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12 septembre 2010

Sainte Agnès

 

Sant_Agnese_in_Agone_2La tradition veut que l'église Sant'Agnese in Agone, située sur la place Navone à Rome, ait été construite sur le lieu où la sainte fut martyrisée.
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Sant_Agnese_in_Agone_10"Née au IIIe siècle à Rome, Agnès, dont le martyre fut rapporté par saint Damase, par saint Ambroise et par Prudence (Peristephanon 14), mourut en 303 à l'âge de treize ans. Jacques de Voragine rapporte aussi son histoire, dans la Légende dorée.
À l'âge de douze ans, elle rejeta les avances du fils du préfet de Rome qui la courtisait avec empressement, lui déclarant qu'elle était déjà fiancée à quelqu'un de bien plus noble que lui. Le jeune homme tomba malade d'amour. Lorsque son père en connut la raison, il convoqua Agnès qui lui confia qu'elle était chrétienne et promise à Jésus-Christ. Le préfet lui ordonna alors de sacrifier aux dieux romains sous peine d'être enfermée dans un lupanar. Refusant de lui céder, Agnès fut dépouillée de ses vêtements et conduite, nue, à travers la ville, jusqu'au lieu de prostitution, mais ses cheveux se mirent à pousser miraculeusement recouvrant entièrement son corps. Arrivée dans le lupanar, un ange apparut et l'enveloppa d'une lumière éblouissante, et le lupanar devint un lieu de prière.

 

 

 

sainte_agnes_2Alors que le fils du préfet lui rendait visite, bien décidé à la conquérir, un démon l'étrangla et il mourut. Fou de colère, le préfet ordonna qu'Agnès soit brûlée en place publique comme une sorcière, mais le feu épargna la jeune fille et détruisit ses bourreaux ; finalement, Agnès fut égorgée.
Sur ce point, la Légende dorée diverge, et raconte que le gouverneur voulut qu'Agnès prouve qu'elle n'avait pas usé de magie en ressuscitant son fils, ce qu'elle fit par la prière ; les prêtres la firent alors arrêter, et le gouverneur, qui aurait voulu la libérer mais craignait la proscription, chargea un substitut de la juger. Ce dernier la fit brûler, mais le feu l'épargna et toucha le peuple déchaîné qui se tenait autour. Le substitut la fit alors égorger."

 

 





Sant_Agnese_in_Agone_3Un premier oratoire fut construit dès le VIIIème siècle, puis il fut agrandi et transformé en petite église par le pape Calixte II en 1123.

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10 septembre 2010

L’église Saint-Michel de Dijon

Dijon_Saint_Michel_1Le lieu semble utilisé depuis le Ier siècle, où une modeste chapelle funéraire prit place. Au VIème siècle, un nouveau cimetière fut construit à l’est de l’église par l'abbaye de Saint-Étienne, tout près de l'enceinte de la ville romaine, le castrum divionense.















Dijon_Saint_Michel_15La première mention de cette église se trouve dans les archives de l'abbaye de Saint-Étienne de l’année 889.
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Dijon_Saint_Michel_16Plus tard, au XIème siècle, à l'initiative de l'abbé de Saint-Étienne, Garnier de Mailly, une nouvelle église vit le jour. Parce qu'incluse dans le cimetière, elle fut dédiée à Saint Michel, l’archange passeur d’âmes, et prit le titre de basilique.
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Dijon_Saint_Michel_12De style roman, elle fut consacrée en 1020 par l'évêque de Langres, Lambert. Elle mesurait déjà 58,44 m de long par 9,74 de large, et Garnier de Mailly y fut inhumé à sa mort en 1051.
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Dijon_Saint_Michel_3A la fin du XVème siècle, la basilique, devenue trop petite et menaçant ruine, la population dijonnaise demanda sa reconstruction. L’abbé de Saint-Étienne, Antoine Chambellan, et les paroissiens décidèrent, par souscription, d’entamer les travaux le 17 juillet 1497. Le 6 août 1499, le maire Jean Aignault accorda toutes les autorisations.














Dijon_Saint_Michel_4Les travaux commencèrent sous la conduite d'un maître d'œuvre local nommé Louis Gilbert. Henry Chambellan, père de l’abbé, général des monnaies et maître des comptes en Bourgogne, centralisa les souscriptions. Comme il contribua également au financement de l'église, ses armes furent sculptées au-dessus des portes latérales.














Dijon_Saint_Michel_19Le chœur, pourvu d’un déambulatoire, fut commencé en style gothique, puis pour cause de guerre et par manque d’argent, ils furent interrompus et reprirent à la Renaissance.











