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2 septembre 2010

La cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Maguelone, l’intérieur

Maguelone plan 2a

 

La nef

Maguelone_56aLa nef unique, bâtie par Jean de Montlaur dans la seconde moitié du XIIème siècle, est caractéristique des grands vaisseaux romans languedociens : ampleur des proportions (largeur 10 m, hauteur 19 m 50), épaisseur considérable des murs (entre 2 m et 2 m 50), éclairage mesuré et sobriété extrême du décor sculpté. Cette austérité est compensée par la qualité de la maçonnerie. Bâtis en calcaire coquiller, d’une patine ocre, les murs de la nef sont divisés en trois travées par des demi-colonnes engagées qui montent d’un trait jusqu’aux arcs doubleaux de la voûte. De simples chapiteaux à feuille d’acanthe et une large corniche classique sont les seuls ornements.

La nef demeure relativement sombre : pas d’ouverture au nord, l’éclairage étant réservé à la partie noble, c'est-à-dire la tribune, pourvue de 3 fenêtres au sud et 2 baies superposées à l’ouest.






Maguelone_36Un ensemble de bas-reliefs et d'épitaphes, retrouvés par Fabrice Fabrège lorsqu'il rénovait le dallage de la cathédrale, est fixé sur le mur de la 2ème travée.  Ils proviennent du cloître, du cimetière ou ont été apportés comme éléments décoratifs, notamment pour les pièces de l'époque antique.
Maguelone_37









La tribune 

Maguelone_40Construite probablement en deux étapes dans la seconde moitié du Xlle siècle pour réciter l’office, et sans doute aussi pour fuir le froid et l’humidité, les chanoines y placèrent leurs stalles.
Maguelone_41















Maguelone_39On y accède par un escalier droit à pente douce et larges marches, entièrement pris dans l’épaisseur du mur nord de la nef (il permettait aux chanoines, comtes de Maguelone, d'accéder à cheval jusqu'à la tribune). A son sommet, deux portes donnaient l’une sur la tribune, l’autre sur le cloître supérieur aujourd’hui détruit. Contrairement à la nef, la tribune des chanoines est éclairée par cinq fenêtres décorées. Deux petites chapelles hautes prises dans les murs de la nef s'ouvrent de chaque côté de la tribune.












Maguelone_43L’autel était à l’époque dédié à saint Nicolas. Fabrèges le remplaça par la pierre tombale de l’évêque jean de Montlaur, mort en 1190, retrouvée en 1912. Il s’agit du couvercle de son sarcophage dont les 4 côtés sont gravés d’une longue épitaphe en vers latins, faisant allusion aux écoles créées par le prélat.










IN HOC VASE JOANNIS  w A
LUX SEMPER CLARESCAT PERENNIS
QUI SPIRITUS SANTI DONIS
PAUPERES INTRODUXIT IN SCOLIS
ET CUJUS NOBIS EFUSUS EST SANGUIS
ILLIUS PURGET CRIMINA CARNIS

BERTRANDUS VOCATUR ILLE
QUI SIBI ELEGIT DE MILLE
HIC EUMDEPOSUIT
SICUTI AD PRESENS POTUIT
IN PRIMA HEBDOMADA QUADRAGESIME
ANNO INCARNACIONIS DOMINICE
SICUTI SUCEPTUS EST IN SILICE
QUI POSITUS EST IN CAPITE
IN DIE PENULTIMO POSTREMO IN MERCURIO
AB HOC MIGRAVIT SECULO FINITO NONDUM FEBRUARIO

Maguelone_41b"Dans ce tombeau repose le corps de Jean. Que l’Alpha et l’Omega, lumière éternelle, resplendisse toujours pour lui, qui dans les écoles ouvrit les pauvres aux dons de l’esprit, et que celui dont le sang fût versé pour nous lave ses fautes charnelles.









