Germigny-des-Prés, l'oratoire
L'oratoire carolingien de Théodulf, devenu à l’heure actuelle l’église de la Très-Sainte-Trinité, est l'une des plus anciennes églises de France.
Il fut probablement réalisé par l’architecte Odon (Eudes) de Metz, un arménien qui fut maître d'œuvre de celui d'Aix-la-Chapelle, construit pour Charlemagne en 792.
Les influences peuvent venir d’Italie (mausolée de Galla Placida à Ravenne),
mais aussi d’Espagne (église wisigothe de San Pedro de la Nave près de Zamora).
Construit en pierres calcaires, l’oratoire de Théodulf présente un plan centré en croix grecque (tradition hellénistique et byzantine. Ici, 4 absides semi-circulaires sur 4 côtés d'un carré de 10m par 10m).
Les 4 piliers centraux déterminent 9 cases (carré de Saturne?). Celle du centre délimite les contours de la tour lanterne s’élevant au-dessus. Pour les amateurs de géométrie sacrée, voir « La géométrie comparée et la géométrie sacrée » D’Yvo Jacquier, ouvrage consacré à Germigny :
La façade occidentale du XIXe siècle, dominée par un pignon abritant deux cloches, et dont le portail cintré est surmonté d'un oculus, ne présente aucun intérêt. L’entrée se faisait du temps de Théodulf par l’abside orientale, plus grande que les autres. Elle était reliée à sa villa.
Le chevet à l’est, dépouillé de ses absidioles (prothesis au nord dévolu à la préparation eucharistique et diakonikon au sud réservé au matériel liturgique), laisse au photographe la possibilité de faire un cliché très romantique.
On accède au sanctuaire carolingien par la nef de cinq travées, recouverte par une charpente en bois. Rajoutée au XIXe siècle, elle non plus ne présente aucun intérêt.
Le centre de la partie la plus ancienne est délimité par 4 arcades surmontées d'une tour lanterne. La base de la tour lanterne est composée d'un triforium à trois baies aveugles. La coupole date du XIXe siècle.
Chaque arc (légèrement outrepassé) ouvre sur une travée voûtée en berceau cintré, donnant sur les chapelles semi-circulaires. Toutes les chapelles devaient être décorées de mosaïques, mais une seule nous est parvenue, celle de la chapelle orientale.