L'église Notre-Dame et Saint-Michel
Le village de Goudargues, situé dans la vallée de la Cèze, est surnommé "la Venise gardoise" grâce à son canal la Ganbionne.
L'eau est partout. Dans le lavoir, une sculpture anonyme représentant une grenouille nous le fait savoir.
Le site fut occupé dès les premiers siècles de notre ère, avec une présence gallo-romaine.
Guillaume, comte de Toulouse, petit fils de Charles Martel, chargé par Charlemagne de poursuivre la mission guerrière de son grand père contre les sarrasins, y fit son camp retranché. Vainqueur, pour perpétuer le souvenir de sa victoire, il fit ériger en ce lieu vers 785 un oratoire du vocable de Saint-Michel. Sur la place principale du village, en construisant l'école en 1961, on a trouvé un mur épais en grand appareil irrégulier. Le rocher de Saint-Michel qui domine la Cèze et qui porte une chapelle carolingienne, pourrait être le castrum Planitium Gordanicus mentionné dans la charte de Louis le Débonnaire du 21 mai 815.
Désigné à l'origine sous le nom de Casa Nova, le premier monastère construit sur les bords de la Cèze, autour de l'étang de gordanicus alimenté par des sources, fut cédé en 815 à Aniane.
Dans un diplôme de 837, il est encore situé à l'endroit primitif, mais dans un diplôme de Charles le Chauve de 853, on parle de Casanova de Gordanicis. Le premier abbé, Sénégilde, est aussi abbé d'Aniane (815-866). Ses successeurs seront les archevêques d'Arles. En l'an 900, elle est citée sous le vocable Sancta-Maria ad Gordanicas.
En 1065, Raymond, comte de Saint-Gilles, donne l'abbaye, Abbatia Gordiniacensis, à Cluny, mais 30 ans plus tard, la cède à la Chaise-Dieu qui la conserve jusqu'en 1127.
Les moines d'Aniane contesteront cette décision et porteront l'affaire à Rome. Pascal II confirmera les droits d'Aniane en 113, mais la Chaise-Dieu revendiquera à son tour en 1119 : en pure perte, puisque Callixte II maintiendra la décision de son prédécesseur.
L'abbaye devint prieuré conventuel. Aniane conservera son bien jusqu'à la révolution, mais avant, les bâtiments furent dévastés par les albigeois entre 1214 et 1230, puis durant les guerres de religion entre 1570 et 1590. L'église, reconstruite dans la seconde moitié du XIIème siècle, fut abimée en 1793.
L’église paroissiale, du XIIe siècle, est inscrite aux monuments historiques par arrêté du 8 mai 1939. C'est vers 1840, que la porte de l'église fut rétablie et que les deux tours qui encadrent sa façade furent couronnées de leurs flèches.
La salle capitulaire et le réfectoire du prieuré sont inscrits par arrêté du 8 mai 1939.
Deux protecteurs, et non des moindres. Il s'agit de la Dame et de son parèdre, saint Michel. Que demander de mieux ?
Pour voir la carte, c'est ici.
http://www.villages-gard.org/detailcommune.php?cum=130