Saint Patrick
Saint Patrick et la christianisation de l'Irlande
par Jean Guiffan, chargé d’enseignement à l’université de Nantes
Une
très ancienne tradition irlandaise fait de saint Patrick, de son nom
chrétien de naissance Maewyn Succat, l'évangélisateur de l'Irlande dans
le second tiers du Vème siècle.
Amplifiées avec le temps, de
nombreuses légendes courent autour de ce saint patron mais, faute de
repères historiques précis, il est difficile à son sujet d'extraire la
réalité du merveilleux. Les
documents anciens attribués à Saint Patrick ou à ses disciples, deux
écrits latins : la Confession et la Lettre aux soldats de Coroticus,
sont sujets à caution et les récits de ses premiers biographes, Muirchu
et Tirechan, ne sont pas très fiables : rédigés au VIIème siècle, lors
du conflit entre Rome et les chrétientés celtiques, ils épousent
manifestement les thèses de la cause romaine. C'est donc avec une
extrême prudence que Jean Guiffan, auteur d'une Histoire de l'Irlande,
a tenté de retracer la vie de saint Patrick.
La vie et la mission de saint Patrick
"Issu
d'une famille bretonne romanisée et christianisée (son père était
décurion et diacre), Patrick serait né vers 385-390 près de Dumbarton,
au nord de l'Angleterre actuelle. Il aurait été enlevé à seize ans par
des pirates scots, c'est-à-dire à cette époque irlandais, et emmené en
Ulster, dans le comté d'Antrim, devenant pendant six ans l'esclave d'un
druide.
Obéissant
à une vision divine, il se serait évadé, réussissant à rejoindre sa
famille en Grande-Bretagne. Là, si l'on en croit la Confession, il
aurait eu une autre vision dans laquelle les Irlandais l'imploraient
pour qu'il revienne parmi eux.
Patrick
va acquérir en Gaule la formation religieuse qui lui manque. Selon
certaines sources, il aurait rendu visite à saint Martin de Tours, ce
qui n'est chronologiquement pas possible. Une autre tradition tardive
qui le fait séjourner à Lérins, fondation monastique du sud de la
Gaule, semble également dépourvue de tout fondement. En revanche, il
est possible qu'il se soit fixé à Auxerre, comme l'affirme "La vie de
Saint Patrick de Muirchu", et même qu'il ait été consacré des mains de
saint Germain avant d'être envoyé en Irlande par le pape Célestin.
D'après
les Annales d'Ulster, Patrick serait arrivé dans l'île en 432,
débarquant à Saul, près de Downpatrick. Selon la tradition, c'est lui
qui aurait converti l'île païenne au christianisme en défiant les
druides dans des joutes singulières comme l'épreuve du feu et en
expliquant le mystère de la Sainte Trinité par la feuille trilobée du
trèfle qui deviendra, avec la harpe celtique, le symbole de l'Irlande.
S'adressant de préférence aux rois et à leur famille pour convertir
ensuite plus facilement le reste de la population, il aurait été
pendant une trentaine d'années, avec quelques disciples, l'infatigable
propagateur de l'Évangile en Irlande, baptisant des milliers de
personnes, fondant de nombreuses églises et l'évêché d'Armagh.
Si
des incertitudes planent sur la date exacte de sa mort, sans doute vers
461, (la légende parle du 17 mars, jour de sa fête actuelle) il n'en
demeure pas moins qu'à la fin du Vème siècle, l'Irlande païenne était
bien entièrement christianisée. On pense que la plupart des druides
devinrent moines, adoptant la religion chrétienne. Il est enterré aux
côtés de sainte Brigitte et de saint Columcille, tous deux également
patrons de l'Irlande."
La tradition face à l'histoire
"Sans
vouloir offenser la tradition irlandaise ni diminuer les mérites de
saint Patrick, il est difficile de croire qu'il ait trouvé en 432
l'Irlande vierge de toute influence chrétienne alors que l'île voisine,
la Grande-Bretagne, avait été touchée par la nouvelle religion au moins
deux siècles plus tôt. Il est probable que le message chrétien avait en
fait déjà été introduit dans l'île par des missionnaires venus de
Grande-Bretagne, d'Aquitaine, d'Espagne ou même d'Orient dès la fin du
IVe siècle ou les débuts du Ve siècle.
La chronique de Prosper d'Aquitaine, source généralement digne de confiance, nous apprend d'ailleurs qu'en 431 le pape Célestin avait envoyé en Irlande un certain Palladius comme évêque pour les Irlandais "croyant dans le Christ", in Christum credentes. Cela implique l'existence de communautés chrétiennes en Irlande avant l'arrivée de saint Patrick et souligne la volonté de Rome de les faire entrer dans l'obédience pontificale. On ne sait malheureusement rien de plus sur la mission de ce Palladius mais, comme le montre la création de l'évêché d'Armagh vers 445, c'est bien une Église épiscopale de type continental que Rome a cherché à implanter en Irlande.
Or
c'est sous la forme du monachisme que le christianisme va se développer
dans l'île aux VIème et VIIème siècles. Sans remettre en cause
l'organisation diocésaine existante, l'Irlande se couvre alors de
nombreux monastères indépendants les uns des autres qui deviennent les
véritables centres de la vie religieuse. Leurs saints fondateurs ne se
réfèrent jamais à Palladius ou à Patrick dont on semble même oublier le
nom. Isolée de la papauté romaine par les invasions barbares,
l'Irlande, comme les autres pays celtiques, va être pendant près de
deux siècles le grand refuge du christianisme occidental face à un
continent retombé en partie dans le paganisme, mais un foyer original
que Rome ne tardera pas à reprendre en main."
http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/saint_patrick_et_la_christianisation_de_l_irlande.asp
Saint Saturnin
Le nom de saint Saturnin, ou saint Sernin après évolution, provient de Saturne, qui vient du latin « serere » = ensemencer.
Saturne était dans la mythologie le dieu de l’agriculture et du temps. Signification : le semeur.
Saint
Saturnin de Toulouse, aujourd'hui connu sous le nom de saint Sernin,
est le premier évêque chrétien de Toulouse connu. Il est fêté le 29
novembre. Le nom de Saturnin (Saturninus) a subi de multiples
évolutions que l'on retrouve dans de nombreux toponymes et patronymes
aujourd'hui.
Saturnin est envoyé de Rome par le pape Fabien, pour
évangéliser la Gaule. En passant par Nîmes, un disciple se joint à lui,
Honest. Ensemble, ils vont jusqu'à Pampelune, en Espagne. Ils y
rencontrent et consacrent le futur saint Firmin. Honest subit le
martyre, et Saturnin, accompagné de Hilaire, son futur successeur,
revient sur ses pas pour s'arrêter à Toulouse. Saturnin sillonne la
région à des fins d'évangélisation. En 250, attribuant le silence des
oracles à ses passages fréquents devant le Capitole (temple majeur de
la cité antique, dédié à Jupiter), des prêtres païens lui demandèrent
d'honorer l'empereur en lui sacrifiant un taureau. Son refus valut à
Saturnin d'être attaché au taureau du sacrifice.