Maguelone_41aCelui qu’il avait choisi entre mille s’appelle Bertrand. Ce fut lui qui l’ensevelit, comme il put encore le faire, dans la première semaine du Carême de l’an de l’incarnation du Seigneur (1191). Ainsi qu’il est écrit sur la pierre qui est posée sur sa tête, il quitta ce siècle un mercredi, avant dernier jour de février"







Maguelone_47Vers l’ouest, au niveau du sol, une large fente sous un arc de décharge. Véritable mâchicoulis intérieur, il permettait, outre le tir plongeant, de manœuvrer une herse qui doublait le portail.












Le transept

Maguelone_54aCommencé avec l’abside au début du XIIème siècle par l’évêque Galtier et achevé par son successeur Godefroy, il comporte une vaste travée rectangulaire voûtée d’un berceau brisé, flanqué de deux chapelles plus basses formant les croisillons, composées d'une grande voûte sur croisée d'ogives.









Maguelone_48Au nord, la chapelle du Saint-Sépulcre : son mausolée de type gothique date du XIVème siècle, et fut construit pour le cardinal de Canillac, ancien prévôt de Maguelone.
Maguelone_57














Maguelone_49Le tombeau, très dégradé, abrite un sarcophage wisigoth (VIème siècle) en marbre gris sculpté. Trouvé au siècle dernier et baptisé « tombeau de la belle Maguelonne », héroïne d’un roman légendaire, il est orné de souples rinceaux où se mêlent les feuilles d’acanthe et de vigne.









Maguelone_55Au sud, la chapelle Sainte-Marie : elle communiquait à l'origine avec le cimetière attenant par la "porte des morts", percée dans l’angle sud ouest. C’est au pied de l’autel roman en marbre noir que repose Frédéric Fabrèges. Des sarcophages y sont aujourd'hui entreposés. 















Maguelone_44Le sol est tapissé de tombes, pour la plupart anonymes. Les quatre gisants d'évêques en marbre blanc sont remarquables. Du nord au sud on trouve successivement :

























Maguelone_50Antoine de Subjet, évêque de Montpellier (1573-1596), représenté en bas-relief, vêtu de la chape, mains croisées et longue barbe.

















Maguelone_51Izarn Barrière (1488-1498), célèbre pour avoir réorganisé l'université. Son effigie, traitée en haut-relief, se détache dans une niche d'architecture Renaissance.
















Maguelone_53Jean de Bonald (1472-1487), lettré et humaniste, il légua sa bibliothèque au chapitre. Une élégante plate-tombe de style gothique simplement gravée dans le marbre blanc, d'un dessin très pur.
















Maguelone_54Guitard de Ratte (1596·1602) le dernier évêque enseveli dans la cathédrale. Son effigie est lourde, d'un réalisme appuyé (vêtements, crosse, coussins).

















L'abside

Maguelone_35Édifiée au début du XIIème siècle, elle est caractéristique du style roman primitif. Polygonale, elle est éclairée par 3 fenêtres avec des colonnettes, et le tour de l'abside est décoré par une couronne de petits arcs surmontée par un cordon de dents d'engrenage (similaire aux "bandes lombardes"). Elle est décorée d'une arcature à hauteur des fenêtres.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Maguelone_33Une banquette de pierre (banc presbytéral, héritage de la tradition paléochrétienne) fait le tour de l'abside : au dessus, on  distingue la trace triangulaire du trône épiscopal.  Rétabli par Fabrèges, le maître autel n’est pas antérieur au XVIIème siècle. Par un privilège réservé aux basiliques romaines, il était jadis orné des flabella, éventails en plume de paon, symbole d’appartenance au Saint-Siège et de la vigilance apostolique.















