La chapelle Saint-Vincent d'Agny
La chapelle Saint-Vincent est l'une des plus belles que je connaisse, non pas parce qu'elle est dédiée au saint patron des vignerons, mais parce qu'elle vibre d'une manière incroyable. Elle est située à 490 m d'altitude, sur la commune de Saint-Laurent d'Agny.
Le site était à l'origine un lieu de culte pré-celtique, comme en témoignent les pierres levées à l'ouest de la chapelle, et les pierres à cupules au sud.
Les celtes nous laissèrent deux croix gravées sur des pierres de part et d'autre de l'arête sud du clocher, sous le larmier. Les romains se sont installés là, avec le siège d'une importante villae. Le moyen-âge nous légua la chapelle, déjà citée au Xème siècle dans le cartulaire de Savigny.
En octobre 1364, elle fut ravagée et profanée par les "tards-venus" avant d'être réconciliée le 31 mars 1365. Paroisse mère jusqu'au XIIIème siècle, elle devient en 1239 l'annexe de la paroisse de Saint-Laurent jusqu'en 1789. Clasée monument historique le 17 août 1945, elle fut restaurée en 1956.
L'abside
repose sur un gros mur de soutènement orthogonal qui accroit l'élan
vertical de l'édifice, situé à l'extrémité d'une plateforme rocheuse en
granit.
La nef est flanquée de contreforts : trois au nord et deux au sud, le troisième ayant été supprimé, qui viennent compenser la poussée latérale de la voûte en plein cintre. La porte d'entrée primitive, décentrée, est située sur la façade ouest. Elle est rectangulaire et surmontée d'un arc de décharge en briques soigneusement clavées.
Une seconde porte a été percée à l'extrémité gauche de la façade sud, sous un arc de décharge existant, visible de l'intérieur. Egalement rectangulaire, elle est couverte d'un linteau en bâtière surmonté d'un arc de décharge en plein cintre, aux claveaux en briques et pierres blanches alternées et au tympan constitué d'un appareillage réticulé en provenance de l'acqueduc du Gier.
Le
clocher, reconstruit à la suite des dommages subis en octobre 1364, est
constitué de deux appentis latéraux qui permettent de passer, à
l'extérieur du plan barlong au plan carré.
Deux baies géminées en plein cintre garnies d'abat-son s'ouvrent sur chacune des 4 faces.
La nef rectangulaire unique est voûtée en berceau plein cintre. Chacun des deux murs latéraux comporte trois arcs de décharge compensant la poussée de la voûte.
Un
Christ du XVIIIème siècle est situé au dessus du choeur, et sur le mur
nord, une statue très abimée probablement de Saint Vincent.
Le transept est surmonté en son centre d'une coupole octogonale sur
trompes et tablettes horizontales de facture romaine, celles-ci
permettant de passer du plan carré du transept (domaine terrestre) à
l'arrondi de la coupole (domaine céleste).
Les voûtes du transept non saillant sont en berceaux transversaux.
A gauche, une statue de Notre-Dame de la Bonne Garde, du XVème siècle, a été classée monument historique.
A droite, deux statues de la fin du
XVIIème siècle, sont celles des saints Abdon et Sennen, martyrs venant
de Perse. Leur dévotion a été introduite en France au IXème siècle.
(Nous retrouvons les reliques de saint Abdon dans un sarcophage
miraculeux d'où suinte en permanence de l'eau. Il est à Arles-sur-Tech,
dans les Pyrenées). Saint Abdon a été longtemps l'objet d'une coutume
particulière : les jeunes filles souhaitant se marier devaient planter
une épingle dans les pieds de sa statue.
L'abside semi-circulaire, en cul-de-four, est typique de l'art roman
primitif. La chapelle est éclairée par 7 ouvertures : deux au nord, une
à l'est, trois au sud et une à l'ouest (oculus).
L'autel actuel provient de l'église romane, à l'époque en ruines, du
vieux bourg de Montagny. L'ancienne pierre d'autel est devenue la
pierre de seuil de la porte sud.
(source : "Art roman, art gothique en pays Lyonnais", édité par l'APRAC)
Cette
église se situe donc sur un site sacré immémorial. Rien d'étonnant à
celà : nous y retrouvons le croisement de plusieurs réseaux telluriques,
dont un d'un métal rare, et de cheminées cosmo-telluriques. A celà
s'ajoute la présence d'un réseau sacré, celui des Saint-André, la
reliant au Mont-Blanc que l'on aperçoit les jours de beau temps.
Un
autre réseau la relie à l'église de Mornant. Plusieurs failles se
retrouvent sous l'église, ainsi qu'une rivière souterraine artificielle
se joignant aux naturelles. Le jourdain se retrouve après la pierre
d'abaissement, et n'est pas indiqué par les piliers comme on le voit
souvent.
Tout
ce beau monde nous est indiqué par les pierres noires se trouvant à
l'intérieur et à l'extérieur du bâtiment. Le point le plus élevé se
trouve devant l'autel. La porte d'entrée primitive est décentrée afin de
se trouver sur le réseau sacré des Saint-André.
Il semblerait que le lieu de culte primitif se soit situé en amont de l'église, sur le sommet de la montagne d'Agny, (colline Saint-Vincent qui se dénommait "Dagninus") là où se trouve actuellement la table d'orientation.
En contrebas, après avoir passé la porte de vie composée d'un menhir (masculin) et d'un dolmen (féminin), nous nous retrouverions dans la partie "térapeuthique" du lieu. L'église en fait partie, ainsi que les pierres à cupules.
L'une d'entre-elles profite des énergies telluriques (croisement de plusieurs réseaux) et soulage les pelerins fatigués. Radical pour le mal de dos. D'ailleurs, les arbres répondent aux courants.
Derriere la chapelle, en contrebas, on se retrouve au milieu d'un champ de pierres, dont certaines présentent des cupules. On trouve aussi une belle porte de vie, entre les rochers.