Les
historiens ont longtemps débattu pour savoir où se situait le Capitole
à l'époque antique. Ce n'est qu'en 1993 grâce aux fouilles
archéologiques du parking de la place Esquirol qu'on a pu déterminer
que le temple se situait à cet endroit. La Passion de saint Saturnin,
probablement écrite au cinquième siècle, nous apprend qu'il était
pourvu d'un escalier monumental. La légende raconte que le taureau,
pris d'une rage folle, descendit à toute allure les marches du
Capitole, traînant derrière lui l'évêque. Sa tête explosa sur les
marches du temple. Le taureau aurait rejoint la campagne en passant par
la porte nord de la ville, la Porterie, alors protégée par des
remparts, suivant le « cardo » romain (rue Saint Rome).
Le taureau aurait abandonné Saturnin sur la route de Cahors, la rue du Taur,
lui donnant ainsi le nom qu'on lui connaît aujourd'hui. Le corps sans
vie du malheureux fut recueilli par les saintes Puelles, deux jeunes
femmes. Elles l'inhumèrent à l'endroit exact où son corps fut trouvé,
dans un fossé assez profond pour que les païens ne puissent pas
profaner la dépouille.
La légende dit que, battues par la foule, les saintes Puelles quittèrent la ville pour se réfugier dans le petit village près de Castelnaudary qui porte leur nom, le Mas-Saintes-Puelles. Hilaire, évêque au quatrième siècle, fit construire une petite église en bois, un oratoire, sur la tombe du martyr. C'est l'emplacement de l'église du Taur que nous connaissons aujourd'hui.
Saturne
est une ancienne divinité romaine, agraire à l'origine (on lui
attribuait notamment la protection des semailles), qui a été peu à peu
assimilée au grec Cronos. Il régnait sur les cieux et sur la terre
avant que Jupiter ne l'en chasse : il avait été prédit que l'un de ses
enfants le détrônerait un jour. Et pour éviter cela, il dévora chacun
de ses enfants à leur naissance.
Mais
un jour, son épouse Cybèle et sa mère Tellus réussirent à sauver
Jupiter en lui faisant avaler une pierre enveloppé dans des langes à la
place de son fils. Plus tard, ce dernier réussira effectivement à
chasser son père du pouvoir et l'obligera à régurgiter ses frères et
sœurs (Neptune, Pluton, Cérès, Junon et Vesta).
Jupiter,
dieu romain du Ciel, est aussi le père des dieux. On retrouve également
des divinités semblables dans d'autres panthéons : Taranis chez les
Gaulois, Thor et Odin chez les Scandinaves ou encore Dyaus Pitar et
Varuna chez les hindous. Parmi les divinités, Jupiter tenait toujours
le premier rang et son culte était le plus solennel et le plus
universellement répandu. Ses trois plus fameux oracles étaient ceux de
Dodone, de Libye et de Trophonius. Les victimes les plus ordinaires
qu'on lui immolait étaient la chèvre, la brebis et le taureau blanc
dont on avait eu soin de dorer les cornes. On ne lui sacrifiait pas de
victimes humaines; souvent on se contentait de lui offrir de la farine,
du sel et de l'encens. L'aigle, qui plane en haut des cieux et fond
comme la foudre sur sa proie, était son oiseau favori. Le jeudi, jour
de la semaine, lui était consacré (Jovis dies).
Nous
avons donc à Toulouse Saturne (Saturnin-Sernin), tué par les adeptes de
son fils Jupiter... Et pourtant, Saturne, ou Cronos, était souverain
de l'âge d'or de l'humanité. C'est pour lui que Janus, le dieu à deux
têtes, qui l'avait recueilli quand il fut chassé par Jupiter, créa les
Saturnales, afin de commémorer son règne.
Ces fêtes consistaient
principalement à représenter l'égalité qui régnait primitivement parmi
les hommes. Elles commençaient le 16 décembre de chaque année : d'abord
elles ne durèrent qu'un jour, mais l'empereur Auguste ordonna qu'elles
se célèbreraient pendant trois jours auxquels plus tard Caligula en
ajouta un quatrième. Pendant ces fêtes, on suspendait la puissance des
maîtres sur leurs esclaves, et ceux-ci avaient le droit de parler et
d'agir en toute liberté. Tout ne respirait alors que le plaisir et la
joie : les tribunaux et les écoles étaient en vacances ; il n'était
permis ni d'entreprendre aucune guerre, ni d'exécuter un criminel, ni
d'exercer d'autre art que celui de la cuisine ; on s'envoyait des
présents, et l'on se donnait de somptueux repas. De plus tous les
habitants de la ville cessaient leurs travaux. Les esclaves pouvaient
critiquer les défauts de leurs maîtres, jouer contre eux, et ceux-ci
les servaient à table.
Par reconnaissancepour Janus, le dieu détrôné doua d'une rare prudence qui rendait le passé et l'avenir toujours présents à ses yeux, ce qu'on a exprimé en le représentant avec deux visages tournés en sens contraires. Le nom de Janus est assimilable à un nom commun signifant « passage », ou gardien des portes. L'irlandais a dérivé de la même racine le mot désignant le « gué » et la porte d'une maison se dit en latin janua. Il est le dieu qui préside à toute espèce de transition d'un état à un autre...
Saint-Michel
Le 29 septembre c'est la Saint-Michel d’automne. Et oui, il existe aussi une Saint-Michel de printemps, le 8 mai, mois de Marie, en commémoration de son apparition sur le Mont Gargan en Italie le 8 mai 492. Nous nous trouvons au début du signe de la Balance, qui vient juste après celui de la Vierge.
C’est la période de Alban Elfed pour la tradition druidique, l’équinoxe d’automne, période où la durée du jour et de la nuit est égale. Dans d’autres traditions, on le trouve également sous les noms de : Mabon, Maponos, Fête du Chêne (en Gaule), Harvest home, Festival de Dionysos (tradition hellénique), Cornucopia (Corne d'abondance), la fête d'Avalon, Roch Hachana (tradition rabbinique), Saint-Michel (tradition chrétienne). Mabon en gallois veut dire « Grand Fils ». La déesse est enceinte.