La chapelle Saint-Augustin 

Maguelone_58Seul témoin de la première cathédrale romane édifiée par l’évêque Arnaud au XIème siècle, elle communique avec la nef par un grand arc en plein cintre formé de trois voussures épaisses. Sur le piédroit de droite, on peut lire, en caractères romains, l’épitaphe d’Anibert, évêque d’Avignon mort à Maguelone au début du XIIème siècle. Cette chapelle, qui pouvait constituer le croisillon sud de la cathédrale d’Arnaud, est voûtée en berceau. A l’étage se trouvait jadis la chapelle Saint-Michel, aujourd’hui ruinée.











Maguelone_59Elle abrite un autel en marbre blanc aux armes de l’évêque Jean de Bonald, mort en 1487, dont la tombe se situe dans le transept. Au dessus, une dalle inscrite : l’épitaphe reconstituée d’Arnaud. « Ci-gît Arnaud, père et bâtisseur de cette église durant les trente années de son épiscopat. Il mourut à Villeneuve au retour d’un pèlerinage à Jérusalem. Transporté ici, il fut d’abord déposé au bas de l’escalier, devant la porte du cloître. L’évêque Godefroy, instruit par une vision, le fit transférer plus dignement ici ».   

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2 septembre 2010

La cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Maguelone, les légendes

Vous savez que les légendes en apprennent bien plus sur l’histoire d’un lieu que tous les manuels scolaires. Maguelone en possède de nombreuses.

Les plumes de paon

Maguelone_52On les retrouve vers l’autel. Ce sont des flabella. L'usage de ces éventails se retrouve en Égypte antique, où sous le nom de nékhekh, ils faisaient partie des attributs du pharaon. Dans l'Église catholique, ces éventails étaient portés devant le pape, jusqu'à la simplification des cérémonies induites par le dernier Concile sous le pontificat de Paul VI. Les plumes de paon dont ils étaient confectionnés, à cause de leurs ocelles, symbolisaient le regard, et donc la vigilance du pape sur l'ensemble de l'Église.











Maguelone_l_gende_6Mais le paon peut représenter plusieurs symboles: pour les premiers chrétiens, il est considéré de façon bienveillante car sa chair passait pour être imputrescible comme le corps du Christ au tombeau. La chute et la repousse de ses plumes au printemps était interprétée comme symbole de renouveau et de résurrection. Il faut donc voir le paon comme symbole d'immortalité.







Maguelone_52aSelon une croyance populaire, le sang du paon passait aussi pour écarter les démons. Le paon a souvent été représenté sur les images de la nativité. Deux paons buvant à une coupe indiquent la renaissance spirituelle, la dualité harmonisée et l'initié libéré des désirs et du pouvoir de l'égo et les ailes des anges sont souvent en plumes de paon.














Maguelone_l_gende_7La plume, symbole de justice chez les Égyptiens, dont le poids suffit à rompre l'équilibre, est associée à un symbole lunaire représentant la croissance de la végétation. Symbole de puissance aérienne, la force ascensionnelle de la plume libère l'homme des pesanteurs de ce monde. Mais aussi symbole solaire, lié au déploiement de sa queue en forme de roue. Par la multitude de ses "yeux", et les couleurs de ses plumes, c'est la manifestation d'un principe de totalité, de plénitude solaire.




Maguelone_l_gende_8Les Égyptiens appelaient aussi la plume « le traceur de tout ». C'est le symbole de l'expression de la parole divine délivrée par l'écriture. Mais, comme la plume est l'attribut exclusif des oiseaux, elle symbolise aussi des vertus anthropomorphiques prêtées à certaines espèces d'oiseaux comme l'aigle, qui est symbole de sagesse et messager spirituel entre les dieux et l'homme. Pour les peuples nord-amérindiens, la plume d'aigle apporte la sagesse à celui qui la porte.







Maguelone_Junon_MoreauDans la Religion romaine antique, des bijoux à base de plumes ou des plumes étaient déposés dans les sanctuaires de Junon. Cette tradition, venue vraisemblablement d'Orient, était équivalente à celle retenue pour le culte grec d'Héra. Dans la mythologie, c'est Junon/Héra qui a placé les ocelles sur les plumes du paon. À Rome, les plumes de paon symbolisaient Junon (IVNO REGINA) puisque justement sa beauté résidait, paraît-il surtout dans ses yeux.














