Chartres, les cryptes
Il faut savoir que l’énergie de la Terre s’accumule dans les grottes souterraines. C’est pourquoi les grottes, comme les cryptes, jouant le rôle de caisses de résonnance magnétique, furent utilisées par les initiés qui transmutaient les forces de la nature.
La crypte dolménique
Monseigneur Pie, évêque de Poitiers et ancien vicaire de Chartres (1840), disait : « L’important à Chartres n’est pas ce qui est au-dessus, mais ce qu’il y a au-dessous ».
A l’origine du sanctuaire, l’enceinte sacrée primitive pré-celtique et la grotte. Il serait étonnant que nos ancêtres ne se soient pas servi de la puissance tellurique du lieu pour y implanter le premier « appareil » (voir la citation de Robert Graffin), donc ce que nous appelons un mégalithe. Nulle preuve tangible de son existence, si ce n’est plusieurs témoignages consignés dans des archives difficiles à consulter, ou issus d’auteurs plus ou moins « allumés », comme Pierre de la Crau.
Maurice Erwin Guignard lui, dans la revue Atlantis en 1982, parle d’une ancienne crypte située dans les fondations de la cathédrale. Il raconte qu’il a pu y pénétrer en 1957, partant des sous-sols de l'ancien immeuble des Contributions Directes, et qu’il a vu 12 menhirs correspondant à un calendrier mégalithique solaire, formant une courbe elliptique de faible excentricité. Un de ses soi-disant ancêtres, l'architecte Jon Guygnard, put pénétrer lui aussi dans l'ancienne crypte où se trouvaient les menhirs. « Des runes corniques étaient gravées sur les faces tournées vers le centre de la crypte, accompagnées de figures géométriques ciselées avec finesse. »
Quoi qu’il en soit, il se pourrait qu’il y ait correspondance entre la grotte de la Vierge de la légende et un dolmen, représentant l’athanor, le lieu où toutes les transformations sont possibles. La grotte, ou la crypte, est un amplificateur des énergies du lieu. Et à Chartres, les énergies sont puissantes…
J’ai vu moi-même en rêve un tunnel en pente douce partant du parvis de la cathédrale, bordé sur sa droite d’un lac souterrain, arrivant dans un espace très bas de plafond, où se trouvait une table dolménique entourée de menhirs disposés en arc de cercle. De cet endroit, d’une étonnante puissance énergétique, partaient des « tubes » reliant différents points géographiques et temporels. L’un d’eux menait sur le plateau de Guizeh, un autre dans la Crète Minoenne, un autre sur Sirius. Ce n’était qu’un rêve.
Ah ? Comment ça justement ? Non, vraiment, je ne vois pas du tout ce que vous voulez dire. Bref. Comme sa sœur Vellave, la cathédrale du Puy, Chartes a probablement eu son dolmen. Comme au Puy, autre sanctuaire marial, il devait être placé près de l’eau sacrée, le puits des Saints-Forts.
Les fouilles entreprises par René Merlet ont permis de reconnaitre la place occupée jadis dans la crypte de Chartres par le sanctuaire de Notre-Dame-Sous-Terre, désigné depuis le XVI ème siècle sous le nom de grotte druidique. Ce sanctuaire, si l'on s'en rapporte au témoignage des écrivains du XVII ème siècle, devait former dans le mur latéral de la crypte un renfoncement, une sorte de niche où l'on accédait par un escalier de quelques marches. C'est sous la voussure de cette grotte, d'après les anciennes gravures et les descriptions de témoins oculaires, que se trouvaient le puits et la statue de la Vierge. Quand on détruisit le puits des Saints-Forts vers1650, on maçonna en même temps la grotte que d'anciennes gravures gardent en souvenir.
Les cryptes chrétiennes
L’église basse, que l’on appelle actuellement la crypte, construite sur les vestiges des constructions antérieures. De forme semi-circulaire, elle se compose de deux galeries parallèles reliées par un déambulatoire, l’espace central, remblayé, est encore inexploré. Elle est en fait composée de deux cryptes concentriques :
La première, la crypte ou caveau de Saint-Lubin, date du IX ème siècle. C’est une partie de l’église carolingienne de Gislebertus, dans laquelle se trouve une partie d’un ancien mur gallo-romain, peut-être les restes de la muraille d’enceinte du sanctuaire primitif. Elle est située sous le chœur de la cathédrale actuelle, juste sous le maitre-autel. C’est ici que le trésor de la cathédrale fut mis à l’abri en période de troubles, et lors de l’incendie de 1194. Ce n’est qu’en 1857, date de réaffectation de la crypte au culte, que ce lieu prit le nom de Saint-Lubin.
