Charlieu, l'abbaye
Le cloître
Adossé à l’abbatiale, il fut reconstruit dans les années 1460-1470. Il fut abimé au cours du XIXe siècle, et perdit alors la galerie nord et une parie de la galerie ouest.
Il reste le puits, toujours alimenté en eau.
La salle capitulaire
Sur le côté est du cloître s’ouvre la salle capitulaire.
Elle est délimitée par six arcatures romanes massives, peut-être une partie de galerie de l’ancien cloître, mais il se pourrait qu’elles soient le réemploi des colonnes jumelées du déambulatoire de l’église du Xe siècle.
Les chapiteaux sont, malgré leur apparente facture naïve, très parlants à celui qui sait lire.
Les aigles aux ailes déployées, messagers spirituels entre les dieux et les hommes, nous montrent le côté solaire, alors que des fleurs, proches du ciel, s’épanouissent au travers des feuillages.
Au centre de la salle du XVe siècle, voûtée en croisée d’ogives au début du XVIe siècle, un pilier massif porte un lutrin taillé dans l’une de ses pierres.
Côté nord, la représentation d’un poisson, peut-être un saumon. Chez les celtes, le saumon, homologue du sanglier, est l’animal de la science sacrée, symbole de la connaissance et de la sagesse. Il relie le monde lunaire invisible au monde solaire sensible. C’est lui qui remonte à la source.
La chapelle
De la salle capitulaire on accède à la chapelle de Notre-Dame-de-l’Assomption. Elle fut construite pour le prieur au XVe siècle sur les bases romanes de l’ancienne chapelle Saint-Martin, existant avant l’arrivée des bénédictins auxquels elle fut donnée en 875.
Une petite partie du dallage d’origine est conservée dressée contre l’un des murs.
L’hôtel du prieur
De la chapelle, on accède à la cour de l’hôtel du prieur. Il fut construit à la fin du XVe siècle sur des éléments plus anciens, une tour du Xe siècle étant incluse dans la nouvelle. Ce bâtiment, devenu propriété du conseil général en 1993, n’est pas encore visitable.
Le parloir
C’est toujours depuis le côté est du cloître que l’on arrive à l’ancien parloir. Il fut voûté au début du XVIe siècle et sert actuellement de musée lapidaire.
On y retrouve des chapiteaux romans de la prieurale du XIe siècle, des modillons, des linteaux.
Parmi ces vieilles pierres, le plus ancien témoin de l’abbaye : un bas-relief du Xe siècle représentant Daniel dans la fosse aux lions, peut-être un élément de la clôture du chœur de l’église.
Un autre bas-relief du début du XIIe siècle, provenant de la chaire du lecteur dans le réfectoire des moines, représente une Annonciation avec la Vierge et l’ange Gabriel.
Dans une niche, deux chapiteaux gothiques représentent deux personnes enlacés dans un joli mouvement et un personnage recroquevillé qui semble se boucher le nez.
Le cellier
Quelques marches descendent du parloir à une ancienne cave, le cellier, aménagée en musée d’art religieux en 1984. Sont rassemblées ici les statues données par des particuliers ou déposées par des paroisses.
Ces statues, en pierre ou en bois, la plupart du temps autrefois polychromes, datent du XVe siècle au début du XIXe siècle.
Une Vierge à l'enfant ,dite Vierge à l'oiseau, du XVe siècleet une Vierge au tombeau, du XVIe siècle
Vierge à l'enfant, du XIVe siècle, provenant de Saint-Paulien
Mais aussi une Vierge en majesté du XIIe siècle en calcaire polychrome provenant de Saint-Fortunat. Nous retrouverons cette image au fronton de l’église Saint-Philibert de Charlieu.