

 

 

Pélican 18aJe terminerai par une citation de Robert-Jacques Thibaud qui voit dans le pélican une représentation de « l’œuvre générant puis entretenant sa création ». Selon lui, « le pélican symbolise l’axiome assurant que l’on ne découvre que ce que l’on possède déjà en soi. C’est l’image d’une autre phase de la longue quête spirituelle assimilable au grand-œuvre ».

 

 

 

 

 

Pélican 25aLes oisillons, en ce cas, pourraient-ils représenter le corps, l’âme et l’esprit au même titre qu’avec lui, par lui et en lui, ou les trois niveaux de lecture, ou les trois phases du Grand-Œuvre ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pélican 55aMais… il parait qu’au départ, dans la légende, les oisillons étaient au nombre de… sept. Comme le nombre d’arcatures du déambulatoire de l’église de Bois-Sainte-Marie.

 Bois-Sainte-Marie chapiteaux 4

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pélican 8aEt puis un oiseau qui possède sa propre marque de bière ne peut pas être mauvais... Allez, à la prochaine !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

http://www.larousse.fr/encyclopedie/vie-sauvage/p%C3%A9lican/178178

http://hermetisme.over-blog.com/article-rennes-le-chateau-les-3-oiseaux-de-brenac-72658010.html

http://www.occitanie-cathare.eu/le-pelican-un-drole-d-oiseau

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