Dijon_Saint_Michel_2On l'élargit en l'allongeant du côté du chœur en conservant son ouverture du côté ouest. Les familles riches de la paroisse firent construire à leur frais des chapelles. Rapidement achevée, l'église fut consacrée le 29 juillet 1529 par Philibert de Beaujeu, évêque de Tonnerre.









Dijon_Saint_Michel_6Les deux tours furent achevées au XVIIème siècle. Les 4 étages aux fenêtres ornées de colonnes des tours se terminent par une balustrade surmontée d’une lanterne coiffée d’une boule de bronze.















Dijon_Saint_Michel_10La révolution la vandalisa et la majeure partie des œuvres fut détruite. L’abbé Deschamps, curé de Saint-Michel durant la Restauration, reconstruisit les parties endommagées.
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Dijon_Saint_Michel_5Sur la façade se superposent les trois ordres classiques. Le porche, en forte saillie, s’ouvre par 3 portails. Sous la frise se détachent les bustes de Baruch, David, et Moïse et des prophètes Daniel, Isaïe et Ezéchiel. Le portail de droite, de 1537, est le plus ancien des trois.
Le jugement dernier du tympan réalisé en 1551 est dû à Nicolas de la Cour, inspiré des traditions florentines.














Dijon_Saint_Michel_9La structure architecturale de la voussure centrale est percée d’un jour zénithal qui communique avec une lanterne par un puits cylindrique.











Dijon_Saint_Michel_7La statue de saint Michel adossée au trumeau, est une œuvre du XVIème siècle qui remplaça celle détruite à la révolution. Elle repose sur une console dont les sculptures s’inspirent de coutumes païennes et de textes sacrés : David, Lucrèce, Léda et le cygne, Hercule, Apollon, Vénus, Judith, Salomon, Jean-Baptiste, et le Christ apparaissant à Marie-Madeleine y sont représentés. Finalement, tous peuvent se rapprocher de saint Michel ou de son archétype. Manque la mythologie égyptienne…



















Dijon_Saint_Michel_13De la mise au tombeau de l’ancienne église Saint-Jean ne reste que 5 personnages en pierre, grandeur nature : Marie, Jean, Marie-Madeleine, Marthe et Marie de Béthanie.









Dijon_Saint_Michel_18L'orgue fut construit en 1699 par le facteur Emiland LORIN pour la Sainte Chapelle de Dijon et comprenait 34 jeux sur 4 claviers et pédaliers. Il fut restauré de nombreuses fois.












Dijon_Saint_Michel_20Et point de saint Michel sans sa parèdre...


















http://www.saint-michel-dijon.com/eglise-saint-michel/historique/

Voir la carte ici.

10 septembre 2010

L'église Saint-Philibert de Dijon

Dijon_Saint_Philibert_3Construite en annexe de Saint-Bénigne au XIème siècle sur l'emplacement d'une petite basilique mérovingienne, et ne fut érigée en paroisse qu'au XIème siècle. Remaniée au XIIème, entièrement couverte de voûtes d'arêtes, Saint-Philibert est le seul édifice roman de Dijon.














Dijon_Saint_Philibert_5La tour de style gothique flamboyant fut élevée au XVème siècle sur la croisée du transept.


























Dijon_Saint_Philibert_10A son sommet, une magnifique flèche octogonale de pierre aux arêtes festonnées de crochets fut élevée en 1513. La croyance populaire veut que le Diable ait érigé celui-ci en une seule nuit. Actuellement, on peut observer que le clocher présente une légère inclinaison.















Dijon_Saint_Philibert_6Le porche fut remanié aux XVIème et XVIIIème siècles. Les chapelles latérales furent édifiées dans la seconde moitié du XVIIIè siècle.

















Dijon_Saint_Philibert_4Désaffectée à la Révolution, l'église servit, entre autres, de dépôt militaire avant de subir une vraie mutilation : la destruction de son abside et de ses deux absidioles pour créer la rue des Vieilles-Étuves. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle servit d'entrepôt à sel. Celui-ci s'incrusta lentement dans le sol, sans toutefois provoquer immédiatement de dégâts. Dans les années 1970, des travaux d'aménagement intérieurs furent effectués afin de rendre l'église aux fidèles.






Dijon_Saint_Philibert_8Malheureusement, la mise en marche du chauffage par le sol condamne l'édifice : le sel remonte dans les piliers et ronge la pierre. Devenue instable et dangereuse, Saint-Philibert fut fermée au public en 1979.
Depuis 1980, toute une série de mesures utilisant les méthodes les plus modernes ont été prises  pour permettre d’enrayer la dégradation de l’église. Depuis 2002, elle est rouverte exceptionnellement pour les journées du Patrimoine.