"Selon la mythologie, Mabon disparaît (ou est enlevé) trois jours après sa naissance. La Lumière divine se trouve ainsi voilée de mystère; elle va se cacher dans l'utérus de la Terre, personnifiée ici comme sa mère, la Grande Protectrice et gardienne de l’Annwvyn, l’Autre-monde. Pour qu'il puisse renaître à nouveau, Mabon vit au sein de sa Mère, dans l'Autre-monde. C'est un endroit de défis, de renouveau et de régénération; un lieu où la vie nouvelle est en gestation. Tout comme la Lumière est attirée vers la terre pour y accumuler force et sagesse afin de devenir une nouvelle graine de Connaissance, Mabon est retourné dans le ventre de sa Mère. Alors que l'hiver commence, la terre protège les graines fragiles et, pendant tout l'hiver, ces graines seront gardées en son Sein pour qu'elles puissent renaître."
Roch Hachana est dépeint dans la tradition hébraïque comme le jour de l'intronisation de Dieu, le "jour mémorial" et surtout, le "jour du jugement" pour l’humanité. L'inventaire de tous les actes des individus au cours de l'année précédente est établi. Cette période, qui commençait l'année dans l'usage babylonien, est considérée comme particulièrement propice au repentir, alors même que l’humanité est en instance de jugement devant Dieu.
On se dirige vers l’hiver, vers l’intériorisation, la réflexion, la synthèse, le juste milieu. Il est temps d’entrer en nous-mêmes pour évaluer la portée de nos actes, de nos paroles, de nos émotions et de nos pensées pour ensuite les rectifier et en tirer les leçons correspondantes. Arriver à la maitrise. Serait-ce le VITRIOL : "Visita Interiora Terrae Rectificando Invenies Occultum Lapidem" soit "Visite l'intérieur de la terre et en rectifiant tu trouveras la pierre cachée", ou bien "Visita Interiorem Terrae Rectificando Invenies Operae Lapidem" soit "Descends dans les entrailles de la terre, en distillant tu trouveras la pierre de l'œuvre", ce qui, en réfléchissant bien, veut dire à peu près la même chose. Même si l'on rajoute les deux lettres perdues UM de VITRIOLUM : Veram Medicinam, pour vraie médecine.
Dans le Tarot Hermétique, le Fou (qui porte le nombre zéro) est représenté en mouvement, le bâton à la main, le regard en lui-même. Il cherche son Chemin. Il cherche la voie de l'interieur de la Terre. L'Ermite ou le Sage (qui porte le nombre 9) a trouvé son chemin, la force cachée en lui-même provenant de l'Eternité ou du Zéro. C'est dans l'équilibre parfait, solidement appuyé sur la terre, que l'initié va capter les courants vitaux d'énergie et les utiliser pour pratiquer la vraie médecine.
C’est donc le jour où l’on fête Michel l’archange, mais aussi Gabriel, Raphaël, René, Gaïa et Rhéa. Je trouve ça étonnant : les principes sacrés masculins, féminins, mais aussi le nouvel homme, le deux fois né, l’initié.
Pour moi, il représente un archétype. Mais qu’est-ce qu’un archétype ?
Dans le dico, c’est tout d’abord :
- un modèle original ou idéal d'après lequel sont bâtis un ouvrage, une œuvre.
- en terme de monnayage, c’est l’étalon primitif et général des poids et mesures, sur lequel on étalonne les autres.
- en philosophie, c’est un modèle général représentatif d'un sujet. C’est un concept appartenant à la psychologie analytique élaborée par Carl Gustav Jung qui le définit comme une « image primordiale » renfermant un thème universel, commun à toutes les cultures humaines mais figuré sous des formes symboliques diverses, et structurant la psyché inconsciente.
Du grec ancien arkhêtupon signifiant « modèle primitif », entré dans les langues modernes par l'intermédiaire du latin « archetypum », soit « grandes images », les archétypes apparaissent dans les mythes, mais aussi dans les rêves ; ils y forment des catégories symboliques structurant les cultures et mentalités, et orientant le sujet vers son évolution intérieure, nommée individuation dans la psychologie de Jung. Pour ce dernier, les archétypes sont caractérisés fondamentalement par le fait qu'ils unissent un symbole avec une émotion, ce faisant, ils sont des « potentiels d'énergie psychique » constitutifs de toute activité humaine et orientant la libido. Les archétypes sont ainsi, dans l’espace mental, des dépôts permanents d’expériences continuellement répétées au cours des générations.
L’origine de saint Michel est donc très ancienne. On le retrouve par exemple dans la Perse ancienne combattant Ahriman, prince des ténèbres, ou par l’intermédiaire d’Apollon, de Mithra, de Belen/Lug/ Kernunos, même Baldr, Henoch, Hermès, Thôt et avant eux Gargan. Ce sont des avatars solaires.
Dans la Bible qui lui a donné son nom actuel, il est le prince des archanges. Michaël est une interrogation qui signifie « Qui est comme Dieu ?», étymologiquement ‘Mi Kha’El’ : El « dieu » et Mi, Kha « qui est semblable ». On pourrait même faire des anagrammes : avec saint Michel, on obtient alchimiste sans N (haine) et machiniste sans L (aile). Son culte en occident est apparu après son apparition au Mont Gargan au V ème siècle.
C'est lui qui pèse les âmes lors du Jugement dernier et qui emmène les âmes des élus au Paradis. Il est psychostase et psychopompe. Il est l’envoyé, le messager porteur de la voix de Dieu. En ce sens, il est aussi le Metraton. Il est invoqué pour faire entrer dans les sphères célestes les âmes des « trépassés ». La balance représente la première étape qui consiste à évaluer la portée de nos actes, de nos paroles, de nos émotions et de nos pensées. Jeter un regard rétrospectif sur les évènements vécus au cours de l'année pour les évaluer et en tirer les leçons correspondantes.
Il est le chef suprême des forces du ciel, des armées célestes, archistrategos porteur de l’épée. Dans l'apocalypse, où il révéla à Jean l’avenir, il est dit : "et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon. Et le dragon et ses anges combattirent, mais ils ne furent pas les plus forts, et leur place ne fut pas trouvée dans le ciel. Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui". Il est donc invoqué pour obtenir une protection contre les démons.
Le diable est souvent symbolisé par un dragon. Dans ses représentations, Michel ne tue pas le dragon, il le maîtrise, il le contrôle. Le diable ou le dragon, c’est peut être aussi Michel dans sa partie de l’ombre, un autre lui-même. Le dragon n’est-il pas le gardien d’un trésor ? Michel nous montre la voie de la transfiguration, mourir à cet état de vieil homme et renaître à l'homme nouveau. Il ne faut pas se déconnecter du monde, mais s’occuper de son corps afin d’y introduire l’esprit.
Mais le dragon peut aussi représenter les énergies telluriques, maitrisées par l’archange, les forces vitales de la Terre-Mère dont l’être est animé. Le point de jonction avec les énergies cosmiques n’est pas loin. Les sanctuaires dédiés à Michel sont toujours situés en hauteur, se rapprochant du ciel, sur des points énergétiques très puissants.
