Le couvent des Cordeliers
Historique
Saint-Nizier-sous-Charlieu, situé près du confluent du Sornin et de la Loire et sur les bords d’une antique voie de communication, abrita une villa gallo-romaine. Mais son histoire ne prit de l’importance qu’au XIIIe siècle.
Le couvent des Cordeliers fut fondé en 1280 par une communauté de moines franciscains après de nombreux démêlés avec les bénédictins de l’abbaye Saint-Fortunat qui refusaient de les voir s’implanter près d’eux.
Ils s’installèrent donc, après moultes déboires, bénédictions, excommunications et bulles papales à l’appui, à la limite de la ville de Charlieu.
Privé des moyens de défense de la ville fortifiée, le couvent fut presque détruit en 1360 durant la guerre de Cent Ans. Il fut rénové dès 1370 grâce aux bienfaits d'Hugues de Châtelus, seigneur de Châteaumorand.
Le couvent fut fermé en 1792, et après la Révolution, les bâtiments conventuels furent en partie détruits ou transformés en grange, hangar et même habitation.
Le cloître fut vendu en 1910 à un antiquaire parisien qui n'hésita pas à le démonter et à le vendre à un américain qui voulait s'en servir pour décorer son cours de tennis. Il fut sauvé in extremis grâce à l'intervention du sénateur Audiffred, qui le fit, à la hâte, classer monument historique.
L’église
Elle date de la fin du XIVe siècle et ne fut classée aux Monuments Historiques qu’en 1952.
La nef unique est coiffée d’une charpente en chêne de la fin du XVIIe siècle, qui fut cachée longtemps par un plafond. L’étage était accessible par un escalier conservé au flanc nord.
Les peintures murales du chœur et du mur sud, restaurées entre 1989 et 1995, datent des XIVe, XVe et XVIe siècles. Une première couche de peinture, faite de fleurs, fut réalisée au moment de la construction, en 1370. Les premières fresques furent financées en 1399 par Hugues de Châtelus.
C'est en reconnaissance de sa générosité qu'il obtint un enfeu creusé dans l'un des murs du chœur de l'église. Il y est figuré sur un gisant en compagnie de son épouse, Guillemette de Senecey. Ce gisant fut sauvé du pillage du couvent par un bienfaiteur qui le racheta au démolisseur.
La maison de l'Eperon
Cette maison, vestige des bâtiments conventuels du XVIe siècle, est située en face de l’entrée du cloître.
Ancienne chapelle de l’abbé, divisée en deux étages au XVIIe siècle et en partie transformée en bibliothèque, et elle fut donnée à la Société des Amis des Arts de Charlieu par le sénateur Audiffred lors du classement du site aux Monuments Historiques.
Le cloître
Le cloître de style gothique rayonnant fut reconstruit à partir de 1375. Les travaux se poursuivirent jusqu'au début du XVe siècle.
La nouvelle construction n'a plus la sobriété du cloître primitif dont il ne reste que la porte et les ouvertures d'une galerie du XIIIe siècle ouvrant à cette époque sur la salle capitulaire.
Les galeries sont couvertes par une charpente apparente. Les quatre contreforts d’angles correspondent aux grands arcs intérieurs, constituant une curiosité architecturale.
Les colonnettes sont ornées de chapiteaux sculptés. Les uns sont feuillus (chêne, chalcédoine et vigne, excusez du peu), les autres, dans la galerie nord, représentent les vices et les vertus. Libre à nous d’aller chercher un peu plus loin au niveau du symbolisme, la lecture peut se faire autrement.
Au nord-ouest, les vices : deux singes (la lubricité), un voleur, deux lions affrontés (colère, discorde), un gros chien (gourmandise, paresse), quatre personnages dansant (luxure), un vieillard barbu (orgueil), un perroquet (bavardage) et un serpent à visage humain (duplicité, hypocrisie).
Au nord-est, les vertus : deux chiens (fidélité, vigilance), une chouette (sagesse, philosophie), un moine (paix, sérénité), un visage casqué (force), deux dragons (le mal se neutralise), et un visage voilé (humilité, pudeur), puis un coq et un écureuil (travail, prévoyance, économie), un agneau (bonté, douceur), un porc-épic (sobriété, justice), un lièvre (prudence) et une hermine (pureté).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Nizier-sous-Charlieu
http://www.amisdesartscharlieu.com/spip.php?article8
Charlieu, historique
Avant 870, quelques cénobites s’installèrent près de la rivière Sornin, dans un lieu de marécages, la vallée noire, situé sur l’antique route reliant les Ségusiaves (capitale Feurs) aux Eduens (capitale Bibracte puis Autun). Ce lieu fut appelé Carilocum. En 870, des bénédictins venus de Touraine créèrent la première abbaye avec l’appui de Ratbert, évêque de Valence et propriétaire des terres. Elle fut placée sous le patronage de saint Etienne et de saint Fortunat, envoyé en mission en 180 par Irénée de Lyon et mort en martyr en 212, patron et fondateur de l’église de Valence.
Boson, gouverneur du Lyonnais et comte de Mâcon, devenu roi de Provence, fit don de l’abbaye, « Abbas Cariloci », dont il s’était emparé, à Cluny par testament, donation confirmée par Hugues de Provence en 932.
