Papay ou Papa Westray
L’ile de Papay, Papa Westray pour les anglais, se mérite. Située au nord de l’archipel des Orcades, elle est accessible de l’ile de Westray par un petit ferry ou en avion. Dans ce dernier cas, il faut prendre le vol régulier commercial le plus court du monde, environ deux minutes.
Dès l’arrivée l’ambiance particulière de cette ile vous enveloppe, laissant couler en vous des sensations de douceur et de bien-être, comme si cette terre offrait un havre de paix pour les visiteurs stressés.
Les habitants, environ quarante familles et quatre-vingt dix âmes, toujours souriants, sont d’une gentillesse à toute épreuve.
La pointe nord de l’ile abrite la réserve naturelle de North Hill, surveillée par la RSPB, la société royale pour la protection des oiseaux.
Aux creux des falaises, sous les pierres plates de grès, au détour de chaque sentier nichent des centaines d’oiseaux :
les grands cormorans séchant leurs ailes au soleil ou protégeant leurs petits,
les pies de mer ou huitriers au sale caractère,
les fulmars, oiseaux grégaires dont le nom provient du norrois fùll (puant) et màr (mouette),
les guillemots de Troïl ressemblants à de petits manchots,
les petits pingouins appelés ici les razorbills, se laissant tomber du haut de leurs plongeoirs surplombant la mer pour aller pêcher sous l’eau.
La réserve abrite également la Primula scotica, la primevère d’Ecosse, rare petite fleur violette endémique aux rivages nord de l’Écosse.
Le sol de l’ile étant en plus très fertile, les hommes sont venus s’y installer dès le Mésolithique, c'est-à-dire en 8 500 avant notre ère. C’est sur Papay que fut découverte la plus vieille maison du nord de l’Europe, le Knap of Howar.
L’ile devint terre picte puis se fit annexer par les vikings norvégiens. C’est d’eux qu’elle tient son nom, Papay Meiri, ce qui veut dire la grande ile des papars. Les papars, cités dans de vieux écrits scandinaves du XIIe siècle, étaient des moines irlandais ou écossais qui habitèrent les iles du nord des Orcades après avoir quitté l’Islande. Il est fort possible d’ailleurs que ces moines furent à l’origine des prêtres païens christianisés par la légende.
La petite église Saint Boniface nous parlera de toute cette histoire.