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7 novembre 2011

La vierge noire d’Orcival



Orcival_Notre_Dame_1a

 

La statue, datant approximativement de 1170, est faite de bois de noyer recouvert dès l’origine de minces feuilles d’argent et de vermeil. Elle mesure 75 cm de haut. C’est l’une des rares statues romanes à posséder encore ce revêtement. Il fut refait par la ville de Clermont en 1631 à la suite d’un vœu. La dernière restauration date de 1960, date à laquelle elle a retrouvé la couleur d’origine de son visage. La main droite est du XVIIIe siècle, la gauche est encore plus tardive.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Orcival_Notre_Dame_10Des trous de fixation furent percés dans les têtes en 1894 pour poser des couronnes. La restauration permit de découvrir une logette dans le dos de la statue, rendue inaccessible par le placage de métal d'origine : la toute première intention a pu être d'en faire un reliquaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

Orcival_Notre_Dame_9Elle est aussi connue sous l’appellation de Notre-Dame des Fers, comme en témoignent les chaines des captifs libérés, posées en ex-voto sur le mur du transept sud de l’église.

Orcival_Notre_Dame_6

 

 

 

 

 

 

 


Orcival_Notre_Dame_3Notre-Dame fit d’autres miracles, comme ramener à la vie des enfants mort-nés, ce qui incombait auparavant à la source miraculeuse. Elle s’occupe aussi de la fécondité et de la grossesse, de la conception à la naissance. En cas d’accouchement difficile, les auvergnates priaient en ces termes : « Moun Diu, bouna Vierza d’Ourcivau, fasta bada la pourto que moun houme a tant baiza pa bada », je vous laisse le soin de la traduction… Et ne vous moquez pas, je suis auvergnate d’origine.

 

 

 

 

 

 

Orcival_Notre_Dame_11La vierge d’Orcival se trouvait dans la crypte jusqu’à une époque assez récente, en 1885, à l’emplacement du Saint-Sacrement, dans la niche centrale. C’est là que les pèlerins venaient la vénérer. Elle fut remontée dans le chœur et posée à un endroit où, le 15 août (fête de l'Assomption) à midi heure solaire, les rayons du soleil pénétrant dans l’église l’illuminent, seul moment de l’année où elle est entièrement éclairée. Mais elle ne retourne plus, comme la tradition le voudrait, dans les ténèbres de sa grotte, les mois d’hiver, quand, le signe de la Vierge se finissant, les énergies passent à saint Michel.

 

 

 

 

 

Orcival__tombeau_de_la_vierge_1Plusieurs légendes se rapportent à la statue. Une première raconte qu’elle fut faite de la main de saint Luc. Une autre qu’elle fut trouvée dans l’ancienne chapelle, l’église primitive qui se trouvait plus haut sur la colline, près d’une source sacrée, à l’endroit que l’on nomme le Tombeau de la Vierge. C’est de là que le maitre d’œuvre, voulant bâtir une nouvelle église, lança son marteau afin qu’il lui indique la meilleure place. Il atterrit là où se trouve le sanctuaire actuel.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Orcival_sucellos_1Le marteau du maitre d’œuvre… Serait-ce celui de Sucellos, qui représente dans le monde celtique la puissance créatrice et ordonnatrice d’un lieu ?  Celui que l’on retrouve sur le pilier roman du chœur de l’église de Rozier-Côtes-d'Aurec

 

 

 

 

 

 

 

 

Orcival_Sucellos_2aSucellos, le dieu gaulois au maillet et au chaudron, protecteur de la fécondité (sa parèdre, Nantosuelta, est la déesse de la nature, de  la terre, du feu, de la fertilité, une vraie vierge noire en fait) qui fait jaillir les sources en frappant le sol de son maillet.

 

 

 

 

 

 

Orcival_DagdaIl est assimilé au Dagda celte, le dieu-druide par excellence (et par conséquent le dieu des druides) qui a en charge le sacré, la science, les contrats. Il règne sur le temps, l'éternité et sur les éléments, ainsi que sur le Sidh (l'Autre Monde celtique). C’est le dieu de la transfiguration (son maillet tue d'un côté, et ressuscite de l'autre) qui marque le passage de la vie purement terrestre à la vie spirituelle. Sucellos se retrouve à Dijon, ou à Gannat par exemple.

 

 

 

 

 

Orcival_Thor_Johannes_Gehrts_1Ou bien ce marteau est-il à rapprocher de Mjöllnir, le marteau de Thor, le dieu de la foudre et du tonnerre, symbole de la protection de l'univers face aux forces du chaos ? Ou est-il simplement la représentation de l’outil des maçons qui ne tarderont pas à devenir francs ? D’autres légendes similaires me reviennent à l’esprit, comme celle de la fontaine de Colombier.

