Knap O’Howar
Le nom de Knap o’Howar provient du vieux norrois et veut dire la butte aux monticules, décrivant les dunes de sable recouvrant les maisons avant leur découverte.
Pour accéder à ces plus vieilles maisons d’Europe du nord connues, il faut emprunter le chemin de nulle part. Après quelques centaines de mètres, traversant des prés à vaches, on arrive en bord de mer. Du temps des premiers habitants de l’ile, le rivage se situait beaucoup plus loin.
Là, collées l’une à l’autre, comme pour se protéger mutuellement, les deux maisons néolithiques apparaissent. Découvertes en 1930, elles sont datées par les archéologues de 3 600 avant notre ère, mais il semblerait qu’elles aient été construites sur une structure encore plus ancienne.
Les habitants possédaient des poteries décorées, du style Unstan Ware, cultivaient l’orge et le blé, élevaient des cochons, des moutons et des vaches genre auroch, pêchaient des poissons et mangeaient des crustacés et des coquillages.
La première maison, la plus grande des deux (carré long de 10m par 5), possède des murs d’environ 1m60 de hauteur, et 1m40 de largeur. Ils sont formés de deux parois parallèles en pierres sèches emplies de terreau.
L’entrée, très basse, axée sur le nord/ouest, fait face à la mer. Elle se compose d’un passage d’1m70 fermé par une porte à l’extérieur et par une pierre de seuil à l’intérieur.
L’intérieur, sans fenêtre, est divisé en deux zones distinctes par des dalles de pierre verticales formant de petites cloisons dont l'objectif était de marquer plutôt que de créer une séparation physique :
la cuisine avec son foyer et ses bancs en pierre, où des meules servant pour broyer l’orge ont été retrouvées, et le dortoir avec des lits et des étagères. Des trous en haut des murs indiquent l’emplacement de la structure du toit.
Cette maison est reliée à la plus petite (7m50 par 3m avec des murs plus minces) par un long couloir bas traversant les deux murs d’environ 2m50. Une porte attendait les visiteurs avant qu’ils ne puissent entrer.
Généralement considérée comme étant un atelier ou un deuxième logis, il s’en dégage une toute autre énergie. L’intérieur est séparé en trois zones. Des meules en pierre, des poteries, bols et jarres, ainsi que des outils y ont été trouvés.
L'entrée principale, ou devrais-je dire la sortie, face à la mer, est calée sur le coucher du soleil au solstice d’été. C’est un passage d'environ 1m30 de long et de 0m60 de large.
Intéressons-nous maintenant au côté énergétique du lieu. Comme au débarquement du ferry, l’atmosphère ici ressemble à celle de l’ile en général, douce et protectrice, féminine et enveloppante. Mais comme avec la confrontation avec certaines vierges noires, ce n’est pas parce que c’est féminin que c’est mièvre. Bien au contraire. Le lieu est protégé et se défend s’il est attaqué ou simplement dérangé.
Les constructeurs des maisons savaient ce qu’ils faisaient. Tout d’abord une enceinte protectrice, puis un sens de marche avec verrou à l’appui, une gardienne gentille mais ferme et des endroits particuliers à découvrir avec son cœur plus qu’avec son esprit. La maison la plus petite était bien un atelier comme l’ont dit les archéologues, mais d’un genre bien particulier.
Imaginez une jeune fille, cheveux longs lâchés sur les épaules, une peau de cerf en guise de cape, pilant quelques herbes sur la meule de pierre. Derrière elle, sur les étagères, des pots contenant des préparations médicamenteuses.
Deux sièges dans le mur : un pour elle, l’autre pour celui ou celle qui vient se faire soigner, ou vient poser une question et faire son voyage dans le monde des esprits pour trouver sa réponse. Je vous présente la chamane, maitresse de l’ile.
http://www.orkneyjar.com/history/knaphowar.htm
http://www.papawestray.co.uk/papay/pw_official8.html
http://www.ancient.eu/Knap_of_Howar/
http://www.odysseyadventures.ca/articles/knapohowar/article_knap.htm