Deuxième étape : l’action, la guerre sainte intérieure contre les énergies de la matière et leur maitrise afin de pouvoir accéder à la dimension spirituelle. Enlever le mal qui est en nous, généré par notre dualité.
Il porte l’étendard céleste (représentant l'élévation de la conscience), comme Jeanne d’Arc le fut à son tour du Bauséant. Les deux personnages sont intimement liés. Jeanne (fêtée le deuxième dimanche de mai : non pas une date fixe, mais fonction de la mécanique cosmique) peut paraître comme son double féminin, tous deux gardiens de la France, adolescents, portant armure et épée. Jeanne entendit les voix de Michel, de Marguerite et de Catherine.
On dit de Marguerite, sainte sauroctone, qu'elle fut avalée par un dragon et qu'elle en transperça le ventre pour en sortir. Elle est représentée les pieds sur la bête.
Catherine… dont le tombeau est vénéré dans un monastère du Sinaï, situé au pied du mont Moïse ou le prophète recueillit les Tables de la Loi, Ce monastère fut construit par l'empereur Justinien au VI ème siècle, sur l'emplacement supposé du Buisson ardent. Il fut d'abord dédié à la Vierge.
Donc. Traçons une ligne entre le monastère Sainte-Catherine et le premier sanctuaire occidental dédié à Michel, au Mont Gargan dans les Pouilles. Vous y êtes ? On continue la ligne droite. On arrive à… la Sacra di San Michele dans la vallée de Suse, le deuxième sanctuaire le plus important d’Italie. On continue… Saint-Michel de Maurienne. Puis on tombe sur le mont Saint-Michel au Péril de la Mer en Normandie. On traverse la Manche pour se trouver à l’emplacement exact de Saint Michael Mount, à la pointe de la Cornouailles, pour finalement aboutir sur le rocher Skellig Michael au large de la côte du Comté de Kerry en Irlande du Sud. Incroyable. Mais vrai. Et ne me dites pas que c’est une coïncidence, je ne vous croirai pas.
Concússum est mare et contrémuit terra, ubi Archángelus Míchaël descéndit de cælo.
La mer fut ébranlée, la terre trembla, quand l’Archange Michel descendit du ciel.
Nous avons vu que Michel peut être réuni avec Jeanne, mais une autre vierge lui est le plus souvent associée : la Virgo Pariturae, celle qui doit enfanter, la vierge noire de dessous terre, celle que l'on visite à l'intérieur, qui peut aider à rectifier et à trouver sa propre pierre par sa médecine vraie. C'est la Papesse (qui porte dans le Tarot le nombre 2, le principe divin féminin) symbolise la voie passive, l'activité mentale plutôt que physique.
Quelque soit le sanctuaire, l’un ne va pas sans l’autre. C’est l’équilibre parfait du haut et du bas. Fourvière… la basilique dédiée à Marie. Qui se trouve tout en haut de l’église ? Michel. Le Mont Saint-Michel : qui se trouve dans sa plus profonde crypte ? La vierge noire. Compostelle… Nous partons de la cathédrale Notre-Dame, et sa célèbre vierge noire. Nous arrivons en bord de mer, où nous ramassons une coquille. N’oublions pas le retour. Ce n’est qu’après avoir monté les escaliers du Mont Saint-Michel d’Aiguilhe que le pèlerinage sera complet…. Mais c’est une autre histoire.
La saint Michel
Le 29 septembre c'est la Saint-Michel d’automne. Et oui, il existe aussi une Saint-Michel de printemps, le 8 mai, mois de Marie, en commémoration de son apparition sur le Mont Gargan en Italie le 8 mai 492. Nous nous trouvons au début du signe de la Balance, qui vient juste après celui de la Vierge.
C’est la période de Alban Elfed pour la tradition druidique, l’équinoxe d’automne, période où la durée du jour et de la nuit est égale. Dans d’autres traditions, on le trouve également sous les noms de : Mabon, Maponos, Fête du Chêne (en Gaule), Harvest home, Festival de Dionysos (tradition hellénique), Cornucopia (Corne d'abondance), la fête d'Avalon, Roch Hachana (tradition rabbinique), Saint-Michel (tradition chrétienne). Mabon en gallois veut dire « Grand Fils ». La déesse est enceinte.
"Selon la mythologie, Mabon disparaît (ou est enlevé) trois jours après sa naissance. La Lumière divine se trouve ainsi voilée de mystère; elle va se cacher dans l'utérus de la Terre, personnifiée ici comme sa mère, la Grande Protectrice et gardienne de l’Annwvyn, l’Autre-monde. Pour qu'il puisse renaître à nouveau, Mabon vit au sein de sa Mère, dans l'Autre-monde. C'est un endroit de défis, de renouveau et de régénération; un lieu où la vie nouvelle est en gestation. Tout comme la Lumière est attirée vers la terre pour y accumuler force et sagesse afin de devenir une nouvelle graine de Connaissance, Mabon est retourné dans le ventre de sa Mère. Alors que l'hiver commence, la terre protège les graines fragiles et, pendant tout l'hiver, ces graines seront gardées en son Sein pour qu'elles puissent renaître."
Roch Hachana est dépeint dans la tradition hébraïque comme le jour de l'intronisation de Dieu, le "jour mémorial" et surtout, le "jour du jugement" pour l’humanité. L'inventaire de tous les actes des individus au cours de l'année précédente est établi. Cette période, qui commençait l'année dans l'usage babylonien, est considérée comme particulièrement propice au repentir, alors même que l’humanité est en instance de jugement devant Dieu.
On se dirige vers l’hiver, vers l’intériorisation, la réflexion, la synthèse, le juste milieu. Il est temps d’entrer en nous-mêmes pour évaluer la portée de nos actes, de nos paroles, de nos émotions et de nos pensées pour ensuite les rectifier et en tirer les leçons correspondantes. Arriver à la maitrise. Serait-ce le VITRIOL : "Visita Interiora Terrae Rectificando Invenies Occultum Lapidem" soit "Visite l'intérieur de la terre et en rectifiant tu trouveras la pierre cachée", ou bien "Visita Interiorem Terrae Rectificando Invenies Operae Lapidem" soit "Descends dans les entrailles de la terre, en distillant tu trouveras la pierre de l'œuvre", ce qui, en réfléchissant bien, veut dire à peu près la même chose. Même si l'on rajoute les deux lettres perdues UM de VITRIOLUM : Veram Medicinam, pour vraie médecine.
