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16 février 2010

L'église Saint-Nicolas de Beaujeu

BeaujeuLorsque les premiers sires vinrent s'établir sur le rocher de Pierre-Aigüe, au fond du vallon qu'occupe Beaujeu, s'étendait, si l'on en croit une tradition très vraisemblable, un petit lac. Le chemin venant de Belleville prenait de l'altitude en côtoyant les flancs de la montagne de Gonty pour arriver à la forteresse des sires. C'est là, sous les murs protecteurs du château, que Beaujeu commence à naître. La construction de l'Eglise de St-Nicolas, vers 1130, créa un nouveau point d'attraction pour les nombreux artisans qu'amenait à Beaujeu sa situation sur la grande route de la Saône à la Loire. En, 1260, la ville obtint de Guichard IV des privilèges semblables à ceux de Villefranche. Dès lors elle prit un rapide développement.



L'église Saint-Nicolas de Beaujeu

Beaujeu__3_aC'est une des plus importantes églises romanes du Beaujolais. C'est le 12 février 1132 que l'église fut consacrée par le pape Innocent II, venu en France chercher un soutien contre son compétiteur, l'Antipape Anicet II (Pierre de Léon). Passant par Beaujeu, il consacra l'église et la dédia à Saint-Nicolas, qui était le patron du monastère dont il avait été l'Abbé.








Beaujeu__4_aL'église avait été fondée par le puissant Seigneur de Beaujeu, Guichard III. La légende raconte que le lieu où est implanté cette église était un étang, que le fils du prince Guichard III, revenant de chasse, y voulu faire boire son cheval et tomba dedans et ne parut plus; la nouvelle de cet accident, si inopiné, étant portée à sa mère, elle voua de faire bâtir une église au lieu où son fils paraîtrait, ce vœu ne fut pas plutôt énoncé de la bouche de cette princesse, qu'on vit le prince fils, remonter du fond de l'étang au dessus, ce qui fit que Guichard III fit bâtir l'église au lieu où elle est encore présente.
Beaujeu__6_a










Le Clocher

Beaujeu__5_aImposant par son antiquité, c'est le monument le plus ancien de la ville. C'est le clocher clunisien en forme de lanterne, se terminant par une croix surmontée d'un coq. Ce genre était en honneur au XIIème Siècle.
C'est un lourd clocher carré à trois étages: l'étage supérieur est percé sur chaque face de deux fenêtres à plein cintre dont la retombée intérieure des archivoltes vient reposer sur un massif de trois colonnettes disposées en demi-quinconces; la retombée extérieure des archivoltes se fait sur des pieds-droits cantonnés chacune d'une colonnette. Les deux groupes de fenêtres géminées sont séparés par une colonne engagée qui, reposant sur le cordon d'où s'élève l'étage, va soutenir la corniche de la flèche. Les arêtes verticales du clocher sont cantonnées elles-mêmes, chacune des deux colonnettes. L'étage médian n'a qu'une fenêtre amortie en plein cintre sur des pieds-droits cantonnés de colonnettes. L'étage inférieur, très bas, est aveugle.




La Nef

Beaujeu__7_aUne longue nef, sans colonne ni pilier, est éclairée par sept fenêtres: trois sur le portail et quatre dans la nef, celle-ci est séparée du transept par un grand mur sur lequel deux puissants contre forts à ressauts contrebutent les piliers du clocher; ce mur est percé d'un grand arc triomphant en ogive doublée, surhaussée, et latéralement de deux étroits passages haut voûtés en arc brisé. Les travées du chœur sont voûtées, la centrale, en berceau brisé, les extérieures en compartiments d'arêtes. La dimension de la nef est de 30 mètres du portail au choeur, et de 12 mètres de largeur. Deux petites absides ou absidioles, voûtées comme la principale, flanquent celle-ci, éclairées chacune par une fenêtre en plein cintre.


Beaujeu__9_aLe carré du transept, qui communique avec la travée de chœur par une arcade en ogive doublée, est circonscrit par quatre forts piliers carrés, cantonnés de colonnes engagées et supportant une coupole octogonale sur trompes. Les bras de la croisée, voûtés en berceau par une fenêtre, ils sont séparés du chœur par des arcs simples et du carré du transept par des arcs doublés; tous sont en cintre brisé.
Au centre de la croisée des transepts, une dalle de couleur grise fait en sorte de séparer l'âme du corps. Pratique utile quand on pose le cercueil du défunt dessus.
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Les Pilastres de l'Abside

Beaujeu__17_aBeaujeu__19_aL'abside, en cul-de-four, est entouré - ce qui est rare - d'une arcature à cinq baies en plein cintre; les deux extérieurs sont aveugles, les trois autres, refaites, ébrasées en sens contraire. Les retombées des arcs s'atténuent sur des pilastres.
Ces pilastres, qui, dans l'abside, encadrent les vitraux, sont au nombre de quatre, avec des chapiteaux composés de motifs différents. Ces sculptures représentant des guirlandes, des spirales savantes, des décorations faites d'entrelacs compliqués.

Ils semblent reprendre la symbolique des piliers d'Avenas, en moins complets. Nous retrouvons les 7 chakras avec la fleur correspondant aux organes qu'ils gouvernent, puis une kundalini partant de la bouche d'un homme. Des feuilles d'acanthes et des roses de Jéricho complètent la décoration.
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La chapelle sainte-Anne   
         

Beaujeu__27_aCette chapelle fut édifiée à la période du beau style gothique flamboyant, c'est-à-dire vers le début du XVème siècle.
La voûte est garni de nervures savantes, qui viennent se résoudre aux quatre angles en des corbeaux finement sculptés qui révéleraient plus de détails s’ils n’étaient recouverts de peinture. La clé de voûte est dentelée.
La chapelle est éclairée par une remarquable ouverture partagée par un meneau central, qui s'entrelace avec ceux de étale avec beaucoup de grâce les figurines contournées dans l’ogive. Il est dommage que le temps n'ait pas respecté le vitrail qui garnissait cette ouverture, une simple fenêtre le remplace.
L'autel de la chapelle est en bois. Dans une niche creusée au dessus du tabernacle, on voit une grande statue de Sainte Anne debout. À sa gauche, on trouve la Sainte Vierge Marie encore fillette, tenant un livre ouvert et lisant les Saintes Écritures sous la surveillance de sa mère.
Au pied des statues, un petit tonnelet sur lequel on lit : « Confrérie de Sainte Anne. 1866. » indique que Sainte Anne est la patronne des vignerons. N'est-elle pas la grand'mère de Jésus, dont le premier miracle a été de changer l'eau en vin aux noces de Cana ?

L'enfeu de la chapelle

Beaujeu__26_aL'enfeu est cet enfoncement dans le mur de séparation de la nef avec la chapelle, enfoncement dont la paroi est ajourée par de superbes ouvertures taillées dans la pierre. Sa dimension est de 2,20 m de base, de 0,60 m de profondeur. Le mot « enfeu » vient de enfouiret désigne une sorte de caveau funéraire pratiqué dans un mur, comme on en voit dans les catacombes.
On prétend qu'à la mort d'un Sire de Beaujeu, son corps était exposé dans cet enfeu avant l'inhumation. La forme, la grandeur et surtout l'étymologie du mot enfeu, enfouir, caveau, semble être vraisemblable.

http://www.beaujeu.com/histoire.html

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