Brancion, l’église Saint-Pierre
Cette église édifiée par les sires de Brancion au XIIe siècle, dédiée à saint Pierre, est située sur le bord ouest du promontoire.
Mentionnée pour la première fois en 964 dans une charte du cartulaire de Cluny (ecclesiam de Branciduno), elle fut construite sur les fondations de bâtiments plus anciens, du VIe puis VIIIe et Xe siècles, tous à vocation funéraire. De nombreuses tombes, dont quelques-unes mérovingiennes, furent trouvées lors des fouilles. Le parvis est encore appelé de nos jours le « Paradis »…
La façade possède trois petites fenêtres en plein cintre et se termine par un pignon s'élevant au-dessus de la toiture massive à double rampant, en laves, qui couvre tout l'édifice. Le portail est surmonté d’un arc brisé en ressaut.
Le transept légèrement saillant se termine par une abside en hémicycle et deux absidioles.
Le clocher de plan carré, percé de 4 fenêtres en plein cintre, surmonte la croisée des transepts.
L’église est bâtie sur plan en croix latine, avec une nef à 5 travées et deux bas-côtés.
La nef est voûtée par un berceau brisé que soutiennent quatre arcs doubleaux simples.
Le mur de la cinquième travée du bas-côté sud, sans fenêtre, est percé d'une porte ancienne en cintre brisé.
Une ancienne cuve baptismale en pierre, cylindrique, sans moulures ni sculptures, fermée par un couvercle de bois, est placée sous la seconde arcade du côté nord.
La cinquième travée du bas-Coté nord abrite le gisant de Josserand III de Brancion, mort en 1250 pendant la VIIe croisade, à la bataille de Mansourah.
Les deux premiers piliers de la nef sont de plan rectangulaire, présentant du côté de la nef seulement la saillie de pilastres formant les pieds droits des grands arcs doubleaux, alors que les autres sont de plan cruciforme. Nous passons du tellurique au cosmique.
Une grande baie, amortie en cintre brisé, fait communiquer la nef avec le carré du transept voûté par une coupole octogonale sur trompes en cul-de-four. Au-dessus s'élève le clocher.
Le chœur, voûté en berceau brisé, précède l'abside en hémicycle voûtée en cul-de-four brisé. Trois fenêtres en plein cintre amènent un peu de lumière sur les peintures à la détrempe, exécutées à la fin du premier quart du XIVe siècle, où l’on distingue un Christ en majesté dans une mandorle quadrilobée, surmontant les apôtres.
Ce sont ces peintures, dont la thématique générale paraît axée sur la nativité, le Jugement Dernier et la Résurrection des Corps, qui représentent l’intérêt majeur de l’église selon certains. Certes elles sont précieuses et nécessiteraient une restauration rapide. Mais regardez bien le dallage d’époque, ce qui est déjà rare.
L’axe central n’est pas droit du tout. Et ce n’est pas la faute du maitre d’œuvre qui ne savait pas tracer une ligne droite comme j’ai pu l’entendre. Les dalles suivent tout naturellement le tracé du courant d’eau souterrain.
Et peut-être que saint Pierre y aura laissé une de ses clés…