Dans le Tarot Hermétique, le Fou (qui porte le nombre zéro) est représenté en mouvement, le bâton à la main, le regard en lui-même. Il cherche son Chemin. Il cherche la voie de l'interieur de la Terre. L'Ermite ou le Sage (qui porte le nombre 9) a trouvé son chemin, la force cachée en lui-même provenant de l'Eternité ou du Zéro. C'est dans l'équilibre parfait, solidement appuyé sur la terre, que l'initié va capter les courants vitaux d'énergie et les utiliser pour pratiquer la vraie médecine.
C’est donc le jour où l’on fête Michel l’archange, mais aussi Gabriel, Raphaël, René, Gaïa et Rhéa. Je trouve ça étonnant : les principes sacrés masculins, féminins, mais aussi le nouvel homme, le deux fois né, l’initié.
Pour moi, il représente un archétype. Mais qu’est-ce qu’un archétype ?
Dans le dico, c’est tout d’abord :
- un modèle original ou idéal d'après lequel sont bâtis un ouvrage, une œuvre.
- en terme de monnayage, c’est l’étalon primitif et général des poids et mesures, sur lequel on étalonne les autres.
- en philosophie, c’est un modèle général représentatif d'un sujet. C’est un concept appartenant à la psychologie analytique élaborée par Carl Gustav Jung qui le définit comme une « image primordiale » renfermant un thème universel, commun à toutes les cultures humaines mais figuré sous des formes symboliques diverses, et structurant la psyché inconsciente.
Du grec ancien arkhêtupon signifiant « modèle primitif », entré dans les langues modernes par l'intermédiaire du latin « archetypum », soit « grandes images », les archétypes apparaissent dans les mythes, mais aussi dans les rêves ; ils y forment des catégories symboliques structurant les cultures et mentalités, et orientant le sujet vers son évolution intérieure, nommée individuation dans la psychologie de Jung. Pour ce dernier, les archétypes sont caractérisés fondamentalement par le fait qu'ils unissent un symbole avec une émotion, ce faisant, ils sont des « potentiels d'énergie psychique » constitutifs de toute activité humaine et orientant la libido. Les archétypes sont ainsi, dans l’espace mental, des dépôts permanents d’expériences continuellement répétées au cours des générations.
L’origine de saint Michel est donc très ancienne. On le retrouve par exemple dans la Perse ancienne combattant Ahriman, prince des ténèbres, ou par l’intermédiaire d’Apollon, de Mithra, de Belen/Lug/ Kernunos, même Baldr, Henoch, Hermès, Thôt et avant eux Gargan. Ce sont des avatars solaires.
Dans la Bible qui lui a donné son nom actuel, il est le prince des archanges. Michaël est une interrogation qui signifie « Qui est comme Dieu ?», étymologiquement ‘Mi Kha’El’ : El « dieu » et Mi, Kha « qui est semblable ». On pourrait même faire des anagrammes : avec saint Michel, on obtient alchimiste sans N (haine) et machiniste sans L (aile). Son culte en occident est apparu après son apparition au Mont Gargan au V ème siècle.
C'est lui qui pèse les âmes lors du Jugement dernier et qui emmène les âmes des élus au Paradis. Il est psychostase et psychopompe. Il est l’envoyé, le messager porteur de la voix de Dieu. En ce sens, il est aussi le Metraton. Il est invoqué pour faire entrer dans les sphères célestes les âmes des « trépassés ». La balance représente la première étape qui consiste à évaluer la portée de nos actes, de nos paroles, de nos émotions et de nos pensées. Jeter un regard rétrospectif sur les évènements vécus au cours de l'année pour les évaluer et en tirer les leçons correspondantes.
Il est le chef suprême des forces du ciel, des armées célestes, archistrategos porteur de l’épée. Dans l'apocalypse, où il révéla à Jean l’avenir, il est dit : "et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon. Et le dragon et ses anges combattirent, mais ils ne furent pas les plus forts, et leur place ne fut pas trouvée dans le ciel. Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui". Il est donc invoqué pour obtenir une protection contre les démons.
Le diable est souvent symbolisé par un dragon. Dans ses représentations, Michel ne tue pas le dragon, il le maîtrise, il le contrôle. Le diable ou le dragon, c’est peut être aussi Michel dans sa partie de l’ombre, un autre lui-même. Le dragon n’est-il pas le gardien d’un trésor ? Michel nous montre la voie de la transfiguration, mourir à cet état de vieil homme et renaître à l'homme nouveau. Il ne faut pas se déconnecter du monde, mais s’occuper de son corps afin d’y introduire l’esprit.
Mais le dragon peut aussi représenter les énergies telluriques, maitrisées par l’archange, les forces vitales de la Terre-Mère dont l’être est animé. Le point de jonction avec les énergies cosmiques n’est pas loin. Les sanctuaires dédiés à Michel sont toujours situés en hauteur, se rapprochant du ciel, sur des points énergétiques très puissants.
Deuxième étape : l’action, la guerre sainte intérieure contre les énergies de la matière et leur maitrise afin de pouvoir accéder à la dimension spirituelle. Enlever le mal qui est en nous, généré par notre dualité.
Il porte l’étendard céleste (représentant l'élévation de la conscience), comme Jeanne d’Arc le fut à son tour du Bauséant. Les deux personnages sont intimement liés. Jeanne (fêtée le deuxième dimanche de mai : non pas une date fixe, mais fonction de la mécanique cosmique) peut paraître comme son double féminin, tous deux gardiens de la France, adolescents, portant armure et épée. Jeanne entendit les voix de Michel, de Marguerite et de Catherine.
On dit de Marguerite, sainte sauroctone, qu'elle fut avalée par un dragon et qu'elle en transperça le ventre pour en sortir. Elle est représentée les pieds sur la bête.
Catherine… dont le tombeau est vénéré dans un monastère du Sinaï, situé au pied du mont Moïse ou le prophète recueillit les Tables de la Loi, Ce monastère fut construit par l'empereur Justinien au VI ème siècle, sur l'emplacement supposé du Buisson ardent. Il fut d'abord dédié à la Vierge.
Donc. Traçons une ligne entre le monastère Sainte-Catherine et le premier sanctuaire occidental dédié à Michel, au Mont Gargan dans les Pouilles. Vous y êtes ? On continue la ligne droite. On arrive à… la Sacra di San Michele dans la vallée de Suse, le deuxième sanctuaire le plus important d’Italie. On continue… Saint-Michel de Maurienne. Puis on tombe sur le mont Saint-Michel au Péril de la Mer en Normandie. On traverse la Manche pour se trouver à l’emplacement exact de Saint Michael Mount, à la pointe de la Cornouailles, pour finalement aboutir sur le rocher Skellig Michael au large de la côte du Comté de Kerry en Irlande du Sud. Incroyable. Mais vrai. Et ne me dites pas que c’est une coïncidence, je ne vous croirai pas.
Concússum est mare et contrémuit terra, ubi Archángelus Míchaël descéndit de cælo.