Voir la carte ici.

10 septembre 2010

L'église Saint-Étienne de Dijon

Dijon_Saint_EtienneSaint-Étienne fut le siège d'une communauté de clercs séculiers, et ponctuellement le lieu de résidence des évêques de Langres entre la fin du Vème et la fin du VIème siècle. Reconstruite au milieu du XIème siècle et remaniée à la fin du XVème par l'abbé Richard Chambellan, elle s'élevait au cœur d'un vaste enclos monastique. L'abbaye Saint-Étienne rivalisait alors de puissance avec Saint-Bénigne. De l'église médiévale, il reste le chœur et le transept auxquels on accède en pénétrant dans le musée Rude. Dans le chœur, on voit les substructions de la crypte consacrée en 1077, ainsi que celles du mur d'enceinte primitif de la ville, le castrum gallo-romain. La nef fut entièrement rebâtie, dans la seconde moitié du XVIIème siècle.
Devenue cathédrale en 1731 lors de la création de l'évêché de Dijon, l'église perdit son statut à la Révolution et de ce fait, son tympan sculpté du martyre de Saint-Étienne fut alors déplacé à Saint-Bénigne. Transformée en halle aux blés en 1793, elle perdit aussi son clocher à cette époque. Désaffectée à la fin du XIXème siècle, Saint-Étienne fut réutilisée et restaurée pour héberger la Chambre de Commerce et d’Industrie.

http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-%C3%89tienne_de_Dijon

Voir la carte ici.

6 septembre 2010

L’église Notre-Dame de Talant, historique

Talant_15Jusqu’au XIIème siècle, le "mons de Talant", situé aux portes de Dijon et appartenant au domaine de l’abbaye de Saint-Bénigne fut un lieu inhabité, presque maudit, fréquenté par les fées. Sur les pentes descendant au lac se trouve la fontaine aux fées...
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Talant_1En 1208, Eudes III entreprit la construction de la forteresse de Talant dans le but d’assurer un abri plus sûr à ses trésors et à ses archives qu’en son palais ducal de Dijon. Il fonda au nord du château une ville neuve fortifiée et un prieuré pour quelques moines de Saint-Bénigne. L’église fut l'une des toutes premières églises gothiques du duché de Bourgogne.










Talant_3L’enceinte terminée (1100 mètres de long flanquée de 33 tours), Eudes III y accueillit tous les serfs qui fuyaient l’oppression de leur seigneur, et notamment les paysans attirés par la liberté et le travail affranchi de toute entrave. En 1216, il accorda aux habitants le droit de s’administrer eux-mêmes en promulguant « la charte de Commune », les dispense d’impôt et de service militaire.





Talant_29Jean sans Peur, fils ainé de Philippe le Hardi, rentrant de la croisade en 1396, rapporta en trophée la « Vierge de saint Luc » qu’il offrit à Talant. Elle est exposée dans l’église. En 1443, l’évêque de Langres vint consacrer l’église à Notre-Dame.
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Talant_6En 1585, les partisans des Guise s’emparèrent par ruse de la forteresse. Après son retour aux mains du roi, en 1598, adjudication fut faite de la démolition du château et des remparts de la ville. Talant fut réduite à la condition de simple village. Le 24 juillet 1598, marque la démolition du château et des remparts de la ville. Le travail est achevé en 6 mois et Talant fut réduit à la condition de simple village.
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Fascicule à disposition dans l’église
http://www.ville-talant.fr/21/TALANT/

Voir la carte ici.

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6 septembre 2010

L’église Notre-Dame de Talant, description

Talant_planL'église paroissiale de Talant, située sur le point culminant de la ville dans la cour de l’ancien château et dominant le lac Kir, fut donc construite en 1208 à l'initiative du Duc de Bourgogne Eudes III. De forme basilicale, dédiée à la Vierge Marie, elle est orientée est/ouest.
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Talant_18Au cours des siècles, elle a fait l’objet d’aménagements et d’adjonctions. Terminée au XIVème siècle, elle fut consacrée le 2 juillet 1430 par Charles de Poitiers, archevêque de Langres, ainsi que le porte une inscription gravée sur l’un des piliers de la nef principale.









Talant_10Elle fut d'abord conçue plus courte, d'au moins deux travées. Les avantages d’Eudes III, attirant de plus en plus de population, elle fut donc agrandie. Un clocher fut ajouté, la contrebutée de la nef principale fut réalisée par l'appui de bas-côtés qui se révélèrent trop peu élevés.
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Talant_14Sous les poussées de la voûte et du clocher, les murs gouttereaux de la partie orientale s'inclinèrent vers l'extérieur. Pour éviter la chute, des arcs-boutants extérieurs furent construits au XVème siècle, puis refaits au XIXème.
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Talant_12Jadis coiffé d'un petit toit carré à quatre pans, le XIXème siècle attribue au clocher la flèche que nous connaissons aujourd'hui.

