Les clés de saint Pierre

Maguelone_27aOn se souvient que le Pape Urbain II vint visiter l'île en 1096 et déclara cette cathédrale "seconde après celle de Rome". Il lui accorda alors le port des armes pontificales : les clés de saint Pierre.
Symbole double, ouverture et fermeture, la clé a à la fois un rôle d'initiation et de discrimination. La clé ouvre la voie initiatique. Le pouvoir des clés est celui qui permet de lier et de délier, d'ouvrir ou de fermer le ciel. Selon la terminologie alchimique, c'est le pouvoir de coaguler et de dissoudre.









Maguelone_Janus_2La clé d'or et la clé d'argent furent les emblèmes de Janus, le dieu romain, gardien des portes. Ces clés ouvraient entre-autres, les portes solsticiales, c'est-à-dire l'accès aux phases ascendante et descendante du cycle annuel qui trouvent leur équilibre aux équinoxes. Janus était considéré comme le guide des âmes (d'où son double visage : l'un tourné vers la terre et l'autre vers le ciel). Janus garde toutes les portes et gouverne toutes les routes. Le double aspect du pouvoir (diurne et nocturne) de la clé correspond à l'autorité spirituelle et aux fonctions royales dont le but respectif est, selon Dante, l'accession au paradis céleste et au paradis terrestre. La clé est aussi symbole du chef, du maître, de l'initiateur, celui qui détient le pouvoir de décision et la responsabilité.






Maguelone_cl_sElle est donc aussi l'attribut de saint Pierre qui ouvrait et fermait l'accès au Royaume des Cieux. Selon la terminologie hermétique, la clef est reliée aux Grands Mystères et Petits Mystères. Dans les contes et légendes, elles marquent les étapes de la purification et de l'initiation.
















La légende de la Belle Maguelone

Maguelone_49On se souvient aussi que dans la chapelle du Saint-Sépulcre se trouve un sarcophage wisigoth du VIème siècle en marbre gris sculpté. Trouvé au siècle dernier il fut baptisé « tombeau de la belle Maguelonne ». Ce roman courtois composé au XIIème siècle connut un franc succès lors de sa première impression en 1478.








Maguelone_l_gende_2Au Moyen Âge, Pierre, fils d'un comte de Provence aurait entendu parler de la beauté d’une princesse napolitaine qui s’appelait Maguelonne. Il décida de partir pour la cité italienne afin de la rencontrer. Lorsqu’il arriva sur les lieux, il participa à un tournoi qu’il finit par gagner. Sa victoire lui permit d’être invité chez le roi et d’enfin rencontrer la princesse. Dès qu’ils se virent, les deux jeunes gens tombèrent éperdument amoureux l’un de l’autre. Pour prouver son amour, Pierre offrit trois anneaux d’or à sa promise. Une vie de richesse ne les intéressait pas ; aussi, un soir, décidèrent-ils de s’enfuir à cheval. Toute la nuit durant, le cheval galopa. Lorsque le soleil commença à se lever, ils firent une halte au bord de la mer afin de se reposer. C’est alors qu’un oiseau déroba les trois anneaux d’or de la princesse et s’enfuit en direction du large. Avec tout son courage, Pierre décida de poursuivre l’oiseau sur une barque, mais soudain, une tempête se leva et fit chavirer la petite embarcation. C’était la fin, Pierre était voué à disparaitre, il était perdu en pleine mer. Mais heureusement, un navire maure venant d’Afrique passa par là et sauva Pierre d’une mort certaine.

