La roche des fées de Meaux-la-Montagne
Voici un lieu qui aura marqué mon enfance. Originaire de Grandris où mes grands-parents habitaient une petite maison sur la place de la mairie, j'ai passé beaucoup de temps à courir dans les bois, à ramasser des cageots entiers de roses des prés et de chanterelles,
à me tacher les doigts avec des mûres et autres myrtilles, à remplir la gandole de gros escargots de Bourgogne, à pêcher des écrevisses et à attraper des grenouilles dans l'Azergues,
à tailler des branches de noisetier pour en sortir des flèches d'indien que je lestais de fil de fer, à faire exprès de passer en vélo le plus vite possible dans les flaques bordant la route qui menait au calvaire.
Hélas, cette époque est bel et bien révolue.
J'ai quand même retrouvé la roche des fées. Cet endroit était empli de mystère. Après avoir bu un canon chez monsieur Salut, propriétaire du café de Meaux (dont l'éthymologie se rapporterait à la tribu celte des Meldes), nous y entrions respectueusement, avant de grimper partout sur les rochers, passé le moment de recueillement.
Une légende raconte que Meaux fut autrefois protégé par les fées, qui se retrouvaient au point culminant dominant le hameau, à 860 m de hauteur. Est-ce que la Madone les a remplacées ?
Je ne pense pas. Elles ont bien là, prêtes à murmurer aux oreilles des enfants, ou de ceux qui ont su garder en eux cette part d'enfance qui nous fait tellement défaut arrivés à l'âge adulte. Maman me racontait que les fées avaient laissé sur la pierre la trace de leurs pieds... Je la crois encore.
Et les bois alentours, dont les jeunes pousses de sapin sont destinées à orner nos maisons en période de Noël, participent à la magie de Meaux.
Cette photo ne fut pas prise consciemment, j'ai appuyé par mégarde sur le bouton. Finalement, je trouve que cela ferait une belle peinture contemporaine...
A bientôt donc petites fées, que tous les humains puissent un jour vous remercier pour tant de beauté.