Une première église fut construite, ne comprenant qu’une seul nef couverte d’une charpente, abritant les reliques de saint Etienne et saint Fortunat.
Vers 940, sous l’abbatiat d’Odon de Cluny, elle fut agrandie de deux nefs, voûtée de pierre et pourvue d’un déambulatoire.
La ville se développa autour de l’abbaye devenue prieuré, et l’église, devenue trop petite et insalubre, fut reconstruite au XIe siècle. Consacrée en 1094, la prieurale ressemblait à l’église d’Anzy-le-Duc. Elle comportait une nef à trois vaisseaux de quatre travées, un transept saillant doté de deux absidioles, un chevet à chapelles. Un narthex fut ajouté au XIIe siècle.
Philippe Auguste fit fortifier la ville et la dota d’un châtelain royal. Au XVe siècle, les bâtiments monastiques furent réaménagés ou reconstruits. Charlieu joua alors un rôle important lors de la guerre entre Armagnacs et Bourguignons, puis, privée de trafic routier, commença son déclin.
Le monastère fut fermé avant la Révolution, en 1787. Puis il fut vendu comme bien national avant sa destruction partielle. De l’église, il ne reste plus que le narthex et la dernière travée.
L’église Saint-Fortunat
Mis à part les fondations dégagées en 1950, le narthex et les piliers de la première travée, quelques chapiteaux et colonnes conservées dans la salle capitulaire, il ne reste plus rien de la prieurale Saint-Fortunat. Et vu ce qu’il nous en est parvenu, elle devait être d’une grande beauté, tant par son architecture que par la symbolique de ses sculptures.
Le narthex
Ce terme est en fait passé dans le langage courant en se dénaturant. Il vaudrait mieux parler de galilée.
Un narthex, en architecture religieuse, avait une fonction bien précise : c’était un portique intérieur précédant la nef, ouvert sur celle-ci mais fermé sur le dehors, accueillant ceux qui n’avaient pas le droit d’entrer dans le sanctuaire, les catéchumènes et les pénitents.
Cette fonction liturgique disparut avec le temps et le narthex devint une simple avant-nef. A Charlieu, le narthex, comportant une salle haute destiné aux hôtes, fut ajouté à la nef dans le deuxième quart du XIIe siècle.
Le rez-de-chaussée du narthex, voûté en cintre brisé, contient deux sarcophages. L’un d’eux, gallo-romain, date du IIe siècle et porte cette inscription : "Au repos éternel de Maria Severolia... son mari et son fils ont fait élever ce tombeau et l'on dédié sous l'ascia (hache)".
Le deuxième est de facture plus récente.
Le grand portail
Fait rarissime, il s’ouvre côté nord, peut-être par manque de place à l’époque de la construction du narthex, au premier tiers du XIIe siècle, ou pour une fonction qui nous échappe. Sculpté avec élégance, finesse et précision, il est l’œuvre du « maitre de Charlieu », ou de son école, qui fit probablement le portail de Saint-Julien-de-Jonzy et influença les artistes travaillant à Semur-en-Brionnais.
Le tympan, surmonté de l’agneau Pascal, représente dans une mandorle le Christ en majesté, les pieds sur la Jérusalem céleste, entouré de deux anges et des symboles des évangélistes. Le linteau est sculpté de la Vierge entourée de deux anges au centre, et des 12 apôtres.
A gauche le roi David et le bienfaiteur, le roi Boson, et à droite Saint-Jean-Baptiste et le fondateur, l’évêque de Valence Ratbert. De chaque coté de l’archivolte, deux musiciens nous indiquent que la musique va jouer un grand rôle dans la construction et la symbolique du bâtiment.
Le petit portail
Situé à droite du grand, il représente au linteau un sacrifice d’animaux au temple, et sur le tympan, le premier miracle, les noces de Cana.
L’archivolte présente saint Pierre, Elie, Moïse, le Christ, saint Jean et saint Jacques. Les différentes églises (ésotériques et exotériques) et différentes voies d’initiation sont représentées.
L’ancien portail de la façade
Datant des environs de l’an 1100, protégé à présent par le narthex, c’est l’un des plus anciens de la région.
Le linteau est orné des 12 apôtres assis sous des arcs en plein cintre.
Très sobre, le tympan représente un Christ en majesté dans une mandorle portée par deux anges.
Un escalier à vis monte à l’étage.
Aussi voûtée en cintre brisé, la salle haute s’ouvre côté est par une baie en plein cintre.
De chaque côté des chapiteaux intéressants, comme cette sirène telle qu’elle était représentée dans la mythologie grecque avant le IIIe siècle avant notre ère : une tête de femme sur un corps d’oiseau.
Ces sirènes-oiseaux, Platon, dans « La République », nous dit qu’elles produisaient la musique des sphères célestes ou Harmonie. Elles symbolisaient donc la Musique et inventèrent l’harmonie ou chant choral qui est instinctif chez certains peuples. Elles ne sont pas là pour détourner les hommes de leur route, mais pour les inciter à reproduire dans leur vie l'harmonie dont elles donnent l'exemple.