Talant_7Vers 1865, c'est au tour de l'entrée de l'église d'être modifiée. Le porche de bois qui l'abritait de la pluie et des intempéries est retiré. Une grande campagne de travaux menée de 1973 à 1975 par la Conservation régionale des Monuments Historiques a assuré la consolidation de l'ensemble de l'église. Des colonnes menaçant de s'effondrer ont également été consolidées.








Talant_11La grande fenêtre Renaissance, percée vers 1535, a été rouverte.
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6 septembre 2010

L’église Notre-Dame de Talant, le labyrinthe

Talant_labyrinthe_2aÉtonnant. Ce labyrinthe, situé sur le parvis de l’église côté nord, existe parait-il, depuis plusieurs siècles… Celui que l’on peut voir aujourd’hui fut refait récemment.
Il est fait de briques de granit gris disposées en un cercle avec plusieurs chemins intérieurs dessinés avec le même matériau. Un tout petit couloir fabriqué avec les mêmes couleurs et types de pierre se trouve dans l’ancienne entrée ouest de l’église.

6 septembre 2010

L’église Notre-Dame de Talant, les sculptures


La Vierge à l’enfant

Talant_29La plus belle pièce abritée par cet édifice. Après avoir subi une phase de restauration, la statue a réintègré l'église Notre-Dame. Cette Vierge peut être apparentée à celle de Châteauneuf-en-Auxois, que l'on considère généralement comme une sculpture de Jehan de Marville (fin du XIV ème siècle). Si cette statue ne peut directement lui être attribuée, elle provient certainement d'un atelier dijonnais contemporain.















La chasse de saint Hubert

Talant_26Bas-relief, pierre, XVI ème siècle (avant 1547). Il était, à l'origine, le retable d'un autel adossé au premier pilier près du chœur.





La mise au tombeau

Talant_28C'est une mise au tombeau du début du XVI ème siècle certainement, mais de facture très proche de la statuaire bourguignonne du XV ème siècle. Elle est considérée comme une des œuvres régionales les plus remarquables en la matière. Sans être attribuée à un sculpteur renommé, elle est certainement due à un artiste de cette école bourguignonne, encore peu influencée par l'Italie. Un détail significatif : au moyen-âge, on ne sculpte que ce qui se verra. Si on regarde bien, seuls les personnages du premier plan sont sculptés en pied. Les restes de polychromie, puisqu'alors toutes les statues étaient peintes de couleurs vives, permettent d'imaginer son aspect initial. Composée de sept personnages autour du Christ, visages expressifs, nez souligné, yeux bombés en amande, cette mise au tombeau est typique de l'école bourguignonne.
A gauche Nicodème - son turban a glissé dans l'effort - plisse les yeux en s'arc-boutant pour tenir le linceul et poser délicatement le Christ. Avec Joseph d'Arimathie, il retient le linceul car le corps du Christ est prêt à rouler sur le côté. Il a enfilé un pan de sa tunique dans sa ceinture pour être plus à l'aise et dégage son pied botté. A droite Joseph d'Arimathie est donc richement vêtu : il porte un pourpoint festonné ; son turban est plus soigné, ses cheveux et sa barbe soigneusement taillés et fournis. A l'arrière, les femmes et Jean. Au centre Marie. A sa droite, deux femmes, un vase à parfum en main, la tête couverte d'un voile. Il s'agit probablement de Marie, mère de Jacques (le cousin de Jésus), et de Salomé. Entre elle et Marie, Jean se tourne vers Marie. Son visage est imberbe, suivant la tradition. Marie, au centre, visage fermé, porte des vêtements de veuve semblables à ceux des religieuses. Le réalisme de la sculpture sacrifie certainement la beauté des traits des différents personnages mais souligne au contraire leur authenticité. Authentique aussi, le Corps du Christ. Il est presque traité de façon anatomique : c'est un cadavre que l'artiste a représenté.

Les piéta

Talant_27Il y a deux "Piéta" dans l'église, du XVI ème siècle toutes deux, et pas très loin l'une de l'autre. Elles se situent dans le bas-côté gauche en entrant par la grande porte. Pour les piéta, deux difficultés étaient à vaincre : garder des proportions justes et donner une attitude vraisemblable au Christ dans la mort.