La mer fut ébranlée, la terre trembla, quand l’Archange Michel descendit du ciel.
Nous avons vu que Michel peut être réuni avec Jeanne, mais une autre vierge lui est le plus souvent associée : la Virgo Pariturae, celle qui doit enfanter, la vierge noire de dessous terre, celle que l'on visite à l'intérieur, qui peut aider à rectifier et à trouver sa propre pierre par sa médecine vraie. C'est la Papesse (qui porte dans le Tarot le nombre 2, le principe divin féminin) symbolise la voie passive, l'activité mentale plutôt que physique.
Quelque soit le sanctuaire, l’un ne va pas sans l’autre. C’est l’équilibre parfait du haut et du bas. Fourvière… la basilique dédiée à Marie. Qui se trouve tout en haut de l’église ? Michel. Le Mont Saint-Michel : qui se trouve dans sa plus profonde crypte ? La vierge noire. Compostelle… Nous partons de la cathédrale Notre-Dame, et sa célèbre vierge noire. Nous arrivons en bord de mer, où nous ramassons une coquille. N’oublions pas le retour. Ce n’est qu’après avoir monté les escaliers du Mont Saint-Michel d’Aiguilhe que le pèlerinage sera complet…. Mais c’est une autre histoire.
Le musée archéologique de Dijon, présentation
Le
musée archéologique, qui fait partie désormais des « Musée de France »,
fut en premier lieu dépositaire des sculptures gallo-romaines en
remploi dans les murailles du castrum de Divio, l’ancien Dijon. Puis il a
accueilli les découvertes des fouilles effectuées par la Commission des
Antiquités de la Côte-d'Or aux sources de la Seine, à
Alise-Sainte-Reine et à Vertault.
Le
musée présente un vaste panorama de la présence de l'homme en Bourgogne
est présenté de la Préhistoire au Moyen Age avec les sites
incontournables de la région : Dijon, Alesia, Les Bolards, les Sources
de la Seine, Vertault, Mâlain, ...
Les collections du Musée archéologique sont présentées dans l'aile principale de l’ancienne abbaye bénédictine Saint-Bénigne.
Au
sous-sol, dans l'ancienne salle capitulaire et le scriptorium du début
du XIème siècle, sont présentés des sculptures gauloises, puis
gallo-romaines, puis les ex-voto du sanctuaire gallo-romain des Sources
de la Seine. Puis de nombreuses stèles et bas-reliefs de l’époque
gallo-romaine.
Au
niveau 1, dans le dortoir des moines de la fin du XIIème siècle, les
voûtes gothiques accueillent les sculptures d'époques romane et
gothique. Elles vous sont présentées dans le reportage sur Saint-Bénigne, et celui de Notre-Dame.
Le
niveau 2, dans des salles plus récentes, présente le trésor de Blanot,
prestigieux dépôt de l'Age du Bronze final, le bracelet en or de La Rochepot, et des objets provenant de la recherche archéologique récente.
Pour voir la carte, cliquer ici.
Horaires d'ouverture:
Du 1er octobre au 14 mai :
Ouvert tous les jours sauf le lundi et le mardi, de 9h à 12h30 et de 13h35 à 18h.
Ouvert, pour les scolaires, le lundi, sur rendez-vous.
Du 15 mai au 30 septembre :
Ouvert tous les jours de 9h00 à 12h30 et de 13h30 à 18h00 sauf le mardi.
Fermé: le 1er janvier, les 1er et 8 mai, le 14 juillet, les 1er et 11 novembre et le 25 décembre.
http://www.musees-bourgogne.org/les_musees/musee_bourgogne_resultat.php?id=21&id_ville=11
http://www.dijon.fr/
http://www.tourisme-langres.com/fic_bdd/fichiers_fr/Source_Seine.pdf
Le musée archéologique de Dijon, le sous-sol
La source de la Seine
Au fond d’un étroit vallon qui sépare les territoires de Saint-Germain-Source-Seine et Poncey-sur-l’Ignon, les eaux de plusieurs sources jaillissent. La principale fut divinisée sous le nom de Déesse Séquana. Près de la source sacrée fut construit un temple de type gaulois à la fin du I er siècle après Jésus Christ.
En utilisant une grille de lecture astronomique, Bernard Jacomin dans son livre "Les Sources de la Seine - Traces fossiles et repérages astronomiques au pays des Lingons " nous révèle l'importance du repérage des constellations dans l'orientation du sanctuaire et des traces voisines. Quant au fameux Trésor de la Seine, il prend un nouveau sens, si on l'étudie en relation avec les repérages spatiaux utilisés par les druides qui procédaient au réglage du calendrier luni-solaire au début de l'année celtique.
Puis le sanctuaire se développa aux II ème et III ème siècles.
Ces lieux voyaient accourir des foules de pèlerins qui venaient solliciter la guérison de leurs maux. Ils puisaient l’eau sacrée et s’en aspergeaient. En reconnaissance de leur guérison, ils laissèrent sur place des centaines d’ex-voto en bois, en pierre ou en bronze.
Le christianisme a repris à son compte la divinisation des sources de la Seine : une église du nom de Sainte Marie de Sestre fut construite au VI ème siècle à environ 10 km des sources. L’Abbaye s’étendait jusqu’aux sources de la Seine. Les habitants de Saint-Seine se rendaient en procession aux sources, surtout en période de sécheresse. Les fidèles munis de petits vases puisaient l’eau de la source et aspergeaient le prêtre ; il était dit que plus l’aspersion serait abondante, plus les vœux seraient exaucés.
La légende de la source
La Seine, fille de Bacchus et nymphe de Cérès, avait suivi dans les Gaules la déesse des blés, lorsqu'elle cherchait sa fille Proserpine par toute la terre.
Quand Cérès eut mis fin à ses courses, la Seine la pria de lui donner en récompenses de ses services ces prairies que vous voyez là-bas. La déesse y consentit et accorda de plus à la fille de Bacchus de faire croître les blés partout où elle porterait ses pas.
Elle laissa donc la Seine sur ces rivages et lui donna pour compagne et pour suivante la nymphe Héva qui devait veiller près d'elle de peur qu'elle ne fût enlevée par quelque dieu de la mer comme sa fille Proserpine l'avait été par celui des enfers.
Un jour que la Seine s'amusait à courir sur ces sables en cherchant des coquilles et qu'elle fuyait en jetant de grands cris devant les flots de la mer qui quelquefois lui mouillaient la plante des pieds et quelquefois l'atteignaient jusqu'aux genoux. Héva, sa compagne aperçut sous les ondes, les cheveux blancs, le visage empourpré et la robe bleue de Neptune.