Dans les nécropoles funéraires de Grèce, on retrouve des figurines de sirènes-oiseaux en argile déposées pour accompagner le défunt dans son Grand Passage. Ces sirènes funèbres sont des Stryges, des Sphinges qui figurent l’esprit des morts qui, bienheureux, s'élève droit au ciel vers les étoiles. Les Égyptiens eux aussi représentaient l'âme des morts comme un oiseau à tête humaine.
De l’autre côté de la baie, un homme/animal sortant du feuillage, ses oreilles bien dressées pour entendre la musique, regarde le soleil se coucher au solstice d’été. La sirène, lunaire, regarde au solstice d’hiver. Il semblerait que, comme à Mailhat, cet homme/animal se débarrasse de sa matière fécale, lourde, de ses pulsions animales qui maintiennent dans la matière et empêchent de monter vers le cosmique.
Une tête d’animal nous montre les dents… Attention, dent j’ai ? Pourtant, ce n’est pas un chat, situé la plupart du temps sur des endroits aux énergies puissantes. De quel danger nous parle-t-il ? Les yeux et les oreilles ont bien ouverts. Peut-être est-ce pour nous prévenir de bien entendre la musique des sirènes.
Le chapiteau suivant nous montre la lune, yeux fermés par des mains, bouche ouverte, comme si elle chantait. Encore la musique. Sur sa tête, les cornes symbolisent la vache, à l’instar d’Hator, symbole lunaire de la Terre-Mère, la grande nourrice, modèle par excellence du principe féminin, souveraine des quatre coins du ciel et maîtresse des points cardinaux. C’est le monde des apparences, de la transformation intérieure. Puis le soleil, yeux ouverts mais bouche fermée. Les rayons en forme de pétale de fleur sont rabattus sur son front. C’est le monde de la réalité, de la lumière révélée, de l’évolution.
Au revers de la façade occidentale, on retrouve la baie en plein cintre de l’étage du narthex. De ce côté, nous retrouvons une sirène, mais à queue de poisson bifide cette fois. Elle indique la présence de deux courants d’eau souterrains, à moins que par sa ceinture solaire et sa place en haut de l’édifice elle ne nous montre l’eau du ciel.
En face d’elle, le signe du Capricorne, mi chèvre mi poisson.
Côté nord de la baie, nous avons un acrobate particulier, le même que celui de Briennon avec quelques différences.
Ses pieds, nus, semblent de détacher du sol, de la matière. Ses mains ne séparent pas sa barbe (symbole de sagesse) en deux morceaux, mais au contraire les rassemble. Ses oreilles sont bien ouvertes, il entend la musique harmonieuse de la sirène.
La première travée
C’est la seule qui nous reste, avec les collatéraux voûtés d’arêtes.
Elle est encore ornée de quelques chapiteaux intéressants, comme au sud ces coquilles Saint-Jacques montrant le passage des pèlerins de Compostelle, surmontées du symbole de l’eau.
En face, deux centaures affrontés se tiennent par la barbichette. Le premier des deux sages qui rira, aura...
Au nord, un chapiteau reprend le thème de l’homme sortant des feuillages. Dans un premier temps, deux lions, symbole de la force brutale, mais aussi maitre de la puissance solaire, posent leurs pattes sur la tête d’un homme qui sort des feuillages. Au-dessus, proche du ciel, la fleur solaire.
Dans un deuxième temps, l’homme, nu, est totalement sorti des feuilles. De sa main droite, il supporte sa tête, la main en direction du ciel. Les lions lui lèchent les épaules et la fleur solaire s’épanouit. Du tellurique, il va passer au cosmique.
Charlieu, l'abbaye
Le cloître
Adossé à l’abbatiale, il fut reconstruit dans les années 1460-1470. Il fut abimé au cours du XIXe siècle, et perdit alors la galerie nord et une parie de la galerie ouest.
Il reste le puits, toujours alimenté en eau.
La salle capitulaire
Sur le côté est du cloître s’ouvre la salle capitulaire.
Elle est délimitée par six arcatures romanes massives, peut-être une partie de galerie de l’ancien cloître, mais il se pourrait qu’elles soient le réemploi des colonnes jumelées du déambulatoire de l’église du Xe siècle.
Les chapiteaux sont, malgré leur apparente facture naïve, très parlants à celui qui sait lire.
Les aigles aux ailes déployées, messagers spirituels entre les dieux et les hommes, nous montrent le côté solaire, alors que des fleurs, proches du ciel, s’épanouissent au travers des feuillages.
Au centre de la salle du XVe siècle, voûtée en croisée d’ogives au début du XVIe siècle, un pilier massif porte un lutrin taillé dans l’une de ses pierres.
Côté nord, la représentation d’un poisson, peut-être un saumon. Chez les celtes, le saumon, homologue du sanglier, est l’animal de la science sacrée, symbole de la connaissance et de la sagesse. Il relie le monde lunaire invisible au monde solaire sensible. C’est lui qui remonte à la source.
La chapelle
De la salle capitulaire on accède à la chapelle de Notre-Dame-de-l’Assomption. Elle fut construite pour le prieur au XVe siècle sur les bases romanes de l’ancienne chapelle Saint-Martin, existant avant l’arrivée des bénédictins auxquels elle fut donnée en 875.
Une petite partie du dallage d’origine est conservée dressée contre l’un des murs.