Talant_24Ni l'une ni l'autre des "Piéta" de Talant n'arrive à résoudre ce problème. Naïvement, peut-être maladroitement, ces "Piéta" nous parlent de la piété de leur époque qui se reconnaissait dans ce visage douloureux de Marie. Pas de pathos à l'italienne avec bouillonnement des tissus et exaltation des sentiments mais une statue simple où la douleur transparaît.









Marie Madeleine

Talant_ste_Marie_MadeleineCette statue en pierre est le chef d'œuvre de maîtrise des quatre frères Péchinot, sculpteurs à Talant. La longue chevelure, le vase de parfum, tous ces objets lui donnent son identité : Marie-Madeleine. Très tôt la tradition populaire a confondu en une même personne la pécheresse anonyme Marie de Magdala, présente lors de la crucifixion et de la mise au tombeau, et Marie de Béthanie, sœur de Lazare et de Marthe. La légende la fait arriver en Provence où elle suscite de nombreuses conversions avant de se retirer dans la grotte de la Sainte Baume. Légende peut-être forgée, en tout cas propagée dès le XI ème siècle, par les moines de Vézelay pour authentifier les reliques de leur abbaye. Marie-Madeleine est, dès lors, l'image exemplaire de la pécheresse repentie et sanctifiée.


















Saint Denis

Talant_st_DenisSaint Denis est reconnaissable entre tous avec sa tête coupée, coiffée de la mitre. La légende s'est emparée de bonne heure de ce martyr décapité à Paris au IIIème siècle, le confondant avec un autre évêque, Denys, converti par saint Paul et devenu le premier évêque d'Athènes. Il porte donc des habits épiscopaux. Lors de son exécution, il ramassa sa tête coupée et marcha jusqu'à l'endroit de sa sépulture. En 639, le roi Dagobert fit transporter les reliques dans l'église de Saint Denis qui devint progressivement le sanctuaire de la monarchie française. L'artiste l'a représenté de front, le bas du corps animé d'un mouvement de rotation entraînant les vêtements en oblique de la gauche vers la droite. Son visage rond, au nez abîmé, ses yeux mi-clos pour exprimer la bienveillance s'éclairent d'un léger sourire. Il est coiffé d'une mitre qui laisse apparaître sa chevelure et il présente sa tête sur sa main gauche, ouverte comme un plateau, à mi-poitrine. Sa main droite est levée et bien que les doigts en soient cassés, on peut voir qu'elle bénissait.














Saint Étienne

Talant_st_EtienneA proximité de Marie-Madeleine un groupe, saint Étienne et la donatrice, c'est-à-dire la personne qui a commandé la statue et en a fait don à l'église, vraisemblablement une Talantaise. Le groupe est figuré en position frontale, mais le saint se retourne sur la gauche, vers la femme, et tout le haut de son corps se trouve de face. C'est une œuvre dijonnaise du début du XVI ème siècle. Étienne est un jeune homme imberbe, le visage un peu poupin, aux traits réguliers, les cheveux courts aux mèches régulièrement alignées. Traditionnellement, il est toujours représenté ainsi, portant la dalmatique du diacre. Dans sa main, quelques pierres aux angles vifs, posées sur un livre, rappellent son supplice. Depuis le XIIème siècle en effet, il tient à la main les pierres de sa lapidation.

















Saint Paul

Talant_st_PaulEn fait rien ne permet de la dénommer Paul. Certes il a les pieds nus, comme on représentait les apôtres, mais s'il tenait une épée, l'instrument de son martyre, elle a disparu et il aurait tout aussi bien pu tenir une palme, ou tout autre objet. La tradition représente Paul tantôt comme un vieillard chauve, tantôt comme un homme vigoureux à la barbe taillée. Si les apôtres, simples pêcheurs, étaient de condition modeste, Paul, artisan, était citoyen romain... mais l'artiste n'a pas hésité à le vêtir d'un gilet trop étroit, qui tire sur les boutons plissant dangereusement le tissu et laissant apercevoir la peau entre chaque boutonnière. C'est un détail trivial, amusant, comme saisi sur le vif, d'un personnage mal fagoté. Il est pieds nus, mais sur sa jambe droite tire-bouchonne une chausse visiblement décrochée. Est-ce Paul prêchant ? Ou arrêté sur le chemin de Damas ? Libre à chacun de préférer telle ou telle hypothèse.
