Adossé au mur antique, une colonne s’élance. Faite de matériaux de récupération d’anciens bâtiments, probablement de l’ancien temple gallo-romain, elle est posée sur une dalle calcaire, mise à jour lors des fouilles de René Merlet.
Le sol était préparé pour recevoir un dallage, qui fut certainement récupéré lors de la construction de l’église carolingienne. Face à cette colonne, on se sent tout petit. L’ambiance est au recueillement, voir plus… Le pilier vibre de toute son énergie. La crypte Saint-Lubin représente à mes yeux l’endroit le plus spécial de Chartres, avec le labyrinthe et la vierge du pilier.
La deuxième, appelée crypte Saint-Fulbert, date du XI ème siècle. Elle enveloppe Saint- Lubin, fait le tour de la cathédrale. La visite, qui ne se fait qu’avec un guide, commence par la chapelle Saint-Martin, qui servait de soubassement au croisillon sud de la cathédrale romane. Y sont conservées 6 statues-colonnes originales du portail Royal, datant du XII ème siècle, retirées entre 1971 et 1975 à cause de leur état de dégradation et remplacées par des copies. Nous avons l’original de l’ange au cadran solaire.
La chapelle Saint-Clément, simple renforcement de consolidation de la construction, a conservé sa décoration peinte du XII ème siècle. Sont représentés, de droite à gauche, le pape saint Clément, saint Nicolas évêque de Myre, saint Jacques le Majeur (reconnaissable aux coquilles sur son manteau) et saint Pierre. Puis saint Martin, suivi par un roi "Karolus", peut-être Charles Martel, agenouillé, qui assiste à une messe célébrée par saint Gilles. Au-dessus, garnissant le haut de l’arc en plein cintre, une représentation stylisée de la cathédrale de Fulbert.
Dans la galerie, une stèle funéraire gallo-romaine.
Côté nord se trouve le puits des Saints-Forts, puis la chapelle de Notre-Dame-de-sous-Terre. Ce n’est qu’en 1975 que l’on rétablit l’architecture de cette partie de la crypte dans son état primitif, en supprimant le cloisonnement de la galerie et en le remplaçant par une grille de bois.
Le plafond amenant à la chapelle est peint d’étoiles, et la main de Dieu sortant de nuées fait un signe de bénédiction, comme au portail Royal de la cathédrale au-dessus de la tête de la Vierge.
Derrière la grille se trouve la statue de la vierge noire, reproduction récente posée devant une tapisserie tissée aux Gobelins en 1975 qui peut laisser rêveur. Personnellement elle me fait vomir, mais des goûts et des couleurs…
Dans une niche du mur, un fragment du voile de la Vierge. Cette partie de la crypte est le centre du plus ancien sanctuaire de Chartres.
Je vous propose une visite de la partie de la crypte non ouverte au public, un reportage fait par la web télé de Chartres :
http://www.youtube.com/watch?v=cavscxuDNOE&feature=player_embedded
http://www.youtube.com/watch?v=lV9aLUpFsNY
http://www.youtube.com/watch?v=y2tZUVynIpM&NR=1
http://www.youtube.com/watch?v=UQ14maqbFXM
Le guide, malgré quelques phrases assassines qui m’ont plutôt fait marrer qu’autre chose, nous présente la partie des fouilles faites par René Merlet, avec la découverte d’escaliers remontant dans l’ancien chœur de la cathédrale carolingienne. Bien sur, il ne faut pas tenir compte des « calculs complètement alambiqués, dont souvent d’ailleurs pour certains malheureusement de gens issus du milieu ésotérique… ». Alambiqués ? Je prends. Cela nous ramène à notre athanor. Cette partie, je n’ai pas osé aller la découvrir, quand nous nous sommes fait enfermer intentionnellement dans la crypte entre deux visites afin de pouvoir profiter du lieu tranquillement. Je ne devais pas être prête à ce moment là.