L’hôtel du prieur
De la chapelle, on accède à la cour de l’hôtel du prieur. Il fut construit à la fin du XVe siècle sur des éléments plus anciens, une tour du Xe siècle étant incluse dans la nouvelle. Ce bâtiment, devenu propriété du conseil général en 1993, n’est pas encore visitable.
Le parloir
C’est toujours depuis le côté est du cloître que l’on arrive à l’ancien parloir. Il fut voûté au début du XVIe siècle et sert actuellement de musée lapidaire.
On y retrouve des chapiteaux romans de la prieurale du XIe siècle, des modillons, des linteaux.
Parmi ces vieilles pierres, le plus ancien témoin de l’abbaye : un bas-relief du Xe siècle représentant Daniel dans la fosse aux lions, peut-être un élément de la clôture du chœur de l’église.
Un autre bas-relief du début du XIIe siècle, provenant de la chaire du lecteur dans le réfectoire des moines, représente une Annonciation avec la Vierge et l’ange Gabriel.
Dans une niche, deux chapiteaux gothiques représentent deux personnes enlacés dans un joli mouvement et un personnage recroquevillé qui semble se boucher le nez.
Le cellier
Quelques marches descendent du parloir à une ancienne cave, le cellier, aménagée en musée d’art religieux en 1984. Sont rassemblées ici les statues données par des particuliers ou déposées par des paroisses.
Ces statues, en pierre ou en bois, la plupart du temps autrefois polychromes, datent du XVe siècle au début du XIXe siècle.
Une Vierge à l'enfant ,dite Vierge à l'oiseau, du XVe siècleet une Vierge au tombeau, du XVIe siècle
Vierge à l'enfant, du XIVe siècle, provenant de Saint-Paulien
Mais aussi une Vierge en majesté du XIIe siècle en calcaire polychrome provenant de Saint-Fortunat. Nous retrouverons cette image au fronton de l’église Saint-Philibert de Charlieu.
L'Eglise Saint-Philibert de Charlieu
C’est au XIIIe siècle que les habitants de Charlieu, devenus plus nombreux, et surtout après le conflit entre les bourgeois et les moines bénédictins de l’abbaye Saint-Fortunat, que l’église Saint-Philibert fut construite.
La première mention de l’église date de 1238.
De cette époque, de style gothique bourguignon, nous sont restés le chevet plat d’influence cistercienne et le chœur.
L’avant chœur, la nef et les bas-côtés furent reconstruits au XIVe siècle.
Les chapelles furent rajoutées aux XVe et XVIe siècles.
La façade fut achevée au XXe siècle. Le tout fut rénové en 2001.
Au tympan de l’entrée nord, celle des « initiés », une Vierge à l’enfant en pierre polychrome nous rappelle les Vierges noires bourguignonnes.
A l’intérieur, une autre Vierge, Notre-Dame de Septembre, patronne des Tixiers et des Tisserands date du XVIe siècle.
Les stalles en bois polychrome représentant des saints et les apôtres tenant une phrase du credo datent du XVe siècle.
Dans l’une des chapelles du XVe siècle, une sirène tient un miroir et un peigne. Il faut remarquer que l’église Saint-Philibert se trouve dans l’axe exact de l’église de l’abbaye Saint-Fortunat. Ce n’est pas pour rien non plus.
L’église Saint-Irénée
Le site de Briennon, sur les rives de la Loire, fut occupé dès le paléolithique et continua à l’être jusqu’à nos jours. A l’époque gallo-romaine, le village, situé sur l’antique route de Roanne à Autun, prit le nom de Briennonum, dont l’étymologie parle de pont et de rivière. Il possédait un port important sur la rive gauche.
La première mention de l’église dans un cartulaire de l’abbaye de Savigny, « ecclesia de Briannono », date du XIe siècle. Elle fut dédiée à saint Irénée, deuxième évêque de Lyon et père de l’église, mort en martyr en 202. C’était la prieurale d’un petit monastère bénédictin dépendant du prieuré de Marcigny, lui-même dépendant de Cluny.
Il ne reste plus de cette époque qu’une pierre encastrée dans le mur de la maison voisine, le clocher et le chœur.
La nef, trop petite et trop sombre (c’est vrai quoi, en plus ils avaient oublié les néons et le chauffage par le sol… sont-ils bêtas quand même ces maitres d’œuvre), fut remplacée en 1837.
Les deux premiers étages du clocher datent du XIe siècle et son toit est en tuiles vernissées. Le deuxième étage est percé de baies géminées.
L’abside est percée d’une fenêtre étroite, murée, au-dessus de laquelle se trouve une pierre en calcaire blond gravée d’un visage humain. Située sur le point de sortie des énergies, que regarde-t-elle ?
L’abside, voutée en cul de four, est précédée d’un avant-chœur étroit. Les chapiteaux sont très parlants, même s’ils sont d’une facture assez frustre. Nous allons par exemple retrouver les aigles côté solaire, annonçant la lumière
Le symbole de l’arbre, entouré de palmettes. L’arbre est symbole d’éternité, mais aussi d’enseignement par l’esprit. Il fait la jonction entre la terre et le ciel, entre les énergies telluriques qu’il transforme et équilibre, et les énergies solaires et cosmiques qu’il capte par l’intermédiaire de ses feuilles.