Saint Roch

Talant_st_RochOn remarque vite que l'animal tient dans la gueule un objet rond, sans doute un pain, que l'enfant porte des ailes - c'est donc un ange - et qu'il découvre la jambe droite du personnage central. Tous ces éléments nous renvoient à Saint Roch, né à Montpellier vers 1350, qui se fit ermite et passa une grande partie de sa vie en pèlerinage. Atteint par la peste, il se retira dans un bois où il fut nourri par le chien d'un seigneur voisin et soigné par un ange. Le culte de Saint Roch s'est répandu à partir du XVème siècle et le bubon de la peste qu'il exhibe en fait le saint guérisseur de cette maladie et de toutes celles qu'on englobait sous le même terme. Culte d'autant plus répandu que le souvenir de la peste noire (XIVème siècle) restait vivace. Barbu, le saint porte un large chapeau rejeté sur les épaules, marqué de deux clés entrecroisées signalant un pèlerin de Rome. Une longue pèlerine est attachée sur sa poitrine par-dessus une tunique rouge. Il est chaussé de bottes à revers, montant jusqu'aux genoux. L'arrière n'est pas sculpté, c'était donc une statue adossée. L'ange, de trois quarts sur la droite, soulève la tunique de la main gauche pour dégager la plaie qu'il va soigner de la main droite. Au pied droit du saint, le chien est couché, un pain dans la gueule.










Sainte Marguerite

Talant_ste_MartheIsolée, cette statue est souvent désignée comme sainte Marthe. Les rapports étroits entre les légendes relatives à sainte Marguerite et sainte Marthe expliquent cette confusion. L'œuvre abritée en l'église de Talant représente une jeune femme en prière, les mains jointes, un animal couché à ses pieds. La tête et la queue de la bête ont disparu, mais les pattes terminées par de longues griffes, l'allure générale efflanquée, un peu sauvage, la trace de la tête au bout d'un long cou replié sur le dos, l'amorce d'une queue que l'on devine puissante, se terminant en fouet sur la cuisse de la femme, tout cela permet d'identifier un dragon. Une légende provençale fait arriver Marthe avec Lazare et Marie-Madeleine en France après l'Ascension. Elle vainc, avec une croix et de l'eau bénite, la Tarasque, dragon fluvial, qu'elle mène ensuite en laisse. Quant à Marguerite, martyre grecque du IIIème siècle, sa légende a été popularisée en Occident par Jacques de Voragine dans sa "Légende Dorée". Lors de son supplice, elle est dévorée par un dragon alors qu'elle était en train de prier. Toutefois, ayant gardé une petite croix, elle réussit à percer le ventre de la bête et à sortir vivante. Elle est représentée avec le dragon couché à ses pieds.

2 septembre 2010

La cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Maguelone, historique

Maguelone_0L'île de Maguelone (insula Magalona en latin, Magalouno en provençal) s’est formée à la suite d’une éruption volcanique surtseyenne au pliocène (caractérisée par l'émission d'une lave à fleur d'eau lorsque le volcan de type explosif est une île maritime ou lacustre de faible altitude : le contact de l'eau et de la lave engendre un choc thermique qui provoque la vaporisation de l'eau et la fragmentation de la lave). Une fois l'activité magmatique terminée, l'érosion fit son travail. L’eau, le feu, la terre et l’air. Tout cela me rappelle un certain Mont-Saint-Michel d’Aiguilhe….




Maguelone_1L’île fut habitée dès le premier âge du Fer. Les fouilles ont permis de situer un habitat étrusque situé sous l’église funéraire paléochrétienne, à 200m de la cathédrale. Le commerce maritime se développa au VIIème siècle avant notre ère. Des traces gallo-romaines montrent une exploitation de saline. La religion chrétienne s'y imposa peu à peu, et dès 533, un évêché fut fixé sur l'île, malgré son éloignement de la voie Domitienne : l’explication pourrait en être la récupération d’un ancien lieu sacré.  En 589 son évêque Boetius fut convoqué au concile de Tolède. Génésius prit la suite en 597.




Maguelone_17Les Wisigoths s'emparèrent en 673 de la contrée de Maguelone : des sarcophages et des restes d'une nécropole wisigothique furent retrouvés. Au VIIIe siècle, les Sarrasins conquirent la Septimanie. Maguelone, en raison de sa position clef, devint « Port Sarrasin », sans doute une place fortifiée. Des quais furent établis permettant aux navires d'accoster.








Maguelone_4En réaction, les Francs entamèrent la reconquête : la première cathédrale transformée en mosquée fut entièrement détruite en 737 sur ordre de Charles Martel. Le site fut alors abandonné durant trois siècles. L'évêque s'installa à quelques kilomètres, sur l'oppidum antique de Substantio  (Castelnau-le-Lez), proche de la future ville de Montpellier, et le comte se fixa à Melgueil (Mauguio).





















