Mozac, l’extérieur
Le plan basilical de l’église romane Saint-Pierre et Saint-Caprais de Mozac en croix latine avec 4 chapelles rayonnantes et déambulatoire, était identique à celui des églises majeures d’Auvergne de la même époque.
Ses dimensions égalaient celle d’Issoire. La présence de ces 4 chapelles indique qu’en dessous courent 4 rivières souterraines, artificielles ou naturelles, servant à relier l’autel aux informations énergétiques de l’eau. Le nombre de chapelles pose un problème : en effet, les églises dédiées à la vierge en possèdent un nombre pair. L’église aurait-elle en secret un rapport avec la Vierge ?
Ce qui semblerait confirmé par le linteau en bâtière de la porte du XIIe siècle, reliant le transept sud au cloitre avant d’être murée.
Ce linteau, dit de « l’Hommage », représente la Vierge en majesté, assise sur une cathèdre, tenant l’enfant sur ses genoux. Comme toutes les représentations des vierges noires auvergnates, ses mains sont démesurément longues. L’enfant bénit de sa main droite et tient un livre fermé de sa main gauche.
A la droite de la Vierge, saint Pierre et ses clés, saint Austremoine montrant de la main Hugues de Semur, neveu de saint Hugues de Cluny et abbé de Mozac, qui porte hommage. Il est le seul à se tenir penché, prosterné, sans regarder la Vierge. Entre eux, un personnage inconnu.
A gauche, saint Jean, deux évêques tenant la crosse et un troisième personnage. Pourquoi pas parmi les inconnus saint Caprais et saint Calmin, dont les reliques se trouvent dans l’église en même temps que celles de saint Austremoine ?
L’entrée se fait actuellement par un portail ouvert sur le côté nord, réaménagé au XIXe siècle quand l’église devint paroissiale. L’encadrement date de 1802. L’archivolte au-dessus, en arkose, appartenait au portail roman.
Y sont gravés ces vers : « En pénétrant dans cette église, portez votre regard vers les choses d’en haut… »
L’intérieur du porche et son portail restent roman. Le tympan présente un dessin d’une descente de croix, d’âge indéterminé.
Sur la gauche s’élève le clocher-porche, dont la base date du IXe siècle. Les pierres utilisées furent empruntées à un édifice gallo-romain. Le premier étage date du XIIe, quand cette tour faisait partie du système de fortification de l’abbaye.
Elle était crénelée et servait de porte d’entrée. Le deuxième étage date du XVe. Raymond de Marcenat fit enlever les créneaux et transforma la tour en clocher quand celui de la croisée des transepts fut détruit.
La façade nord en arkose et l’appareil alvéolé date du XIIe siècle. Les ajouts en pierre de Volvic sont du XVe.
En haut à gauche restent les traces d’un essai de reconstitution extérieure par l’architecte Ruprich-Robert au XIXe siècle des anciens niveaux d’élévation, qui nous montre la hauteur réelle de l’église du XIIe.
Le chevet roman à chapelles rayonnantes fut remplacé par un chevet gothique à trois pans, tenu par trois contreforts peu harmonieux.
Le côté sud, entièrement remanié au XVe siècle, donne sur l’ancien cloitre dont il ne reste plus que deux arcades gothiques, le reste ayant été détruit après la révolution. Les galeries couvertes ont été démolies et l’on ne distingue plus que quelques corbeaux où s’accrochaient les appentis.
D’autres portes donnent sur le cloitre, portant les écussons d’abbés de Mozac, Duprat et Marcenat.
La porte ouverte sur la première travée, du XVIe siècle, possède un arc en accolade.
L’angle sud-est est ouvert par deux arcades sur l’ancienne salle capitulaire, devenue réfectoire puis débarras.
http://195.220.134.232/numerisation/tires-a-part-www-nb/0000005380084.pdf
http://www.archipicture.free.fr/france/auvergne/puy_dome/mozac.html
« Mozac, l’abbaye royale et l’église des bénédictins » de l’abbé J.Bonnet