Ce dieu venait des Orcades après un grand tremblement de terre et il parcourait les rivages de l'océan, examinant avec son trident si leurs fondements n'avaient pas été ébranlés. A sa vue, Héva jeta un grand cri et avertit la Seine, qui s'enfuit aussitôt vers les prairies. Mais le dieu des mers avait aperçu la nymphe de Cérès et, touché de sa bonne grâce et de sa légèreté, il poussa vers le rivage ses chevaux marins après elle. Déjà, il était près de l'atteindre, lorsqu'elle invoqua Bacchus, son père et Cérès sa maîtresse. L'un et l'autre l'exaucèrent : dans le temps que Neptune tendait les bras pour la saisir, tout le corps de la Seine se fondit en eau ; son voile et ses vêtements verts, que les vents poussaient devant elle, devinrent des flots couleur d'émeraude ; elle fut changée en un fleuve de cette couleur qui se plaît encore à parcourir les lieux qu'elle a aimés étant nymphe.
Les sources, appelées les Fontes Sequanae ("les sources de Sequana") sont situées dans une vallée sur le plateau de Langres, au Nord-ouest de Dijon, à Source-Seine. Les premières traces remontent au deuxième et premier siècle avant Jésus-Christ, quand l’endroit devint un lieu saint de guérison. Le sanctuaire fut plus tard repris par les romains, qui construisirent deux temples, une enceinte avec des colonnes et d'autres structures centrées sur la piscine et la source.
Près de 1500 sculptures du sanctuaire des sources de la Seine sont conservées au musée. Ce sanctuaire est représentatif des cultes guérisseurs. Les pèlerins, après les ablutions et un passage au temple, offraient à Sequana l'image de leur mal. En pierre, en bois ou en bronze, ces ex-voto racontent l'histoire d'un peuple venu adorer l'eau qui jaillit, divine, guérisseuse et efficace.
La découverte dans le sanctuaire d'un fanum de tradition celtique atteste de façon irréfutable la présence importante de courants celtiques dans la région à la période gallo-romaine. Les différentes campagnes de fouille ont permis de retrouver la source sacrée canalisée et deux bassins destinés aux ablutions des pèlerins qui se rendaient au sanctuaire pour y déposer leurs ex-voto.
Sequana est d'origine celtique. Dans la mythologie celtique gauloise, elle était la déesse de la Seine, particulièrement des sources de la rivière, et de la tribu gauloise des Séquanes. Fait extrêmement rare, le nom passa au masculin au VI ème siècle. Un Sequanus fonda un sanctuaire chrétien à 10 km du temple païen, aujourd'hui Saint-Seine l'Abbaye. Sequana est connue uniquement à cette source, dont les eaux n'ont aucune propriété minérale particulière. Cette déesse est remarquable : elle n'a jamais été inféodée à un époux sacré, comme le fut Damona à Borvo. Elle était représentée le plus souvent sous les traits d'une jeune fille debout sur une barque. Des statuettes votives à cette effigie furent retrouvées le long de la Seine.
Un grand vase contenait 120 plaquettes d'ex-voto en bronze et des monnaies. Les plus anciennes, contemporaines de l'empereur Auguste, datent de 27 avant notre ère. Le vase lui même a été gravé sur son col d'une dédicace à la Déesse Sequana.
Plus de 300 sculptures en bois, datées du 1er siècle, ont été retrouvées dans la zone marécageuse du sanctuaire, ce qui a préservé leur structure. Elles sont toutes taillées dans du bois de chêne. Elles sont conservées dans une salle à atmosphère confinée qui permet de stabiliser la dégradation du bois.
Déesse fluviale découverte dans le lit du ruisseau de la Sirène, à Gissey-sur-Ouche. Elle rappelle par sa posture Sequana. Assise sur un haut siège, elle porte une longue tunique plissée retenue sur l'épaule droite par trois agrafes rondes. Un manteau passé sur l'épaule gauche s'évase dans le dos.
Présentation des stèles funéraires
Piliers à plusieurs divinités, provenant de Marilly : sculpture votive où l’on peut reconnaître Jupiter, Neptune accompagné d’un dauphin, Vulcain-Sucellus et Mars-Esus appuyé sur un bouclier.
Trouvé à Til-Châtel, cette stèle funéraire présente un personnage posant la main gauche sur une ascia.
Le musée archéologique de Dijon, le niveau 1
Le tympan du cloître de Saint-Bénigne, du troisième quart du XII ème siècle, représente le Christ en majesté bénissant de la main droite et présentant un livre de la main gauche.
Tympan supposé de l’entrée du réfectoire de l’abbaye de Saint-Bénigne, du troisième quart du XII ème siècle, représentant le Cène.
Des sommiers d’arcatures du XIII ème siècle provenant de Notre-Dame,
ainsi que la tête de Moïse, celle d’un prophète.
Une statuette de la fin du XV ème siècle représente saint Bénigne portant les instruments de son martyre. Le tympan d’origine de la cathédrale, martelé à la Révolution, représentait la passion de saint Bénigne. Il nous reste sa tête.
Bas-relief à l’aigle, XI ème et XII ème siècle
Chapiteau représentant Daniel dans la fosse aux lions, vers 1130. Moutiers-Saint-Jean. Daniel est représenté dans une mandorle, entouré de 5 lions, un sixième occupant la face latérale droite.
Chapiteaux représentant un lion et un orant, début du XII ème siècle, Saint-Seine-l’Abbaye église Saint-Gilles. Ces chapiteaux sont issus d’un atelier local.
Ecoinçon orné d’une femme, deux serpents enroulés autour de son cou vont prendre son sein, Saint-Seine-l’Abbaye, vers 1130-1140. Un autre représentant un lion.
Borne délimitant les territoires des abbayes de Saint-Seine et de Flavigny. Un personnage est gravé sur chacune des faces : saint Pierre tenant les clés indique la direction de Flavigny dont il est le patron, alors que saint Seine illuste la légende selon laquelle il acquit le territoire de son monastère en parcourant son pourtour en une journée, monté sur un âne.
Le musée archéologique de Dijon, le niveau 2
Dieux originaux et animaux protégés
Le savoir faire des romains a permis aux gaulois romanisés de figurer leurs divinités aux attributs très diversifiés. Rares sont les inscriptions qui permettent de donner un nom à ces dieux pourvoyeurs de bienfaits. Sur ce masque de bronze est inscrit « Au dieu Videtillus Gellbellus qui s’est acquitté de son vœu à juste titre.
Certaines divinités sont clairement identifiées, soit issues fidèlement du panthéon classique apporté par le conquérant romain, comme la Minerve de Selongey (villa gallo-romaine des Tuillières), casquée et portant une longue tunique et un manteau ceinturé, un gorgoneion (médaillon abritant la tête de Méduse) ornant sa poitrine,
soit de tradition celtique avérée comme Epona ou Cernunnos. Toutefois, les cas sont nombreux de figurations qui attestent d'un mariage heureux entre ces deux héritages.