Un homme, les pieds bien plantés sur l’astragale, c'est-à-dire ancré dans la matière, essaie de se retourner, mais ses mains divisent en deux sa barbe, symbole de connaissance et de sagesse. Il est encore dans la dualité.
De l’autre côté, un homme portant une barbe éclatante, solaire, tire la langue. Il a maitrisé le verbe. Ses moustaches, à la gauloise, remontent vers le ciel.
Quelques chapiteaux portent des sculptures très lunaires et féminines, en forme de vulve, ce que nous appelons une mandorle.
La butte Montmartre
« Il y a plus de Montmartre dans Paris que de Paris dans Montmartre ».
Montmartre, ce n'est pas que la place du Tertre. C’est la butte la plus haute de la région, dominant la vallée de la Seine. Elle fut à ce titre utilisée dès les temps les plus anciens.
Georges Cuvier étudia les fossiles que les carrières de Gypse contenaient, corroborant cette hypothèse. La tribu celte des Parisii, installée si l’on en croit les dernières recherches à Nanterre, en fit probablement un lieu de culte sacré. L’endroit s’y prêtait : une hauteur, des bois, des sources guérisseuses.
Au moins douze sources furent répertoriées sur la butte, dont quatre seulement nous sont connues. Trois, de part l’origine de leur nom et leur situation, auraient pu être la source sacrée. Celle du But, appelée au départ fontaine de Mercure, prit le nom de Bouc, puis Buc et enfin But par la volonté de la municipalité. La légende dit qu’elle fut, du temps des Celtes, honorée comme une divinité, celle du génie des eaux.
Elle disparut en 1880. L’étymologie dérive soit de « bucca », la bouche, ou plus simplement du bouc, que l’on va retrouver sur un chapiteau de l’église Saint-Pierre. L’eau se déversait dans un réservoir, puis descendait vers Clignancourt où elle alimentait une villa gallo-romaine, dont des vestiges furent retrouvés sur le versant nord de la butte. Elle alimentait un abreuvoir auprès duquel poussait un noyer. Près de l’abreuvoir, toujours recouverte d’eau, la pierre tumulaire d’une abbesse, représentée crosse à la main, était appelée pierre de Saint-Louis. Elle servirait aujourd’hui d'autel dans la chapelle souterraine du petit calvaire du cimetière de Saint-Pierre-de-Montmartre, créé en 1688 sur l’emplacement d’une ancienne nécropole mérovingienne.
Une autre source, au nord/est, disparue vers 1850, fut appelée fontaine de l’Eau Bonne, mais aussi de la Bonne Étoile, ou de la Bonne Fée. D’après son emplacement, elle devait desservir le premier temple celte. Elle alimentait l’abbaye Saint-Pierre et une partie du village et les religieuses s’en servaient pour laver leurs habits. Celle de Fontenelle, la « petite fontaine », se trouvait sur le même versant. Elle se tarit au XVIIe siècle, absorbée par les carrières de Gypse.
Enfin la fontaine de Saint-Denys ou des « Martyrs », sur l’emplacement du cimetière de Montmartre, au nord, et sur laquelle on construisit un moulin. Elle servit, d’après une légende du XIe siècle, au premier évêque de Lutèce pour laver sa tête avant qu’il ne la porte jusqu’à Saint-Denis. Sa réputation de fontaine miraculeuse perdura des premiers temps du paganisme jusqu’aux derniers temps de la grandeur du christianisme. Ignace de Loyola vint faire ses ablutions dans cette eau qui guérissait des fièvres. Elle disparut en 1810, emportée dans une carrière ouverte à cette époque.
« Seigneurs, decolé fu le corps de saint Denys, Droit à une fontaine, si nous dit li inscris, Qui est entre Mont-Martre et le cit de Pari, Encore l'appelle-t-on la fontaine aux Martis. Là, avait un grant bois qui fut souvent feuillis. »
Le lieu sacré fut donc repris, comme d’habitude, par les envahisseurs. Mercure prit la place de Lug. C’est à lui que nous devons le nom de Montmartre. Frédégaire dans ses chroniques au VIIe siècle, dénomme cette colline Mercori Mons et Halduin, abbé de Saint-Germain-des-Prés en 840, parle du lieu de la mort de Denis comme du Mons Mercurii.
Il semblerait qu’il puisse rester de ce temple quelques colonnes ayant servi en réemploi dans la première église chrétienne. Un second temple fut peut-être érigé en l’honneur de Mars, mais les preuves manquent. Les chrétiens au IIIe siècle reprirent donc le sanctuaire et en firent bien entendu l’emplacement du martyr de leur premier évêque.
Il aurait pu devenir un Saint-Michel, celui qui remplaça Lug. D’ailleurs, au chevet du Sacré-Cœur, c’est lui qui se trouve à la place d’honneur. Mais l’influence de Denis fut plus forte.