 

 

 

 

 

 

 

Orcival__tombeau_de_la_vierge_3Le marteau partit donc du Tombeau de la Vierge, situé sur un petit promontoire où, en 1872, un édicule contenant une copie en pierre de la statue de la vierge noire fut construit. Juste à côté, une grande croix blanche fut érigée en 1945 par des prisonniers venus à Orcival remercier pour leur libération.

 

 

 

 

 

 

 

Orcival__tombeau_de_la_vierge_4Le chemin du pèlerinage actuel de l’Ascension se termine ici. La procession se déroule la nuit, conduite par l’évêque de Clermont.

 

 

 

 

 

 

Orcival_procession_2aLa statue de la Vierge et l’enfant, revêtus de leurs manteaux d’apparat et de leurs couronnes de pierreries, est mise sous un dais et portée par des hommes pieds-nus de la nouvelle église à l’ancienne, suivant un chemin de croix qui ne date que de 1917.

 

 

 

 

 

 

 

Orcival_plan_6Au siècle dernier, la procession se divisait : un groupe partait vers ce promontoire, le second vers la chapelle de la Fontaine de Notre-Dame située sur le versant opposé. C’est ce que l’on appelle le retour aux sources ?

 

 

 

 

 

 

 

Orcival_chapelle_2aCette chapelle, celle de la colline d’en face, contient elle aussi une source miraculeuse. Depuis que celle de la basilique ne coule plus, elle a pris la relève.

Orcival_chapelle_1a

 

 

 

 

 

 

 

 

Orcival_chapelle_3aLes eaux de la source sont reçues dans un bassin au rez-de-chaussée, alors qu’une vierge en majesté trône sur l’autel situé à l’étage.

Orcival_chapelle_8

 

 

 

 

 

Orcival_chapelle_5L’eau coule à l’extérieur, par un tuyau où l’on peut la récupérer sans avoir à entrer dans le sanctuaire.

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7 novembre 2011

Orcival, historique

 

Orcival_23Orcival, dans la vallée étroite du Sioulet, fut de tout temps un lieu sacré, reconnu de quelques ancêtres des Arvernes. Ils érigèrent là des pierres de fécondité à côté d’une source guérisseuse, placées sous la protection de la grande Déesse-Mère. Le pèlerinage trouve sans doute là son origine. Etymologiquement, Orcival proviendrait d’Ourche Val, la vallée de la source, ourche voulant dire source en auvergnat.

 

 

 

 

Orcival__tombeau_de_la_vierge_1Puis vint le christianisme. Selon une chronique provençale du XIIIe siècle, une relique de la Vierge aurait été apportée à Orcival en 378. Il est fait mention d’autres reliques en 878 provenant de Pont-l’Abbé. C’est sans doute pour les abriter qu’une première église fut construite sur la colline, au-dessus du village actuel, là où se trouve maintenant le lieu appelé le « Tombeau de la Vierge » et où se trouvait la source sacrée.  

 

 

 

 

 

 

 

orcival_plan01aCette église fut détruite par les Normands à la fin du IXe siècle. C’est à ce moment qu’intervient la légende du maitre d’œuvre et de son lancer de marteau, que l’on a vu plus haut. En raison de l’importance du pèlerinage, une nouvelle église fut construite sur les terres des comtes d’Auvergne, avec l’appui de l’évêque de Clermont.

 

 

 

 

 

 

 

Orcival_20L'existence du village et de cette nouvelle église n'est attestée que depuis 1166, avec la mention de la donation de l’église faite par le comte d'Auvergne, Guillaume VII, au monastère de la Chaise-Dieu. C’est vers 1170 que la Vierge en majesté fut réalisée. Le clocher, quand à lui, date vraisemblablement, d'après son style, de la fin du XIIe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

Orcival_63Un chapitre de chanoines fut créé en 1243, qui compta jusqu’à 25 moines. Orcival se développa, accueillant les pèlerins et les revenus que cela impliquait. En 1333, Orcival fut rattaché au prieuré Saint-Robert de Montferrand.

 

 

 

 

 

Orcival_54En 1478, un tremblement de terre endommagea le clocher et au XVIe siècle, à la suite d’un incendie, la toiture en tuiles fut remplacée par des lauzes. Le pèlerinage marial connut un grand essor au XVIIe siècle. Le chapitre disparut à la Révolution, mais le pèlerinage reprit de plus belle au XIXe siècle. En 1840, l'église fut classée Monument Historique, et en 1894, elle fut élevée au rang de basilique par le pape Léon XIII.  

 

 

 

 

 

 

 

Orcival_11L’église d’Orcival est demeurée à peu près intacte depuis sa construction au XIIe siècle, sans subir d’altération. Elle constitue donc un témoignage important de l'architecture romane d’Auvergne. Elle compte parmi les cinq églises majeures d'Auvergne, aux côtés de Saint-Nectaire, Notre-Dame-du-Port de Clermont, Saint-Austremoine d’Issoire et Saint-Saturnin.

