Gérone, historique
Les premiers signes de présence humaine dans la plaine de Gérone remontent au début du Paléolithique. Au VIIe siècle avant notre ère, la culture ibérique et l’urbanisation firent leur apparition.
Plusieurs peuples méditerranéens, dont les Phéniciens, les Carthaginois, les Grecs et les Etrusques entrèrent en contact. Le port d’Empúries, (du grec Emporion, « marché », « entrepôt »), situé sur la côte à quelques kilomètres, fut fondé par les colons Phocéens en -580.
Puis arrivèrent les Romains qui construisirent le premier oppidum de Gerunda en -218, au confluent des rivières Onyar, Güell, Galligants et Ter, sur la via Augusta.
Il reste de nos jours quelques vestiges des murailles de la ville romaine, qui furent reprises au XIVe siècle avant de passer intra-muros et perdre leur caractère défensif.
A la chute de l’empire Romain, les Wisigoths dirigèrent la région jusqu'à l'arrivée des Maures. En 785, Charlemagne s'empara de la ville. Elle fut ensuite assiégée par Philippe le Hardi en 1285.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les Français assiégèrent encore plusieurs fois Gérone. En 1809 Napoléon prit la ville après un siège de 7 mois et incorpora la Catalogne dans l'Empire Français. Il détruisit la forteresse de Montjuic, construite au milieu du XVIIe siècle.
Le monastère bénédictin de Saint-Pierre de Galligants, historique
C’est la petite merveille de Gérone, la surprise au détour des vieilles ruelles de l’ancienne ville du Moyen-âge. L’accueil y est chaleureux et personne ne vous tient rigueur d’un appareil photo en marche, contrairement à la cathédrale où je me suis fait poursuivre comme une délinquante digne du bûcher. Un peu d’histoire :
La première mention du monastère « Sancti Petri Gallicantus » date de 988, mais il semblerait qu’il fut bien plus ancien, les sarcophages paléochrétiens du IVe siècle retrouvés sous la chapelle de Saint-Nicolas, à quelques mètres, en faisant foi.
Un premier monastère bénédictin fut peut-être construit au Xe siècle par le comte de Barcelone Borrell II, celui-là même qui, parti en 967 épouser la fille du comte de Toulouse, et ayant fait escale à Aurillac, revint accompagné du petit moine Gerbert.
Il le fit étudier dans les monastères catalans, il le présenta à Rome au pape Jean XIII et à l’empereur Othon Ier. Gerbert fut nommé précepteur du futur roi Hugues Capet et du futur empereur Othon III, avant de devenir en 998 le pape philosophe, mathématicien et alchimiste Sylvestre II.
L’édifice actuel fut commandité au début du XIIe siècle, vers 1131, par Raymond Béranger III, comte de Barcelone, qui prit l’habit du Temple à la fin se sa vie.
Situé hors les murs, le monastère subit les assauts des troupes françaises en 1285 et fut fortifié au XIVe siècle.
Plusieurs crues de la rivière Galligants affectèrent le cloître, et le monastère déclina. En 1835 il ne restait plus qu’un abbé et quatre moines.
Après la guerre espagnole il devint caserne de la garde civile en 1936 avant d’être racheté par la ville. Le monastère est à l’heure actuelle le siège du musée archéologique.
La chapelle Saint-Nicolas
Tout près de Saint-Pierre de Galligants se tient l’ancienne chapelle funéraire Saint-Nicolas. Les fouilles de 1943 réalisées lors de travaux de restauration ont permis de retrouver dans le sous-sol des restes funéraires paléochrétiens datant du IVe siècle.
Elle fut construite pour le petit peuple au début du XIIe siècle dans le cimetière du monastère, l’église abbatiale étant réservée aux moines. C’est là que se pratiquaient les baptêmes.Après la guerre civile espagnole, elle fut confisquée et utilisée comme entrepôt, puis comme scierie. Elle fut rachetée par la ville de Gérone, qui l’utilise actuellement comme salle d’exposition.
Elle suivait au départ un plan quadrilobé à 4 absides, comme on peut en voir encore de nos jours en Italie. L’une des absides fut détruite pour ajouter la nef. L’intérieur est très sobre, voûté en berceau. Au centre se dresse une coupole sur trompes supportant la base d’un ancien clocher octogonal.
A l’extérieur, une série d’arcs lombards à pilastres entourent la coupole centrale.
Le grillage fut posé lors de l’installation de la rue des Clercs qui modifia le niveau du sol. L’entrée principale fut construite au XVIIIe siècle sur le flanc sud, quand la façade principale fut condamnée.