Maguelone_3Dès la fin du IXème siècle, les comtes de Maguelone-Melgueil mirent la main sur l’évêché, disposant des revenus et nommant les évêques. En 1030, l’évêque Arnaud décida le retour de l’évêché sur l’île. Il fit construire une nouvelle cathédrale, consacrée en 1054, ainsi que les bâtiments du chapitre et une ceinture de fortifications, appelée « enceinte des portes de fer », puis le pont d'un kilomètre de long reliant Maguelone à Villeneuve, réunissant ainsi l'île au continent. De ce premier édifice roman subsiste encore la chapelle Saint-Augustin, sur le flanc sud. C’est dans cette chapelle que le corps d’Arnaud, mort en 1060, fut transféré du cloître au XIIème siècle.









Maguelone_9En 1085, le comte Pierre de Melgueil se plaça sous la protection du pape en faisant don de son comté et des droits dont il jouissait dans l'évêché de Maguelone "aux apôtres Pierre et Paul, au pape Grégoire VII et à ses successeurs". Le Pape Urbain II vint visiter l'île en 1096 et déclara cette cathédrale "seconde après celle de Rome". Il lui accorda le port des armes pontificales : les clés de saint Pierre, et octroya une indulgence plénière à tous ceux qui recevraient sépulture dans son cimetière. De plus, Maguelone devint terre d’asile pour les papes fuyant les luttes à Rome.



Maguelone_plan_2Prestige et richesse amenèrent au XIIème siècle l'édification d'une nouvelle cathédrale plus vaste, d'un cloître à deux étages, de logis pour l'évêque et les chanoines (ils seront jusqu’à 60), ainsi que de nouveaux bâtiments pour assurer une large hospitalité.







Maguelone_32Le chœur et le transept furent bénis par les évêques Galtier (1104-1129) et Raymond (1129-1158), le maître-autel fut consacré en 1162 par Jean de Montlaur. De nombreuses personnalités y furent reçues : l'abbé de Cluny, et Suger, abbé de Saint Denis par exemple.























Maguelone_10Maguelone, recevant alors de nombreuses donations, devint un grand centre de rayonnement intellectuel, et fut à l’origine des futures facultés de Montpellier : Médecine, Droit. La faculté des Arts, qui groupait alors Lettres et Sciences, fut créée sous Jean de Montlaur II (1234-1247) qui établit leurs règlements.









Maguelone_7Le point de départ de l'essor universitaire de Montpellier fut l'année 1289, quand le pape Nicolas IV érigea en "studium generale" ces diverses écoles et conserva à l'évêque de Maguelone le droit de décerner le titre de chancelier de l'université et le droit de délivrer la licence.









Maguelone_46Mais Montpellier allait détrôner Maguelone : les évêques, attirés par une vie plus facile, s’y installèrent, abandonnant l’île austère et laissant la gestion entre les mains d'un Prévost.











Maguelone_21En 1536, François 1er fit transférer définitivement le Chapitre au Diocèse épiscopal de Montpellier.
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Maguelone_45Les chanoines vendirent progressivement les bâtiments. L'île fut progressivement laissée à l'abandon et au pillage jusqu'à ce que Richelieu, en réaction à l’épisode où  les protestants, en 1562, trouvèrent un asile favorable dans les fortifications vacantes, ordonne  le démantèlement "au canon" du siège épiscopal.
Maguelone_20













Maguelone_34Les ruines de la cathédrale devinrent biens de la République vers 1790. Elles furent vendues à des particuliers qui cédèrent en partie les pierres pour la construction du Canal du Rhône à Sète. Les derniers propriétaires laïcs furent les membres de la Famille Fabrège qui rachetèrent l’île en 1852, et à qui l'on doit la préservation et la restauration du monument, ainsi que les fouilles. Le culte fut rétabli dans la cathédrale en 1875.













Maguelone_12L’île est maintenant rattachée à la terre ferme par un lido sablonneux, entre mer et étang. Ce fait donna à la cathédrale le nom de « cathédrale des sables ». Du point de vue tellurique, la cathédrale est traversée du sud au nord par un courant puissant venant d'Afrique. Ressortant de l'édifice, il continue vers Montpellier, Aniane, Saint Guilhem le désert, Rodez, Aurillac et Clermont-Ferrand.











