Saint-Julien-de-Jonzy
Situé sur l’ancien chemin reliant la Saône et la Loire, importante voie de circulation commerciale à une époque reculée, Saint-Julien-de-Cray devenu Saint-Julien-de-Jonzy fut un probable lieu de culte durant la période celte puis gallo-romaine. Vers l’an Mille, les ducs de Bourgogne annexèrent la baronnie jusqu’alors indépendante. Une première église est mentionnée pour la première fois dans une charte de l’abbaye de Cluny en 1106. Une deuxième église vit le jour en 1150, à la suite de donations de seigneurs locaux.
Construite de modeste dimension, le clocher et le tympan sont toutefois de toute beauté.
Il ne reste de cette époque que le clocher et son soubassement, ainsi que le portail ouest, qui fut déplacé lors de la reconstruction de la nef au XIXe siècle. La nef a la particularité de se trouver en position inversée par rapport à l’ancienne.
Le clocher, de base carrée, se retrouve ainsi en façade alors qu’il était situé à la croisée du transept. Le toit à quatre pans fut refait en même temps que la nef. L'étage inférieur est orné d'arcatures lombardes retombant sur de courts pilastres cannelés. L'étage du beffroi est largement ajouré, sur chaque face, par des baies géminées. Les archivoltes à double voussure retombent sur de fines colonnettes ornées de chapiteaux feuillus.
Le tympan du portail ouest représente le Christ en majesté, dans une mandorle soutenue par deux anges aux ailes déployées. Le linteau, taillé dans le même bloc de pierre, figure le repas de la Cène. Les têtes du Christ et des apôtres furent martelées au moment de la Révolution, sauf celle de Judas. La sculpture présente des analogies avec celle du grand tympan de Charlieu.
La travée placée sous le clocher est voûtée par une coupole octogonale sur trompes. L’espace est délimité par quatre arcades en cintre brisé retombant sur des colonnes engagées, munies de bases et de chapiteaux sculptés. L'éclairage est donné par deux étroites fenêtres profondément ébrasées, au nord et au sud.
L’un des chapiteaux présente une tête de taureau dont les cornes sont tenues par deux personnages. Peut-être la réminiscence d’un ancien culte dédié à Mithra ? Mais s’agit-il d’un taureau ou d’une vache ?
Il ne faut pas oublier qu’au moment de la construction de l’édifice, on était là dans la partie précédent le sanctuaire, c'est-à-dire le chœur, et du côté lunaire. Ce serait donc le symbole lunaire de la Terre-Mère, la grande nourrice, modèle par excellence du principe féminin, souveraine des quatre coins du ciel et maîtresse des points cardinaux, Hator dans l'ancienne Egypte.
mydas.ath.cx/bourgogneromane/edifices/stjulien.htm
http://www.saintjuliendejonzy.fr/origine-de-saint-julien.html