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5 octobre 2011

Mailhat, l’extérieur



Mailhat_3De loin nous apercevons le clocher carré, construit au XIIIe siècle. A l’époque, il abritait sept cloches, il n’en reste que deux. L’église du XIIe siècle, au chevet polygonal, est construite en arkose blonde à gros grains, pierre extraite de carrières locales.


 

 

 

 

Mailhat_9Le chevet, qui fut surélevé et fortifié, possède cinq pans coupés. Sur chaque pan se détache en creux un arc en plein cintre reposant sur des colonnes encastrées dans les angles, dont certaines sont en spire.

 

 

 

 

 

Mailhat_8La lecture symbolique nous montre que dans le décor les besants se transforment en bourgeons, puis en fleurs, en progression. Deux aigles tournent leur tête en direction du soleil levant.
Mailhat_13

 

 

 

 

 

Mailhat_6Sous la corniche, certains modillons présentent un caractère que nous qualifierions de trivial si nous n’avions pas compris le langage des imagiers…

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Mailhat_27Ces modillons sont sensés repousser à l’extérieur du sanctuaire tout ce qui ne doit pas y entrer.
 Mailhat_28

 

 

 

 

 

 

 

 

Mailhat_12La façade occidentale présente deux contreforts. Le portail ouest, enfoncé au cours des ans par la surélévation du sol, possède une seule archivolte reçue sur deux colonnes. On devine devant le portail l’ancien tunnel reliant l’église au château, qui s’effondra, entrainant une partie des dallages de l’église.



 

 

 

 

 

 

Mailhat_10Le portail sud est composé d’une quadruple rangée de voussures en plein cintre retombant sur des colonnes à chapiteaux. Les colonnes intérieures, en marbre, sont des remplois de l’époque gallo-romaine.


 

 

 

 

 

 

 

Mailhat_11Les vantaux en bois sculpté, avec des pentures en fer forgé datent du XIVe siècle.



 

 

 

 

 

 

 

Mailhat_15Les sculptures du portail sont étonnantes. Chaque fois je m’amuse à lire les explications symboliques données par les « spécialistes », qui voient là la représentation de l’avarice, de la luxure, de la gourmandise, de tous les vices et de leurs punitions.

 

 

 

 

 

 

 

 

DSC09547Ils oublient que le roman est un style absolument optimiste, que les imagiers parlaient le langage des oiseaux, qu’ils pratiquaient l’art du grimoire et la science du rébus. Comme pour les hiéroglyphes, il y a bien sur trois niveaux de lecture.

 

 

 

 




 

Mailhat_18Prenons comme exemple le côté gauche du portail. Les spécialistes nous dirons que l’on y voit une bête fleur, une femme nue allaitant des serpents (le mal) représentant de la luxure, surmontée par un poisson, symbole du Christ, puis par un moine tenant une bourse sur sa poitrine, évoquant l'avarice. Ouh, c’est pas bien. Bon. On y va ?

 

 

 

 

 

 

 

Mailhat_17Sur le côté gauche, lunaire, féminin, la fleur/esprit commence à s’ouvrir. La déesse-mère, la nourricière, maitrisant les énergies telluriques, les serpents entrecroisés (qui peuvent faire penser au caducée) nous amène au saumon, symbole de la connaissance et de la sagesse. Rappelons-nous que le saumon celte relie le monde lunaire invisible au monde solaire sensible, que le saumon remonte à la source, rappelons-nous l’histoire d’Olwen. Cette connaissance nous amène au moine-soldat (on remarque sa côte de maille sous sa robe de bure, peut-être le donateur, le seigneur de Bansiac parti aux croisades) qui tient le Graal dans ses mains. Pas pareil, non ?


 

 

 

 

 

Mailhat_14Idem pour le chapiteau, qui nous montre non pas une punition par la corde, mais le symbole de l’ordre bénédictin, où les moines, rassemblés sous la même règle, avancent ensemble.


 

 

 

 

 

 

 

Mailhat_21A droite, côté solaire, remarquez les fleurs qui s’épanouissent en montant, promesse du renouveau et de la transformation.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mailhat_16Le soi-disant orant en fait nous repousse si nous ne sommes pas prêts à recevoir ce que l’église peut nous amener. En haut, le moine à la bouche ouverte (le verbe) ouvre bien les yeux, il est voyant.


 

 

 

 

 

 

 

Mailhat_20Le chapiteau nous montre non pas une punition de la gourmandise avec cet homme en train de se vider les intestins, mais la représentation symbolique de l’acte de se débarrasser de notre matière fécale, lourde, de nos pulsions, qui nous maintiennent dans la matière et nous empêchent de monter vers le cosmique. Au-dessus, un loup avec des feuillages sortant de sa gueule. C’est le loup vert, l’ouvert en langage des oiseaux, qui marque le début du chemin spirituel.

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Commentaires
L
Merci pour toutes ses explications palpitantes et ses recherches documentées ! votre site est vraiment très bien fait . <br /> <br /> <br /> <br /> je vous soumet quelques idées de petites églises discrètes pour vos prochaines recherches qui méritent un petit détour: Auzat sur allier (en particulier ses statues ... + architecture extérieure, et à l'époque peinture au plafond), Jumeaux (vitraux dont 1 tête sans visage...) , Lamontgie (la chaire, les statues) , Beaulieu (retable) , La chapelle des mineurs de La Combelle (son histoire)....<br /> <br /> <br /> <br /> Lucile
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A
Encore, Encore , Encore, Madame DULAC, de ces lectures de chapiteaux ou autres traces laissées par les Imagiers!<br /> <br /> Aor
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