Maguelone_l_gende_3Pendant ce temps, Maguelonne attendait désespérément. Inquiète, triste, elle marchait sur la plage attendant le retour de son bien-aimé. Elle arriva sur une petite île qu’on appelait alors « Port Sarrazin ». Dans toute sa détresse, elle comprit qu’elle ne pouvait compter que sur Dieu, aussi décida-t-elle de fonder un hôpital et une église sur ce tout petit îlot. Lorsqu’elle donna un nom à l’église, elle n’hésita pas et ses pensées se figèrent sur son amour disparu : l’édifice allait s’appeler Saint-Pierre, en hommage à son courageux bien-aimé.
Pierre était quant à lui parvenu à accomplir de grands faits d’armes auprès de l’armée du sultan. Pour le récompenser, celui-ci lui redonna sa liberté.
Pierre prit aussitôt la décision de partir pour retrouver sa princesse mais il fut abandonné sur une île déserte par son propre équipage ! Il fut une nouvelle fois chanceux puisque des pécheurs le retrouvèrent et le ramenèrent à l’hôpital de « Port Sarrazin » où il retrouva la belle Maguelonne.

Maguelone_clocheUne autre légende qui rôde autour de la cathédrale est celle de la cloche, "la Campana de Magalouna". Cette cloche avait la faculté de porter bonheur aux futures mariées. Les jeunes filles devaient grimper sur le toit de la cathédrale et la faire tinter. C'était le gage d'un mariage heureux accompagné de beaucoup de bonheur. En effet, la "Maguelonne" de la légende, symbole de l'amour, veillerait sur elles et exaucerait tous leurs vœux.







Maguelone_VenusVénus, l’étoile du berger, est surnommée par les Provençaux ……  Magalouno.

Quand Magalouno a soun mantèu
E lo Mount Ventour son capèu
Bouié, destalo e courre lèu.
Quand Maguelone a son manteau
Et le Mont Ventoux son chapeau
Laboureur, dételle et cours vite.











Simon le Lépreux, premier évêque de Maguelone, Marie de Magdala et sa grotte

Maguelone_l_gende__le_repas_ches_Simon__Philippe_de_Champaigne__9Marc 14 : 3-9 : " Comme Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, une femme entra, pendant qu'il se trouvait à table. Elle tenait un vase d'albâtre, qui renfermait un parfum de nard pur de grand prix; et, ayant rompu le vase, elle répandit le parfum sur la tête de Jésus…"









Maguelone_Marie_Madeleine_2La légende rapporte que Simon, après avoir converti à la religion chrétienne grand nombre de peuples riverains du Rhône, apporta la bonne nouvelle dans l’île de Maguelone qui renfermait un temple desservi par des vestales. Sa mission terminée, il se disposait à passer en Espagne, quand par un dernier effort des divinités païennes expirantes, le martyre vint couronner sa vie. Les vestales de l'île, poussées par leur haine contre les apôtres du Christ, le précipitèrent dans l'étang, dont les eaux profondes n'éteignirent pas l'ardente clarté de l'apôtre, qui reçut dans le ciel la couronne d'immortalité. (Extrait de l’ouvrage de J. B. Rihet--Boismery, « La prisonnière des sables », Arnaud, 1993)
H. Buriot-Darsiles, dans son livre "Maguelone petite île-grand passé", nous parle d'une légende se rapportant aux premiers temps du christianisme :





Maguelone_marie_madeleine« Le nom de Maguelone viendrait tout simplement de celui de Marie-Madeleine (Magdala ayant donné Maguelone). Marie Madeleine, en effet, aurait suivi Simon le lépreux et les saintes Maries, puis se serait retirée dans une grotte près de Villeneuve : la grotte de la Madeleine. Ce seraient alors, probablement, les habitants de Massilia (Marseille) qui auraient dénommé ainsi cette île. Ce n’est pourtant que dans le premier tiers du IIIème siècle de l’ère chrétienne que nous trouvons la première mention d’une « cité de Maguelone », dans le fameux « Itinéraire » dit d’Antonin. La tradition fait de Simon le lépreux l’Apôtre et le premier évêque de la cité maguelonaise ».