Denis suscita un pèlerinage qui prit de l’importance. Le mont de Mercure devint le mont du Martyr et plusieurs sanctuaires chrétiens virent le jour. Une chapelle fut élevée sur le lieu même de la décapitation, le Sanctum Martyrium, peut-être par sainte Geneviève au Ve siècle, mais on parle aussi de Dagobert. Sa première mention dans l’acte de cession de l’église Saint-Pierre date de 1079. Ce Sanctum Martyrium fut donc construit à mi hauteur de la butte, aujourd’hui rue Yvonne-le-Tac. Il comportait une crypte et deux escaliers de 15 et 45 marches montant jusqu’à l’ancien temple de Mercure.
C’est dans la chapelle qu’en 1534 Ignace de Loyola fondit la Compagnie de Jésus. Les jésuites sont donc issus de Montmartre. En 1590, lors du siège de Paris par Henri IV, la chapelle fut gravement endommagée.
En 1611, des ouvriers découvrirent lors des travaux de reconstruction l’ancienne crypte avec une dalle du XIIe siècle, et le pèlerinage, un peu oublié, repartit de plus belle. Catherine de Médicis et la cour vinrent s’y recueillir. Puis pendant la Révolution l’endroit fut racheté par un carrier qui détruisit chapelle et crypte.
En 1824, les Jésuites firent rechercher l’emplacement du Martyrium, rachetèrent le terrain et firent bâtir en 1880 un couvent. Une nouvelle crypte fut construite.
Revenons au début du Moyen-âge. Une première église mérovingienne entourée de son cimetière fut aussi construite vers le VIe siècle sous le vocable de Saint-Denis à l’emplacement du temple païen, remplacée par l’église abbatiale de Saint-Pierre au XIIe siècle (voir l’article détaillé plus loin).
Les moniales bénédictines firent construire au XVIIe siècle grâce aux revenus du pèlerinage du Sanctum Sanctorium une nouvelle abbaye, « l’abbaye d’en bas », quand celle du haut devint trop délabrée, avant d’être délogées par les révolutionnaires. Les pierres de l’abbaye servirent alors à consolider les maisons de la butte.
Montmartre garde aussi en mémoire le méridien de Paris. La mire du nord est une petite pyramide construite par Cassini fils à la place du poteau posé par l’abbé Jean Picard en 1675 pour permettre les travaux de triangulation destinés à le déterminer.
Au départ, le sommet de la pyramide était coiffé d’une fleur de lys, qui fut remplacée sous la Révolution par une boule puis en 1840 par un fer de lance. Le système de triangulation autour de Paris comprenait, outre la Mire du Nord, la tour de Montlhéry, le clocher de Brie-Comte-Robert, la tour de Montjoie et le clocher de Saint-Martin-du-Tertre.
Mémoire aussi de la plante sacrée… La vigne apparut à Montmartre du temps des gallo-romains, et il est même dit qu’un temple dédié à Bacchus se tenait là. La culture prit de l’ampleur du temps d’Adélaïde de Savoie, première abbesse de Saint-Pierre, qui en fit une source de revenus pour l’abbaye. En 1436 la récolte, assez conséquente, permit à Charles VI de payer la solde de l'armée levée contre les anglais. Puis l’abbaye s’appauvrit et dut vendre ses terrains à des vignerons. Apparurent le clos Berthaud, la Sauvageonne et la Goutte d’Or.
Le vin étant soumis à l’octroi pour entrer dans Paris, des tavernes furent bâties sur place pour la consommation directe. On planta des cépages de qualité médiocre et la vigne perdit sa réputation. Un dicton de l’époque dit « c’est du vin de Montmartre, qui en boit pinte en pisse quarte »… Elle faillit disparaître, sous la pression des promoteurs immobiliers, du phylloxéra et du mildiou. En 1929, ce fut Francisque Poulbot, illustrateur et artiste engagé, qui, avec l’aide d’amis artistes et des habitants du quartier, créa un square à l’emplacement du jardin de la propriété de Bruant, et planta quelques vignes. En 1933, le jardin s’enrichit de nombreux plants et la première récolte eut lieu en 1937.
Gérard de Nerval écrivit en 1850 :
"J'ai longtemps habité Montmartre… Il y a là… des plaines vertes coupées de précipices, où les sources filtrent dans les glaises, détachant peu à peu certains îlots de verdure où s'ébattent des chèvres qui broutent l'acanthe suspendue aux rochers... On rencontre même une vigne, la dernière du cru célèbre de Montmartre, qui luttait, du temps des Romains avec Argenteuil et Suresnes. Chaque année cet humble coteau perd une rangée de ses ceps rabougris qui tombe dans une carrière… Ce qui me séduisait dans ce petit espace abrité par les grands arbres du Château des Brouillards, c'était d'abord le reste de vignoble lié au souvenir de Saint Denis, qui au point de vue des philosophes était peut-être le second Bacchus...".
http://www.francebalade.com/paris/montmartre.htm#histoire
http://www.histoire-en-ligne.com/spip.php?article452
http://histoiremontmartre.fr/?p=105
http://www.hervedavid.fr/francais/montmartre/vieuxmontmartretextes.htm
L'église Saint-Pierre-de-Montmartre
C’est sur la butte sacrée de Montmartre qu’au début du christianisme un premier sanctuaire fut construit sur l’emplacement de l’ancien lieu de culte païen, dédié à Lug, puis à Mercure par l’envahisseur romain. Saint Denis prit la suite. C’est sur la colline qu’il fut, d’après la légende relatée par Hilduin, abbé de Saint-Denis au IXe siècle, décapité. Il affirma même que Denis fut le disciple de Clément, l’un des successeurs de Pierre, afin d’augmenter le prestige de son abbaye.
