La basilique saint Martin d'Ainay, Lyon
Sur son emplacement fut construit le premier sanctuaire chrétien de Gaule. Une première chapelle fut édifiée en cet endroit au II ème siècle, sur un temple très ancien.
Le confluent, entre Rhône et Saône, était une zone marécageuse parsemée d'iles. Après la période romaine, les premiers chrétiens construisirent vraisemblablement un monastère qui fut détruit plusieurs fois : par les Huns, les Vandales, les crues du fleuve, les Arabes....
Sabin, compagnon de Romain, aurait été abbé d'Ainay au début du V ème siècle. Salonius aurait restauré les bâtiments du monastère et lui aurait donné le vocable de Saint Martin. Anselme, abbé au VI ème siècle, aurait construit l'église saint Pierre pour remplacer saint Martin détruite.
L'abbaye est mentionnée à l'époque d'aurélien au milieu du IX ème siècle.
Enfin, la nouvelle abbaye fut construite et consacrée par le pape Pascal II, le 27 Janvier 1107. Amblard commence sa restauration au début du XII ème. Gauceran en achève la construction. Le pape Innocent IV réunit à Lyon sous le reigne de Saint Louis le concile qui excommunie l’empereur Frédéric II. Après six ans passé à Ainay, il reconnaît à l’abbaye 71 églises, abbayes et prieurés dispersés de la Bourgogne à la Provence, ce qui aida son essor.(Une des photos représente la dédicace du pape, retrouvée sous le choeur en 1852)
A la renaissance, le monastère possède un port sur le fleuve, son abbé habite un palais, les moines disposent d’importants bâtiments conventuels, de deux cloîtres, d’un jardin, d’une vigne. En 1562, les troupes réformées du baron des Adrets détruisent de nombreux bâtiments. En 1600, Henry IV y séjourne à l’occasion de son mariage avec Catherine de Médicis. Louis XIII y passe quatre fois avec son ministre Richelieu, puis Louis XIV quelques années plus tard. La Révolution lui est fatale : palais des abbés rasé, bâtiments et terres vendues, église transformée en grenier.
Les clochers.
Ses deux clochers sont caractéristiques de l’art roman. Le plus haut, au dessus de la façade, contient les cloches.Il se détachait en avant de l'église au XI ème siècle. J'ai mis plusieurs années avant de me rendre compte qu'un acrobate s'accrochait sur l'un de ses angles...
L'acrobate représente le retournement, comme celui que l'on trouve par exemple avant de pénétrer dans l'église de Thuret.
"Il est le reflet de nous même, il nous permet d'acceder à notre propre image intérieure."
Il
nous indique le chemin, et quand les énergies basculent, c'est à nous
de trouver un nouvel état de conscience pour que "de simple pélerin nous
puissions grandir en force, en sagesse et en gloire".
L’autre est un clocher lanterne qui éclaire la croisée du transept; typique de la région Lyonnaise.
Entre les fenêtres des 2e et 3e étages de la facade, la surface de la pierre est occupée par une croix de briques qui semble suspendue à un collier d’émail rouge et blanc. Sous ce collier, on distingue une frise comportant une quinzaine de sujets taillés en méplat et représentant des animaux symboliques, comme le lion, le griffon ou le cerf repris à l'intérieur.(Cernunnos).
Deux gardiens de chaque côté du porche d'entrée...
Le volume intérieur de la nef est ample (34 m de long sur 17 m de large, bas-côtés compris). Remaniée de nombreuses fois au cours des siècles, la charpente primitive de la nef a été remplacée au XIXe siècle par une voûte. A cette même époque, les murs latéraux ont été percés d’arcs ouvrant sur des chapelles.
Les colonnades de la nef rappellent les églises de 4e siècle. On devine pourquoi : Lyon avait été une capitale antique dont les ruines étaient loin d’avoir disparu. Pour construire une nef, il était tout simple de réutiliser les colonnes romaines qu’on avait sous la main. C’est ce qui explique l’originalité de cette église, peut-être unique en France.
Les quatre monolithes qui supporte le clocher lanterne à la croisée du transept proviennent des restes du sanctuaire des Trois-Gaules dont l’autel était encadré par deux colonnes gigantesques que les gallo-romains avaient jadis fait venir d’Egypte. Ces deux colonnes furent sciées en deux, embarquées sur la Saône et hissées sur le chantier de Saint-Martin d’Ainay.
Dans l'abside, des frises horizontales présentent des médaillons carrés ou circulaires, encadrés par des rinceaux. (1120-1135). Nous retrouvons ici notre ami le cerf, ainsi que le pélican, l'homme dont la bouche est le départ de ramures (voir symbolique dans Thuret).
La basilique est en cours de restauration, c'est pourquoi je ne peux vous proposer les vues de la façade est...
Bon cette fois la restauration est faite, je vous propose quelques photos. Je dois dire qu'ils ont fait un travail extraordinaire, c'est magnifique...
Au Sud-Est de la basilique, des passages ouverts au XIXe siècle donnent accès à la chapelle sainte Blandine
Un petit chœur domine une nef dont la voûte en berceau plein-cintre repose sur de solides piliers adossés aux murs latéraux. Le chœur, surélevé au-dessus d’une crypte de quelques mètres carrés,(VII ème siècle) est couvert d’une demi-coupole pourvue de deux trompes et décorée de colonnettes et de chapiteaux à entrelacs.(X ème siècle).
Dans la crypte, le petit carré central, voûté d'arêtes, est agrandi de deux caveaux latéraux.
La crypte était censée renfermer les reliques de Sainte Blandine contenues dans une caisse, ainsi que les ossements de saint Pothin et de ses compagnons.
La mosaïque date de 1854, mais reste dans la tradition et nous rappelle que les énergies sont ici bien présentes.
Pour Georges Prat, c'est dans cette crypte que les énergies sont les plus fortes, et que se trouve une étoile énergétique
Pourquoi Ainay ?
Certains parlent d'athanacum, d'autres d'Ainacum ou d'Ageniacum. Il y a même une thèse rapprochant Ainay d'Athéna, déesse de la sagesse. Il semble que l'origine la plus probable soit celle d'Athanatos ou Athanoï au pluriel," l'immortel "en grec. Une autre explication fait dériver Ainay de es nao, vers le temple.
Belle entrée pour l'étude d'un lieu sacré...
Je me fie à Georges Prat dans son livre "résonnances du sacré" pour l'étude géobiologique:
Il y a présence d'un courant d'eau souterrain important dans l'axe de la nef principale, plus un courant d'eau parallèle sous chacun des bas-côtés, un dans l'axe de la chapelle sainte Blandine (comme nous l'avons vu précédemment) et l'autre dans l'axe de la chapelle Saint Joseph. Des courants d'eau secondaires, perpendiculaires aux premiers, se croisent sous les autels. Deux séries de failles viennent conforter le système. Présence de trois cheminées cosmo-telluriques.
Tout au long de la visite, des chapiteaux nous rappellent la présence de ces énergies.
Les vitraux, bien que de facture récente, nous proposent une bien belle vision de l'oeuvre... Nous allons retrouver le cheminement alchimique et toute sa symbolique.
Si Blandine fait office de Déesse-Mère, dans sa crypte souterraine, alors il nous faut trouver son parèdre, Saint Michel. Et bien nous n'avons pas loin à chercher... La chapelle Saint Michel se trouve à l'emplacement d'une ancienne chapelle dédiée à la vierge en 1107. Sa consécration date de 1690, mais il est là, flamboyant...