Provenant du site antique de Mâlain d’origine gauloise, connu comme une véritable agglomération d'une centaine d'hectares, pourvue de bâtiments publics variés (théâtre, nécropole, sanctuaires péri-urbain, thermes ...) et parcourues par des rues nombreuses dessinant même un plan assez régulier dans la partie centrale, un dieu au maillet et au tonneau évoque Sucellus, celui des tonneliers et du monde rural.
Le dieu de Moux, tenant une serpette de vigneron et portant sur les épaules deux oiseaux attentifs.
Les fouilles du temple/fanum de Beire-le-Châtel ont livré nombre de sculptures, comme ce personnage tenant une flûte, ou bien des têtes de divinités inconnues.
De Mâlain provient également un groupe en bronze de figurines. Le socle qui les porte présente une inscription au dieu Apollon, associé à une divinité locale, Thirona ou Sirona, et une divinité des sources et fontaines.
Des sources de l’Armançon, à Essey, une déesse mère sur un char à timon, tiré par deux chevaux.
Les couples de divinités ne sont pas rares : déesses-mères, déesses de l'abondance, associées à des dieux masculins de la force et de la prospérité. Mercure et Rosmerta, ou bien Junon et Genuis.
Jupiter, Diane, Minerve et Isis.
Mithra est aussi représenté, portant le pileus et son bonnet phrygien, ainsi que les attributs de son initiation.
Ce lion à l’urne, provenant de Nuits-Saint-georges, représente le grade initiatique du mithriacisme. Il tient un vase dont s’écoule un liquide (le sang du taureau ?). Il est accompagné le plus souvent d’un serpent et d’un chien.
Restitution du carnyx en bronze de Mandeure, grand sanctuaire celtique. Un carnyx était la trompette de guerre des Celtes, servant à effrayer leurs adversaires.
Replique du chaudron de Gundestrup, chaudron celtique datant du Ier siècle avant notre ère. Il fut retrouvé dans une tourbière au Danemark.
Il est constitué de l'assemblage de 13 plaques d'argent, (12 richement décorées par martelage et une circulaire constituant le socle et le fond), et mesure 42 cm. de haut pour un diamètre de 69 cm.
Ce chaudron est parcouru de nombreux motifs illustrant la mythologie celte, telles qu'une représentation de Cernunnos, une autre de Taranis, de Teutatès, une encore d'un dieu ou d'un géant plongeant des guerriers morts dans un chaudron afin de les ressusciter.
Dans la mythologie celtique, le chaudron « magique » peut, suivant les légendes, donner de la nourriture pour un millier d'hommes, tel le chaudron d'abondance du Dagda, ou bien donner le savoir universel à celui qui goûte de son contenu ou encore ressusciter les morts.
Ces vertus sont d'ailleurs à rapprocher de celles des sources bienfaitrices. Le Saint Graal du roi Arthur n'est autre qu'une représentation christianisée du chaudron d'abondance ou du chaudron de la connaissance.
Le bracelet de La Rochepot a été découvert au lieu dit Bois de la Manche en 1970 par un engin mécanique. Il porte de ce fait des traces d'éraflures dues à son déplacement brutal lors des travaux. Il est ainsi impossible de préciser si ce bijou exceptionnel provient d'une sépulture ou bien d'un dépôt. Le bracelet est en or et pèse 1,286 kg. Sa fabrication résulte de l'assemblage de huit pièces : 3 joncs massifs forment le corps du bracelet, 2 tiges torsadées le décorent à l'extérieur et deux manchons bloquent les différents éléments aux extrémités. Malgré l'absence de contexte archéologique et de comparaisons, on date ce bracelet en or de l'époque de l'Age du Bronze Final (1300 - 800 av. J.-C.).
Liste des types de lieux visités
Pour faciliter le repérage des lieux, sur les cartes Google Map et Google Earth, nous les avons regroupés en types distincts, et nous avons joué du pinceau pour créer les pictogrammes correspondants.
Le prieuré de Saint-Thibault, historique
La tradition rapporte que des religieux de l’abbaye de
Saint-Rigaud-en-Mâconnais fondirent, au début du XI ème siècle, un
établissement dédié à Notre Dame dans le village appelé Fontaines. Grâce à une
donation en 1190 du seigneur de la contrée, Guy de Thil, sire de Saint-Beury,
ils purent développer ce petit prieuré et bâtirent une nouvelle église. Le prieuré reçut, aux environs de 1240, des
reliques de saint Thibault de Provins. Des miracles rendirent le lieu célèbre, et
le village prit le nom du saint en 1249.
Les legs se succédèrent : en 1257, Elisabeth de
Charny, dame de Thil, Hugues de Quincy, vicomte de Tonnerre, en 1298, le duc de
Bourgogne Robert II, puis en 1323, la duchesse Agnès de France, fille de saint
Louis et femme du duc Robert. Saint-Thibault devint l’un des plus célèbres pèlerinages
de France, favorisé par le duc de
Bourgogne, qui lance une nouvelle campagne de construction. L’édifice fut terminé
vers 1320, puis l’on entreprit la reconstruction des bâtiments du monastère.
Vers 1340, l’abbaye mère, d'obédience érémitique,
criblée de dettes, ne peut plus en assurer l’entretien. En 1359, les Anglais
brûlent le village et son église paroissiale. Saint-Thibault devint alors la
seule église du culte, et le prieur devint simple curé. Au milieu du XVI ème
siècle, le prieuré passa sous le régime de la commande : la décadence
n’est plus loin.
Des réparations furent quand même faites en 1682. Puis
un orage détruisit la charpente et les vitraux du chœur en 1701. En 1712, le
clocher s’effondra, entrainant de graves dommages au reste du bâtiment.
Grâce à
une loterie organisée par les habitants du village, qui rapporta 10 000 livres en 1723, la restauration fut
entreprise. Puis en 1728, un incendie ravagea le prieuré et déduisit la
charpente en cendres.
Un devis des travaux fut présenté en 1748 à l'intendant
de Bourgogne qui l'accepta en 1749 : le chœur fut consolidé et charpenté, les
anciennes fondations des murs de la nef sont reprises, le clocher est remonté
et terminé par une flèche de petites planches de bois.
La nouvelle église fut
consacrée en 1753. De nouveau en mauvais état, le prieuré fut remarqué par
Prosper Mérimée. Il fit l'objet d'une restauration en 1844 par Eugène
Viollet-le-Duc.
Voir la carte ici.
http://www.cestenfrance.net/art/Saint_Thibault_%28C%C3%B4te_d%27Or%29
http://www.theobaldus.org/content/notes-et-reflexions-sur-la-vie-de-saint-thibaud