Maguelone_18http://www.decouvrir-l-herault.com/mag-cathedrale.htm
http://villeneuve.les.maguelone.guerrero.pagesperso-orange.fr/private/Maguelone/Maguelone.htm
http://www.art-roman.net/maguelone/maguelone.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_Saint-Pierre-et-Saint-Paul_de_Maguelone
http://jean-francois.mangin.pagesperso-orange.fr/capetiens/capetiens_maguelone.htm
http://muselat.chez.com/maguelone.htm         
http://chamboredon-tribu.spaces.live.com/?_c11_BlogPart_BlogPart=blogview&_c=BlogPart&partqs=cat%3DHistoire
http://www.compagnons-de-maguelone.org/histoire.htm
Extrait du « guide du visiteur » de Robert Saint-Jean

Voir la carte ici.

2 septembre 2010

La cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Maguelone, l’extérieur

Maguelone_61Peu accessible aujourd’hui pour des raisons de sécurité (comme d’habitude…) l’extérieur de la cathédrale se présente sous l’aspect d’une énorme bâtisse de pierre grise gardant les vestiges du système défensif détruit en 1632. Les murs supportent de puissants contreforts qui portaient jadis de grands arcs formant mâchicoulis, créneaux et chemin de ronde.
Des tours qui surmontaient à l’origine les croisillons du transept et qui flanquaient la façade ne subsistent plus que la tour de l’évêque à l’ouest, et celle du Saint-Sépulcre au nord. Les bâtiments du chapitre ont complètement disparu.





La façade ouest

Maguelone_24A l'origine, elle était divisée verticalement en trois parties par deux contreforts qui supportaient trois arcs brisés qui formaient mâchicoulis protégeant la porte et la fenêtre haute.
















Maguelone_23La tour dite de la chambre de l'évêque fut construite au XIIIème siècle contre la façade romane. Une seconde tour s'élevait au sud-ouest de la façade.












Le portail

Maguelone_25Le portail, qui s'ouvrait autrefois au fond d'un passage étroit prolongé par les deux tours, présente un tympan de facture déjà gothique, sculpté dans un marbre blanc antique au XIIIème siècle. 












Maguelone_28Le Christ en gloire est assis sur un trône cannelé. Sa silhouette massive, drapée à l’ancienne, s’inscrit dans une gloire polylobée. Il est entouré du tétramorphe : l’ange (Matthieu), l’aigle (Jean), le lion (Marc) et le bœuf (Luc), tenant de longs phylactères.  Une mince frange ondulée de nuages entoure la composition dont le style antiquisant et le réalisme dénotent l’influence tardive des ateliers de Saint-Gilles dans un esprit déjà gothique.










Maguelone_26Les deux bas-reliefs enchâssés dans les piédroits (représentant les saints patrons de la cathédrale : saint Pierre à droite et saint Paul à gauche) sont des fragments d'un tympan du début du XIIème siècle.
















Maguelone_27Ils appartenaient à l'origine à un grand tympan.


















Maguelone_31Les deux consoles qui supportent le linteau semblent de la même origine. Elles représentent également Pierre et Paul.
Maguelone_30
















Maguelone_linteauLe linteau, orné d'un rinceau d'acanthes stylisées, est également un remploi, daté de 1178. Il fut sculpté dans un ancien milliaire romain en marbre.


Texte de l'inscription du linteau :

+ AD PORTU(M) VITE : SITIENTES QUID(UE) VENITE / HAS INTRANDO FORES : COMPONIYE MORES : HINC INTRANS ORA : TUA SE(M)PER CRIMINA PLORA : QUICQ(UI)D PECCATUR : LACRIMAR(UM) FONTE LAVATUR.
Sur le bandeau vertical, à gauche :
+ B.(ERNARDUS) D. (E) III VIIS FECIT HOX + AN(N)O INC(ARNATIONIS) D(DOMINI) M.C.LXX.VIII. +

A ce havre de vie, venez, vous qui avez soif : en franchissant ces portes, corrigez vos mœurs. Toi qui entre ici, pleure toujours  tes fautes. Quel que soit ton péché, il est lavé par une fontaine de larmes.
Bernard de Tréviers a fait cela, en l'an de l'Incarnation du Seigneur 1178.

La chapelle Saint-Blaise

Maguelone_19Située sur le côté sud de la cathédrale, la chapelle Saint-Blaise fut réédifiée par Frédéric Fabrège en 1852. Il planta sur l’île, alors dénudée, de nombreuses essences méditerranéennes. En Le 15 juin 1930, lors du centenaire du poète Frédéric Mistral, une plaque commémorative fut apposée sur la vieille chapelle où Fabrège avait installé sa bibliothèque. On peut y lire le 1er couplet de la Respelido : 
Pour la Sainte Estelle de MAGUELONE, Le 27 Mai 1900, Frédéric MISTRAL fit retentir LA RESPELIDA ("LA RENAISSANCE")
"Nous autres en plein jour, Nous voulons toujours parler La langue du Midi Voici le Félibrige!"

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