Mozac, la crypte
La crypte carolingienne de l’église abbatiale date du début du Xe siècle, ce qui en fait l’une des plus anciennes de l’Auvergne avec celle de la cathédrale de Clermont-Ferrand qui date de 946.
Elles possèdent d’ailleurs toutes deux à peu près le même plan : une pièce centrale, divisée en trois petites nefs ou niches, entourée d'un mur plein très épais. A cette époque, la vocation d’une crypte est de conserver les reliques des martyrs et des saints, d’où le nom premier de martyrium.
C’est dans la nef centrale que se trouve le puits, prise de terre naturelle. Il harmonisait le lieu en déversant le trop plein des forces cosmiques et telluriques en préservant l’équilibre. Profond de 2 mètres, il a une circonférence de 60 cm.
Les murs nord et sud, contenant des remplois gallo-romains, atteignent 2,40 m d’épaisseur.
Les voûtes sont soutenues par des colonnes à chapiteaux feuillus, certainement remplacés au XIe siècle.
Au XIIe siècle, à l’époque de la reconstruction de l’église romane, un déambulatoire agrémenté de 4 chapelles rayonnantes se rajouta.
La crypte fut utilisée jusqu’au XVe siècle, puis fut comblée après le tremblement de terre qui détruisit le chœur roman, et sa reconstruction en gothique par Raymond de Marcenat.
Elle fut partiellement dégagée en 1616, afin d’aménager un caveau funéraire, par un religieux bénédictin originaire de Riom, Dom Richeroy. Oubliée, elle fut redécouverte en 1849 par l’architecte Aymon Mallay, qui, travaillant pour Violet-le-Duc, la déblaya et la restaura.
C’est lors de ces travaux que les deux chapiteaux de l’ancien chœur roman exposés dans la nef seront retrouvés. Les restes du déambulatoire et des 4 chapelles rayonnantes furent retrouvés lors de fouilles faites en 1966.