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17 novembre 2014

Notre-Dame de Grâce (chapelle du Bourniou) et la source Saint-Géraud


Extrait du roman « Le chemin de la Dame », se passant entre Aurillac et Rocamadour au XIIe siècle :


Roumegoux 1«Théodore continua sa route, le pas plus pesant, remonta le ruisseau d’Angles jusqu’au château d’Hugon de Roumégoux. Il passa devant la petite église, perchée sur un monticule au centre du village, et continua en direction de Saint-Saury.

 

 

 

 

 

 

Roum_goux_saint_Geraud_4Bien des années plus tôt cette route avait été empruntée par plusieurs moines d’Aurillac rapportant chez eux la dépouille du comte Géraud, fondateur de leur abbaye. Le comte avait eu la mauvaise idée d’aller rejoindre le Seigneur loin de chez lui, le vendredi 13 octobre 909. Il avait été l’un des premiers hommes canonisés sans avoir subi le martyr ou être entré dans les ordres. Il était parvenu au titre de saint par la vox populi, la voix du peuple, ce qui était bien plus important aux yeux de Théo que toutes les décisions papales.

 



 

 

 

 

 

 

 

 

Roumegoux_chapelle_du_Bourgniou_6Frère Clément avait parlé de l’un de ses miracles: les moines d’Aurillac, fourbus et assoiffés, avaient posé par terre le corps de Géraud afin de trouver une source pour se désaltérer et se reposer un peu. Ils revinrent sans avoir trouvé la moindre goutte d’eau. C’est alors qu’à côté de la dépouille jaillit une source. Ils en burent et furent instantanément reposés. Les habitants alentours, comprenant que cette fontaine à l’eau vertueuse était sanctifiée, bâtirent alors un oratoire qu’ils dédièrent à la Vierge. Depuis, l’endroit attirait les pèlerins.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Roumegoux_chapelle_du_Bourgniou_2Théodore avait compris ce que laissait entrevoir cette légende du miracle. Les anciennes pratiques païennes, probablement émanées d’un culte à une déesse des eaux, s’étaient christianisées. Les temps changeaient, la nouvelle religion devenait toute puissante. Il se désaltéra à la source, que l’on nommait maintenant la source Saint-Géraud, et repris son chemin. »

 

 

 

 

Roumegoux_chapelle_du_Bourgniou_4Laissons Théodore à ses aventures. Une autre légende se rapportant à l’endroit parle d’une mule de l’expédition des moines d’Aurillac qui aurait, avec son sabot, laissé son empreinte sur la pierre du bassin ou l’eau sortait. La source miraculeuse de Saint-Géraud existe toujours.

 

 

 

 

 

Roumegoux_chapelle_du_Bourgniou_7Elle est gardée par un troupeau de vaches rouges du Cantal, les Salers, que des historiens, se basant sur les peintures égyptiennes ainsi que sur celles des grottes du Tassili, font venir en Auvergne par l’Egypte, l’Afrique du Nord, Gibraltar et l’Espagne, avant de monter jusqu’aux Highlands écossais.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Roumegoux_chapelle_du_Bourgniou_5Ces vaches là aussi sont sacrées, n’en déplaise aux vaches Brahmanes, issue des zébus élevés depuis plusieurs milliers d'années en Inde. Non mais. La source fut restaurée et elle est maintenant protégée par une petite construction datant de 1902.


 

 

 

 

Roumegoux_chapelle_du_Bourgniou_1La chapelle du Bourniou donc, appelée aujourd’hui Notre-Dame de Grâce, fut tout d’abord un petit oratoire situé sur une route de pèlerinage. Tombé en ruine, il fut remplacé par une chapelle, appelée la chapelle de la Dame, à la fin du XVIIe siècle. L’évêque de Saint-Flour demanda au pape Grégoire XVI d’accorder des indulgences à la chapelle.

 

 

 

 

Roumegoux_chapelle_du_Bourgniou_3C’est comme ça que le second ou troisième dimanche de septembre, il est accordé une indulgence plénière à celui qui vient rendre visite à Notre-Dame de Grâce. Rachetée par un habitant de la commune pendant la Révolution, elle fut rendue au culte en 1807. Elle fut restaurée entre 1833 et 1836 avant d’être agrandie en raison du succès croissant du pèlerinage et grâce aux dons des paroissiens.


 

 

 

 

 

 

Roumegoux_chapelle_du_Bourgniou_8aLa tradition rapporte que la chapelle protégeait une antique statue de la Vierge. Cette statue aurait été découverte dans une ruche par des bergers qui avaient soulevé le toit pour en prendre le miel. L’ayant rapportée chez eux à Madelbos, petit hameau situé à environ 500 m de là, la statue retourna à la ruche, et cela, plusieurs fois de suite, jusqu’à ce qu’ils comprennent qu’elle voulait rester à cet endroit précis.


 

 

 

 

 

 

 

Roumegoux_chapelle_du_Bourgniou_11aIntéressons-nous maintenant à l’étymologie. Bourniou, en occitan, désigne ce que l’on appelle une ruche-tronc. C’est ce qu’utilisaient les apiculteurs au temps de nos ancêtres : un tronc de châtaignier évidé sur lequel on posait une pierre plate, la lauze.  Bourniou provient du gaulois « borna »qui veut dire trou ou cavité naturelle, mais aussi caverne et abreuvoir ou fontaine, qui a donné le latin « bornellus », la source, le trou d’eau.

Une antique statue, une source miraculeuse, un tronc d’arbre, un chemin de pèlerinage, des bénédictins, des légendes entourant le tout…  ça sent la Vierge Noire, vous ne trouvez pas ?

 

http://www.saintlaurentenchataigneraie.com/pages/Les_pelerinages_paroissiaux-7854957.html

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Commentaires
A
Eh oui! Une source intéressante, avec la Présence qui faisait l'objet du culte, jadis, assez loin, cependant. Mais toujours reliée!<br /> <br /> D'ailleurs, lors de ces rituels, du sang a pu être versé: BRRRR! Enfin: on peut nettoyer...
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D
Merveilleuses légendes venues du fond des âges.
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