Denis est la forme latine du grec Dyonisios, dieu de la renaissance et de l’éternel recommencement, de la fécondité, de la végétation et surtout de la vigne, plante sacrée de nos ancêtres, boisson des dieux. Les pentes de Montmartre furent, dès l’époque gallo-romaine, plantées de vignes.
Il est même dit que Bacchus (le Dyonisios latin) possédait un temple à son sommet, entre Mercure et Mars. Ses fidèles brandissaient le thyrse (bâton terminé par une pomme de pin) et portaient du lierre (feuillage restant vert en hiver). Je dis ça, je dis rien, hein ?
Un céphalophore (porteur de sa tête coupée, en général posée devant son cœur) représente la domination du cœur sur le mental, une voie initiatique à suivre, symbole existant déjà chez les égyptiens puis chez les grecs. La tête coupée d’Orphée, fondateur des mystères d'Éleusis avec Dionysos, fut emportée par les eaux et devint oracle. On va dire que ça n’a rien à voir. Non, non.
Bref. Nos chrétiens des premiers siècles implantèrent donc une première église dédiée à Denis sur le mont. Elle était entourée d’une nécropole, dont quelques sarcophages mérovingiens datant du VIe siècle furent retrouvés. L’église fut ravagée par les Normands en 885 puis reconstruite en 944 à la suite d’un ouragan. Gauthier Payen et son épouse Hodierne, qui la tenaient de Bouchard IV de Montmorency, la cédèrent au prieuré Saint-Martin-des-Champs, dépendant de Cluny, vers 1096. C’est dans cet acte de cession que l’on voit apparaître la mention du Sanctum Martyrium, situé au bas de la butte.
En 1133 l’église fut cédée au roi Louis VI et à son épouse, Adélaïde de Savoie. Ils fondèrent à Montmartre en 1134 une abbaye royale en réparation d’un conflit les opposant au Saint-Siège, qu’ils confièrent aux moniales de Saint-Pierre-des-Dames de Reims. L’abbatiale fut construite à cette époque et prit le nom de Saint-Pierre. Elle fut consacrée en 1147 par le pape Eugène III, assisté de Bernard de Clairvaux et de Pierre le vénérable, abbé de Cluny. Beau patronage.
L’abbaye se développa et devint l’une des plus riches et des plus importantes du royaume. Les abbesses, issues des plus grandes familles, comme la Tour d’Auvergne, Rochechouart, La Rochefoulcauld ou Bellefond, favorisèrent l’implantation des vignes.
Un cloître fut construit au XIIIe siècle sur le flanc sud de l’église. Le pèlerinage de saint Denis prit de l’importance, mais la guerre de Cent Ans et la peste firent leurs ravages. L’abbatiale fut rénovée dès 1461 par l’abbesse Agnès Dujardin, des voûtes en croisée d’ogives remplaçant le plafond en bois.
En 1559, une partie de l’abbaye fut détruite par un incendie. En 1590, lors du siège de Paris, Henri IV logea à l’abbaye, où il est dit qu’il séduisit son abbesse de 17 printemps, Claude de Beauvilliers.
Elle le suivit à Senlis et lui présenta sa cousine germaine, Gabrielle d’Estrées. Dommage… Ce fut la sœur de Claude, Marie, qui reprit en main l’abbaye. C’est à ce moment, en 1611, que des ouvriers trouvèrent la crypte du Sanctum Martyrium. Toute la cour s’y précipita, Marie de Médicis en tête. L’engouement pour Denis repartit, et bientôt l’argent revint dans les caisses.
Marie de Beauvilliers en profita pour faire des travaux. Un prieuré fut construit près du Sanctum Martyrium, relié par un passage couvert long de 400 mètres. L’abbaye dite d’en haut, vétuste, fut peu à peu délaissée, la partie du bas fut développée, enrichie d’un cloître.
On utilisa les pierres du premier pour construire le second. Saint-Pierre devint église paroissiale. En 1697, un petit clocher et une sacristie lui furent ajoutés, puis la façade fut refaite en 1775.
Arriva la Révolution et son cortège d’horreurs. La dernière abbesse, Louise de Laval-Montmorency, âgée de 72 ans, paralysée, sourde et aveugle, fut décapitée par la guillotine, mais elle ne put prendre sa tête sous son bras pour aller la laver dans la source sacrée de Montmartre. L’histoire n’est finalement qu’un éternel recommencement…
L’abbaye, vendue comme bien national, fut détruite, l'église saccagée et transformée en temple de la Raison, le clocher abattu. Même la crypte du Sanctum Martyrium disparut.
En 1794, une tour fut édifiée sur le chœur pour recevoir le télégraphe de Chappe, qui servira à transmettre les nouvelles entre Paris et Lille jusqu’en 1844, date à laquelle il fut détruit par un incendie.
L’église, réduite à sa seule nef, menaça ruine. En 1880, les monuments historiques intervinrent et reconstruisirent le transept dans le style gothique.
