Saint-Denis, l'extérieur
Saint-Denis, la façade occidentale
Elle date de l’époque de Suger, première moitié du XIIème siècle. L’aspect massif de l’édifice est renforcé par l’absence de la tour nord. Derrière, on distingue le pignon de la nef, orné lui aussi d'une rose.
L’influence romane se fait encore sentir, mais la rosace est quand à elle résolument gothique. Elle fut la première rose de l’histoire des cathédrales.
Les deux portails latéraux sont surmontés de deux niveaux de baies à trois arcades. Le portail central est, quant à lui, surmonté d'une baie à trois arcs et d'une rose.
Le portail central
Restauré au XIX ème siècle, il inaugure un thème important, le Jugement dernier.
Au tympan, le Christ en majesté, les bras écartés tenant deux phylactères, domine le linteau, sur lequel est représentée la résurrection des morts.
Chose étonnante, seul le bas de son corps est contenu dans la mandorle, le haut étant représenté devant une croix. Il est entouré des apôtres, des anges et de la vierge. A ses pieds, la représentation, refaite, de Suger priant. Suger fit graver ces deux vers sur le linteau : « Accueille dans les prières de ton Suger, juge redoutable, dans ta clémence, fais que je sois reçu parmi tes brebis. » Au registre supérieur, quatre anges tiennent les instruments de la Passion.
Les voussures figurent les représentations de l’enfer et du paradis, les âmes sauvées étant recueillies dans le sein d'Abraham et dans les bras d’un ange, et les 24 vieillards de l’apocalypse.
En 1771, les statues colonnes latérales furent remplacées par des colonnes à motifs géométriques, le trumeau représentant saint Denis fut enlevé afin de faciliter le passage des dais.
Aux piédroits, les vierges folles (à droite) et les vierges sages (à gauche), représentation des élus et des réprouvés, est nouvelle pour l’époque.
Les portes en bronze furent refaites à l’identique au XIXème siècle.
Le portail de droite
Précurseur des programmes hagiographiques gothiques consacrés aux saints patrons, il représente la dernière communion de Saint Denis et de ses deux compagnons emprisonnés.
Le Christ, entouré d’anges, descend du ciel pour leur administrer le dernier sacrement. Derrière la prison, les bourreaux, le préfet romain assis sur son trône, Larcia, qui les dénonça, mais qui se convertit après le miracle de la communion. La voussure extérieure date du XIXème siècle.
Dans les piédroits sont représentées les scènes des 12 mois de l’année, à l’intérieur de rinceaux sortant de la bouche d’un lion.
Le portail de gauche
Seule la voussure extérieure, représentant Dieu remettant les tables de la loi à Moïse, et les piédroits, ornés des signes du zodiaque, sont d’époque.
Le tympan représentant le supplice de Saint Denis, est un bas-relief refait en 1839. Suger rapporte qu’il avait placé à cet endroit « une mosaïque, nouveauté contraire à l’usage ».
Saint-Denis, la façade nord
Le maitre d'œuvre de 1231, anonyme jusqu'à ce jour, décida de raccorder les deux extrémités de l'église que Suger laissa inachevées, en créant un transept aux dimensions gigantesques avec trente-neuf mètres de longueur.
La façade du bras nord du transept est dominée par une large rose rayonnante. En dessous de celle-ci, un portail et une claire-voie. Au-dessus de la rose, un pignon à crochets, orné d'oculi et encadré de pinacles, qui couronnent les contreforts.
Le portail
Le portail nord, construit vers 1240, réutilise un portail attribué à Suger.
Six statues de rois de l’ancien testament prennent place dans les ébrasements,
la vierge du trumeau date du XIIIème siècle.
Le linteau présente à gauche le préfet Fescennius ordonnant l’exécution, au centre la flagellation de Denis, à droite, la dernière communion donnée par le Christ.
Le tympan reprend la décapitation des saints, avec la couronne des martyrs dans la partie supérieure. Au XIXème siècle, toutes les têtes furent refaites et les draperies grattées.
Au XVIème siècle, Catherine de Médicis ordonna la construction d'un mausolée circulaire, à l'extérieur du bras nord, destiné à recevoir les tombeaux des Valois, d'où son nom de rotonde des Valois. Si la rotonde fut démolie en 1719, la porte nord conserva le nom de porte des Valois.