4 novembre 2011

L'église Saint-Blaise de Montaigut-le-Blanc



Montaigut_le_Blanc_10L’endroit fut habité depuis fort longtemps, en témoigne le menhir de Gourdon, situé sur la commune. Le village de Montaigut-le-Blanc s’est perché sur un éperon granitique dominant la vallée de la Couze Chambon. Le nom provient de Mons Acutus, le mont pointu. Dès le XIe siècle, un château fut construit à son sommet.

 

 

 

 

Montaigut_le_Blanc_32Le village donna son nom à une illustre famille d'Auvergne dont sont issus de nombreux personnages historiques, comme Guérin de Montaigut (1180 - 1230) grand maréchal de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, Pierre de Montaigut (1175 - 1233) grand maître de l'ordre du Temple, Astorg, archevêque de Nicorée à Chypre (1217), Odon de Montaigut, né vers 1270, grand prieur d'Auvergne de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, et Bernard de Montaigut (1219- 1245) évêque du Puy.

 

 

 

 

 

 

Montaigut_le_Blanc_16Le château possédait une chapelle près du donjon, mais une église priorale, dédiée à saint Blaise, fut construite hors les murs, dépendant de l’abbaye de Sauxillanges. C’est pourquoi au nom du village fut rajouté le Blanc, couleur des habits des moines.

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Montaigut_le_Blanc_30Le village et le prieuré se développèrent autour de la vigne à la fin du XIe siècle, et en 1450, le dessin de Guillaume Revel figurant dans son « armorial d'Auvergne Bourbonois et Forestz » montre une enceinte autour du bourg et l’église en contrebas. Le prieuré, au XVe siècle, ne comptait plus que deux moines.

 

 

Montaigut_le_Blanc_14L’église Saint-Blaise fut donc construite au XIe siècle. Simon de Beaulieu, Archevêque de Bourges, y consacra 2 autels en 1286. De cette première église romane ne nous sont parvenus que l'entrée du chœur, la nef latérale gauche et quelques chapiteaux : la bâtisse ne cessa d'être remaniée.

 

 

 

 

 

Montaigut_le_Blanc_15En 1450, d'après le dessin de Revel, elle possédait des contreforts et un clocher polygonal tandis que le chœur voûté d'ogives était en construction. Une enceinte basse, doublée en contrebas d'un mur moins élevé, protégeait l'église en retrait du château.

 

 

 

 

 

Montaigut_le_Blanc_19Dans le mur crénelé à droite de l'église était percée une deuxième entrée de la cité, une porte gothique que l’on peut toujours voir.
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Montaigut_le_Blanc_12L'entrée de l'église se faisait alors par le côté, une petite chapelle était accolée au bâtiment à droite de l'entrée actuelle. La maison à l'entrée de la place servait de presbytère. Un incendie ravagea l'église en 1840. Après le sinistre, la nef fut reconstruite, un clocher neuf fut installé, et le cimetière, transformé en place, fut transféré.
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Montaigut_le_Blanc_26A l’extérieur, les chapiteaux nous montrent une sirène bifide, indiquant la présence de deux cours d’eau souterrains.

 

 

 

 

 

 

Montaigut_le_Blanc_27Deux griffons buvant dans la mêle coupe, le Graal, le vase contenant la boisson des dieux, ce que les dieux offrent aux hommes. La coupe, où les principes se rejoignent, peut représenter la destinée humaine. Le griffon, animal à corps de lion et tête d’aigle, solaire par excellence, représente l’union des énergies solaires terrestres et célestes, la matière et l’esprit, le haut et le bas, l’air et la terre, le tellurique et le cosmique. Il était, au moyen-âge, considéré au même titre que le dragon, gardien des trésors. Et notamment de l’émeraude tombée du front de Lucifer, dans laquelle fut taillé le Graal.

 

Montaigut_le_Blanc_24Nous avons ensuite un chapiteau feuillu et un autre très particulier, où l’on voit deux oiseaux (des oies ?) entrer par la bouche d’un homme, leurs têtes ressortant par ses oreilles. Qu’a voulu dire l’imagier ? L’oie est liée au passage, à la transformation, à un nouveau temps de conscience. Elles sont messagères des dieux et guides dans l’autre monde.

 

 

 

 

Montaigut_le_Blanc_21Certains modillons de la nef à enroulement et petites têtes ont été conservés.
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Montaigut_le_Blanc_31L’église était fermée, elle n’ouvre que très rarement. A l’intérieur, un chapiteau reprenant le thème des griffons et une cuve baptismale à décor d'arcatures du XIIIe siècle en pierre de Volvic.

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Montaigut_le_Blanc_25http://www.roelly.org/~fleur/dgw63/montaigut.htm
http://montaigut.leblanc.pagesperso-orange.fr/index.htm

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