Elle fut restaurée une première fois entre 1899 et 1905 par l'architecte Louis Sauvageot, élève de Millet et de Viollet-le-Duc, et rendue au culte en 1908. Une deuxième restauration eut lieu en 1988.
Description
L'église Saint-Pierre présente un plan simple : une nef à quatre travées avec bas-côtés, un transept non saillant et un chœur en hémicycle entouré de deux chapelles absidiales en cul de four.
La nef a conservé du XIIe siècle ses murs massifs. Peu de chapiteaux sont d’époque.
Il nous reste un personnage barbu énigmatique, monté sur un escabeau devant un bouc dont il tient la queue en l’air, dégageant son anus. La luxure soi-disant… Moi je pense plutôt que cet homme, portant la barbe de la sagesse et la corde des moines séparant le haut du bas, ne touchant déjà plus de ses pieds le tellurisme, regarde en arrière pour nous montrer peut-être la filiation du sanctuaire.
Le bouc, portant lui-même une belle barbichette, symbolise la force vitale et la fécondité. Animal lunaire, donc bien positionné au nord, il était sacrifié pendant les fêtes liées à Dyonisios. Notre moine barbu le force à déféquer, à se purger, pour pouvoir atteindre la lumière.
L’église étant à la fois paroissiale et conventuelle, les trois premières travées étaient réservées aux villageois, la quatrième et le chœur aux moniales. Les deux parties étaient séparées par une clôture, qui subsista jusqu’en 1906. On voit encore sa marque sur les piliers.
Le triforium est formé de baies rectangulaires, séparées par des colonnettes jumelées. Le bas-côté nord fut reconstruit en 1765, le sud en 1838.
Le transept a conservé du XIIe siècle ses soubassements. Les voûtes de la croisée datent de 1470.
Les absidioles, parties les plus anciennes de l’église, et datant probablement dans leur conception initiale de l’église du Xe siècle, furent reconstruites en 1900 par Sauvageot.
Le chœur, moins élevé que la nef, possède une première travée romane voûtée d’ogives.
L’arc doubleau qui sépare le chœur de l’abside repose sur deux colonnes en granit surmontées de chapiteaux de marbre blanc de type corinthien. Elles sont issues de la première église du VIe siècle, et proviennent probablement de l’antique temple de la butte, dont on a retrouvé les fondations au nord/est de l’église. Deux autres colonnes de ce type se trouvent au revers de la façade.
L’abside gothique pentagonale fut édifiée à la fin du XIIe siècle, remplaçant la première, romane et voûtée en cul de four.
http://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Paris/Paris-Saint-Pierre-de-Montmartre.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Pierre_de_Montmartre
http://www.tao-yin.com/arts_classiques_tao/montmartre.htm
http://www.evous.fr/L-ancienne-abbaye-Saint-Pierre-de-Montmartre,1172091.html
http://www.montmartre-secret.com/article-32228337.html
http://graecorthodoxa.hypotheses.org/1765
La basilique du Sacré-Cœur
Le Sacré-Cœur fut érigé à la fin du XIXe siècle, à la suite d’un vœu de pénitence. Déjà, ça coince. Mais bon. Admettons, et allons à la rencontre de Montmartre.
C’est en arrivant sur l’esplanade que mon regard fut attiré par la petite église située sur la gauche.
Peut-être est-ce dû à ma déception de ne rien ressentir de particulier devant la basilique, sauf cette joie fugace de pouvoir regarder Paris en position dominante.
Je remarquai quand même les deux statues équestres en bronze posées en 1927 de chaque côté de l’entrée, Jeanne d’Arc tenant son épée levée à l’est (la sainteté) et saint Louis son épée baissée à l’ouest (la justice).
Après avoir joué des coudes pour rentrer, je n’ai eu que le temps de voir les gardes officiels plantés devant les chaines empêchant le passage et l’énorme panneau interdisant de prendre des photos (hum...). Un bref regard sur le sanctuaire et je suis ressortie.
Je suis quand même allée renifler du côté de la crypte, qui, finalement, ne manque pas d’intérêt. Au moins peut-on apprécier le calme d’un lieu chargé d’histoire sans la foule des touristes. La personne au guichet (et oui, il faut payer) n’a pu me donner le nom de la petite église située à quelques mètres de là… J’appris par la suite qu’il s’agissait de Saint-Pierre.
La crypte occupe en sous-sol la totalité de la surface de l’église supérieure. Elle possède un déambulatoire, qui mène à la chapelle Saint-Pierre.
Cette chapelle, rappelant les cryptes romanes à piliers massifs, est située sous le chœur. Une certaine force se dégage de l’endroit.
De l’autre côté, la chapelle de la Piéta, contenant des reliques.
Entre les deux, le trésor, comprenant beaucoup d’ex-voto.
Je vous laisserai aller chercher par vous-même l’historique de cette basilique, d’autres l’ont fait mieux que je ne pourrai le faire, n’étant pas passionnée par le sujet…
Juste une petite remarque : le Sacré-Coeur, en forme de croix grecque ornée de quatre coupoles, fut réalisé par l'architecte Paul Abadie, qui prit modèle sur la cathédrale Saint-Front de Périgueux qu'il avait eu à restaurer. Franchement, je préfère la vraie.