Une cathédrale, surtout au titre de deuxième après Rome, est souvent bâtie sur le sanctuaire d’un saint… même si ce sanctuaire est loin des routes et des bourgades. Peut-être une explication àa la situation de Maguelone ?

Située à 4,5 km de Maguelone, et à proximité de l'étang de Vic, se trouve l'entrée d’une vaste caverne qui dominait autrefois une partie du littoral. Remarquable par ses stalactites et par les cristallisations des gouttes d'eau minérale qui suintent à travers le rocher de la voûte, elle est le terminus d'une rivière souterraine, dangereuse par ses émanations de gaz(Une Pythie ?). La source qui l'alimente et qui coule avec un bruit de cascade, d'une caverne supérieure, aurait pour origine une partie des eaux de la rivière Mosson. Fréquentée dès 2 700 avant notre ère, cette grotte fut nommée Madeleine, en souvenir de l'amie du Christ, Marie-Madeleine qui l'aurait choisie pour retraite après son débarquement à Maguelone. Des documents parlent de « La Baume » pour désigner la grotte de la Madeleine. Ça rappelle une autre histoire.

La fondation de Montpellier

Maguelone_l_gende_1Pépin le Bref, en l’an 752, vint en Septimanie et trouva les places de cette province occupées par les seigneurs wisigoths qui, les ayant recouvrées sur les sarrasins, s’en étaient fait autant de seigneuries sous le titre de comtés. De ce nombre était le père de Benoit d’Aniane qui avait pris le titre de comte de Maguelone. Pépin les confirma dans leurs possessions. Le nom du père de Benoit est inconnu, Aygulf est une invention moderne. On sait seulement qu’il rendit à Pépin d’importants services, notamment lors du siège de Narbonne. L’éducation de Benoit (Qui s’appelait Wittiza) fut faite à la cour de Pépin, puis à celle de Charlemagne.
Le comte de Maguelone donc, Aygulf, consulta un jour un talmudiste qui était à la fois son médecin et son familier. Celui-ci lui montra la nuit, au milieu d'un bois, deux arbustes mystérieux qui, d'abord éloignés l'un de l'autre, se réunirent en un grand arbre aux doubles racines. Ensuite apparut une jeune fille à deux têtes qui, à leur tour, se transformèrent en une seule, d'une ravissante et rayonnante beauté. Elle prophétisa, et c'est à cet endroit que le comte Aygulf décida de fonder Montpellier.

Les variolites

Variolite_1Sur la plage de Maguelone, on trouve de petits galets verdâtres, tachetés et marbrés. Ce sont des variolites. Ces pierres proviennent de la haute vallée de la Durance et ont été entraînées par le  Rhône. Elles sont roulées par la mer jusqu’à la plage de Maguelone. Il s'agit de feldspaths qui résultent de la cristallisation rapide du magma en contact avec l'eau.
Depuis l'Age de Bronze, elles furent considérées en Gaule méridionale, à l'instar des haches préhistoriques en pierre polie, comme amulettes et talismans, sorte de porte-bonheur ayant un pouvoir magique de protection contre les dangers, les maléfices et certaines maladies. 
Plus près de nous, les bergers du Midi, tant en Provence qu'en Languedoc et en Cévennes, employaient très fréquemment ces pierres pour protéger et guérir le moutons menacés ou atteints de la clavelée (picota, en langue d'Oc). Ils les appelaient pierres à la picote. On prétendait même que ces pierres pouvaient également protéger les hommes de tous les malheurs.

http://villeneuve.les.maguelone.guerrero.pagesperso-orange.fr/private/Maguelone/Croyancesetlegendes.htm
http://www.berry-passion.com/symbolisme_et_patrimoine.htm
http://www.compagnons-de-maguelone.org/legendes.htm
http://villeneuve.les.maguelone.guerrero.pagesperso-orange.fr/private/Village/lagrottedelaMadeleine.htm
http://variolite.fr/

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